Chapitre 20

376 23 6
                                    



       27 Décembre 1765 :

La pluie s'abattait dans la région. Il n'avait pas plu ainsi depuis longtemps. Les vitres de ma chambre était parsemée de petites goutes d'eau.... Cela faisait déjà quelques heures que je les regardais couler le long de la baie, faisant inlassablement une course entre elles jusqu'à se briser sur l'encadrement en bois de la fenêtre.

Assise près d'elle, j'observais l'extérieur d'un air absent, incapable de ressentir la moindre émotion. Tout m'avais quitté, plus aucune larme ne réussissait à sortir.... Elles s'étaient déversées la veille et durant cette fameuse nuit.

La tristesse qui m'accablais était si intense qu'elle m'empêchait presque de respirer, comme si un corset fait de métal serré ma cage thoracique.

Dans quelques minutes je devrais me rendre à l'enterrement de ma sœur, je devrais la voir dans des vêtements d'un blanc immaculé comme ceux que l'on porte le Dimanche.

Plus j'y pensais plus je ne voulais pas voir ça !

Pourquoi aurais-je envie de voir ma sœur morte dans un cercueil !

Une colère s'insinua en moi. De quel droit ?! De quel droit pouvait-on m'obliger à voir un tel spectacle ! Entourée de toute ma famille ! Je ne souhaitais les voir, je voulais m'isoler, être seule, cachée de tous ! Comme j'aimerais pouvoir rentrer dans une petite boîte et ne jamais en sortir ! Ne plus avoir à affronter le monde extérieur pour ne plus rien ressentir !

On vint me chercher, c'était l'heure ! Il fallait que j'y aille ! Je le savais ! Peu importe si je le voulais ou non, il le fallait !
Ma robe noire trainait sur le sol, laissant entendre les froissements du tissus.... Une ombrelle en dentelle noire à la main, je les rejoignais à La Chapelle, là où la cérémonie serait faite.

Tout le monde était déjà présent quand j'entrais à l'intérieur, tout les yeux convergèrent dans ma direction quand je marchais dans l'allée principale pour me rejoindre ma place.

Il ne manquait plus que moi, le prêtre pu commencer la cérémonie. Devant lui, était ma sœur.... Son cercueil était ouvert montrant son buste rigide et son visage blafard.
L'habituel rose qui coloré ses lèvres et ses pommettes n'était plus.

N'écoutant guère le serment, je me rendis compte que trop tard que la marche derrière le cercueil avait commencée. Je me levais en hâte et suivie d'un pas lent le cercueil porté jusqu'au caveau familial.

C'est ici que ma sœur fut enterrée.

Je fus la dernières je les lieux, j'étais assise près du caveau familial, à l'extérieur. La pluie s'abattait sur moi, me trempant de la tête au pied... la boue et quelques feuilles sèches se collaient au bas de ma robe.
Mes cheveux dégoulinaient, goutte après goutte. Quelques-unes coulèrent entre ma poitrine... me créant un frisson.

Je ne voulais pas partir, je ne voulais pas la quitter pourtant le froid du vent qui se claquait contre mes vêtements mouillés me glaçait le sang.

Il fallait pourtant que je me fasse violence. Je me levais de la flaque d'eau qui s'était formée autour de moi et je me mis à traverser les jardins du domaine.

Une fois passée la porte d'entrée, une horde de regards me regardèrent.
LUI aussi me regardait, il semblait inquiet de mon état. Ou peut-être était-ce seulement dans ma tête ? Peu importe parce que je déguerpis aussitôt. Montant les escaliers je sentis deux-trois personnes me suivre.

-Elisabeth ! Ou étais-tu bon sang ?! Dit mon père.

Je m'arrêtais dans les marches sans pour autant répondre.

-Réponds Elisabeth ! Dit-il d'un ton inquiet.

Je me retournais légèrement.

-J'y étais toujours... j'avais besoin d'être seule. Dis-je avant de me remettre à grimper les marches.

-Regardes tes habits Elisabeth ! Tu es trempée !

Je continuais à monter sans lui répondre.... Après tout à quoi bon....

-Eli- commença mon père avant d'être interrompu par une voix qui m'avais fait tant rêvé avant le décès de ma sœur..

-Laissez Philippe ! Je vais lui parler ! Dit-il avant de monter les marches à son tour.

Entrant dans ma chambre je le sentis sur mes pas. Il entra à son tour et détailla rapidement les lieux.

-Elisabeth... fait-il d'une voix si douce. Je sais qu'il vous faut du temps mais n'en voulais pas trop à votre père, il s'inquiète pour vous ! Il vient de perdre l'une de ses filles..... il ne veut pas en perdre une autre.... Déclara-t-il en posant une main sur mon épaule.
Et faites moi une promesse, ne vous perdez pas trop longtemps dans votre tristesse au risque de devenir folle... je le sais depuis le décès de ma jeune sœur....  après tout notre cœur s'attache trop à ce que nous ne pouvons pas voir....







             À suivre....

Coucou ! Voici le vingtième chapitre de mon histoire " Mon amour pour le Duc Petrovitch ". J'espère que ce chapitre vous aura plu ! Malgré qu'il était court....
Bref à samedi !
N'oubliez pas de voter... ça encourage....

Kiss !

Mon amour pour le Duc Petrovitch. Where stories live. Discover now