Jay

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South Central, Los Angeles

Mon père s'est barré à ma naissance et ma mère ... c'est une toxico endurcie. Alors pour survivre, je deale et vole.

Je ne compte que sur moi-même pour avoir de quoi bouffer.

Le peu d'argent que gagne ma mère part dans sa drogue. Elle s'est sûrement dit que j'étais maintenant assez grand pour me débrouiller seul.

Ma fausse arme à la main, la cagoule recouvrant mon visage, je souffle un bon coup avant de prendre le courage de sortir de ma vieille voiture.

Un jour je me ferai choper, c'est sûr.

Je fonce dans la supérette et hurle :

— Les mains en l'air, ouvre la caisse !

La fille fait ce que je lui dis, trop apeurée pour réfléchir à quoique ce soit.

Les quelques clients présents dans la boutique lâchent des cris de panique et reposent leur affaire.

Je vide la caisse dans le sac en moins de quelques secondes et me précipite à l'extérieur.

Ne vaut mieux pas s'éterniser dans ce genre de situation.

Je trébuche et tombe la tête la première vers le sol et me fait immobiliser par un genoux qui bloque mon dos.

Merde.

— Bien joué mais dommage d'être tombé sur moi, fait une voix dure.

Je me débats du mieux que je peux mais n'y arrive pas dans cette position.

— Va rendre à cette pauvre jeune fille ce que t'as pris, j'ai mieux à te proposer.

— Lâche moi connard !

Il le fait et je me remets sur mes pieds.

Je réalise directement à qui j'ai affaire.

Il faudra être con pour ne pas le connaître dans le monde du trafic.

Et s'il est tombé sur moi, je m'attends déjà à ce qu'il va suivre.

Le Faucheur ne vient jamais vous chercher pour rien.

J'entre mal à l'aise de m'être fait ridiculisé dans la boutique et lance le sac à la fille.

Je rejoins l'homme dehors.

— Tu gagneras vingt fois plus en nous rejoignant, lâche-t-il.

— Et je suis censé faire quoi ?

— Un petit voleur ne connaît donc pas le réseau de Los Angeles, étonnant. J'ai l'impression que tu te trouves où je suis, à chaque fois.

Vrai.

J'essayerais de retenir son attention.

— Tu vois, je m'apprêtais à mettre de l'essence dans ma voiture, une activité normale, et je t'ai vu. Encore. Ça fait trois fois en l'espace de quelques semaines que je te vois faire ton numéro. Alors, tu nous rejoins ?

Il sait que sa question ne nécessite pas de réponse puisque je le suis sans hésiter.

Je tombe bas à vouloir de l'argent facile mais je sais qu'il est la clé pour.

— Tu m'as l'air d'un petit malin, on verra ce que tu donnes.

Et c'est comme ça que Cameron deviendra un de mes meilleurs amis. 

Tell me whyWhere stories live. Discover now