Chapitre 11 - Alisha, et les remords.

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Franck se retrouve seul. Il rumine sa haine et sa déception à l'égard de son propre fils.

- Dire que l'ai aimé, songeait-il, qu'ai-je donc raté dans son éducation ?

Le lendemain, de retour à la villa de Baltimore, Franck reçoit Alisha, la femme de sa vie. Il voulait la réconforter.

Ils se retrouvent sous le préau de la grande piscine. Alisha est encore toute troublée.

- Franck, je viens à toi pour te dire ma peur. Tu me fais peur, Franck. Ne te mets pas en colère. J'espère que tu n'as pas levé la main sur ton fils Hippolyte. Je m'en veux, tu sais.

- Non, ne t'inquiète pas. Je l'ai épargné, mais je le maudit pour ce qu'il t'a fait.

- Tu exagères Franck.

- Quoi ! De quoi as-tu peur ? Raconte-moi plutôt ce qu'il a essayé de te faire subir. Il est ignoble, et tu ne sais même pas qu'il te traite de menteuse. Il m'a même raconté qu'Aricie l'aime.

- Quoi, Franck !

- Il l'a dit devant moi. Mais je sais qu'il ment pour se disculper. Je te jure que vais le faire tuer.

Franck sort, il n'en peut plus. Supporter tous ces mensonges le rend fou furieux.

Alisha se retrouve seule. Elle est exténuée par ce qu'elle vient d'apprendre de la bouche même de son mari.

- Et dire que je voulais encore le sauver de la fureur de son père. Défendre ce jeune ingrat qui en aime une autre ; elle en plus ! J'en reviens pas d'avoir été si sotte. Et moi qui l'aimais. Comment a t-elle fait pour le séduire ? Ça me donne la gerbe.

Nina arrive. Un vrai pot de colle celle-là.

- Nina, sais-tu ce que je viens d'apprendre ?

- Non, mais ton regard me fait peur.

- Nina, j'ai une rivale.

- Comment ça ?

- Hippolyte aime une autre femme. Ce type qui me troublait tant, a cédé aux charmes d'Aricie.

- Aricie ?

- Ouais, l'horreur quoi. J'ai souffert de son rejet, mais savoir qu'il en aime une autre et qu'il en est aimé, me rend dingue. Putain, comment ont-ils fait ? Je ne me suis aperçu de rien. Où se cachaient-ils pour se rencontrer à Baltimore ? Pendant qu'ils savouraient leur bonheur, moi je restais seule comme un cafard, à me morfondre dans ma dépression.

- Ils n'y gagneront rien, assure Nina.

- Ils ne pourront pas rester ensemble. Franck ne l'acceptera jamais, et j'espère qu'il fera tout pour qu'on soit débarrassé de cette Aricie. Elle a bien fait pire que son frère. Qu'est-ce que je raconte, encore. Je délire, je deviens complètement folle. Je veux tuer, alors que la fautive c'est moi. Je me dégoute finalement. J'ai envie de fuir, de tout quitter, ne plus jamais revoir Baltimore. Je veux mourir et rejoindre mon père. Et encore, j'irai en enfer pour mon crime. Et de toute façon, dans ma famille, nous sommes tous maudits. J'ai trop honte, il faut que je meure.

- Alisha, tu exagères. Tu crois avoir été la seule belle-mère à vouloir le fils de son époux. C'est bon, ce n'est pas un crime que de vouloir l'aimer. Il est tout à fait naturel que tu cèdes, comme tant d'autre. Va voir Hippolyte et redemande lui, il cèdera sous ton charme. J'en suis certaine.

- Qu'entends-je ? Quels conseils oses-tu me donner ? Tu veux m'empoisonner ? C'est comme ça que tu m'as perdue. Depuis le début, tu me racontes n'importe quoi pour que je fréquente Hippolyte. Je ne t'écouterai plus jamais, Nina. Barre-toi d'ici, tu es un exécrable monstre. J'espère que Dieu te puniras pour tes malheureux conseils. Que je déteste toutes les flatteuses de ton espèce !

Nina sort, elle est seule. Elle qui comptait encore passer une bonne après-midi au bord de la piscine de la ville de Baltimore, se retrouve sur le trottoir à attendre un taxi. Elle est en pleur. Elle sais qu'elle perdra son petit poste, au siège de la firme.

- Après tout ce que j'ai fait pour elle. J'ai tout quitté pour venir à Baltimore et aider Alisha. Voilà comme je suis payée ; pauvre de moi.


AlishaHikayelerin yaşadığı yer. Şimdi keşfedin