War

Chapitre 28

Sur sa route vers le palais, Chrom croisait Vaïke au détour d'un couloir.

- Comment va Lissa ? S'enquit le roi.

- Ça va, elle est simplement choquée de l'état d'Ezra.

- Et toi ?

Vaïke le dévisageait un instant avant de s'esclaffer.

- Tu as vu ta tête, Chrom ? C'est plutôt à moi de te le demander !

Mais le héros ravalait rapidement sa moquerie. Il savait qu'il n'était pas la cause des soudaines larmes de son ami, mais il se devait de les cacher. Ils se tenaient encore dans les couloirs, et n'importe qui pouvait passer là.

Sans un mot, Vaïke le prit par la main et le traina jusqu'à la chambre royale. Seulement après avoir fermé la porte derrière eux il soufflait un coup.

Chrom lui, retenait encore ses sanglots, ne voulant pas non plus s'effondrer ainsi. Mais son ami lui offrit ce dont il avait le plus besoin.

- Pleure, cri si tu veux. Mieux vaut sur moi que sur lui.

Vaïke lui ouvrait les bras, là où le roi s'engouffrait sans hésiter. Il pleurait toutes les larmes de son corps à la pensée de son ami privé, encore une fois, de l'un de ses sens.

- Pourquoi lui... Pourquoi s'acharne-t-on à le punir...

- Tu n'es pas responsable, Chrom.

Vaïke le serrait contre lui, lui cachant sa propre détresse.

- S'il ne me vouait pas une telle loyauté, il ne serait pas dans cet état ! S'énervait-il.

- C'est faux, et tu le sais. Il en aurait fait tout autant pour n'importe qui. Il est ainsi, il se dévoue jusqu'au bout.

Il fallut de nombreuses minutes au blond pour calmer son ami. Finalement, il le laissait se coucher, s'installant lui-même dans le second lit de la chambre comme il en avait pris l'habitude avec les années.

Depuis leur rencontre, Vaïke n'avait jamais quitté Chrom, et cela ne changerait certainement jamais.

Le lendemain, les Veilleurs partageaient le premier repas de la journée dans un étrange silence.

- Je sais que vous êtes tous là, alors arrêtez de tirer ces têtes !

Armé d'un sourire narquois, Ezra avait fait son entrée. Tous l'observaient avec intérêt, presqu'avec l'espoir qu'il ait retrouvé la vue.

Mais l'appui qu'il prenait sur Sthal pour soulager ses blessures ne trompait pas, le chevalier le guidait dans ses pas.

Miriel et Virion arrivaient en cet instant, le prenant tout naturellement dans leurs bras.

- Tu ne peux plus fuir mes étreintes, à présent ! Lâcha l'archer amusé.

- Si ça peux-te faire plaisir ! Rigolait son fils.

Touché par cette vision, les combattants avaient bien compris une chose. Ezra allait se battre pour poursuivre son chemin, et ce serait à eux de le soutenir lorsqu'il en aurait besoin.

Alors, comme si rien n'avait changé, ils rejoignaient la petite famille pour entamer les premières discussions de la journée avec entrain.

À son entrée, Chrom fut soulagé de les voir si légers alors que Vaïke se faisait remarquer en les rejoignant en s'agitant tel un enfant.

Le roi lui, aimait observer en retrait. Rapidement, il se fit rejoindre par Sthal.