XXXVIII

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- Je vois que vous ne lâchez jamais l'affaire Karen...
Ajoutais-je, l'air presque ennuyé.

Surprise d'entendre son prénom sortir des mes lèvres, Sands esquisse un léger sourire amusé.

- Jamais.

J'inspire un bon coup puis me lance, espérant qu'une fois les explications finies, celle-ci me laisserait observer silencieusement cette magnifique vue.

- Les hôpitaux m'inspire pas grand bien. Enfin, c'est surtout aux yeux de mes parents... L'année dernière, mon petit frère est décédé suite à une erreur médicale et ça a réellement dévasté mes parents. Ça explique d'ailleurs notre déménagement...

Sands resta bouche bée un instant; son visage,lui, demeurait figé. C'était exactement la réaction que je redoutais.

- Oh... Je-
Balbutait-elle.

- Je ne recherche pas de pitié de votre part, vraiment...
Lui avouais-je, esquissant un léger sourire, destiné à la rassurer.

Sands détache son regard du miens pour le poser sur mon cou.

- Et... Le médaillon c'était...
Poursuivis-elle.

- Oui, c'était celui de mon frère.
Avouais-je.

Un long silence se fait entendre. Sands semblait pensive... Je pose mon regard sur elle comme pour tenter de déceler le fil de ses pensées. Cependant, Sands demeurait complexe à déchiffrer. Soudain :

- Et... tu as peur de détruire tes parents à nouveau, eux qui essayent de se reconstruire ici, en ayant besoin d'aller à l'hôpital... Tu sais bien que ce n'est pas vrai Kyra ? En ne te soignant pas, c'est comme ça que tu risques de leur faire davantage de mal...

Je ne répond pas. Je ne la regarde pas. Celle-ci avait raison mais mon corps refusait de me laisser lui avouer. Ma gorge était comme
nouée.

Soudain, celle-ci se lève du transat et rentre à l'intérieur de la chambre sous mon regard interrogateur. Quelques secondes plus tard, Sands revient, une bouteille de champagne à la main ainsi que deux verres.

- Vous avez soif ?
Me demanda celle-ci.

Je ris aux éclats.

Pour nous faire changer les idées, celle-ci savait y faire !

- Je ne savais pas que vous faisiez boire les mineures...
Dis-je, feignant un air abasourdi.

Sands rit aux éclats à son tour ; celle-ci était bel et bien consciente qu'à 17ans, les jeunes n'étaient pas aussi innocents qu'ils voulaient le paraître.

- Bon, je la finirai seule alors !
S'exclama Sands, le tout en en versant dans son verre.

Celle-ci finit son verre en seulement deux gorgées et, alors qu'elle est sur le point de se remplir un deuxième verre, je viens m'assoir sur son transat et lui vole la bouteille des mains.

Je porte la bouteille à mes lèvres tout en soutenant mon regard dans le siens et bois directement au goulot. Sands m'observe soigneusement et arbore peu à peu un sourire carnassier...

Après quelques gorgées, je me rapproche de Sands le tout en veillant bien à placer ma main "malencontreusement" sur le haut de sa cuisse pour pouvoir déposer la bouteille sur la table basse se trouvant à gauche du transat.

Je sens qu'un violent frisson s'emparait de son corps à ce moment précis... Frisson qu'elle tenta tant bien que mal de cacher en mordant brutalement sa lèvre inférieur, comme pour punir son corps de la trahir. Un sourire de satisfaction se fit distinguer sur mon visage. J'adorais reprendre le contrôle sur elle. J'adorais entendre son corps hurler à mon simple contact...

- Kyra...
Me murmura Sands, le tout accompagné d'un regard coupable, semblable à une enfant qui avait fait une grosse bêtise, ou du moins qui s'apprêtait à en faire une.

Je la regarde d'un air interrogateur et avant même que j'eu le temps de lui répondre, celle-ci vient poser sauvagement ses lèvres sur les miennes. Je répond presque instantanément à cet appel charnel et la plaque contre le transat. Sands gémit, surprise de me voir aussi violente.

Je dirige peu à peu mes baisers vers son cou, sentant sa jugulaire se gonfler de plaisir. Nos respirations sont, elles, saccadées. Ses mains, elles, s'entremêlent dans mes cheveux. Et nos corps ? bouillants de désir...

Je viens glisser ma main droite sous son t-shirt, caressant désormais sa poitrine, elle aussi, pleine d'envie. Je voyage sur sa peau du bout de mes doigt découvrant le plus lentement possible ses cotes, son dos se soulevant à mon contact, ses abdos se contractant comme pour se battre contre ces émotions fortes que ma peau brulante lui faisait ressentir...

Soudain, ses mains viennent à contre-coeur retenir délicatement mon visage de descendre un peu plus bas. Je relève mon corps, redirigeant mon regard vers le sien, de façon à pouvoir comprendre ce qui ne va pas.

- Ton visage... Ton bras... Tu risques de te faire mal... Je ne veux pas-
Me déclara Sands d'un air alerté sans avoir le temps de finir sa phrase alors que mes lèvres viennent à nouveau se poser sur les siennes.

Ses caresses anesthésiaient tous mes sens. C'est comme si, celle-ci, avait le pouvoir de me faire oublier toutes mes douleurs...

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Bisous

Madame Sands.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant