Chapitre 18

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D’accord. Il y a un degré de bizarrerie qu’il ne faut pas atteindre. Justin, lui venait juste de le dépasser. Largement même. Cette histoire ne tenait pas debout. Je me souvenais de tout, enfin de presque tout. Je n’avais aucun trou de mémoire. Depuis l’enfance jusqu’à aujourd’hui, ces souvenirs étaient présents. Ma mémoire ancestrale… ancestrale?
—Oh mon Dieu! Tu parles d’elle, n’est-ce pas?
Justin allait me répondre mais il fut interrompu par un homme qui entrait dans la pièce.
—En effet, Sasha. Elle s’appelait Amélia et elle a laissé quelque chose derrière elle. Pour quelqu’un en particulier, dit-il en me regardant.
—Qui êtes-vous, demandai-je en me levant pour serrer la main qu’il me tendait.
—Conrad, un  ami de Justin.
En un clin d’œil, la plus part des sièges furent occupés par d’autres personnes. Quatre hommes et une femme. Mais vu la vitesse à laquelle ces gens sont arrivés à leur places, je dirais qu’ils ne sont pas humains.  Leurs présences m’oppressaient et me dérangeaient. Mais qui étaient-ils?
—Sasha, me dit Justin. Je te présente Pascal, Morgane, Erwin, James et Raphael.
Il me les désigna tous. Ils avaient l’air méfiant, sur le qui-vive. Ils étaient tous adultes, et ils avaient ce petit quelque chose qui les différenciait des humains. Cette lueur qu’ils avaient dans leurs yeux qui n’appartenait qu’aux prédateurs.
Conrad avait les cheveux châtains foncés, la quarantaine, environ un mètre soixante. Il avait également quelques mèches grises dans sa tignasse. Elles dataient surement de sa transformation car une fois vampire, on devenait immortel. Pascal était un grand blond bien bâti, les mètres quatre-vingt, la trentaine à peine entamer. Raphael ressemblait à Pascal, peut être étaient-ils de la même famille. Morgane, brune, svelte, les mètres soixante-dix, la vingtaine peut-être, un corps assez musclé, belle femme mais qui faisait malgré tout froid dans le dos. Erwin, brun, jeune en apparence, les mètres soixante-quinze. Et enfin, James. Longs cheveux blonds, les mètres soixante-dix, la vingtaine, bel homme.
—Alors c’est toi la fameuse Sasha, dit Pascal en me regardant froidement. Tu n’es pas banale comme fille mais…
—Pascal, tais-toi tu veux, demanda Raphael.
—On t’a rien demandé Raphael, répondit le concerné.
—De toute façon je ne pense pas que ce soit elle, dit Morgane.
—Moi non plus, ajouta Raphael. Nous n’avons aucune preuve.
—Preuve de quoi, leur demandai-je.
—Pourtant elle lui ressemble beaucoup, dit Erwin.
—Tout le monde se ressemble, déclara James. Elle pourrait être sa descendante directe que je n’y croirais pas sans preuve.
Ils continuaient leur discussion comme si je n’étais pas là. Ils exprimaient leur doute concernant mon identité, mes origines et de ma ressemblance avec une certaine personne que je ne connaissais pas. J’avais appris que Pascal, Raphael, Morgane, Erwin et James étaient chacun responsable d’un secteur du continent. Ils m’ignoraient délibérément et ça me frustrait à un tel point que la colère m’envahit en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Et elle éclata. 
—Arrêtez-vous, leur criai-je, arrêtez maintenant. Vous faites comme si je n’étais pas là alors que je suis la principale raison de votre dispute. Vous me gonflez. Vous savez pourquoi je suis là? Parce que je cherche des réponses. Je ne savais rien de votre existence avant mais maintenant, je dois faire attention à tout car je me sens constamment épiée, j’ai la tête pleine de questions et ça me rend folle.
—Elle a du caractère en plus, dit Pascal. Je crois que je l’adore.
—On vous a rien demande, lui dis-je sur un ton sec.
Il perdit instantanément son petit sourire mais j’étais trop remontée pour m’en réjouir. D’un pas décidé, je me dirigeai vers la sortie. M’adressant mentalement à Justin, je lui fis savoir que j’allais prendre un peu d’air, histoire de me calmer. Avant que je ne sorte, je l’entendis leur dire d’une voix que je ne lui connaissais pas. Une voix posée ou perçait l’autorité.
—Pascal, Morgane, James, Erwin, Raphael. Calmez-vous maintenant, vous savez très bien que je n’aime pas les divergences.
Je sortis et fermai la porte derrière moi. Je m’éloignai en direction des arbres qui entouraient la cour et m’assis au pied d’un chêne qui pouvait très bien être octogénaire. De l’endroit où j’étais, je pouvais voir la maison. L’intérieur, qui était dans les tons blanc, gris et noir, était totalement différent de l’extérieur. La quasi-totalité de la façade était rouge brique mais les balcons et les dalles étaient peints en blanc. C’était vraiment agréable à regarder.  Mais je ne cessais de réfléchir.
Et moi qui voulais des réponses, on ne pouvait pas dire que  j’étais servie. A part le nom de la précédente amulette que je venais de connaitre, je n’étais  pas plus avancée qu’avant ma venue ici. Mais à quoi m’attendais-je et qu’est-ce que je fais encore ici? Mais je connaissais déjà la réponse à ces questions. Je m’étais attendue à des réponses et je les attendais toujours. Un coup d’œil à mon téléphone me fit savoir qu’il était six heures dix. Je pouvais me permettre de rester encore un peu, Kate ne m’attendais pas avant huit heures.
—Alors c’est là que tu te caches, fit une voix près de moi pas debout. Je me souvenais de tout, enfin de presque tout. Je n'avais aucun trou de mémoire. Depuis l'enfance jusqu'à aujourd'hui, ces souvenirs étaient présents. A moins que...

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