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Cassy

Quelques heures plus tard, la villa, Los Angeles

— Jason ! Hurlé-je en ouvrant les yeux.

— C'était un cauchemar, tout va bien, réplique la voix de Cameron à côté de moi.

Je me tourne dans sa direction et le remarque allongé à mes côtés.

Quand nous sommes rentrées, la maison était vide, ma sœur et Tommy étaient couchés quant aux autres, nous n'avons croisé personne. Cameron m'a informé qu'il avait des choses à faire pour son ... réseau et qu'il se rendait à leur repère, mais il se trouve avec moi, signe qu'il est rentré.

— Qu'est-ce que tu fais là ? Demandé-je un peu troublée.

— Je suis venue vérifier si tu dormais, tu avais l'air agité, donc je suis resté.

Mes cauchemars se sont renforcés, rien d'étonnant ... L'image de Jason me hante. Je crois que le meilleur moyen d'avancer et de lire cette lettre qu'il m'a laissé, j'arriverais peut-être à le laisser partir.

Je me lève du lit et pars vers mon bureau ouvrir le tiroir où la lettre est rangée.

— Tu fais quoi ? Demande Cameron.

— Je vais lire la lettre

— À cette heure-ci ? Maintenant ? Tu es prêtre ?

— Oui, Cameron.

— Tu veux être seule ?

— Non, reste.

Je rejoins Cameron sur le bord de mon lit et déchire délicatement l'enveloppe. Je sens ma gorge se nouer. Je dois le faire, il le voulait.

Je prends une grande respiration avant de commencer la lecture, je sens le soutien délicat de Cameron avec sa main posée en bas de mon dos.

Ma Cassy,

Je t'écris cette lettre, mais je ne sais pas si tu la liras un jour. Deux possibilités s'offrent à moi : soit je sors vivant de cette usine, soit j'y laisse ma vie. Si tu lis ceci, c'est que je ne suis sûrement plus de ce monde.

Sache que la première fois que l'on m'a parlé de toi, je me suis demandé pourquoi tout le monde avait une telle haine contre toi. Je ne comprenais pas. Quand j'ai su qu'ils t'avaient retrouvée et qu'ils t'avaient attachée au sous-sol, je t'avoue, j'ai paniqué. On m'a demandé de te faire les pires choses du monde pour mériter ma place, tu le sais, on en a déjà parlé, mais la vérité c'est que quand j'ai croisé ton regard, je me suis directement dit que c'était impossible pour moi de te faire ça. Je suis quelqu'un de bien, malgré tout, et je ne devais pas salir mon âme encore plus.

Tu as vécu la misère, une haine immense. Tu es une femme forte, et je t'admire. Je suis heureux de t'avoir connue, je ne t'oublierai jamais. Je veux que tu vives la vie que je n'ai pas vécue, que tu sois heureuse avec ton frère et ta sœur, avec Tommy aussi, et surtout que tu trouves quelqu'un qui te rende heureuse. Tu mérites d'être heureuse, tu dois être heureuse. Laisse le passé derrière toi. Vis, respire, fais tout ce dont tu as envie. Tu étais, tu es et tu seras à jamais mon amie la plus précieuse.

Je n'ai aucune idée de quand tu liras cette lettre, peut-être le jour où je suis parti, le lendemain, la semaine d'après ou même deux ans après. Mais sache que je veille sur toi de là-haut. Toujours.

Tu es entre de bonnes mains avec Cameron. Je sais qu'il prendra soin de toi, même si je ne le connais pas. Votre lien m'a l'air spécial, et je commence à comprendre ce qui vous lie.

Ma seule volonté est que tu préviennes ma sœur de ma mort, un jour quand tu en auras l'opportunité. Et que tu me venges. Venge moi, venge toi. Ils doivent être vaincus par les Reapers's. Peut-être que vous n'y arriverez pas, mais je veux qu'un jour tout le monde soit vengé.

La lettre est déjà assez longue comme ça. Retiens juste que quand tu es mal, lève les yeux au ciel et regarde une étoile. Ça sera moi. Je veillerai toujours sur toi. Tu as été une amie vraiment inattendue. Je ne pensais pas que tu prendrais une aussi grande place dans mon cœur, mais le destin est bien fait.

Je pense à toi.

Jason Beer

Je referme la lettre, le sourire aux lèvres.

Sa lettre est magnifique et me fait un bien fou.

— Comment tu te sens ? demande Cameron.

— Mieux, je crois que j'en avais besoin.

— Tu pleures mais tu souris en même temps.

— C'était vraiment mon ami, il m'a sauvé la vie. Me rappeler sa mort est dur, mais les mots dans sa lettre me font sourire. C'était quelqu'un de bien.

— J'ai cru comprendre. Alyssa n'a jamais mentionné son nom, personne ne le connaissait dans le milieu.

— Ils sont vraiment différents, répondé-je.

— Oui, complètement.

— Je ne pensais pas dire ça un jour, mais je veux que ces gens paient. Il veut qu'on le venge, que je me venge, de ces personnes que vous détestez.

— Je me bats tous les jours, c'est une guerre sans fin que j'essaye de gagner. Et j'y arriverai. Les Reapers's, mon organisation y arrivera, même si c'est celui après moi qui s'en charge. J'aurais gagné. Je gagne toujours.

— Tu vis dans un monde dangereux, Cameron, je ne veux pas m'y perde.

Il m'allonge à ses côtés avant de me chuchoter :

— Je ferais en sorte de toujours te montrer la porte de sortie avant que tu ne disparaisses complètement. Toujours. 

Tell me whyWhere stories live. Discover now