Alisha

Chapitre 4 - Aricie et Ismène

- Comment cela, Ismène ? Tu me dis qu'Hippolyte veut me rencontrer et me parler ?

Aricie feint d'être ignorante, mais qu'elle joie pour elle d'entendre Ismène lui en conter...

- C'est l'effet de la mort de Franck. Ce sont les conséquences. Il fallait bien s'y attendre. Qu'est-ce que tu crois ? Désormais, tous les ambitieux écartés de Suez par le passé, refont surface et vont venir te tourner autour. Les réseaux sociaux ne parlent que de ton retour au cœur même de la firme.

- Ce n'est donc pas une fausse rumeur ? Je n'ai plus d'ennemi chez Suez.

- Non, Aricie, le vent a tourné en ta faveur.

- Mais comment est mort Franck ?

- On dit tout et n'importe quoi. En sortant d'une discothèque, il aurait suivi un ami, et une autre femme. Ensuite, ils se seraient faits embarqués par les flics pour une histoire de bagarre en pleine rue. En sortant du commissariat, il aurait eu un grave accident.

- Mort si jeune, ce me semble impossible.

- Tu es la seule à en douter. Les amis d'Hippolyte s'emballent sur sa prise de pouvoir au sein de la firme, et les amis du fils d'Alisha ne sont pas en reste sur cette question-là. C'est chaud, crois moi.

- Et tu crois qu'Hippolyte me fera réintégrer la firme, qu'il me défendra ?

- Aricie, oui je le crois.

- Comment peux-tu dire que ce goujat soit sensible à mon avenir ? Tu le connais vraiment ?

- Franchement, Aricie, je l'ai vu. Il est beau, et ses yeux sur toi, ne sont pas passés inaperçus. Il est clair qu'il a peur de t'aimer.

- Tu dis n'importe quoi. Toi qui me connais, comment pourrai-je un jour connaître ce genre d'amour impossible ? A cause du comportement de mon frère, j'ai perdu tout espoir de réintégrer la firme Suez. Plus personne ne m'apporte son soutien. Et Hippolyte, lui-même, ne sait pas qu'il me plait. Je suis dégoutée, surtout quand je vois Alisha espérer de la mort de son mari, pour la poursuite de sa gloire, de sa fortune. Je ne suis pas comme elle. J'aimerais tant faire céder Hippolyte, qu'il daigne me regarder, me remarquer, tout simplement. Je ne veux rien d'autre. Mais qui peut-il aimer ? Moi ? Ce serait trop beau pour être vrai.

- Tu verras ça avec lui en personne, il arrive à l'instant.