Prologue

163 4 2
                                    

On dit souvent qu'un enfant heureux, deviendra un adulte stable et épanoui. Une enfance stable selon l'agrément général, reposerait sur une famille aimante solidement ficelée par un couple. L'équation semble simple : maman + papa+ bébé(s). Mais est-ce aussi simple que ça ? En suivant ce raisonnement, quelle place y occupent les foyers jugés « non conventionnels » ? Les familles monoparentales, les couples gays ayant adoptés ? Est-ce que, cette représentation archaïque de la famille ne causerait finalement pas plus de soucis à l'enfant issu d'une famille atypique, qui ne « résous » pas l'équation ?

Cela m'arrivait d'y penser. Et si, on ne m'avais pas inculqué cette stupide idée dès le plus jeune âge par le biais de dessin animés, de jeux, de livres et même à l'école, aurais-je pu passer outre l'abandon de mon père sans me questionner sur ce que sa présence aurait pu m'apporter ? Je ne le saurais surement jamais et c'est peut-être mieux comme ça. Un abandon, est certes toujours motivé et selon le mobile, il peut être excusable. Dans mon cas, mon père pouvait aller au diable. Il avait quitté ma mère, sous prétexte que leurs cultures (lui était un marocain naturalisé américain et elle une étudiante espagnole d'origine cubano-mexicaine) ne matchaient pas. Cabrón(enfoiré)...S'en rendre compte, après l'avoir mis enceinte, quelle coïncidence. Mon géniteur n'avait tout simplement pas envie d'assumer comme un homme. Ils étaient jeunes (lui 22ans et ma mère 19ans) mais ce n'était pas une excuse, les cojones ne poussent pas avec l'âge, tu les as ou pas et de toute évidence, ma mère semblait avoir repêché les siennes.

Ma mère, pour m'élever, avait dû renoncer à ses études pour pouvoir tenir la cadence des boulots au black qui rythmaient ses journées de 7h à 22h.  Enfant, je me souviens ne pas avoir passé énormément de temps avec elle mais plus avec ma tante (sa sœur) Lucrezia qui me gardait. Ça ne m'avais pas empêchée de couler des jours heureux à Cleveland, ma ville natale. Je me souviens que ma tante ne faisait aucunes distinctions entre mes cousines et moi, et étant fille unique, je les considérais comme mes sœurs. Somme toute, c'est entourée de femmes fortes que, moi Dayanara Hernández-Garcia , ai grandi et développé un fort tempérament pour me prémunir contre les aléas de cette putain de vie. Mais, mon calcul ne prévoyait pas que cet homme serait de la partie et que sa rencontre chamboulera ma vie. 
 
 

Vous avez atteint le dernier des chapitres publiés.

⏰ Dernière mise à jour : Apr 07, 2021 ⏰

Ajoutez cette histoire à votre Bibliothèque pour être informé des nouveaux chapitres !

Hypnotic poisonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant