- Oh, Okay. Tu es sûre de ne pas vouloir rester dormir à la maison ? Comme ça, tu ne perds pas de temps pour dormir, me dit-il dans un sourire éclatant.

- Euh, je sais pas. Je... commençai-je dans un bâillement.

- Ah, ton corps a eu raison de toi, reste, dit-il avec un sourire vainqueur.

Je réfléchis quelques secondes, mais avant d'émettre mentalement une réponse, Mattieu me tira gentiment par le bras, pour me ramener à l'intérieur. De nouveau chez lui, tout devint flou. Tel un rêve, il me conduisit jusqu'à une chambre, et m'installa affectueusement dans un lit douillet que je supposai être celui de la chambre d'amis. Je l'entendis vaguement me dire :

- Si tu savais Maya...

Mais il dit cela tout en éteignant la lumière et fermant la porte, et si doucement, que je ne sus pas si je l'avais rêvé. Je m'endormis doucement, en laissant mes pensées aller et venir entre Mattieu, Déricc, et Lilo sans les contrôler. Aussi, je m'imaginais tout aussi bien avec Mattieu qu'avec Déricc. Lilo étant mon ami d'enfance , je ne le considérais que comme tel, et mon inconscient était d'accord avec mon moi conscient.

Le lendemain matin, je m'éveillai matinalement pour un dimanche. À 7:47, je me lavai déjà le visage dans la salle de bains incorporée à la chambre d'amis, et descendis dans le salon après avoir rafraîchi mes vêtements de la veille au mieux. Je fus étonnée de voir que Mattieu était déjà debout, que la maison était rangée, et que tout le monde était déjà parti. Il sirotait un thé parfumé au citron et à la cannelle assis dans un fauteuil, et il lisait un livre d'un auteur qu'il affectionnait particulièrement, Nietzsche. Je penchai la tête pour lire le titre et y vis inscrit Ainsi parlait Zarathoustra.

En me voyant, il posa son livre et sa tasse de thé, et me demanda avec un sourire généreux :

- Alors, tu as bien dormi ?

- Oui, super bien ! Ce lit est d'une moellosité à tomber, m'exclamai-je en riant. Et toi ?

- Tant mieux si ça était. Oui oui, moi ça va aussi.

Il marqua une légère pause après le sourire pensif qu'il venait de m'accorder et reprit :

- Tu veux peut-être déjeuner ?

Et avant que je ne lui répondisse, il s'était déjà dirigé vers la cuisine et ramenait des tas de jus de fruits différents (du jus d'orange, de pomme, de raisin blanc, de mangue, d'ananas) du lait, plusieurs sortes de céréales (Corn Flakes, blé soufflé et caramélisé, muesli, céréales de toutes les formes et les couleurs, au chocolat et aux fruits), des viennoiseries (des croissants, des pains au chocolat, des pains au raisins, des chaussons aux pommes), du chocolat (noir, au lait, blanc, avec des noisettes, des amandes), diverses confitures (d'abricot, de fraise, de cerise, de framboise), du miel (d'été, de printemps, d'acacia, de montagne), des pâtes de fruits à coque à tartiner (amandes, noisettes, noix de cajou, cacahuètes) du pain (complet, aux céréales, au noix), du café, différentes sortes de thé et de tisanes, et des œufs brouillés et à la coque.

Il posa le gigantesque plateau sur lequel étaient disposés tous ces délices, et m'invita à m'asseoir. Je n'avais jamais vu autant de choses pour le petit-déjeuner ; j'étais abasourdie. Je pris place en face de lui et il me proposa de me servir de ce que je voulais, et de faire comme chez moi. Je ne pouvais évidemment pas faire cela, car je ne me sentais pas à l'aise du tout, mais je picorais doucement les œufs brouillés qui étaient dans une assiette, et bus un verre de jus de mangue ; c'était délicieux.

Il n'avait apparemment pas déjeuné non plus car il se servait généreusement de grands verres de jus et de lait, et faisait toutes les sortes de tartines qu'il pouvait. Je m'en étais arrêtée au jus et aux œufs et je le regardais manger. Mais lorsque mon estomac gargouilla, il rit, étala une pâte de noisettes sur un grand morceau de pain et me le tendit. Je le saisis et le remerciai avant de le dévorer. Après cela, je mangeais avec moins de complexes, et nous parlions tout en mangeant notre petit-déjeuner, qui s'avérait pour moi être un vrai repas.

- Tu as quelque chose de prévu aujourd'hui ou tu peux rester ?

- Euh, bah... Je, je crois que j'ai quelque chose de prévu, bafouillai-je en pensant à Déricc toujours alité à l'hôpital, et à Lilo, avec qui j'étais toujours en froid.

- Ah, je vois, tu dois sûrement voir ton copain.

Il baissa rapidement la tête, mais j'eus le temps d'apercevoir qu'il rougissait légèrement.

- Euh, non... J'ai pas de copain, répondis-je l'air gêné et interrogateur à la fois.

Il sembla se requinquer doucement, et afficha sur son visage un habituel sourire Freedent.

- Bon, Mattieu, je vais y aller, repris-je en me levant. Merci encore pour la soirée et l'hébergement !

Je me dirigeai vers la porte lorsque je l'entendis me dire :

- Tu ne dis toujours pas au revoir ?

Je revins sur mes pas et me plantai en face de lui.

- Au revoir, Mattieu, lui dis-je en modifiant ma voix pour qu'elle soit plus grave, et en posant une de mes mains en travers de mon front. Ou devrai-je dire, Amiral Réno !

Nous éclatâmes de rire, et j'en eus les larmes aux yeux. Il me tendit un mouchoir, qu'il prit sur la table basse disposée entre nous et je le saisis. Je m'essuyai les yeux et le lui rendis, ne sachant pas trop où le mettre. Il me demanda de rester là, le temps qu'il aille le déposer dans la poubelle de la cuisine. Je ne l'entendis pas revenir car il se fit très discret, mais je sentis qu'il me prit la taille par derrière et qu'il colla sa tête contre la mienne. Nous tanguions faiblement, conduits en douceur par lui ; c'en était très agréable. Mais je ne sentais pas ce qu'IL me faisait ressentir rien qu'avec un de ses sourires.

Je me détachais tout doucement de Mattieu et lui dis :

- Tu sais Mattieu, t'es un mec sympa mais, je...

- Tu ne ressens rien amoureusement, me coupa-t-il.

- C'est un peu ce que je voulais dire, le repris-je. Mais je te trouve génial, hein ! Et puis, même si je ne sais pas vraiment ce que je ressens pour toi, je sais simplement que j'aime quelqu'un d'autre. Une personne vraiment importante, une f...

Il me coupa avant que je ne puisse dire les mots "fabuleuse personne" :

- Ah, me fit-il étonné, tu aimes les filles ?

- Peut-être. Mais nan, lui dis-je en rigolant, enfin je sais pas trop...

Je riais à nouveau et il se joignit à mes rires. Je m'arrêtai, tout en continuant de sourire, et repris :

- Quoiqu'il en soit, j'aime un autre garçon et toutes mes pensées sont tournées vers lui. Et je pense sincèrement que ce serait blessant, et frustrant pour nous deux d'envisager quelque chose ensemble, que j'aie des sentiments pour toi ou non, sachant que je suis amoureuse de lui.

Je finis ma phrase en baissant la tête, ne sachant plus trop ou me mettre. Je la relevai doucement et lui fis comprendre que je m'en allais. Après un câlin pour le réconforter, je lui chuchotai un petit "T'inquiète pas Mattieu, ta princesse à toi arrivera bientôt !" et sortis de chez lui une bonne fois pour toutes.

Une fois dehors, le vent me frappa au visage et je sentis de la neige tomber, ce qui me changea de la chaleur dont l'air était chargé chez Mattieu. Je levai les yeux au ciel, et vis effectivement de beaux flocons de neige voler dans l'air. J'en attrapai un après de nombreux efforts, et le détaillai. J'étais émerveillée. La nature est si bien faite que ça en devient magique parfois. Je me sentais légère et je ne pensais plus une seule seconde à Mattieu. Déricc prenait sa place dans mes pensées à présent ; je m'imaginais jouant dans la neige avec lui, et profitant de la nature et de l'air fraîchement hivernal.

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Salut !!

J'espère que ce chapitre vous a plu ! Il change un peu des autres, car il y a de nouveaux personnages, enfin surtout Mattieu 😄D'ailleurs, que pensez-vous de lui 😃 ??

N'oubliez pas de commenter et de voter en cliquant sur ⭐️ si vous aimez ce chapitre 😉 !!!

PS : Vous l'aurez sûrement deviné, mais j'ai mis une image de Mattieu en média 😊

Bisous à tous et bonne journée/soirée/nuitée 😘 !!

Sabrina 😛

Sourires fragiles - En Pause -Où les histoires vivent. Découvrez maintenant