Chapitre 6

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La bibliothèque de New york était le lieu parfait pour récolter des informations. Rien que les murs recouverts d'ouvrages en tout genre et les fresques peintes sur les plafonds le montrait. Habituellement, venir ici me faisait du bien. C'était ma manière à moi de couper les ponts avec ce qui m'entourait et les problèmes qui s'agrippaient à moi.

Malheureusement, j'avais beau avoir une pile entière de livres posés à mes côtés. Je ne pouvais pas m'empêcher de tergiverser. J'étais là à chercher une putain de réponse pendant que Stéphanie était perdue, je ne sais pas où. Je ne savais pas si elle allait bien, si elle mangeait à sa faim.

Rien.

Nada.

Pendant que moi, j'étais là, en pleine santé. À lire des pages entières de recueils sur la Grèce antique à la recherche de la moindre idée.

Agacée, je fermais brutalement le livre sur le pupitre en bois. La petite lampe de chevet vintage grésilla. Je commençais à perdre mon sang-froid et à relâcher mes pouvoirs. Essayant de me calmer, je pinçais l'arête de mon nez recouvert de taches de rousseur.

La porte de la bibliothèque claqua avec violence, plongeant le silence reposant dans une cacophonie de pas. Je le vis arriver à toute allure à ma hauteur. Hayden empoigna mes épaules sous les regards ahuris des étudiants qui étaient là pour réviser.

-Bordel, Théa ! T'en fais exprès !

-Hayden. Répondis-je blasée en haussant un sourcil.

-Je te laisse 2 jours pour essayer de régler les conflits avec Zeus et toi, tu te volatilises ! Grogna-t-il avant d'être repris par la bibliothécaire.

La femme d'une cinquantaine d'années portait des lunettes papillons d'où pendaient des chaînes de perles anthracite. Dans le décor de bois et d'ancien, elle ressortait avec l'affreuse veste jaune fluo qu'elle portait. Elle nous signifia avec des doigts qu'elle nous avait à l'œil avant de se replonger dans sa lecture.

En me concentrant légèrement, je reconnus sans problèmes la couverture du livre un roman érotique BDSM bien connu du grand public. Je ne pus m'empêcher de pouffer de rire. La bibliothécaire-sadomasochiste m'assassina du regard alors que je mimais un « pardon » avec mes lèvres.

-Hayden... Je veux que tu m'écoutes d'accord ? Murmurais-je pour éviter de m'attirer la foudre d'une autre personne.

Beaucoup trop de monde sur cette planète m'en voulait. Le dieu du tonnerre le premier, je voulais éviter de me rajouter la bibliothecaire-sadomasochiste.
Hayden s'installa à côté de moi, prêt à m'écouter. Je pris une grande inspiration comme si ma vie en dépendait. Je jetais des regards autour de moi. Depuis que j'étais redevenue une déesse, ou plutôt que j'avais recouvré la mémoire. J'étais légèrement devenue paranoïaque.

-Je t'écoute. Murmura-t-il en posant sa main sur la mienne avant d'entrelacer nos doigts et de déposer un furtif baiser sur mes phalanges.

-Je sais que je suis partie sans te le dire. Mais tu l'as fait aussi. Tu m'avais promis de ne jamais m'abandonner, que tu serais là à mes réveils... Tu as failli à ta promesse... Et j'ai été énervée. Pour je ne sais quelle raison, nous avons eu une deuxième chance. Et elle est déjà gâchée par quelques problèmes. Dont le plus important est que ma meilleure amie, qui est une mortelle, a disparue. Je fais quoi ? Je mens à sa mère qui devait l'accueillir quelques jours pour l'anniversaire de sa petite sœur... Il se déroule en même temps que le solstice d'été ! Et nous n'avons aucune putain de pistes !

-Peut-être que si... je me suis entretenu avec Zeus. Son bestiaire lui a été dérobé. On trouve le voleur, on trouve qui s'en prend à toi. Il utilise Stéphanie pour te faire tomber dans un piège ... Mais pourquoi ?

-Je ne sais pas. Est ce que j'ai fait une chose dans mon autre vie que l'on essaye de me faire payer? M'interrogeai-je en gribouillant sur les feuilles à carreaux posées devant moi.

-Tu étais la personne la plus douce que je connaissais. Jamais tu n'aurais pu faire de mal à une mouche. Me rassura le dieu des enfers en prodiguant sur mes doigts des caresses salvatrices.

Mes yeux bleus enfoncés dans ses pupilles marron, je me perdais dans les méandres de notre amour. Je soupirais avant d'attraper l'un des ouvrages dont la couverture semblait avoir fait la guerre. La tranche couleur olive était griffée et salie. La jaquette était déchirée par endroits laissant entrevoir la couverture cartonnée verte.

Sans le savoir, j'étais comme attirée par cet ouvrage. Il était impossible pour moi de me détacher de ses pages que je tournais avec avidité. Je sentais que les réponses à mes questions y étaient enfouies. Je lisais en biais, cherchant des mots qui me seraient familiers.

Le tout ressemblait à une vieille encyclopédie. On y retrouvait des monstres qui avaient peuplé le monde terrestre avant d'être bannis et enfermés dans le bestiaire de Zeus. Mais aussi de nombreuses armes qui avaient enfoui la violence dans le corps des Hommes. Des rois qui avaient succombé à cette haine, cette volonté de pouvoir qui avaient entraîné des guerres meurtrières sur tout le Péloponnèse.

Mais quand j'arrivais à la catégorie des E. Mon regard resta figé sur un groupe de mots. Les pièces du puzzle commençaient à s'aligner dans mon esprit. J'allais voir plus clair.

-Eurêka.... (j'ai trouvé.) Murmurais-je tout en continuant de lire ce que le paragraphe m'offrait.

-Théa ? Me demanda Hayden qui ne devait pas comprendre grand chose à ma réflexion intérieure. Il arrivait qu'on puisse communiquer rien qu'avec nos pensées, mais ma magie était encore trop instable et notre lien trop fragile pour y avoir recours.

La capacité de parler sans dire un mot était très rare, seulement les âmes les plus pures qui étaient reliées entre elles le pouvaient. Et Hayden et moi, faisions partis de ces entités qui avaient enfin trouvé leurs âmes sœur.

-Nous devons partir ... Ordonnais-je en fermant l'ouvrage que je glissais en douce dans mon sac à main après avoir pris le soin de l'enchanter. Je t'expliquerais ça plus tard. Mais on doit se sauver au plus vite.

Le nouveau mythe : TOME 2 RenouveauWhere stories live. Discover now