Petit ami et Compagnie - Partie 1 (Terminée)

Chapitre 12 partie 2 : Un homme surprenant

— Je pense que tu devrais prendre une boule plus petite. Et c'est une question de mouvement. Toi, tu prends tout le poids dans le poignet et à part t'épuiser et te causer des douleurs, ça ne fera rien de plus. Attends, je vais t'aider.

Parce que Nash se met derrière moi, je suis un peu tendue. Disons que je n'ai pas pour habitude d'avoir un professeur de bowling. Et surtout que mon subit changement d'avis concernant l'homme me perturbe encore un peu.

— Tu vois, celle-ci est plus légère déjà. L'importance ensuite, c'est de bien visualiser la trajectoire que tu vas donner à la boule.

Alors que je tiens cette dernière, Nash pose ses doigts sur mon coude pour que je recule celui-ci.

— Et maintenant, tu prends un petit élan. Ça donnera plus de force à ton jeu.

Je n'ai pas le temps de lui dire que je suis miss catastrophe qu'il me fait signe de me lancer. C'est un peu crispé que je fais quelques pas en avant. Je sens le maintien de Nash dans mon dos, jusqu'au moment où j'arrive devant le point de départ. Là, il me libère et malgré le fait que mon lancer ne soit pas aussi sublime que la gamine à deux pistes de moi, ma boule a le droit à une trajectoire plus intéressante que la précédente puisqu'elle finit par dégommer trois quilles.

— Oui ! m'exclamé-je.

Je sais bien que ce qui paraît être un exploit pour moi est une banalité pour les groupes d'à côté, mais ce sentiment de victoire est plaisant.

— Tape-là ! réplique Nash dans un sourire.

Je n'attends pas qu'il me le propose une deuxième fois et écrase ma main contre la sienne. J'ai l'impression d'être à nouveau une gamine. C'est plutôt plaisant. C'est sûr que ça change littéralement de l'entrevue que j'ai eue avec Billy qui m'a traitée d'enfant parce que je préférais le chocolat au café. Avec Nash, je peux rester moi-même et je n'ai pas à craindre qu'il critique mon rire ou une danse de la joie improvisée. Parce que lui aussi c'est un gamin à sa manière. Et que lui au moins, n'en a pas honte.

— Allez, à mon tour !

Tout sourire, je m'assois sur le fauteuil et regarde Nash attraper une boule. Attentive, j'observe sa prise. D'ailleurs, je remarque que je ne suis pas la seule. Le groupe d'à côté a arrêté de jouer pour voir mon rendez-vous à l'œuvre.

Nash semble prendre une inspiration puis s'élance vers la piste et avec aisance lance la boule. Je tends le cou pour voir la trajectoire que celle-ci prend et ouvre la bouche en réalisant que son chemin reste plus que droit. La vitesse avec laquelle elle cogne dans les quilles fait que ces dernières tombent toutes du premier coup.

— Et c'est le premier strike de la soirée, accordé à l'équipe 3 ! annonce l'homme au comptoir dans son micro.

Soit c'est un coup de chance, soit Nash ne se la pétait pas et est vraiment un bon joueur.

— Ouah, félicitations ! soufflé-je tandis qu'il tape dans ma main.

— Merci, sourit-il. La bouteille de champagne est pour nous !

Oui, encore faudrait-il que je fasse tomber les quilles moi aussi... Mais je ne compte pas casser sa joie.

C'est sur les musiques de A-ha ou Bon Jovi que je vois Nash enchaîner les strikes. J'ai le droit à des petites chorégraphies avant les lancers ou même des lancers à l'envers. Il semblerait que l'homme aime les chansons des années 80 aussi, puisqu'il ne peut pas s'empêcher de les chantonner. En voilà un point commun avec moi...

Malgré quelques boules finissant dans les rigoles ainsi qu'une gamelle avortée lorsque j'ai voulu prendre de l'élan et que j'ai glissé (fort heureusement, Nash qui me prodiguait encore des conseils m'a rattrapée par le coude et a évité un bisou violent entre le sol et mes fesses), j'arrive à faire un spare. Bon, c'est bien loin des strikes plus que parfaits du châtain, mais c'est tout de même pas mal pour l'empotée que je suis.

Comme l'avait prévu Nash, nous sommes l'équipe gagnante puisqu'il nous fait un sans-faute. Nous avons donc le droit à la bouteille de champagne et aux applaudissements des autres participants qui ne voient littéralement que le fan de chapeau. Après Téo le serveur, c'est au tour des participants de m'oublier.

— Tu ne peux pas imaginer le nombre de billets que j'ai gaspillés pour venir jouer au bowling après mes cours, m'apprend Nash tandis que nous passons devant un billard et nous dirigeons vers la sortie.

— Ouais, mais je doute quand même qu'en venant jouer tous les soirs je devienne une pro comme toi.

— On ne sait jamais ! rigole Nash.

Je le rejoins dans sa plaisanterie :

— En tout cas, je pourrais rajouter qu'Alexander fait des strikes spectaculaires !

— Ouais, tu pourras vanter les mérites de ton mec au bowling devant ta famille.

Cette réplique me rappelle définitivement toute l'opération Alexander et je me surprends à être moins insouciante.

— Au fait, tu m'as dit qu'Alexander est professeur en secondaire, mais il enseigne quoi ?

Visiblement, Nash et moi avons eu une transmission de pensées.

— Je n'y ai pas vraiment réfléchi, avoué-je tandis que je descends de la dernière marche.

L'assistant chef en projet ouvre la porte et me laisse passer. L'air de dehors me saisit aussitôt le visage. C'est dingue ! Nous n'avons passé que deux heures à l'intérieur et pourtant, on dirait carrément que le monde à l'extérieur a changé.

— Tu essaies de m'apporter la réponse pour la prochaine fois qu'on se voit ? demande-t-il gentiment.

— On va faire comme ça, confirmé-je. En tout cas, merci pour cette soirée, c'était vraiment sympa.

Et je ne dis pas ça uniquement car il a payé le repas ainsi que la partie de bowling et qu'il me donne la bouteille de champagne. Je le dis parce que je me suis vraiment amusée. J'étais comme une gosse dans une aire de jeux.

— Je me suis éclaté aussi, sourit Nash.

Nous arrivons désormais un moment où nous allons nous dire au revoir. Aussi, un silence s'installe durant lequel je deviens de plus en plus mal à l'aise et n'arrive qu'à offrir un léger sourire.

— Bonne soirée Annabelle, lance finalement Nash avant de déposer un tendre baiser sur ma joue.

Cette soirée a complètement changé ma vision du châtain. Le parfum de l'homme par exemple, il ne me paraît plus du tout fort ou dérangeant. Et même si je trouve que Nash a un style qui ne correspond pas spécialement à un professeur, je me dis qu'il est original. Peut-être est-ce le fait de l'avoir vu faire tous ses strikes en dansant, ou bien ses sourires, ou encore le fait qu'il aime un peu les mêmes musiques que moi... Je ne sais pas.

En tout cas, même si ça me surprend encore car je ne me suis pas jamais arrêtée sur un homme comme Nash, je dois reconnaître qu'il m'a charmée.

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NOTE AUTEUR :

Dans la version de Wattpad, ce chapitre n'existait pas. Il a été créé dans le cadre de la correction et réécriture de l'histoire pour l'envoi en maison d'édition et comme je trouvais que ça apportait un peu plus d'importance et de consistance à Nash, j'ai souhaité l'intégrer.

D'ailleurs, en parlant de lui, êtes-vous charmé(e) comme Annabelle ?