Chapitre 3

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« - Tu n'as pas pu attendre plus de quelques heures, lançai-je à mon frère.

- Il y a un peu de ça, répliqua-t-il. C'est une nouvelle chanson, en quelle langue, je t'avoue que je n'ai pas compris grand-chose.

- Oui, c'était du suédois et, dans l'idée, ça parlait de confiance en soi et d'amour. Parmi mes futurs prétendants, figure-toi que nous aurons l'HONNEUR de rencontrer le fils cadet du roi de Suédie. Alors je m'entraîne sachant qu'il ne parle pas un mot de notre langue.

- Oh, mais oui, c'est Philip, non. Je ne l'ai jamais vu... répondit mon frère, dubitatif

- Je sais, c'est un libertin, mais mes choix sont limités, je cherche tout de même un fils cadet de dirigeant qui ne désire pas forcément de descendance, ce n'est pas si facile à trouver, déclarai-je d'un soupir. Bref, qu'est-ce que tu as à me dire d'assez urgent pour ne pas attendre que je prenne une douche ?

- Je voulais te reparler de ce qui c'est passé ce matin pendant le conseil. Tu as dit que même si tu n'étais pas reine tu refuserais de t'éloigner pour me conseiller et veiller sur ton peuple.

- Et je le pense, tu sais que tu seras toujours ma priorité.

- Je t'en remercie et je voulais que tu saches que si l'inverse se produit, je resterais, moi aussi ton bras droit.

- J'ai juste une question, tu as conscience que cela n'arriveras jamais, n'est-ce pas ?

- De quoi parles-tu ?! Qu'il te proclame héritière de la couronne. Mais enfin, tu as autant de chances que moi, même plus, car le peuple t'adore.

- Maxon, quand vas-tu te rendre compte que pour ces vieux schnocks, je suis une demoiselle en détresse malade qui ne pourra pas fournir à Illéa les héritiers dont elle à besoin. Je n'ai pas ma place sur le trône. Je m'y suis faite, à ton tour.

- Je pense que tu te trompes.

- Mais je n'ai même pas envie de régner. J'aurais une vie paisible, et je resterais seule, car même si Mère se voile là face en se disant que tous ces hommes voudront de moi, peu d'entre eux supporterons mon caractère, mon infertilité et mon absence d'instinct maternel. L'égalité des chances n'a rien à voir avec dans ce débat. Tu as trente-cinq demoiselles fraîchement débarquées de la province toute prête à tout pour toi. Je n'ai pas ce choix et je refuse qu'on me vende à un pays voisin comme une simple banane ! »

À cet instant, je me rendis compte que j'avais hurlé suffisamment fort pour attirer l'attention d'un garde en ronde. Maxon eu la présence d'esprit de le renvoyer d'un geste de la main.

« - Tu trouveras le bon. J'ai confiance, reprit-il en m'enlaçant.

- Merci, pour tout, soufflais-je, les larmes aux yeux »

Apaisée par ces confessions, le reste de la matinée fut beaucoup plus calme.

Deux jours plus tard que je me réveillais. Plus qu'un jour avant la Sélection. Le bulletin du Capitole aurait lieu dans l'après-midi, je devais être parfaite, car même si toute l'attention du public serait redirigée vers Maxon, Gavril ne manquera certainement pas de m'interroger sur ma propre situation... Je crée ma propre robe grâce à la tablette que Mère m'a offerte pour le dernier Noël. Je choisis du rouge, ma couleur de prédilection avec le bleu pastel, peut-être parce que ces deux couleurs constituent les armoiries d'Illéa. Le rythme de la musique européenne résonne dans mes oreilles, je tente de m'imprégner de l'accent de ces chanteuses, mais les sonorités sont assez complexes. Je choisis d'éviter les décolletés, mais j'ajoute un peu de dentelle dorée et noire. La jupe est courte, mais je recrée la même traîne que sur ma robe rose de la dernière fois. Le résultat est magnifique.

La Sélection côté PrincesseWhere stories live. Discover now