Les 9 Colocs

Chapitre LXI

On entre dans la chambre que nous avait indiqué le médecin et je vois Naomie sur un lit, elle est fatiguée.

- On ne va pas rester très longtemps, on voulait seulement être sûr que tu ailles bien, lui dit Raph.

Je m'approche du bébé et c'est une fille. Raphaël vient derrière moi.

- Elle est magnifique, je dis

- Tu l'as appelé comment, demande William

- Je sais pas, j'hésite entre Cheryl, Jenny ou Mélody

- Cheryl, dit Raph

- Mélody, dit William

- Choisis, les 3 sont de superbes prénoms.

- On va y aller, on reviendra demain.

Elle hoche la tête et on part. Quand on arrive à la coloc il est presque 3 heures et j'ai juste envie de dormir. Je monte dans la chambre de Raphaël, m'allonge et m'endort en plein milieu.
-
  J'ouvre doucement les yeux à cause de la lumière qui passe, je suis dans les bras de mon amoureux et je suis habillée avec son tee shirt d'hier, j'en conclue qu'il m'a déshabillée.

Je me tourne vers lui et le regarde avant de passer ma main dans ses cheveux, il se réveille, me sourit et fronce les sourcils. Il attrape son téléphone en vitesse.

- Oh putain, on est en retard pour les cours, me cris t-il

Il se lève et enfile un jogging, je râle en me remettant sous les couettes.

- Allez dépêche ! Me dit il

- Tu veux pas que l'on sèche...je suis fatiguée ? Je lui dis.

Il me regarde bizarrement.

- T'es sûr ?

- Oui, aller vient te recoucher. Je dis en tapotant le matelas à côté de moi.

Il relève son jogging et se remet dans le lit en me serrant dans ses bras. On se re-réveille vers 13h et après s'être préparé, on part voir sa soeur. Quand on entre, elle porte son bébé dans ses bras.

- Alors ? Tu l'as appelée comment ? Demande Raph

Elle prend quelques secondes avant de répondre.

- Jenny 

Je sourit et après 5 minutes je leur dit que je dois aller aux toilettes.

Quand je reviens, Raphaël porte Jenny et Naomie et lui parlent, ils ne m'ont pas vu.

- Faut que tu lui dises Raph.

- J'arrive pas.

- Plus tu prendras de temps, plus elle t'en voudra.

- C'est pas si simple de lui dire, tu me vois là lui dire “ouai en faite je savais que tu allais peut-être tomber enceinte parce que comme un gros con, j'avais oublié la capote”.

J'ai l'impression que le monde autour de moi s'écroule. Je ne sais pas comment je dois réagir, mais ce que je ne comprends pas c'est pourquoi il ne m'en à pas parlé, j'aurai pu comprendre. Je m'accroche au mur pour ne pas tomber car j'ai la tête qui tourne. Il lève la tête vers moi et croise mon regard qui est sans doute rempli de déception.

- Merde, chuchote t-il

Il pose Jenny dans les bras de sa mère en disant en m'appelant. Je pars pour que l'on aille parler dehors. Une fois dehors, il me rappelle et je me retourne.

- Pourquoi tu ne me l'as pas dit ?

- Je voulais te le dire.

- Mais ça fait bientôt 2 mois que tu gardes ça pour toi, tu crois pas que je suis concernée dans l'histoire ?! Je m'énerve

- Je voulais pas que tu l'apprennes comme ça, me dit-il.

- Mais arrête tu t'enfonces là ! Je veux pas que tu me dises que tu allais me le dire, je veux que tu me dises pourquoi tu ne me l'as pas dit plus tôt, je dis énervée.

- J'avais peur et je pensais pas que tu allais tomber enceinte...

Je vois de la tristesse et du regret dans son regard. Je  souffle. J'en ai marre. Il insiste pour me ramener donc je capitule. Aucun de nous deux ne parlent jusqu'à ce que je me décide à prendre la parole.

- Tu sais... Si tu n'as pas envie de le garder, je comprendrai, je dis en parlant du bébé.

Il ne parle pas pendant quelques secondes qui me paraissent une éternité.

- Tu as peur de quoi ? Me demande t-il

- Hein ?

- Je vois bien qu'il y a quelque chose qui te retient.

Je souffle car c'est vrai.

- J'ai peur Raph.

- De quoi ? Dit moi.

- J'ai peur que l'on y arrive pas, on est encore jeune et mes parents ne voudront pas que j'ai un enfant alors que je ne suis pas majeure et que je n'ai même pas terminé mes études et si tes parents ne voulaient pas de l'enfant de Naomie, je ne vois pas pourquoi ils voudraient du tien.

- Et c'est ça que notre enfant n'est pas de grands parents alors qu'il aura des parents formidables qui l'aimeront ?

- Nan pas que ça, comment on fera pour se payer un loyer ou encore de la nourriture ?

- Mes parents me donnent de l'argent tout les mois, trop d'argent, on pourra tenir quelques années avec pour que je termine mes études et après je pourrais travailler.

Je souris, j'ai l'impression qu'il a déjà imaginé tout notre futur ensemble.

- Je leur dirai aux vacances de Noël que je suis enceinte.

On se gare, il est 16h.

- On le dit pas pour l'instant, je veux pas que mon frère l'apprenne maintenant.

- Comme tu veux. Me dit-il en posant ses lèvres sur les miennes.