J'ai déjà assez été blessé physiquement, pas la peine de m'achever mentalement. Je m'en charge déjà avec tout le stress post-traumatique et les insomnies que j'ai.

Je m'empêche moi-même de savourer pleinement tout ce qu'elle fait pour moi. Les thés qu'elle m'apporte, l'aide pour les cours, sa personnalité si bien pour moi, son sourire rayonnant... Je m'empêche moi-même d'en profiter, par peur d'un truc sans nom, sans forme qui n'existe même pas.

Ce fameux « et si elle mentait ? » qui gâche à chaque fois mes moments heureux.

Et pourtant... Et pourtant... Je suis toujours coincé sous elle en train de lire des copies à corriger, la preuve que cette peur n'est qu'une lointaine douleur que j'ai, même pas prise en compte par mon cœur.

C'est pour ça qu'Erwin m'a dit de me laisser vivre... Pour que cette peur ne devienne pas viscérale.

Je soupire et prends un support et un stylo sur la table. Je corrige des copies qui étaient sur la table, incapable de fermer l'œil. Je tombe sur une copie sans nom d'une écriture que je reconnais pas. Je commence à lire ce texte, une musique adorablement douce jouant en fond.

C'est une véritable déclaration d'amour.

On dirait que...c'est moi le destinataire de cet écrit. Je me reconnais dans la description d'un des personnages.
J'essaie de comprendre qui a écrit ça quand je fais tomber une des copies corrigées de Madame. Je la ramasse et lis ses commentaires. J'écarquille les yeux en faisant le lien entre l'écrit mystère et les corrections de (T/p). Je vérifie avec toutes les copies corrigées par la stagiaire.

C'est bien son écriture.

Je pose les feuilles et la fixe. Elle dort paisiblement contre moi, une de ses mains sur ma nuque. Je la prends et l'embrasse avec toute la douceur que je possède encore et encore.

(T/p)... J'espère que tu penses ce que tu as écrit, mais je saurai clairement pas te dire que c'est réciproque.

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(T/p), sur Levi, en pleine nuit.
Ressenti : Réveil en douceur.
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J'ouvre les yeux, dérangée par la lumière de la télé. Je grogne d'une manière absolument pas sexy et me redresse. Mes mains se retrouvent sur quelque chose de chaud et agréable. Je fronce les sourcils avant de réaliser que Levi n'a pas bougé depuis que j'ai décidé de m'endormir sur lui et que c'est son torse que je touchais. Je sens une gêne s'installer en moi.

J'ai dormi avec lui...le jour de la Saint Valentin... Je lui ai fait une déclaration d'affection... Alors que je voulais corriger des cop- Y'avait mon écrit sur la table bordel de merde.

Je vérifie que le militaire dorme avant de voir ce qu'il a fait des écrits. Je vois pas d'annotations sur le mien et il a l'air d'avoir fini de corriger tous les autres.

Il a compris que c'était moi. C'est pas possible autrement.

D'un coup, je me retrouve plaquée contre lui à nouveau. Je sursaute et ris en le voyant me serrer comme une peluche. Il ne dit pas un mot, son toucher le fait à sa place dans un câlin plus que sincère et...presque désespéré. Je lui rends son câlin sans rien rajouter sauf un petit « t'as aimé l'écrit au moins ? », répondu par un hochement de tête et un baiser tendre sur ma joue. Je souris, gênée qu'il soit mis au courant de ce que je ressens de cette manière.

Fragile... [Levi x Fem!Reader]Wo Geschichten leben. Entdecke jetzt