Des explications pour Alaska

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Alaska
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Je fus effrayée. Jamais je ne l'avais été autant qu'à ce moment-ci. Olivia, ma maîtresse, ma maman, la personne qui m'aimait plus que n'importe qui dans ce monde était parti. Partie sans moi, sans moi dire un au revoir, sans m'adresser un regard, ni même moi faire un câlin. Elle était partie en m'abandonnant au milieu de cette forêt si sombre. Et surtout, le pire de tout, elle m'avait laissé avec cette femme, celle qu'elle surnommait "sorcière" avant de me laisser là.

Cette femme, ne me faisait pas vraiment peur que je l'eus vu la première fois. Pour moi, elle était normale. D'ailleurs, j'en avais déjà croisé des centaines comme elle durant mes promenades dans la rue ou même au parc avec Olivia. Mais quand cette dernière partit, elle me parla:

"- Hein hein! Je le savais bien que cette petite ne te chercherait pas très longtemps. Tu sais pourquoi elle ne t'a pas ramené chez toi? Dans ta maison. Ta belle et confortable niche.

- Elle viendra me chercher plus tard! Je pensais très fort en la regardant avec un regard noir, le plus diabolique que je pouvais lui lancer.

- Oh mais, ne me regarde pas comme ça toi, tu seras très bien traité avec moi. Ta chère bien aimée Olivia ne t'a simplement pas vu. Pas besoin de faire un dessin, je suis une sorcière et je peux jeter des sortes. Tu es maintenant invisible aux yeux des humains banals, ceux qui ne pratiquent pas de magie. Cependant, si tu as une petite copine, tu pourras la voir, les animaux ne sont pas des humains.

- Quelle ordure vous faites! Pourquoi avoir fait cela? Elle n'a rien fait de mal! Surtout pas Olivia qui est la fille la plus gentille que je connais! Et puis je n'ai pas de "copine", c'est stupide, Olivia me chérit assez bien comme ça! J'aboyais en disant tout ça. Pour la première fois de ma vie, une force que je ne me connais pas. Même cette horrible sorcière sursauta.

- Mais c'est qu'il est en colère ce stupide cabot! Pas besoin de hurler, je comprends tout ce que tu dis, je sais parler aux animaux. Si tu veux vraiment savoir et bien, ta sotte de maîtresse m'a pris pour une de ces lucifériennes de sorcière. Mais je ne le suis pas! Tu te trompes sûrement, car gentille n'est pas le premier mot avec lequel je la qualifierais en premier. Mais peut-être que tu le penses aussi vu la façon dont je t'ai transformé, mais ne t'inquiète pas, je te rendrai ta forme!

- Ah oui, rends-la-moi sur-le-champ dans ce cas!

- Non-non-non! Il y a bien entendu une condition! Voici pour laquelle je te libérerai de ton sort. Si ta chère amie ...

- Olivia!

- Si ta chère amie Olivia s'excuse auprès de l'union anti-sorcières lucifériennes et en particulier, si elle s'excuse auprès de moi. Et bien entendu, quand elle demandera son pardon, il devra être sincère.

- Comment est-elle censée savoir qu'elle doit faire ça?

- Ça, je ne peux pas te le dire car moi-même, je ne le sais pas, mais crois-moi, elle le sentira. Et je le sentirai par la même occasion. Maintenant, je dois partir. Si tu as besoin de moi Alaska, pense très fort au nom d'Avery et je viendrai. "

Ensuite, sans que je puisse lui adresser une dernière parole, la sorcière qui me parut plus affable que méchante, se volatilisa. Je commençai par vérifier d'abord si elle n'était vraiment plus dans la forêt. Comme je ne la voyais plus, je partis en direction de chez moi, en me disant que je pourrais peut-être réussir à convaincre Olivia de pardonner à la gentille sorcière, enfin Avery. Mais en sortant de ce bois si sombre, je remarquai qu'il faisait nuit noire, avec un ciel couvert, car aucune lune ou bien des étoiles étaient apparentes pour moi guider. Manque de chance vraiment. Je ne connais pas le chemin pour aller chez moi avec le soleil apparent, je l'empruntais avec Olivia. Toujours avec une laisse pour ne pas me perdre justement. Avec une nuit comme celle-ci, j'étais incapable de retrouver ma route.

Et puis là, d'un coup, je vis une niche apparaître de l'autre côté de la route, comme si c'était un signe du destin. Enfin, non, ça ne pouvait être qu'Avery, mais je ne pouvais pas imaginer que cette personne pouvait m'aider après ce qu'elle m'avait fait subir. J'y suis tout de même rentré, car j'étais trop fatigué pour réfléchir plus longtemps. La petite maisonnette était équipée d'un coussin moelleux et hyper confortable, d'un bol d'eau et d'un os. L'os était le meilleur que je pus goûter de toute ma vie. Je m'endormis paisiblement pour le reste de la nuit, et ce, jusqu'au petit matin réveillé par le bruit des voitures et la lueur du jour.

AlaskaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant