32. Aidan

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Mene'thil vient de partir, et Amalia pleure toutes les larmes de son petit corps, dans les bras de Lunara.

Je n'ai aucune idée de quoi faire, parce que rien n'a l'air de marcher pour la calmer.

Ma compagne la berce tout en lui chantant une berceuse, ça ne marche pas du tout...
Elle fini par abandonner et me tendre la petite.

Pardon ?

Elle veut que je face quoi avec ça moi ?

- Prends la, Aidan.

- Si ça marche pas avec toi, ça marchera pas avec moi.

- Prends la !

Je me raidit au ton qu'elle emploie et m'exécute.

Les gros sanglots de bébé me font mal au cœur. Ses yeux sont tout rouges et ses joues trempées de larmes.
Son nez ne s'arrête pas de couler, elle en a partout, mais elle s'en fiche pas mal.

Elle veut sa maman.

J'attrape un mouchoir en papier, et l'approche de son visage.

- Aller, viens là, qu'on enlève toute cette morve de ton joli visage tout mignon.

Et tout rouge.

Une fois son nez tout propre, elle s'arrête de crier, mais pas de pleurer.
C'est un bon début, je crois.

- Je vais prendre la poussette. Peut-être que respirer de l'air frais lui fera du bien, déclare Lunara.

- Tu parles. La seule chose qui lui fera du bien c'est que son père ou sa mère revienne.

- Le fait est, qu'ils ne sont pas là, et qu'on doit se débrouiller ! On va faire une balade, puis on va aller au parc et commander une glace. Avec un peu de chance, elle sera comme Mene'thil. A la vue de la bouffe rien ne pourra plus la contrarier.

Mouais. J'y crois moyen.

Une fois installée dans la poussette, Amalia se remet à hurler.

Putain, je vais pas tenir.

Je fouille dans le petit sac qu'a préparé Mene'thil, à la recherche d'une sucette, puis tombe sur le bonnet de Shark.

Béni soit Logan.

À la vue de son précieux, Amy se calme immédiatement, et tend les bras pour le récupérer.

Une fois entre ses mains, elle cale sa tête contre le bonnet, et ferme les yeux.

Elle n'a pas l'air plus contente pour autant...

Oh, ma petite fille... Si seulement je pouvais t'enlever un peu de ta peine.
C'est un gros chagrin que tu as là.

Dehors, il fait beau. Il y a du soleil, pas un brin de vent, c'est très agréable.

Lunara dirige la poussette, et j'ai une main autour de ses épaules, lunettes de soleil sur le nez, les gens se retournent en nous voyant passer.

Je ricane, et ma compagne lève les yeux au ciel.

Tout serait paisible et parfait, si le seul bruit qui brisait le silence n'était pas celui des reniflements d'Amalia.

Je culpabilise énormément de la voir dans un état pareil.

Arrivés au parc, nous nous asseyons sous un arbre, à l'ombre.

Lunara sort la petite de la poussette, et la met entre nous.
Au même moment, un écureuil décide de pointer le bout de son nez tout près.

- Oh, regarde ma chérie, un écureuil !

L'excitation de mamie Lunara retombe bien vite, quand d'une petite voix éraillée, Amalia dit :

- Mama...

Suivi d'un reniflement et d'une chute de larmes.
Ses yeux nous supplient de lui rendre ses parents.

Lunara soupire difficilement et ferme les yeux de toute ses forces.

- Je ne me souviens pas que c'était aussi difficile avec Mene'thil...

- Peut-être que ça ne l'étais pas ?

- Ça ne l'était carrément pas. Ma mère était là pour m'aider, puis Menmen était un bébé calme.

- Amy aussi est un bébé calme. Sauf quand elle est loin de ses parents.

- Je n'ai aucune idée de quoi faire.

- Moi non plus.

La musique du camion de glace retentit, alors elle décide que c'est le bon moment pour aller acheter cette petite douceur qu'elle avait promis à sa petite fille.

Et sur laquelle elle compte tant pour l'aider à se calmer.

Le temps qu'elle aille faire ses achats, je reste avec la petite. Je la prends sur moi, mais elle se débat pour rester toute seule un peu plus loin.

Elle me pousse et me met même des petits coups de pieds.

Du haut de ses un an et demi, elle sait déjà ce qu'elle veut !

Et ça me brise le cœur.

Pourquoi j'ai l'impression qu'elle souffre ? Elle a l'air d'avoir tellement mal...
Elle aussi a mal au cœur.

Mais pourquoi avoir à ce point besoin d'être avec Mermaid et Shark ?

Je veux dire, la plupart des enfants n'en font pas autant lorsqu'ils doivent être séparés de leurs géniteurs.

Lunara revient avec trois pots de glace.

Elle m'en tend un que j'attrape volontiers. Crème brûlée et citron. Exactement comme j'aime.

Elle attrape difficilement la petite, qui ne veut toujours pas avoir de contact avec nous, et lui met une cuillère remplie de glace devant la bouche.

C'est le moment de vérité.

Impossible de dire non à de la glace au chocolat quand même !

Et ben si....
Elle vient de tourner la tête et de se remettre à sangloter.

Punaise mais c'est pas possible !

- Aller bébé, viens voir papi, dis-je en la reprenant dans mes bras.

Contre toute attente, elle n'essaie pas de s'échapper, mais m'attrape et met sa tête dans mon cou, pour se cacher et pleurer.

Elle recommence à crier, ça m'éclate le tympan, mais la pauvre... Je ne bouge pas, et je la berce.

Elle m'agresse les oreilles à coup de "huuuuuhuhuhu".
Mon cou est trempé se ses larmes, et potentiellement de sa morve aussi.

Mais qu'est-ce que je ne ferais pas pour ma petite fille ?
Après tout, elle m'a déjà pissé et vomi dessus... Alors un peu plus ou un peu moins.

Elle fini par s'endormir, à force de pleurer elle est épuisée...
Et moi aussi.

Lunara lit un livre, appuyée contre le tronc de l'arbre, paisible.

Je suis réveillé par mon téléphone qui annonce l'arrivée d'un SMS. Heureusement, la petite dort toujours.

Shark : Je rentre.

Prez : OK, on arrive.

Je lève la tête vers Lunara, elle s'est endormie, le livre posé sur sa poitrine.

Je me lève doucement, bébé dans les bras, et me rapproche pour réveiller ma belle, délicatement.

- On rentre. Dracula arrive.

- Enfin, c'est pas trop tôt !

Je lève les yeux au ciel.

Ne t'inquiète pas, petite chauve-souris. Tu vas très bientôt retrouver ton papa et ta maman, ce n'est plus qu'une question de temps.

The Burnt Fire (SDNG Tome 3)Where stories live. Discover now