Chapitre 14

16.3K 613 53
                                    


Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.


Finalement, c'est après 3 heures de shopping intensif — et de beaucoup d'argent dépensé — que nous décidons de mettre un terme à cet après-midi pour rentrer à l'immeuble. Les gars et moi sommes totalement épuisés par cette journée qui nous a pris toute notre énergie. Quand je sors de la Mercedes noire de Caleb, ils m'informent qu'ils ne rentrent pas tout de suite chez eux car ils doivent aller faire quelques courses. Donc je les salue rapidement avant de regarder la voiture repartir.

Le sac où j'ai mis tous mes achats d'une main, je sors mes clés de l'autre. À l'instant où je glisse la clé dans la serrure, je sens une présence derrière moi. Je ne fais rien l'espace de quelques secondes. C'est seulement quand une main se pose sur mes fesses que je sursaute.

Abasourdie, je me retourne vivement vers le propriétaire de cette main baladeuse et je découvre un homme d'une quarantaine d'années qui se tient devant moi. Ses yeux sont injectés de sang et il empeste tellement l'alcool qu'on pourrait le sentir à des kilomètres à la ronde.

Déterminée à ne pas me laisser faire, je lève mon bras pour le gifler. Malheureusement pour moi, au dernier moment, ses doigts interceptent mon poignet et ils le tordent violemment, m'arrachant une grimace.

Mais d'un coup, l'homme est tiré en arrière par mon voisin de palier, Luc. Il lui fout son poing dans la gueule et l'autre tombe misérablement au sol avant de se relever difficilement quelques secondes plus tard.

— Dégage avant que je ne t'en colle une autre ! lui crie Luc, énervé.

Il ne se fait pas prier et déguerpit aussi vite qu'il n'est arrivé.

— Ça va ? me demande mon voisin, inquiet.

Je pose mon regard vers lui. Luc est un homme qui ne doit pas être bien plus âgé que moi, il a les cheveux presque rasés, mais laissant tout de même montrer qu'il est blond. Il n'est pas très grand mais ses larges épaules le rendent impressionnant. Je n'ai pas eu beaucoup d'occasions pour faire connaissance avec lui, mais le peu de fois où on s'est adressé la parole, il m'a paru être une personne sympathique.

— Oui, oui, dis-je encore sous le choc par ce qu'il vient de se passer.

Au fond du couloir, j'aperçois le gars entrer dans un appartement, le sien j'imagine.

Le 205.

— Merci, ajouté-je en reportant mon attention sur Luc qui semble toujours préoccupé.

Je le remercie une nouvelle et le salue avant de rentrer m'enfermer chez moi. Je ferme à clé la porte.

Je dépose mes nouvelles affaires dans ma commode tout en laissant libre cours à mon cerveau de cogiter inlassablement pendant un long moment.

Cet homme — ce vieux croûton — m'a touché les fesses. Ça me dégoûte, il me dégoûte.

Je m'allonge sur mon lit en mode étoile de mer. J'essaie de réaliser ce que je viens de vivre. Jamais je n'avais subi ce genre de chose, pourtant je suis consciente que ça arrive à énormément de personnes. Plus les minutes s'écoulent et plus une idée germe doucement dans ma tête. Un sourire presque malsain gagne mes lèvres.

Je me relève d'un coup, plus motivée que jamais par l'idée de remettre ce con à sa place.

205, je répète dans ma tête, 205.

J'attrape mon sac à dos et sors presque en courant de chez moi. Je me rends dans un magasin spécialisé dans ce que je recherche. En ce qui concerne mon moyen de paiement, j'ai pris 20€ à mon père. Il me doit bien ça, j'espère juste qu'il ne s'en rendra pas compte. Une fois arrivée à destination, je fonce dans le rayon qui m'intéresse et prends ce dont j'aurai besoin pour ce soir. Je ne perds pas mon temps à traîner dans les différentes allées du magasin et fonce à la caisse une fois que j'ai tous mes articles.

205.

Je sors du magasin et retourne chez moi, toujours en courant. En arrivant dans mon appartement, je m'empresse d'enlever mes chaussures que je balance dans l'entrée, passe en coup de vent dans le couloir et cours jusqu'à ma chambre. Essoufflée mais déterminée, je m'installe à mon bureau et commence à créer mes croquis.

205.

Ça doit désormais bien faire une bonne heure que j'ai fini mes dessins mais je continue à les contempler. Pour le coup, j'avoue être plutôt fière de moi.

Vers 20h, je pars me doucher et j'entends mon père entrer à ce moment-là. Je n'y prête pas attention. Une fois chose faite, je ressors de la salle de bain après m'être mise en pyjama. Normalement mon père devrait retourner au bar sur les coups de 21h, 22h.

À cette heure-ci, tout le monde ne dort pas encore. Vers minuit et une heure c'est ceux qui rentrent de soirée et après — normalement — il n'y a quasiment jamais personne. Donc ça devrait le faire.

205.

Mon père part comme prévu à 21h15, non sans m'avoir mal parlé.

Je souffle enfin quand il referme la porte derrière lui. Tout se passe comme je l'avais imaginé. Il ne me reste plus qu'à aller me reposer un peu avant de passer à l'action. Je pars donc me coucher et mets mon réveil à 2h30 du matin.

205, me rappelé-je avant de m'endormir, 205.

————————————————————

Qu'est-ce que vous avez pensé de ce chapitre ? ;)

Luck SmilesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant