29. Shelly

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C'est comme ci ont brisait mes os. Comme ci quelqu'un s'amusait à planter des aiguilles dans mon coeur à travers une poupée vaudou. J'ai envie de hurler. J'hurlerai si fort que ma voix casserait les carreaux, mais je doit prendre mon mal en patience et la fermer.

Je serre mon oreiller si fort que j'ai l'impression qu'elle essaie d'entrer en moi. Je suis resté assise le long de la porte depuis que Cameron la franchis. Mes larmes ont séché sur mes joues avant de recommencer à couler, encore plus forte qu'avant.

J'ai envie de tout casser, d'envoyer tout valser et je me laisserai bien tenter mais au lieux de ça je m'agrippe à la commode et saisit mon sac de voyage que je remplis de vêtements sans but précis, avec l'unique envie de quitter cet appartement.

Je pose mon sac sur le sol, enfile un manteau et mes converses puis je quitte l'appartement, emportant avec moi les morceaux cassés de mon coeur. Je traverse la rue sous la pluie, rejoignant la station de taxis à quelques mètres.

J'embarque une vingtaine de minutes après mon arrivée, trop occupé à fixer le sol en me demandant ce que je foutais et où je comptais aller pour finir par décider de rentrer chez moi. Les secondes deviennent des minutes et les minutes deviennent des heures sans que je ne puisse fermer les yeux sans m'imaginer le visage de Cameron.

La pluie à laisser place au soleil et j'attend comme une idiote devant la porte de la maison. C'est comme ci rien n'avait changé depuis mon départ au mois d'août alors que pourtant absolument tout à changer. Je fini par sonné, ayant perdu le sens du temps. Maman m'ouvre, son horrible tablier à pois sur les hanches.

- Tu es là depuis longtemps ?

Je la prend dans mes bras, laissant mes larmes tacher son chemisier. Elle referme ses bras sur moi en me demandant ce qui a bien pu ce passer pour que je sois devant sa porte en train de pleurer et même si je le pouvais je ne saurais pas quoi lui répondre, je ne le sais pas moi-même, ou je ne veux pas le savoir. C'est trop dur de le revoir me dire que c'est fini et que tout ce qu'on n'a fait ne sert à rien.

••

Je ne sais pas ce que je suis venue faire ici. Je pense que j'avais besoin d'être chez-moi. Je suis arrivé il y à plusieurs heures maintenant et me voilà assise sur le canapé, rouler en boule, les épaules couvertes d'un plaid beaucoup trop chaud, une assiette de cookies et un chocolat chaud sur le guéridon, dans l'incapacité de bouger ne serait-ce que le petit doigt.

Je n'arrive toujours pas à dire les faits. C'est terminé. Je me répète cette phrase depuis que c'est fini et plus je la répète plus elle perds son sens et moins je la comprend. Je pousse un long soupire, je ne compte plus le nombre depuis que je suis assise sur ce canapé. Maman récupère l'assiette et la tasse et pousse elle aussi un soupire.

- Tu ne veux pas me dire ce qui ne va pas ?

- Non parce que tu vas m'engueuler.

- C'est parce que tu ne m'as pas écouté.

Je roule des yeux. Oui, je ne l'ai pas écouté. Mais qu'espérait-elle ? Que je reste loin des garçons jusqu'à mes trente ans ? Et bien je peux lui dire qu'elle se fourre le doigts dans l'oeil et jusqu'au coude.

- Je suis plus avec mon copain.

- Oh.

Elle s'assied dans le fauteuil en face de moi et me regarde longuement. Elle semble concernée, comme ci elle n'allait pas ressasser le passé alors que son speech je le connais.

- J'espère que ce n'est pas Chad.

Je secoue négativement la tête.

- Si ça aurait été le cas je t'aurais gifler.

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