Chapitre 7

40.1K 2.7K 545
                                    

L'écran plat accroché au mur face à moi s'allume. Un homme à la voix rauque me tire brutalement de mon sommeil. Il a une soixantaine d'années et porte un costume noir soigneusement repassé et ajusté au centimètre près. Ce doit être un membre du conseil. Les yeux à moitié ouverts et le reste de mes sens encore endormis, je tente de comprendre son discours. Je me redresse pour m'adosser à la tête de lit et m'étire doucement, espérant retrouver un peu de ma vivacité. L'œil un peu plus aguerri et enfin réveillée je porte plus d'attention à ses mots.
« Mes chers enfants, je me présente, je suis le professeur Carter, directeur du conseil en charge de votre réinsertion. Il est 10 heures et je vous souhaite à tous la bienvenue. La météo annonce un temps radieux, le soleil est avec nous en cette première journée de réinsertion. Les commerces viennent d'ouvrir et je vous invite à venir les visiter. Vous serez surpris du nombre d'activités que nous avons à vous proposer. Je vous laisse les découvrir. Concernant les enseignements qui vous ont été attribués, vous êtes priés de vous enregistrer à 16 heures devant le centre de vos fonctions. Bonne journée à tous. »
L'écran s'éteint et sans plus tarder je me dirige vers la penderie pour trouver de quoi m'habiller. Ce matin, je me suis réveillée encore plus audacieuse que la veille. Je n'ai pas perdu de vue mes objectifs et je suis décidée à les atteindre. J'enfile un jean gris et un T-shirt blanc dont l'odeur me rappelle tout à coup l'orphelinat. J'hésite à mettre mes baskets, mais vu la chaleur qu'il semble faire à l'extérieur, j'opte pour une paire de sandales noires. Je gagne la cuisine et remarque avec soulagement que les placards ont été préalablement remplis. Je meurs de faim, je n'ai rien avalé depuis la collation qui nous avait été distribuée pendant notre trajet, la veille. Dans le réfrigérateur, je trouve une brique de lait et m'en sers un grand verre frais que j'accompagne de gâteaux chocolatés. J'ouvre les rideaux puis la fenêtre et m'installe comme hier, en tailleur, devant le spectacle de la rue. Je repense à l'homme que j'ai vu la veille et qui, surtout, m'a surprise à l'épier.
Quelle réaction ai-je eue ?! Je ne pouvais pas paraître plus idiote !
Me cacher comme une enfant apeurée. Comment vais-je pouvoir me rapprocher de leur camp si je réagis avec autant de défiance ? Il va me falloir prendre sur moi, apprendre à contrôler mes craintes. Il le faut. Au nom de ma liberté.
Je trempe les derniers biscuits dans le lait que je finis d'une traite. Après avoir observé mon reflet dans le miroir, qui pour une fois révèle une fille en forme et en bonne santé, je décide de rendre visite à 899.
— Entre, je t'en prie, me dit-elle, le visage encore marqué par son oreiller.
Je la remercie et découvre un appartement tout aussi beau que le mien quoique différent par ses couleurs plus claires et lumineuses.
— Tu as eu le message, toi aussi ? demande-t-elle entre deux bâillements.
Je hoche la tête, un sourire crispé accroché aux lèvres, soudainement inquiète à l'idée de démarrer ma formation à l'hôpital. M. Carter l'a mentionné quelques minutes plus tôt et ce n'est qu'à cet instant que j'en réalise la portée. Évidemment, c'est l'une des disciplines que j'ai suivies avec intérêt lors de mon enseignement à l'orphelinat. Mais aujourd'hui, pour la première fois de ma vie, je vais évoluer, seule, sans mes camarades de dortoir et mettre en pratique ce qui m'a longuement été appris. Une boule se forme au creux de mon ventre. Et si je n'étais pas à la hauteur de leurs exigences ? Je secoue le visage, espérant chasser mon appréhension pour les quelques heures à venir. Pour le moment, je dois me focaliser sur les raisons qui m'ont poussée à franchir l'appartement de 899. Me concentrer sur ce que la régente m'a confié. J'inspire profondément et m'installe sur le tabouret du bar.
— Que dirais-tu de venir faire un tour avec moi ? Je meurs d'envie de découvrir cette ville !
Mon ton est bien trop surjoué. Heureusement, 899 ne voit que du feu à mon mensonge, à cet engouement simulé derrière un sourire impatient. Je n'ai pas le choix, je dois lui mentir. J'aurais aimé passer ma journée entière avec elle, cloîtrée dans l'un de nos appartements, car rien que ces deux lieux regorgent de distractions nouvelles. Des livres et films par dizaines remplissent nos étagères. Nos placards débordent de mets curieux et inconnus qu'il me tarde de goûter. Mais j'ai d'autres projets. Des projets auxquels je ne peux échapper et auxquels il me faut mettre un terme au plus vite. Et sans elle, sans la présence de 899, je ne parviendrai jamais à approcher la deuxième génération. Depuis notre plus tendre enfance, elle est celle qui n'a jamais cessé de prendre soin de moi. À sa manière. Elle est la plus téméraire de nous deux. À l'image d'une grande sœur, bien que nous ayons le même âge. À ma grande surprise, elle répond positivement à ma proposition. Elle semble même plutôt ravie à cette idée. Je craignais son refus, son humeur ayant été en dents de scie ces dernières semaines. Et à juste titre.
Je patiente sur le canapé et l'écoute fredonner quelques airs sous la douche. Je n'en reconnais aucun. Il faut dire qu'à l'orphelinat je n'écoutais que rarement les disques mis à notre disposition. Depuis sa baie vitrée, je vois la même vue que de chez moi et remarque seulement maintenant que plusieurs restaurants et bars longent l'avenue. Ils semblent pour l'instant fermés, je ne perçois rien de fréquenté. Le centre-ville doit être plus animé et aussitôt je frémis à cette pensée. Le moment où nous allons rencontrer les autres générations approche et je crois n'avoir jamais été aussi terrifiée. Au-delà de l'infinie curiosité qui m'anime, je ressens une peur panique. Elle me tétanise tellement que je me sens vidée. Une chance que 899 soit dans un bon jour. Avec son humeur actuelle, elle saura me rassurer et prendra les devants à ma place sans que je n'aie jamais rien à demander. Au même instant, elle sort de la salle de bains, un sourire au coin des lèvres, et tourne à trois cent soixante degrés pour me présenter sa tenue. Elle porte une magnifique robe noire printanière et de jolies sandales de la même couleur. Je la retrouve. La 899 élégante qui aime prendre soin d'elle et qui a une aisance naturelle à en faire jalouser plus d'une. Elle ne tient plus en place, fouille les quelques placards et finalement s'empare d'une pomme. Elle glisse sa main dans la mienne tout en croquant bruyamment dans le fruit de l'autre, avant de me tirer jusqu'au palier de son appartement.
— Alors, 900 ? Que veux-tu faire en premier ? J'ai analysé le plan de la ville hier, on peut visiter plein de choses ! Que dirais-tu de nous promener sur la rue principale ? Il y a une tonne de magasins là-bas ! Sinon, il y a un parc qui a l'air immense. Regarde !
Puis elle pointe du bout de son index un énorme rectangle vert recouvrant près d'un tiers de la carte.
— Ou alors nous pouvons aller déjeuner, il y a un restaurant sur le toit de cet immeuble ! La vue doit être époustouflante d'en haut. Regarde ici, il y a un lac au bout du parc ! Nous n'avons jamais vu de lac. Ce doit être magnifique n'est-ce pas ? 900 ? 900 ?
Je ne l'écoute plus. À mesure qu'elle parle, nous dévalons les marches de la résidence. Elle me tire avec excitation jusqu'à la sortie et nous approchons de ce que je redoute le plus, la rencontre avec la deuxième génération.
— 900 ?
— Hum... Oui, pardon. J'étais rêveuse. Écoute, je te suis. Tu as l'air mieux informée que moi, alors je t'en prie, décide de notre journée.
— D'accord ! Maintenant que nous y sommes, promenons-nous sur l'avenue.
À la fin de ses mots, malgré mon état apathique, j'ose regarder ce qui m'entoure et le rideau se lève enfin. La rue est peuplée de jeunes de notre âge. J'ose à peine les observer tant cette expérience est déroutante. Certains paraissent plus âgés, d'autres plus juvéniles. Un instant stoïque, je me surprends à trembler, ma main toujours profondément enfouie dans celle de 899. Je manque de vomir à la vue de cette immense foule amassée aux quatre coins du centre-ville. Je reste figée, dans l'impossibilité d'exécuter le moindre geste, le moindre pas. 899 me regarde avec tendresse, mais ne dit rien. Elle m'accorde cette pause dont j'ai besoin, cette rapide adaptation. Alors je balaye des yeux la ville avec moins de réserve, tente de m'accommoder aux allées et venues, aux visages inconnus et aux allures étrangères. La nausée se dissipe peu à peu, le nœud au centre de mon abdomen se relâche et à ma grande surprise, j'esquisse un sourire. Nerveux certes, mais un sourire quand même. En plein jour, le centre-ville est encore plus spectaculaire que la nuit. La veille, les immeubles gigantesques m'avaient coupé le souffle, mais aujourd'hui ils me paraissent encore plus impressionnants. L'avenue semble s'étendre sur des kilomètres si bien que j'en perçois à peine le bout. Hommes et femmes se mélangent, leur promiscuité paraissant si spontanée. Certains profitent du soleil, installés sur des bancs, d'autres visitent les boutiques une à une. J'ai l'impression d'être dans un rêve. Tout semble naturel, comme si cette ville avait déjà pris vie il y a de ça des années. Chaque individu foule le sol comme s'il l'avait déjà arpenté des millions de fois.
C'est donc chez moi ? Ici ?
899 émet une légère pression au creux de ma paume, ce qui me donne l'impulsion et le courage de délier mes pieds du bitume et d'enfin explorer à mon tour ma nouvelle vie. Je n'ose croiser le regard de la deuxième génération alors je laisse mes yeux errer dans le vide. Au loin, malgré ma vision encore floue, j'aperçois une grande place, sur laquelle un nombre incalculable de cafés ont installé des tables en terrasse. Au centre, une magnifique fontaine entièrement faite de verre s'élève sur une dizaine de mètres. Je remarque quelques filles de l'orphelinat installées à l'une des tables qui bordent cette immense statue d'eau et devine à leur côté des hommes de notre génération. Ils sont facilement reconnaissables. Ils portent des tenues sobres comme nous et semblent sur la réserve, impressionnés. Une des filles qui s'y trouve, 802, est de notre dortoir. Elle nous fait signe d'approcher lorsqu'elle croise le regard de 899. Moi qui tentais de les ignorer, c'est raté.
— Salut les filles ! Asseyez-vous avec nous ! Je vous présente 410, 409 et 408 ! Les garçons, voici 899 et 900.
Bon sang !
899 leur adresse un large sourire avant de les saluer. Sans le vouloir, je leur réponds presque froidement et baisse les yeux vers mes mains crispées. Mon amie tire une chaise pour que j'y prenne place tandis qu'elle part en récupérer une autre à la table d'à côté, me laissant seule pour les secondes à venir. Pendant un instant, je reste muette et un silence pénible et inconfortable s'installe.
— Tu aimes ton nouveau foyer ?
L'un des hommes vient de prendre la parole. Je sens mes joues s'échauffer, je sais que je rougis et je déteste ça. Je ne sais même pas si la question m'est adressée tant mon regard est fixé sur mes mains tremblantes.
— 900 ?
Oh !
— Heu... Oui ! je réponds sans décrocher mes yeux de mes doigts entremêlés. Oui, j'aime beaucoup.
— Tant mieux. Vous prendrez bien quelque chose à boire ? Les chocolats chauds sont excellents !
Je hoche la tête.
— Nous prendrons ça ! C'est très bien ! s'exclame 899, tout en s'installant.
Enfin ! Elle est de retour !
Puis le garçon se lève pour passer commande à l'intérieur. Ma curiosité prend le dessus et j'ose alors lever le regard dans sa direction jusqu'à ce qu'il disparaisse. Je profite du sérieux de leur soudaine discussion pour observer à la dérobée les deux hommes toujours attablés. 408 et 409, je crois. Même si dans les quelques projections de films muets en noir et blanc j'avais déjà pu étudier les visages masculins, leurs traits plus durs et leur allure plus affirmée me paraissent cent fois plus intimidants dans la vraie vie. À cette apparence impressionnante s'ajoute une voix grave, une odeur musquée, une réalité brute. L'homme n'est plus une image animée par un projecteur, mais un individu de chair et d'os. À mon grand soulagement, la gêne du début s'estompe. Il y a quelque chose de fraternel chez eux. Sûrement en raison de leur comportement similaire au nôtre. Leur manière pudique de boire leur chocolat, leur façon de parler pleine de sollicitude et de bienséance. Finalement, ils sont comme nous. Une fois rassurée, je balaye du regard ce qui m'entoure et étudie avec attention les centaines de jeunes installés autour de nous. Je prends bien soin de ne croiser aucun regard et d'analyser rapidement les visages, de peur que l'on m'observe en retour. Il n'y a que la deuxième génération, du moins, je le devine, et ils sont tous tellement différents. Physiquement, chacun a ses particularités : aucun ne ressemble à son voisin. Jeans troués, baskets abîmées, derbies, jogging large, pull, veste en cuir, chemise élégante, T-shirt coloré, jupe courte, longue, robe de soirée, rangers, chaussures à talons, bottes, pantalon en cuir, cheveux longs, colorés, courts, barbes... Chaque jeune se démarque des autres par sa tenue vestimentaire, sa coupe de cheveux. Toutes les palettes de couleurs y passent.
Je regarde alors mon jean gris informe et mon T-shirt blanc puis observe l'accoutrement sombre et sans fantaisie de mes compagnons de tablée. Contrairement à nous, les membres de la deuxième génération ne se conforment pas à des codes vestimentaires. Ils cultivent leurs propres goûts et je me surprends à envier secrètement cette manière d'être. En comparaison avec mes camarades qui passent inaperçus, eux sont impossibles à ne pas remarquer. Ils semblent tous très heureux et proches les uns des autres. Je perçois de vrais liens dans leurs rapports. Démonstratifs, tactiles, taquins, leur éducation est définitivement aux antipodes de la nôtre. Mon regard passe de groupe en groupe jusqu'à tomber sur un homme et une femme en train de s'embrasser fougueusement. Je baisse les yeux au même instant.
Oh ! oui, ils sont très tactiles...
C'est une vision embarrassante et aussitôt je me sens rougir. Je lève les yeux pour observer de nouveau le couple, presque honteuse de faire preuve de tant de voyeurisme. J'ai l'impression d'être indiscrète, mais au-delà de leur démonstration amoureuse qui, elle, me perturbe, j'envie leur passion, leur insouciance.
Nos verres arrivent. J'attrape le mien avec maladresse, encore tremblante de la scène dont j'ai été témoin et fatalement la moitié du contenu se répand sur mon T-shirt.
Oh non !
Gênée, je laisse échapper un grognement et l'un de mes frères me sourit.
Génial ! Je passe vraiment pour une idiote ! La journée commence à merveille !
Je quitte la terrasse précipitamment et m'engouffre dans le café à la recherche des toilettes. Je perçois la pancarte au fond de la salle malgré l'endroit peu éclairé et m'y dirige d'un pas ferme pendant que j'agrippe le bas de mon T-shirt pour essuyer le chocolat de mon ventre.
— 900 ?
Hein ?
Je lève les yeux devant moi, là où une longue silhouette se dessine. Je le reconnais immédiatement. L'homme de la veille. Celui qui a croisé mon regard depuis ma baie vitrée sort tout juste des toilettes. J'ose à peine le regarder. Je baisse les yeux et le rouge me monte aux joues immédiatement.
Un homme de la deuxième génération... Toi.
Dis quelque chose, 900 !
— Comment savez-vous ? Enfin... Qui vous l'a dit ?
— Ton ventre, me répond-il, intrigué, son regard rivé au mien. C'est tatoué sur ton ventre.
— Oh... oui, c'est vrai. Je... J'avais oublié.
Il reste devant moi et m'observe, me toise de haut en bas, l'œil curieux. Trop curieux à mon goût. J'ai l'impression d'être un objet, une bête de foire. Je voudrais me cacher, mais aucune issue ne me permet de fuir. Je le contourne alors et reprends ma course initiale en direction des toilettes. Soudain, je m'arrête. La raison de cette sortie matinale me rappelle à l'ordre. Il faut que je le fasse, que je profite de cette occasion inespérée.
Allez, 900... Tu dois le faire !
Je tremble de nouveau, et mon corps est aussitôt en surchauffe. Je ralentis, hésite et me retourne vers lui.
— Heu... Attendez ! Quel est votre numéro ?
— Mon numéro ? (Un doux rire s'échappe de ses lèvres.) Tu es un peu directe, non ?
Je me vexe aussitôt. Il n'est pas moqueur, mais son ton révèle une assurance qui me perturbe. À mon grand étonnement, je m'emporte, rougissant de honte.
— Il n'y a rien de drôle ! Vous savez comment je m'appelle ! Pourquoi ne pourrais-je pas connaître votre numéro ?
Face à cette colère que je ne comprends pas moi-même, il reprend son sérieux. Je ne sais pourquoi je m'emporte. Peut-être est-ce cet air taquin propre à la deuxième génération. Ce même demi-sourire qui donne l'impression de cacher tant de choses. Il s'avance de quelques pas, me regardant, comme étonné. Cette fois avec prévenance. Je l'observe rapidement à mon tour. Il est grand. Il doit faire plus d'un mètre quatre-vingts. Il porte un jean beige et un T-shirt noir. Comparé aux autres de sa génération, je trouve qu'il a une allure plutôt sobre, malgré une attitude tout aussi sûre et affirmée.
Il me fixe toujours, l'air grave.
— Tu veux dire par là que tu n'as pas de prénom ? Tu t'appelles 900 ? Comme le nombre ?
— C'est mon numéro, oui. C'est comme ça que je m'appelle.
— Oh... C'est donc vrai.
Rien d'autre ne sort de sa bouche. Il semble surpris. Les yeux froncés, il me regarde avec plus d'insistance avant de poursuivre.
— Tu ferais mieux d'aller nettoyer ça au plus vite, si tu attends trop longtemps ça ne partira plus. Bonne réinsertion, 900.
Je reste un instant figée à le regarder partir en espérant qu'il se retourne. Rien. Je mets du temps à reprendre mes esprits. J'entre dans les toilettes et me passe de l'eau sur le visage. Je réalise alors seulement l'état dans lequel je suis.
Mince, cette situation était vraiment invraisemblable ! Plus encore, je n'avais jamais été autant intimidée.
Ma première discussion avec un homme vient tout juste d'avoir lieu. Il est plus âgé que moi, ça ne fait aucun doute. Il fait partie des aînés dont la régente nous avait brièvement parlé.
A-t-il des souvenirs de l'ancien temps ?
La respiration toujours saccadée, je me félicite intérieurement de ne pas avoir trop perdu mes moyens. Après avoir éliminé la tache du mieux que je pouvais malgré mes mains encore tremblantes, je rejoins enfin la table de ma génération.
— Tu en as mis du temps !
— Veuillez m'excuser. De quoi discutiez-vous ?

<3<3<3<3<3<3<3<3<3<3<3<3<3<3<3<3<3<3<3<3<3<3<3<3<3<3<3<3<3<3


900 : La réinsertion (Tome 1)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant