Chapitre 15

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Organiser un retour est aussi voire plus long qu'organiser un départ, il faut prévoir plusieurs itinéraires, anticiper les obstacles, s'assurer de la météo, ce n'est pas une partie de plaisir, surtout quand on doit transporter une princesse et un ministre. Ce sont des désagréments dont je me serai bien passé mais que voulez-vous, cela est impossible, mon rang me force à tout organiser, comme toujours. Grâce à Liury et Harry cette organisation est un peu plus rapide qu'en temps normal, mais cela ne soulage pas la dose de travail assez conséquente, qui a fini par détourner mes pensées de l'officier Krysthem, Grhamvelt, et surtout de Nedrag ; je n'arrête pas de penser à elle et absolument pas de manière saine malheureusement.

L'élaboration des itinéraires aura durés plus d'une heure, la préparation des calèches deux, il a fallu vérifier leurs états, s'assurer qu'elles puissent rouler convenablement et suffisamment longtemps. En revanche ranger mon sac n'aura duré que cinq minutes, peut-être un peu moins, je n'ai pas transporté beaucoup de choses, que le strict nécessaire. Tout cela sans avoir été dérangé une seule fois par le ministre Grupelt, un pur bonheur, c'est agréable ne pas l'avoir dans les pattes, j'aimerai que ce moment ne dure éternellement rien que pour ça.

Alors que je tire la fermeture éclair de mon sac, un coup à la porte m'interromps, étonnée je me dirige vers celle-ci, étant sûre de n'avoir aucune visite de prévue ; le départ est dans une heure, j'ai donc quinze minutes de quartier libre avant de procéder aux dernières vérifications. Prudemment j'ouvre la porte m'attendant à voir Liury derrière elle. Etonnement c'est à Nedrag portant toujours son masque, que j'ai affaire. J'ouvre un peu plus la porte et constate qu'il n'y a personne d'autre dans le couloir. Hésitante, sachant que je ne devrais pas, je la laisse entrer dans la chambre et m'empresse de fermer rapidement la porte derrière elle. Il vaut mieux autant que possible que sa présence ici reste secrète, j'ai le sentiment que si cela se savait, il n'y aurait que des problèmes.

Quand je me retourne, je remarque qu'elle a retiré son masque, elle me détaille de son regard prune perçant, sa posture autoritaire m'intimide malgré que je tente de ne rien laisser paraître. Je suis étonnée que son rang ne soit pas plus élevé. Je soutiens son regard jusqu'à ce que mes yeux s'attardent sur ses lèvres entrouvertes légèrement, je me surprends à vouloir connaître la sensation qu'elles pourraient me procurer si jamais je les embrassais. Ses yeux n'ont rien manqués de mon action qui se voulait discrète, gêné je détourne le regard pour observer le mur derrière elle.

- Que veux-tu ? demandé-je.

- Le départ est proche et j'avais besoin de te voir avant...

Elle s'approche de moi tandis que moi je recule jusqu'à me retrouver coincé contre le mur près de la porte, ses pupilles ne se détachent pas une seule seconde de moi, me faisant perdre le peu de contenance que j'avais. L'atmosphère est tendue, je parviens difficilement à déglutir, sentant son odeur enivrer de plus en plus mon esprit, jusqu'à me faire oublier que le départ est dans moins d'une heure maintenant. Son visage se rapproche du miens, je peux sentir son léger souffle chaud et sentir une chaleur venir titiller mon bas ventre, mes oreilles quant à elles prennent une température bien plus élevée qu'il ne faut.
Délicatement, sa main vient se poser sur ma joue pour la caresser, suffisamment pour que les battements de mon cœur s'accélèrent malgré moi, les mêmes émotions que hier soir viennent me submerger, altérer mon jugement et ma concentration. Sa proximité me perturbe beaucoup trop...

- Qu'est-ce que tu fais... tenté-je de demander.

- J'ai besoin de vérifier quelque chose.

Elle comble les quelques millimètres qu'il y a entre nos deux visages pour effleurer une première fois le bout de mon nez, sa main se glisse à l'arrière de ma nuque tandis que je reste paralysé par ses gestes, luttant tant bien que mal face à la vague de désir qui commence à s'emparer de moi. Ses lèvres viennent combler l'espace entre nous, une seconde vague de chaleur traverse mon corps, et je cède au besoin irrépressible d'approfondir ce baiser presque vital. Son corps se colle contre le miens, je peux sentir sa poitrine contre moi tandis que sa langue se fraie un chemin entre mes lèvres, rejoignant ainsi la mienne dans une salve rude et sensuelle.

Je peine à retenir mes gémissements quand son autre main vient se glisser sous ma chemise, la relevant jusqu'au-dessus de mon nombril, ses gestes sont si doux et rudes à la fois. Le contact avec ses lèvres se rompt, je reprends mon souffle alors que ses prunelles prunes observent chacun de mes mouvements tel un prédateur, sa main sous ma chemise continue son exploration pour atteindre le haut de ma poitrine. Une rapide sensation d'étouffement s'empare de moi et prend le dessus sur mon désir charnel de succomber à l'emprise de Nedrag.

- On ne peut pas aller plus loin, dit Nedrag.

- Pourquoi... ?

- C'est bien trop risqué pour toi.

- Alors pourquoi tu as commencé...

Ma question reste sans réponse, elle m'embrasse de nouveau, beaucoup plus langoureusement, ses dents viennent à la rencontre de ma lèvre inférieure, me faisant gémir. Je tente de la repousser avec mes mains sur ses épaules mais mon désir qui reprends le dessus sur ma raison m'empêche d'avoir suffisamment de force pour cela.
Je me sens de plus en plus faiblir face à la vague de désir toujours plus forte, je n'ai pas pour habitude de ressentir ce genre de chose, ne pas satisfaire mes besoins physiques n'a jamais été un problème pour moi, mais depuis que ses yeux se sont posés sur moi, je n'ai de cesse d'imaginer ses mains explorer mon corps, ses lèvres m'embrasser toujours plus profondément. Mes souvenirs sont peut-être flous à son sujet mais mon corps ne semble pas avoir oublié son attirance envers elle. Elle va me rendre dingue...

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Hé oui ! Le chapitre s'arrête ici, toujours au moment le plus intéressant mais que voulez-vous, ainsi va la vie. Pendant que ces deux là ne respectent pas du tout les gestes barrières... nous pouvons constater que le charme de Myra a encore gagné contre la raison de Alune, mais maintenant qu'elles se sont rapprochées de nouveau, elles vont devoir se séparer pour faire face à des problèmes majeurs...

D'ailleurs qu'est-ce qui a poussé Myra à agir ainsi ? Que voulait-elle vérifier ? Maintenant que j'y pense, j'ai souvenir qu'il y avait quelque chose d'important là où elle a placé sa main, quelque chose qui n'a pas pu être complété totalement il y a deux ans dans le tome 1. Vous savez, la marque de la reine... 

Ps : Vu que ce chapitre est assez court, j'ai choisie de le poster cette semaine pour poster un autre la semaine suivante.

La Commandante de Glace [Tome 2]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant