Je pu sortir de l'hôpital le lendemain. Malgré une faible migraine je me sentais de nouveau sur pied. Il fallait que je reprenne le rythme des cours et en vitesse. J'avais relu vaguement les feuilles que m'avait apportées Aidan, mais je fût bien vite distraite. J'espérais que je n'avais rien loupé d'important, les examens approchent. Une fois arrivée chez moi, je pris mon sac de cours avec tout le nécessaire pour travailler. Soudain, mon téléphone sonna, je le pris et décrocha sans avoir avant regardé le numéro.
- Allô ? Qui est-ce ?
- Ton père.
Bah voyons. Je cessa tout ce que je faisais et m'installa sur mon canapé.
- Que voulez-vous ? Dis-je d'une voix neutre, dissimulant ma surprise.
- Eh bien, commença-t'il le ton grave. Je voudrais te voir, demain.
- Demain ? Pourquoi ? Lançais-je affolée, me posant soudainement un millier de questions. Désolé je suis très occupée ces temps-ci.
- Alors la semaine prochaine, sans faute. Nous nous retrouvons chez moi.
- Je.. Dis-je désespérée. D'accord père. Soupirais-je finalement.
- Très bien. Eh bien, à la prochaine ma fille.
La conversation se termina donc. Désormais, une angoisse montait en moi une seule question me taraudait l'esprit :
Pourquoi voulait il me voir ?
Je sortis de mon bus. J'avais à la main les feuilles de cours que je relisaient à la hâte. J'arriva rapidement à l'Umbrella Academy et monta quatre à quatre les marches des escaliers qui menaient jusqu'à ma salle de cours. Je pris la poignée de la porte qui était plus froide que d'habitude. J'entra dans la pièce. Les chahuts des élèves et toutes les discussions s'arrêtèrent. À la place, tous dirigèrent leurs regard vers moi. Un regard vide, quelconque, mais pesant. Je fût perturbée. Je me déplaça alors jusqu'à ma place en silence, chacun de mes pas étant épié, observé. J'étais comme une intrus pour eux, une bête de foire. Je fit comme d'habitude, je sorti mes affaires malgré l'envie de disparaître dans un trou de souris. Les ignorer était la meilleure chose à faire, mais c'était aussi la chose la plus dure. J'avais juste envie de me lever, crier, puis les frapper un à un, insultant leurs mères de tout les noms possibles et inimaginables (la dispute avec Aidan m'avait mise à cran. J'étais désormais plus enragée que jamais) Mais ça, je ne le ferais jamais. Seul Robert m'adressait un regard d'encouragement pour les ignorer. Aidan ? C'était un nom que je ne voulais plus entendre. Il m'avait énervé et je ne voulais plus en aucun cas lui reparler. Il en faisait de même, regardant le tableau, discutant avec les élèves. M'ignorant tout bonnement, agissant en un élève normal, comme il le faisait avant de me connaître. En ce qui concerne Emmy, Tom et Elliot, je n'arrivais pas trop à les situer. Ils ne sont jamais venus me voir. Même pas un bonjour ou bien un regard. Je savais pas comment le prendre et surtout comment réagir. J'étais sûrement d'avis à penser qu'Emmy serait avec moi, car elle connaissait parfaitement le caractère de Britne, mais non. Elle n'a rien dit, rien fait. À croire qu'Emmy et tout le groupe croyait ce que disait Britne. Je n'avais donc plus grand monde avec qui rester. Tous voulaient éviter de traîner avec moi. Par jalousie ? Évidemment, mais pas que. Si quelqu'un restait avec moi, il le mettront aussi à l'écart.
Enfin bref, passons.
Les cours s'enchaînèrent encore et encore. Des professeurs, des salles, des places, des élèves
qui changent encore et encore. Je fût étonné d'être toujours attentive aux cours. Normalement, j'aurais dû être distraite ou ensommeillée, mais non. Sans doute que je n'avais rien d'autre à faire, rien d'autre de plus amusant à faire. Je me souvenue lorsque j'espionnais Aidan pour découvrir sa véritable identité, lorsque je parlais avec Ritu essayant de sympathiser avec elle. C'était des moments amusants. Maintenant, je n'avais plus personne à espionner ou avec qui parler. Il ne me restait plus qu'à faire comme tout bon élève, que j'étais au fond : travailler encore et encore.
