Chapitre 12

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Non, non, non. Les vampires n'existaient pas, c'étaient juste les protagonistes d'histoires inventées pour faire peur. Mon cerveau ne l'acceptait pas. Je ne l'acceptais pas. Mon Dieu, mais à quoi étais-je mêler ? Il faillait absolument que je calme et que je trouve quelque chose à dire, n'importe quoi.

- Le soleil ne te brule pas. Comment se fait-il que tu puisses y survivre?

-Grâce à ça, dit-il en me montrant une chevalière en argent.

Je distinguai des symboles dessus. Sûrement les armoiries de sa famille, ou pas.

-Qu'est-ce que je vais devenir? Si je suis vraiment cette... cette chose, qu'adviendra-t-il alors de moi? Ces deux clans vont sûrement tout faire pour m'avoir. Je ne sais rien d'eux. Rien de leur déchirement ni du pourquoi de cette lutte. Je ne sais même pas qui ils sont.

J'étais toujours au même endroit. Moi, dos au mur et Justin, debout en face de moi. Il commença à se rapprocher de moi. De plus en plus près, me touchant presque.

-Ce n'est pas possible, dis-je.

-Bienvenue dans mon monde.

- Je pense toujours que tu vas éclater de rire puis me dire que c'était une bonne blague.

A son air et à son regard, je vis qu'il était sérieux.

- Et il a fallu que je te rencontre, soupirai-je.

-On se serait rencontré de toute façon.

-Qu'est-ce que tu veux dire par là?

-N'y a-t-il jamais eu de chose bizarre que tu as vu, entendu ou même senti durant ses dernières semaines. Des choses inexplicables?

Il y en avait eu, un grand tas même. Mais j'ai préféré croire qu'il s'agissait... d'autres choses. Mais je ne pouvais m'empêcher de penser qu'il avait évité ma question, délibérément.

-Je me pose beaucoup de question depuis le moment où on est sorti de la classe.

-Demain après les cours, je répondrai à toutes tes questions.

-Non, je veux que tu y répondes maintenant.

-Tu dois te reposer, tu n'es pas prête.

-Je ne crois pas que tu sois en mesure de décider de ce qui est bon ou non pour moi en ce moment, lui criai-je. Tu devais y réfléchir avant de sortir tes crocs en public. Tu ne devrais pas être ici d'ailleurs. Je ne devrais même pas te parler, ni t'écouter et encore moins croire un mot de cette histoire abracadabrante que tu me débites depuis tout à l'heure.

-Mais pourtant je suis là, avec toi. Tu m'as invité à entrer tu te souviens, et pourtant tu aurais pu me claquer la porte au visage.

-Peut-être que j'aurais dû, enfin de compte.

-Mais tu ne l'as pas fait. Alors je n'ai qu'une seule question à te poser ; que ressens-tu maintenant?

-Je ne vois pas où tu veux en venir.

- Tu as confiance en moi.

C'était la vérité. Avec lui, je me sentais bien. A l'aise. Comme si je l'avais toujours connu. Même si pour le moment, il s'évertuait à m'énerver. Je me souvenais de notre première rencontre, comment on s'était bien entendu, comment on avait dansé, comment je lui avais fait confiance. Comment il m'attirait, car c'était le cas.

-Je ne vois pas le rapport.

Pas la peine de flatter son ego en lui avouant qu'il avait la raison. Il évitait bien mes questions lui.

Il mit sa main sur mon bras et me regarda droit dans les yeux. Ses yeux marron clairs étaient plongés dans mes yeux améthyste, envoyant une montée de sensation étranges dans mon corps. Quelque chose dans sa façon de me regarder me faisait me sentir importante et en sécurité.

Je frémis au contact de son doux regard et de son touché. Je voudrais le caresser, sentir sa peau sous mes doigts, sentir ses lèvres sur les miennes. Oh mon Dieu, pourquoi maintenant? Je n'arrivais plus à penser correctement. Mes sens étaient en éveils mais ils prirent une bonne douche froide quand ma conscience me morigéna, me ramenant ainsi à la raison. Car même si mon corps me poussait vers lui, le fait que je ne sache rien sur lui formait une barrière massive qui me barrait la route. Au grand désespoir de mes hormones. Toutefois il fallait que je fasse preuve de discernement.

-Que ressens-tu maintenant, Sasha, demanda-t-il d'une voix profonde.

Pourtant, malgré toutes mes bonnes résolutions, je ne pus empêcher des frissons qui n'avaient rien avoir avec le froid me parcourir. Comment rester lucide alors que ces yeux-là me transperçaient, alors que sa main était si douce contre ma peau. Je sentais que je dérivais peu à peu. A dériver ainsi j'allais me perdre, j'en étais consciente. Autant jouer carte sur table, ça ne pourrait pas être pire. Pas vrai?

-Je... je me sens... en confiance et en sécurité. Tu m'es pratiquement inconnu pourtant, tout au fond de moi, je sais que je ne supporterais jamais que tu t'éloignes de moi. Ça m'effraie. Je suis confuse, je ne comprends pas ce qui se passe.

-N'aie pas peur. Ce sont tes sens qui s'accroissent et s'affinent. Tes pouvoirs se manifestent.

-Mais quel genre de pouvoir est-ce? Et je suis sensée ne pas avoir peur, demandai-je sur le ton de l'ironie.

Il soupira et s'éloigna. Ce qui, à mon grand étonnement, créa un vide en moi.

-Je continuerais bien à te parler, reprit-il, mais ta mère se dirige droit vers ta chambre. Je dois y aller.

Il se tourna vers la fenêtre et marcha en direction de celle-ci.

-Attend...

Il se retourna et m'interrogea du regard.

-Je...

Ma mère choisit ce moment pour faire irruption dans ma chambre. Je sursautai puis me tournai vers la porte de ma chambre, là où se tenait ma mère.

-Salut ma puce. Désolée pour le retard mais j'ai été retenue au travail, je voulais t'en informer. Bonne journée?

Pourquoi n'a-t-elle rien dit au sujet de Justin? Je jetai un regard vers la fenêtre pour découvrir que Justin n'y était plus et que la fenêtre était ouverte.

-Elle a été très... intéressante, lui répondis-je.

-Mais comment se fait-il que tu sois déjà ici, me demanda ma mère qui me tira de mes pensées.

Aïe! Celle-là je ne l'attendais pas de sitôt. Mon Dieu, s'il vous plait aidez-moi.

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