9 - Le voyageur

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   Gaïna était ravie du dessin de ma robe. Je repartais le cœur plein d'entrain vers la maison de Bilbon, en espérant que Gandalf y soit et qu'il me donne une bonne nouvelle concernant mon éventuelle arrivée à Imladris... Ah, j'avais tellement de choses à dire à Elena... Une fois là-bas, nous discuterons de la beauté du Royaume des Elfes, de la beauté DES Elfes, nous aborderons des souvenirs de notre monde, comme la fois où elle m'avait envoyée par mail une vidéo "yaoiste" mettant en scène Fili et Kili... Ooooh... BAAAAH !... Ooooh... BAAAAH !... Je me demandais ce qui se passerait si la Terre du Milieu ne manquerait pas de hautes technologies... Je m'imaginais aussitôt Gandalf en train d'utiliser un iphone pour jouer à Candy Crush, Merry et Pippin regarder un épisode de What The Cut?! sur un ipad, ou Legolas en train de prendre un selfie en mode beau gosse... Ouate de phoque?

   Soudain, j'aperçus un... un chat ?!  Il y en a, en Terre du Milieu ? Intriguée, et surtout parce que j'adorais les chats, je me mis à sa poursuite. Tant pis, ça attendra pour Gandalf !  je courais mais pas trop, pour éviter de le surprendre...  L'animal ne m'avait même pas remarquée. Il se dirigeait droit vers une forêt qui longeait la Comté. Je le suivais toujours, pas très sûre. Quand j'arrivais à l'orée du petit bois, je m'abstins d'avancer. Le chat avait grimpé dans un arbre à deux mètres de moi. Haletante, j'avais très envie de le rejoindre là-haut... Après moultes réflexions, j'approchais de l'arbre, impatiente. Puis avec hésitation, j'empoignais l'écorce, qui à mon grand dam, se réduisait en petits morceaux dans mes paumes.

  J'ai toujours été très curieuse et fascinée par les chats. Leur souplesse, leur agilité, leur beauté... Je faisais partie de cette catégorie de gens qui devenait plus que gaga quand ils se retrouvent face à ce petit félin.

   Ça faisait presque trois minutes que je m'accrochais tant bien que mal à ce pauvre tronc d'arbre. Je priais dans ma tête pour ne pas tomber. Hélas, l'escalade et moi, on a jamais été en bons termes ! J'avais le vertige, même à seulement vingt centimètres de sol ! Mais j'avais terriblement envie de rejoindre ce ch... ce truc ! Il me regardait, et le seul superlatif qui me vint à l'esprit pour qualifier son minois était KAWAII ! Bien sûr... Je me sentis aussitôt plus courageuse. Je grimpais habilement l'arbre, pressée d'arriver à auteur du bel animal. Le bois craquait sur mon passage et des feuilles virevoltaient. Avec un rictus douteux, j'atteignis enfin l'espèce de chat. Je me redressais, m'asseyant sur la branche où il se trouvait. Il n'avait absolument pas peur de moi et m'observait avec ses grands yeux bleus-verts. Je souriais, en prenant bien soin de ne pas regarder en bas... J'essayais de me rapprocher de la bête. Il ressemblait assez à un chat, effectivement. Son pelage était de la couleur du sable, ses poils étaient longs, il avait de grandes oreilles et de grandes moustaches. J'avais tellement envie de le caresser ! Soudain, j'entendis un crac.

   Oui, la branche ne supportait pas mes cinquante-cinq kilos tout mouillés. Me sentant tomber à la renverse, je sautai et attrapai le tronc, faisant fuir l'animal. J'ai vraiment fait ça ?! Cramponnée et sonnée, j'émettais des gémissements craintifs. Je songeais à appeler des secours... Les écorces se désintégraient sous la force de ma poigne. C'est limite si j'arrivais à enfoncer mes doigts dans l'arbre, tellement je le serrais si fort. Je sentais la peur me submerger... Putain Mary, t'es conne ! Pire qu'une gamine ! En plus, je ne pouvais pas m'empêcher de regarder en bas... Je lâchais de petits bruits, en m'accrochant maladroitement au tronc fragile. Ça me rappelait amèrement l'escalade en cours de sport, cette peur bleue que j'avais eu alors que j'étais suspendue à une corde qui SUPPORTAIT mon poids, et que j'étais assurée... Or là, la chute ne me pardonnera rien ! Je tremblais, et désormais l'arbre et moi ne faisons plus qu'un... Je me collais à lui comme si ma vie en dépendait. Je voulais crier "À l'aide !" mais aucun sons ne sortit de ma bouche.

La Conquête de l'AnneauOù les histoires vivent. Découvrez maintenant