• 𝚂.𝙿.𝙴.𝙽.𝙲.𝙴.𝚁 .. •

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- Ne t'imagines pas que je vais dormir, annonça Spencer, une fois la porte fermée.

- Je ne veux pas que tu dormes, Reid.

- Parfait, alors, répondit-il, amèrement.

- Je veux que l'on parle, Reid.

- Morgan, soupira l'intéressé. Pourquoi ? Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? J'ai pété un plomb, ok. Je fais que des conneries depuis tout-à-l'heure, ok. C'est bon, on a fait le tour ?

- La ferme, Reid. Ordonna Derek. Je m'en fiche que tu pètes un plomb et selon moi, tu n'as fait aucune connerie. Moi, ce que je veux savoir c'est ce qu'il se passe dans ta tête ! Depuis ce matin, tu es sans cesse à deux doigts de pleurer, tu hurles, tu cries et tu souhaites même la mort de Hotch ! Reid, j-je ...

- Je suis désolé. Je suis désolé, Morgan, d'être pas le collègue que tu aurais aimé avoir ! répondit-il, en colère.

Les mots de Spencer étaient si lourds et sur son visage on pouvait voir qu'il pensait réellement ce qu'il disait. Il était désolé d'être ainsi, désolé d'être qu'un gamin qui ne savait pas contrôler ses émotions.

La relation Reid et Morgan était à la fois incompréhensible et si compréhensible. L'intelligence de Spencer était un bouclier qu'il protégeait de ses propres émotions, et ce bouclier venait d'être lourdement fracturé par la mise en danger d'un double, Kayla. Morgan luttait pour protéger son identité de tous ceux qui voulaient lui venir en aide, parce que la confiance ça se mérite et que très peu de gens ont mérité la sienne. Reid méritait cette confiance et Morgan s'était promis, le jour de leur rencontre de toujours réparer le bouclier de son frère.

- Reid, reprit Morgan. Je t'aime, je t'aime petit. Et je m'en veux, je m'en veux de n'avoir jamais vu à quel point le départ de ton père te touchait. Pourtant, j'aurais dû comprendre, j'aurais dû savoir. Je veux t'aider, laisses moi t'aider, s'il te plaît. Toute l'année, t-tu ...

- Toute l'année, je ne suis pas aussi triste ? Parce qu'il n'y a qu'un 4 décembre dans l'année, Derek. Chaque 4 décembre, depuis l'année de son départ, je reste chez moi, je m'isole. Échapper à l'école ? Si simple avec une mère schizophrène, j'avais juste à lui dire qu'on était samedi ... Quand j'ai débuté au FBI, je fis exactement la même chose, je ne posais qu'un seul jour dans l'année, le 4 décembre. Cette année, après deux ans aux DSC, je me suis dit que je pouvais essayer, essayer de grandir. Je pensais avoir réussi, j'étais avec toi et Dave et, je me sentais bien. Mais Garcia, nous a parlé du baccalauréat de Kayla, de la disparition de son père et ... Et je me suis rendu compte que j'étais vraiment qu'un faible !

- Spencer, tu n'es pas faible. Ce n'est pas être faible de ressentir le manque d'un père, ce n'est pas être faible de se sentir concernée par une enquête.

Spencer, signifiant "gardien des provisions", avait grandi à Las Vegas avec sa mère, et uniquement sa mère. Son père, William Reid, était partie lorsqu'il était enfant, malgré cela, il gardait des souvenirs de lui. La plupart étant lorsqu'il lui parlait de la maladie de sa mère, Spencer avait toujours eu énormément de questions sur cela. Il possédait un QI de 187 et une mémoire eidétique, il pouvait également lire 20 000 mots par minute. Il avait même appris à conduire à l'âge de 14 ans, savait parler la langue des signes et était au lycée à 12 ans. Reid possédait aussi un trait d'autisme et avait énormément de mal à créer des liens. Son équipe était réellement une exception. Morgan et JJ étaient les rois de cette exception, d'ailleurs, cette dernière avait fait du garçon le parrain de son fils, Henry LaMontagne. C'était un expert sur les tueurs en série historiques, les statistiques, le profilage géographique, la graphologie et le langage corporel. Mais surtout, Spencer manquait énormément de confiance en lui, que ça soit dans sa vie professionnelle ou privée.

Un S pour Spencer [TOME 1] [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant