Je devrais sûrement arrêter de réfléchir comme cela, ce n'est qu'une simulation, et même penser me donne mal à la tête donc je n'y vois aucun intérêt. Mon seul but ici est de me soumettre aux ordres de mon père pour pouvoir sortir de cette stupide simulation. Je l'observe déambuler dans la salle pour s'approcher enfin de moi. Un autre coup retentit sur la porte et lui même sursaute de peur, chargeant instinctivement le fusil dans ses mains. Cependant, il fait alors la dernière chose que j'imaginais. Au lieu de pointer le fusil sur la porte devant nous et donc sur notre potentiel assaillant, le fusil se retrouve étonnement face à ma tête. J'ai d'abord un mouvement de recul face à son geste inattendu puis me rappelle enfin que ceci n'est qu'une simulation. Une partie de moi espère que ce n'en ai pas une, que toute ma souffrance et mon mal-être partira quand cette balle passera à travers ma tête.

"Si je ne peux pas t'avoir, alors eux n'ont plus ne pourront pas." souffle t'il en approchant son doigt de la gâchette. Je suis confuse face à sa phrase et à son sens, qui sont « eux » et pourquoi me voudraient-ils ? Ma première pensée s'en va vers Steve mais l'espoir m'a déjà quitté il y déjà cinq jours. Je n'attends qu'une chose, qu'il tire et que je me réveille enfin. Pourtant, je perçois de l'hésitation et presque de la douleur dans ses yeux. Mais avant que je n'essaie de comprendre le sens de ses émotions, j'entends la porte céder sous les coups de ces inconnus. Mon regard passe de mon père à la porte, attendant impatiemment de savoir qui va pénétrer dans la pièce. Mes yeux s'écarquillent, mon cœur s'arrête, mon corps se fige.. Le bonheur, la confusion, la tristesse traverse mon corps en même temps. Je ne sais même pas si je suis soulagée de le voir ou pas, simulation ou pas, je ne peux m'empêcher de ressentir une immense joie seulement à le regarder. Ses yeux bleus, qui m'ont tant manqués rencontrent les miens. Je n'échangerais ce bref moment pour rien au monde, il n'a rien d'exceptionnel, mais pour moi, il vaut plus que n'importe quoi. Finalement, après ces quelques secondes d'inattention, le contact froid contre ma peau du métal me ramène à la réalité. Je ferme les yeux et bascule ma tête sur le côté pour revoir le regard dur de mon père.

Je me rends alors compte que ce moment était sûrement prévu et que revoir Steve me fait plus souffrir que quelconque autre chose. Ils savaient que revoir Steve pour ensuite le perdre à la fin de cette simulation me ferait juste pleurer son absence. Raison de plus de me débarrasser de cette simulation. J'ouvre les yeux de nouveau et décide prendre la décision qui me fera le moins souffrir. "Fais le." dis-je à mon père d'une voix monotone, espérant que mes paroles lui donneront enfin le courage de le faire. Pourtant, il ne fait que resserrer la prise sur le fusil, l'empêchant de glisser de ses mains moites. "[ y/n ]..? Qu'est ce que tu fais ?" me demande Steve, levant à présent les mains en l'air pour prouver à mon père qu'il n'est pas une menace. Sa voix, je ne peux plus tenir.

"TIRE !" criais-je sur mon père, le suppliant de mettre fin à cette torture. Je vois enfin son doigts commencer à appuyer sur la gâchette, je ferme les yeux pour savourer le moment. Le coup ne vient pas, je n'entends aucun bruit mise à part un bruit sourd. En ouvrant les yeux, j'aperçois le corps inanimé de mon père au sol et tourne la tête vers le filet rouge qui tient son corps. Je suis surprise de voir la jeune femme se tenir derrière Steve, je ne pensais pas que la voir me ferait autant de bien. Et pour une fois, je peux dire que c'est réciproque en voyant un sourire se former sur son doux visage.

Mais avant que je ne puisse répondre à son sourire, l'homme en costume se rue sur moi pour entourer ses bras autour de mon dos. J'ai d'abord un mouvement de recule face à son action si soudaine mais me laisse finement faire, fondant dans l'embrasse dont je rêvais depuis si longtemps. Je passe mes deux bras sous ses aisselles et laisse ma tête reposer sur son épaule. Je me surprends à pleurer sur lui, ne cessant de serrer son corps contre le mien. Ses mains caressent mes cheveux et je continue à sangloter dans ses bras, me sentant à ma place pour la première fois depuis des semaines. Je respire son odeur et la note dans ma tête pour ne plus jamais l'oublier. "T'es réellement là ?" je lui demande entre deux sanglots, essayant de reprendre mes esprits. Il se sépare de moi pour attraper mes joues entre ses mains, me forçant à la regarder dans les yeux. Je pose à mon tour mes mains sur les siennes pour sentir son contact chaud et imprégner son énergie. Je me laisse me noyer dans ses yeux bleus, mémorisant chaque étincelles qui en jaillissent. "Je suis là." me répond t'il seulement avant de me reprendre dans ses bras. Je m'y blottis dedans, oubliant que chaque centimètres de mon corps me fait mal pour savourer le moment.

La fatigue me submerge alors, malgré que je tente de résister à mon envie de dormir ou de simplement me laisser tomber. Ma tête se met à tourner mais ce n'est pas grave, je suis dans les bras de Steve et c'est le plus important. Le corps de mon père au sol ne m'importe peu et je n'ai qu'une envie, partir loin d'ici. Je me laisse tomber de fatigue, étant sure que l'homme devant moi prendra soin de moi. Quand je me réveillerais, je serais reposée et pourrais profiter entièrement de lui.


Ce qui me semble des heures plus tard, j'ouvre enfin les yeux et suis déjà submergée d'une joie ultime. Plus de père, plus de torture, plus de souffrance, que pourrais-je demande de plus ? Mon dos me fait mal mais je l'ignore, rien ne pourra gâcher mon retour. Même si l'envie de me rendormir et de rattraper mon sommeil perdu est tentante, je décide toute de même d'essayer de me lever, espérant secrètement que Steve est à mon chevet pour mon réveil.
Je me tourne, les yeux fermés et et un doute chevauchant mes lèvres, et laisse mes pieds nus atteindre le sol. Le contact est imminent, je relève mes pieds vu la froideur du sol et en ouvrant les yeux. Je me rends compte que tout ça n'était qu'une simple simulation. Je suis de retour dans une de ces stupides cellules.













nda
ahah pardon pour le retournement de situation disons juste que j'aime faire souffrir. désolé pour les fautes si il y en a, j'écris ça quand il est tard et je suis exténuée en ce moment.
enfin bref! j'espère que vous avez aimé et merci beaucoup à tous pour le soutien en commentaires! c'est vraiment ce genre de commentaires qui me font écrire cette histoire aussi régulièrement ahah <3

falling for the enemy Where stories live. Discover now