— Ma présence ? 

— Laisse tomber. 

— Tu devrais le dire aux garçons. 

C'était là que pour la première fois, ils avaient échangé un vrai câlin. Un câlin naturel, où personne n'était gêné. Un câlin sincère. 

— Tu es quelqu'un de génial Mus, ne laisse personne dire le contraire, même pas toi.  


MEILLEURS AMIS

 — Calme-toi Remus.

Les sanglots du garçon brisaient le silence de la salle de classe vide.

— Chut...

Prim l'avait prit dans ses bras et le berçait doucement, comme un enfant sur le point de s'endormir.

— Tout va bien se passer.

— M... merci Prim.

Le Gryffondor avait plongé son regard dans ceux de son amie.

— Je suis là pour toi, je le serai toujours.

La blonde avait fait une pause.

— Ne l'oublie jamais...

Remus s'était redressé, essuyant ses joues encore humides.

— Je serai ton amie, ta confidente et ta meilleure amie.

— Je t'aime Prim.

— Moi aussi, avait-elle répondu en retenant ses propres larmes.



          — Tournez-vous. 

Madame Pomfresh avait perdu toute amabilité depuis la dernière visite des maraudeurs. Ils avaient apporté tellement de nourriture que des rats étaient venus pour les restes. Remus pivota sur ses talons, offrant la vue de son dos à l'infirmière. Cette dernière appliqua pour la énième fois le dictame qui crépita sur sa peau. 

          — Bien, rhabillez-vous et du vent !
          — Merci, grogna-t-il, encore fatigué de sa courte nuit cauchemardesque. 

Le retour de Prim l'angoissait. Il fallait qu'il lui dise. Qu'il s'excuse. 

Il renfila son tee-shirt et glissa ses pieds dans ses chaussures avant de, pour la première fois depuis ce qu'il lui paraissait une éternité, sortir de l'infirmerie. Il traîna des pieds, sachant qu'il serait l'objet de rumeurs comme à son habitude. Il flâna dans les couloirs, redécouvrant chaque recoin du château comme si c'était la première fois. Le train contenant les élèves rentrait de vacances, et donc Primrose, ne devrait plus tarder. Remus finit par se rendre dans sa salle commune. 

Dès qu'il entra il se sentit revivre un peu. Le feu de cheminée et les couleurs chaudes de la décoration changeaient des murs blancs cassés et décrépis de l'infirmerie. 

          — Remus ! 

Des cheveux roux apparurent et Lily Evans lui sauta dans les bras. James et Sirius ne tardèrent pas à le prendre dans leurs bras aussi. 

          — Tu nous as manqué Lunard. 
          — C'est pas trop tôt. 

Peter descendit en courant du dortoir. Il s'appuya à l'épaule de son ami et souffla bruyamment. 

          — Bon retour parmi nous, suffoqua-t-il.
          — Merci Peter, sourit le loup-garou. 

Ravi de revoir ses amis, Remus se laissa entraîner dans un bagarre amicale. Dès qu'il commença à avoir mal à ses cicatrices, il stoppa James et Sirius. 

          — Quand arrive le train ? 

 Les garçons se regardèrent, le visage soudain sérieux. 

          — Dans trente minutes, intervint Lily en jetant un coup d'œil à l'horloge de la salle commune. 

Remus courrait. Il courrait aussi vite qu'il le pouvait. La gare de Pré-au-Lard n'était pas si loin en fin de compte. S'il courrait sans s'arrêter il pourrait l'atteindre à l'heure. Le garçon manqua de tomber une ou deux fois, mais ne s'arrêta pas. Pas même à cause de ses douleurs. Il regardait devant lui, ne pensant qu'à une chose : Prim. 



Le train ralentit et se gara lentement. De la fumée en sortait par nuage et le bruit des frottements des roues sur les rails faisait souffrir les oreilles de Primrose. Elle attrapa la cage de sa chouette qu'elle confia à un contrôleur sur le quai. Elle baissa la tête, reprenant calmement son souffle. Elle devait contrôler ses émotions : dans une heure à peine elle reverrait Remus. Elle garda la tête baissée, avançant vers les diligences. 

          — Prim ! 

Elle leva la tête : on l'appelait. 

          — Prim !
          — Remus ? 

Le garçon, essoufflé, arriva à sa hauteur, les larmes aux yeux. 

          — Remus..., répéta-t-elle, également au bord des larmes. 

Le brun se baissa, positionnant ses yeux aux niveaux de ceux de l'adolescente. 

          — Prim. 

Cette dernière esquissa un sourire, essuyant la larme qui coulait sur la joue de Remus. 

          — Remus ? 

Sans dire quoi que ce soit de plus, il attrapa délicatement le menton de la blonde avant de poser ses lèvres sur les siennes, et sans se poser plus de questions, Prim lui rendit son baiser. 

          — Prim, murmura Remus.
          — Non, tais-toi, sérieusement, ferme la. 

Le visage du garçon se fendit d'un large sourire et il attira la jeune fille dans ses bras. L'amour n'avait jamais été la préoccupation première de Primrose, car elle l'avait déjà. Elle avait Remus.

Ephemeral But Their LoveWhere stories live. Discover now