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PDV DE LOUIS:

Allongé sur le lit, attendant qu'il revienne pour que l'on puisse partir je me remémorai la fin de la journée. Harry m'avait forcé a finir mon assiette et je lui avais obéi, voyant dans ses yeux que quelque chose n'allait pas. Certes, ce que j'avais dit sur être aussi parfait que lui aurait pu être gênant ou, dans le pire des cas triste, mais il y avait plus que ça dans ses prunelles émeraude. Et ça m'intriguait. Peu de temps après que l'infirmière nous ait surpris, le docteur Mills était passé et m'avait autorisé à quitter l'établissement dès ce soir. Harry avait donc du partir à l'accueil remplir des tonnes de papiers, étant donné qu'il était mineur mais que je n'avais strictement personne pour me "surveiller" il devenait en quelque sorte mon tuteur. Je lui en étais particulièrement reconnaissant d'ailleurs, il n'était pas obligé de s'encombrer de ma personne.

Mes pensées divaguèrent sur la relation qu'Harry entretenait avec moi. Je présumais que je l'aimais. Et j'avais l'impression que c'était réciproque. Seulement voilà, je ne pouvais pas laisser les autres découvrir notre "relation". Personne de ma famille ne connaissait mon orientation sexuelle. Et c'était en partie pour ça que j'avais décidé de partir loin d'eux; pour qu'ils ne le découvrent pas. Ce serait honteux comme situation. Voilà à quoi servait Kaitlee d'ailleurs, à me cacher.

De son côté Harry, lui, semblait tout a fait assumer le fait qu'il était homosexuel et je l'admirais. J'aurais tellement aimé avoir son aisance pour s'ouvrir aux gens sincèrement comme il le faisait.. mon attitude en général n'était qu'une façade, je n'avais pas du tout confiance en moi comme j'en donnais l'impression. Tout le monde était persuadé que j'étais quelqu'un de drôle, qui riait tout le temps et qui n'étais jamais triste mais c'était faux. Et il fallait que tout ça change..

«- Et c'est que je le crocodile retire son string et commence à jouer une symphonie de Beethoven avec son saxophone!

Pardon?

-Harry.. mais qu'est-ce que tu racontes?

-LOUIS! Ça doit faire quoi, une dizaine de minutes que je te parle et toi.. tu fixes le vide! Il était à la fois amusé et énervé, et c'était drôle à voir.

-Désolé, Harry. Je pensais. Je baissai les yeux, voulant éviter tout contact visuel.

-À quoi? Il me fixait intensément, je le sentais.

-Rien.

-Fais pas semblant. Tu sais que tu peux tout me dire. Ou pas, cette histoire l'intéressait vraiment beaucoup trop.

J'hésitai un long moment avant de lâcher un tout petit:

-Je pensais à.. nous.

-Quel nous? Sa voix avait tremblé.

Aouch. Celle-là, à vrai dire je ne m'y attendais pas du tout. Allez Louis. Trouve quelque chose de cohérent a sortir.

-Bah nous. Tu sais.. on va.. emménager ensemble et tout du coup je me demande ce que je vais dire à.. mon.. père?.. Ma phrase était plus une interrogation qu'une affirmation mais elle tenait à peu près la route et avait du convaincre puisqu'il hocha la tête, l'air compréhensif et ajouta en souriant:

-T'inquiète pas pour ça, Louis. Je m'en chargerai.

Il frotta ses paupières énergiquement, il devait franchement besoin de dormir vu les cernes qui se creusaient sous ses yeux, et dit:

-Récupère tes affaires, je passe vite fait aux toilettes et après, on s'en va!

J'acquiescai vivement et lui tournai le dos pour prendre mon sac. Quand je jetai un coup d'œil derrière moi pour vérifier sa présence, je pus constater que la pièce était vide. Je fourrai mon t-shirt sale dedans et lâchai un soupir, une larme s'échappant de mes yeux. Comment avais-je pu croire un seul instant que.. nous étions quelque chose pour lui? Il ne devait pas considérer ce qui se passait entre nous comme une relation. Il devait plus penser à nous comme un genre de sexfriends. Tout ce qu'il m'avait dit, ce n'était probablement que parce qu'il se sentait coupable d'avoir joué avec moi et failli me tuer. Voilà. C'était ça. Il se sentait juste coupable et redevable envers moi. Il ne ressentait rien envers moi, rien a part du.. désir?

Et c'était dégradant. Il me considérait comme un jouet sexuel, au point de me rouler deux pelles. Harry ne m'aime pas, il aime m'embrasser. C'est comme ça. Fin de l'histoire.

Finalement, si je prends mes distances, ça ne me fera peut-être pas tant de mal.

PDV D'HARRY:

Je frottai prestement mes yeux, pour éviter les larmes de couler, laissant croire que j'étais simplement fatigué. J'avais cru, lorsqu'il avait dit "nous" que nous étions devenu quelque chose à ses yeux mais je n'étais que son colocataire. Bon.. j'attendrais jusqu'à ce qu'il comprenne. Que cela prenne une semaine comme un an.

«Récupère tes affaires, je passe aux toilettes et après, on s'en va!»

Il hocha précipitamment la tête avant de faire pivoter et agripper son sac. Je me dirigeai vers la porte et la fermai discrètement. Je me fis rage pour ne pas éclater en pleurs devant le personnel hospitalier et me rendis en courant, bien que ce soit interdit, aux toilettes et m'y enfermai en aillant auparavant vérifié d'avoir tourné le verrou.

Je me laissai aller dos a la porte et glissai lentement vers le sol.

Harold Edward Styles, plus JAMAIS tu ne sauveras personne d'un potentiel suicide sans être sur que tu n'en tomberas pas amoureux par la suite.

Parce que oui. J'étais follement, naturellement, simplement amoureux de Louis Tomlinson.

Fall - Larry Stylinson (AU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant