Chapitre 6

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Au moment où je pénètre dans la pièce principale, Kevin est en train de sauter sur place, se tenant un pied des deux mains. Il commence sérieusement à perdre l'équilibre et je me précipite pour le retenir. Dans le même mouvement, nous nous retrouvons, finalement, dans le divan heureusement tout proche. Kevin tombe assis sur moi. Lui est déjà habillé, alors que je n'ai qu'un essuie-éponge autour de la taille. Gêné, Kevin glisse rapidement pour se placer à côté de moi. Dans son mouvement, il entraîne mon essuie et le contact du tissu qui caresse mon entrejambe commence à provoquer, chez moi, un début d'érection. J'arrive à garder mon sexe couvert tout juste avant qu'il ne soit trop tard. Un ou deux centimètres de plus et j'offrais ma queue en spectacle à mon colocataire.

Je pense qu'après ce qui s'est passé hier matin, il ne reste guère de centimètres carrés de mon anatomie qui ne lui soient inconnus. Mais que penserait-il de moi s'il voyait cette érection-ci ? Alors que cette pensée me traverse l'esprit, je constate que son regard est, justement, tout droit posé à cet endroit. Entre mes jambes, se dessine une bosse bien plus proéminente que ce que je redoutais. Je tente de replacer la serviette en lui faisant faire des plis afin d'ajouter un peu de volume. Le subterfuge est tout sauf discret mais il a le mérite de faire disparaître l'objet de ma gêne. Je rougis instantanément et Kevin, qui a relevé le visage vers moi, le remarque également. Je ne sais plus où me mettre.

– Je me suis pris la patte de la table en traversant la pièce pour aller chercher mes chaussures. C'est tout moi ça !

Kevin semble ignorer l'état dans lequel je suis et qui, fort heureusement, commence à s'estomper. Maintenant, je me rends compte du ridicule de la situation. Pourquoi me suis-je précipité hors de la chambre pour si peu ? Et que va-t-il penser de moi ? Je me suis littéralement jeté sur lui quand il a commencé à vaciller.

– Eh bien Alex, je ne sais pas ce que tu as voulu faire mais je ne suis pas sûr que de me faire tomber dans le divan soit la meilleure manière de me venir en aide.

Il arbore un grand sourire, décontracté et réconfortant comme d'habitude. Réconfortant ? J'ai vraiment pensé à ce mot ?

– C'était pas vraiment le but de la manœuvre. En fait, je me disais que si tu t'éclatais le coccyx sur le sol, tu ne penserais plus à la douleur à ton orteil ! Ha ! Ha ! Non, j'ai réellement essayé de t'empêcher de tomber.

– Ben c'est raté ! Ha ! Ha !

– C'est le moins qu'on puisse dire, je lui avoue en me passant la main à l'arrière de la tête comme pour m'excuser de ma maladresse.

– Ce n'est rien, c'est l'intention qui compte. C'est très gentil à toi en tout cas.

Comment peut-il être aussi décontracté ? La conversation que j'ai surprise hier m'a permis de constater le stress immense que ses sentiments à mon égard lui procurent. Il tremblait, il pleurait et semblait totalement désespéré. Et ce matin, il a une attitude complètement à l'opposée. Comment fait-il pour se contrôler autant ? Tout en s'inspectant le doigt de pied, il ajoute :

– Et comment tu vas ce matin ? La nuit t'a porté conseille ?

Je crois cette fois déceler un petit vacillement dans son attitude au moment où il prononce cette question. Est-ce la douleur au pied qui a fait trembloter sa voix ? Ses joues qui rosissent me confirment que non, il est mal à l'aise d'avoir platement abordé le sujet. D'ailleurs, il ne me laisse pas directement répondre :

– Euh, je ne voulais pas remettre le sujet sur la table, excuse-moi, je n'ai pas réfléchi.

– Ha ! Ha ! Et c'est pour ça que tu as tenté de la faire valser cette table ?

Ma copine me manque mais je veux rester fidèleजहाँ कहानियाँ रहती हैं। अभी खोजें