Entrez dans la vie d'une fille de joie.
«Dans mon vaisseau, j'me sens si seule,
devant mes péchés, j'me vois si sale,
derrière, mon ange dit : t'es si sombre »
Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.
Je venais de me réveiller ou plutôt de me faire réveiller par Hakina qui criait, il était une heure de l'après-midi, Yazeen était sorti avec Soyla pour me laisser dormir en paix, Sinan était à l'agence pour régler les problèmes avec la vitre brisée.
Donc, comme le sommeil n'allait pas se manifester une seconde fois, je décida de me lever, j'avais quand même miraculeusement trouvé le sommeil, mais je gardais ce traumatisme en tête.
Je m'asseyais sur le canapé en assistant à une embrouille entre Hakina et Nowez, encore à propos du fait que Nowez fume.
Hakina – Ça m'énerve ! Tu passes tes journées à inhaler du goudron, tu te tues volontairement, et tu n'essayes même pas de faire un effort pour arrêter !
Nowez – Mais j'en ai rien à foutre !
Hakina – Ah ouais t'es sûr de toi ?
Nowez – Hm, totalement.
Hakina – Tu sais quoi, j'me casse m'attend pas ce soir je dors a l'hôtel.
Nowez – Va.
Elle partie en claquant la porte, sans avoir remarqué que j'étais présente. Je détourna mon regard vers Nowez pour voir comment il allait réagir après son départ.
Nowez – Qu'est-ce que t'as, toi ?
Je finis par détourner mon regard, il parlait du nez, bon visiblement il avait un rhume. Ok, ok... C'est pas le moment de faire une analyse.
Il partit dans la chambre des garçons pendant que je partis prendre ma douche, là où je me remise à penser à la veille, je n'avais même plus de larme pour pleurer, j'étais vidée et même vide de l'intérieur. Ma mère allait arriver dans presque une semaine, j'étais pas prête pour enchaîner un obstacle.
Lorsque je sortis de la douche, je me vêtue d'un survêtement nike noir, et je m'apprêtais à repartir dans mon lit lorsque j'entendis Nowez vomir dans les toilettes.
Je fis un tour dans la cuisine prendre une bouteille d'eau et un paquet de chewing-gum, puis je m'adossa contre la porte des toilettes, capuchée et la tête baissée on aurait dit un cambrioleur.. Lorsqu'il eu fini, je lui tendis la bouteille et le paquet sans un mot.
Il saisit la bouteille et but avant de mettre un chewing-gum dans sa bouche pour enlever l'odeur nauséabonde qu'il devait ressentir. Puis il s'installa sur le canapé.
Moi – T'es malade ?
Il hocha la tête en plongeant son visage dans son oreiller. On aurait vraiment dit un enfant... Et après c'est nous les fillettes. Ah les hommes, un minable rhume et c'est la fin du monde.
Évidemment, je préservais mon instinct maternel, si ça avait été Soyla à sa place je l'aurai déjà dorlotée depuis longtemps...
Je m'éclipsa une seconde fois dans la cuisine à la recherche d'un doliprane que je lui dilua dans un verre d'eau avant de revenir à ses côtés.
Moi – Bois, ça ira mieux après.
Nowez – Tu sais, j'ai sus pour hier, t'aurais du me prévenir.
Moi – Pour que ça finisse comme toutes les autres fois ? Non merci.
Il finit par préserver son silence après avoir but son verre, les yeux rivés sur le plafond.
Je me leva pour aller lui chercher un gant de toilette imbibé d'eau, puis je revenus sur mes pas pour lui poser sur son front chaud, il faisait de la fièvre mais en même temps il était sorti sous la pluie avant hier avec Hakina ! Il fallait pas s'étonner.
C'est bizarre, mais même si cette sale race m'a fait les pires crasses, je ne lui en veux pas. Je reste bienveillante envers lui, tout comme pour ma collègue Sharmeen qui n'avait pas voulu appeler la police lorsque Mikhaïl m'avait de nouveau séquestrée. Je ne suis pas rancunière, je sais pas si on peut le ranger dans mes défauts ou mes qualités, enfin ça n'a aucune importance...
Nowez – Putain ça tourne...
Moi – Tu sais c'est pareil quand tu fumes tes joints.
Nowez – Tu serais pas la jumelle d'Hakina ?
Moi – C'est pas un reproche que je te fais.
Il remonta son plaid sur lui et retira le gant de toilette de son front.
Nowez – Il fait froid.
Moi – Non, j'crois tout simplement que t'as attrapé la grippe.
Je lui toucha les joues pour constater sa température, elle avait redescendue.
Je lui tendis ma main pour qu'il sache que je veillais sur lui, donc il l'attrapa sans la lâcher. J'étais en tailleurs sur une chaise à côté de lui. Il finit par s'endormir, et je le suivis de peu, assise inconfortablement sur cette chaise.
C'est Yazeen qui finit par me réveiller en ouvrant la porte d'entrée, ça faisait approximativement une heure que je m'étais endormie, j'avais vidé mes pensées... Yazeen me questionnait du regard et je roula des yeux en lui chuchotant que son cousin avait une grippe.
Il posa Soyla qui avait une poupée dans les mains. Elle me tirait par le bras en me la montrant, d'ailleurs c'est l'une des rares fois où elle se mise à parler, elle avait dit « tonton ». Ah oui, je vous ai pas dis que Yazeen se tuait à lui apprendre ce mot...
Après Yazeen, ce fut au tour de Sinan de rentrer à la maison, c'est là que Nowez se réveilla.
Sinan – Ça va Mîa ?
Moi – Oui, t'inquiète...
Sinan – Yaz, j'ai une bonne nouvelle pour toi.
Yazeen – Ouais, je t'écoute.
Sinan – T'as tes vacances dans trois semaines, tu pourras réserver.
Yazeen – Et toi ?
Sinan – Je viendrais plus tard, comme je dois gérer l'agence je vais devoir la léguer à quelqu'un.
Moi – J'suis là si vous avez besoin.
Sinan – Tu seras pas en Belgique toi.
Yazeen – Demande à Nowez.
Moi – Il est pas en situation de vous répondre les gars, il est mourant...
Nowez n'avait même pas prit la force de m'insulter, c'était très étonnant et pour une fois satisfaisant !
Sinan – Il est pire que Soyla celui-la, un vrai comédien.
Nowez a seulement levé son bras pour lui faire un doigt d'honneur.
Yazeen – Au fait, elle est où sa femme ?
Moi – Elle est partie dormir à l'hôtel...
Yazeen – Hein ? C'est pour ça qu'il simule le petit cachotier, il est épuisé par les attentes d'Hakina au lit !
Sinan – Bon, ferme-la Yaz et va réserver vos vacances.
Et c'est ainsi que se programma le début de mes premières vacances qui allaient s'avérer mouvementées, comme d'habitude. J'en avais bien vite l'arrivée de ma mère qui ne cessait de s'approcher.
