J'aime ton corps.

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Après avoir tiré une dernière taffe sur ma clope, cette dernière ne devient plus qu'un simple mégot une fois jetée dans le cimetière qu'est le cendrier.

Je respire l'air frais et dehors, me rafraîchissant subitement l'esprit. Il caille alors je me redresse du rebord de la fenêtre et ferme les vitres, profitant pour tirer le petit rideau qui bloque l'entrée des lumières extérieures. Ma chambre est vite plongée dans une ambiance tamisée, une vieille lampe de chevet verte pomme s'occupant d'éclairer vaguement ma pièce à moi. Je suis toujours en train d'attendre Yanis.

Yanis, ouais. Pendant un instant j'avais oublié que le gars était en train de se doucher chez moi et qu'il va dormir ici, cette nuit. Et il y a même pas dix minutes, l'ambiance qui tournait autour de nous était encore très... Je ne sais pas comment l'expliquer. Bizarre ? Ouais, bizarre. On va dire ça. Je mentirais si j'dis que mon ventre n'est pas en train de me compresser, de me faire parvenir des sensations aussi agréables qu'inexplicables. Un soupir s'échappe de mes lèvres tandis que je me laisse tomber sur le matelas de mon lit. Mes yeux rivés vers le bas, je ne sais quoi faire à part téma le sol que je maltraite légèrement à force de taper le talon de mon pied contre ce dernier. Il faut bien que je me calme, non ? C'est débile. Un peu. D'être stressé alors que bon, ça va quoi.

Finalement, la porte s'ouvre sur la personne que j'attendais le plus. J'ai l'impression qu'il met du temps à rentrer comme s'il ne voulait pas se montrer. Sauf que moi, je veux que ça. Yanis porte les vêtements que je lui ai donné pour cette nuit, c'est à dire un simple short de sport et un t-shirt de la même couleur. Noir. Mes yeux le scrutent rapidement du bas vers le haut et j'essaye de ne pas m'attarder sur cette tenue un peu trop large pour lui, mes fringues qui, même en grande taille comme ça, lui vont mieux sur lui que sur moi. Il se rapproche et l'odeur du savon qu'il vient d'utiliser me donne envie de l'attraper et de le serrer. Il sent genre, moi. C'est chelou de dire ça ainsi mais c'est pas de ma faute s'il a prit de mon gel douche. J'adore, moi. Il est vraiment mignon, je sais pas comment je vais faire. Je devrais m'échapper pour aller me laver aussi, histoire d'éviter de rester plus longtemps dans ma chambre avec cette personne qui exerce, sans même le faire exprès, fait tout pour essayer de m'attirer vers soi.

— J'ai posé la serviette sur la radiateur, lance-t-il après avoir joué avec une boucle de ses cheveux.
— Hmm, ouais. Vas-y alors, j'y vais aussi. Tiens.

Je débranche la brise qui reliait mon PC avec son chargeur et le récupère du sol avant de le poser sur le matelas de mon lit, le poussant vers le bronzé qui s'est assit timidement sur mes draps. Non mais faut vraiment qu'il se mette plus à l'aise, je vais pas le manger ou quoi. Pas de suite en tout cas. Je sais pas encore si c'est dans la liste ce soir mais... Je me retiens de lever les yeux vers le plafond, ça me fait rire. Un peu.

— Le mot de passe c'est Yanis avec un grand Y, Yanismignon. Tout attaché.

J'attrape mon haut Stranger Things qui me sert plus de pyjama qu'autre chose avec un short de la même couleur. Je retiens le sourire que j'ai envie d'afficher en jetant un coup d'œil à la mine que tire le garçon, mon Asus allumé devant lui.

— C'est quoi ce mot de passe, vraiment... chuchote-t-il en commençant à taper sur les touches et de s'arrêter par la suite. Ah... Mytho en plus.
— T'es déçu ? Attends, essayes Yanis tout court pour voir.
— Non sérieux, dis moi le vrai.
— Ben c'est ça, Yanis avec un grand Y.

Cette fois-ci, je ne mens même pas. J'ai changé mon mot de passe il y a quelques jours en plus, ça me rappelle que j'ai demandé à mon père de ne jamais éteindre mon ordinateur pour pas qu'il tombe sur le mot de passe demandé. J'ai dû le lui prêter car le sien ne marchait plus. Au début il n'a pas comprit pourquoi et finalement, il l'a juste mit en veille sans me poser plus de question. Comment j'allais lui dire que c'était ça, déjà qu'il voit qui c'est Yanis maintenant... Non, j'ai pas envie qu'il le sache, vraiment non. Je regarde le garçon taper son prénom, incertain que ce soit le bon code jusqu'à qu'il se mette à me fixer du coin des yeux avec une certaine gêne présente, attendant sûrement que l'écran charge et affiche le bureau.

ROMAIN y YANISOù les histoires vivent. Découvrez maintenant