Tourne ta langue dans ta bouche sept fois avant de parler.

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«J'ai besoin de toi, comme j'ai besoin d'air pour respirer.»

Bien sûr, c'était monsieur Léo qui était à l'honneur et le crétin de Louis, on le passe à la trappe! De toute façon il n'importe à personne..

Il n'y avait que Léo pour lui. Je ne sais d'ailleurs pas ce qui m'a pris de penser qu'il pouvait seulement s'intéresser à ma piètre personne.. Je ne suis qu'un stupide gars, un meuble, voir une plante, à ses yeux.

Cette pensée m'attriste un peu, allez savoir pourquoi. Probablement parce que je ne supporte pas le rejet des gens, qui m'arrive bien trop fréquemment à mon goût.

J'entendis une porte claquer quelque part dans la maison mais je n'y prêtai pas attention, je pensais à autre chose.

Harry prit la main de l'autre et ils sortirent de la pièce, allant dans une des chambres. Ça n'annonçait rien de très propre..

Je pouvais sentir la jalousie se déverser dans mon corps tout entier. Je ne supportais pas cet imbécile, et encore moins sa relation avec Harry.

Harry.. son seul prénom était capable de me perturber dans mon entièreté. Je ne comprenais pas pourquoi cela ne se passait qu'avec lui. Je ne comprenais pas comment ce garçon aussi banal pouvait m'apparaître aussi.. spécial.

Il fallait que je me le sorte de la tête, c'était impératif.

J'entendis une voix sortant de nulle part hurler:

«Lou d'amouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur!»

Oh non, pitié, pas elle.

PDV D'HARRY:

Une voix aiguë, perçante et surtout féminine hurla:

«Lou d'amouuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuur!»

À qui appartenait cette voix, qui avait appelé mon imbécile, suicidaire, fauteur de trouble: Lou d'amour?

Tourne ta langue dans ta bouche sept fois avant de parler Harry, ne dis rien que tu puisses regretter après.

Il fallait que je le sache, mais Léo semblait d'humeur entreprenante, bien plus que d'accoutumée. Il me parlait et ne semblait d'ailleurs pas remarquer que je ne lui prêtais plus du tout attention, je l'avais entièrement reportée sur ce crétin de Louis.

Quelle fille, ou femme, était assez proche de lui pour lui donner un tel surnom? Avait-il une relation avec cette personne? L'aimait-il? Sortait-il avec elle? N'était-il pas gay? Il m'avait embrassé l'autre jour, non? Cela ne voulait-t'il rien dire? Ou alors était-il simplement bi?
Trop de questions.

Mes propres questions me troublaient, me déroutaient plus que je ne l'étais déjà. Je décidai de lâcher l'affaire. Après tout, ce n'était peut être que sa meilleure amie, ou sa soeur, ou une parente..

"Ou alors sa copine" S'amusa à me rappeler ma conscience.

Je me concentrai de nouveau sur Léo, il parlait de partir pour un voyage dont la destination est la Colombie.

«-Mais, tu comptes y rester combien de temps? Je m'assis sur un rebord du lit, soutenant mon menton avec mes mains.

-Je ne sais pas du tout, c'est un peu une espèce de bordel de nouvelle famille avec mon beau-père qui veut me forcer à visiter des maisons pour décider de la future "maison familiale" et ma mère qui veut que je l'aide à choisir sa robe de mariée. Je sais que ça va me prendre au moins un mois.. Il me fixait, espérant sans doute une quelconque réaction de ma part.

Tout ce que je trouvai à dire fut:

-C'est long, un mois. J'arquai un sourcil. Et si.. tu sais.. si tu te plais là-bas.. je veux dire.. Je perdais me mots, non pas parce que j'étais triste, loin de là, mais parce que je pensais à tout autre chose. Est-ce qu'il y a des chances pour que tu y restes?

J'étais choqué par ma distance et ma propre froideur.

Il parut surpris de ma question.

-Non, je.. je ne pense sincèrement pas que je pourrais y rester.

-Très bien, alors. À bientôt, Léo.

Je me levai et sortis de la chambre.

J'allai voir Cassidy pour m'excuser de m'en aller si tôt. Elle me dit que "ce n'était pas grave et qu'on ferait sans moi", tant mieux.

En traversant le salon, où tout le monde se trouvait, je vis Louis collé à une fille, probablement celle dont le mémorable hurlement appartenait. En me voyant sortir je crus apercevoir un infime mouvement de sa part pour se lever mais elle le retenait, s'aggripant avec force mais discrétion à son bras.

Pétasse va.

Mon dieu, que m'arrive-t-il. J'insulte une parfaite inconnue juste parce qu'elle l'empêche de se lever, je deviens profondément stupide.

Je refermai la porte derrière-moi et me dirigeai chez moi, à pied. Il avait commencé à pleuvoir et je n'avais rien pour me couvrir, vive Londres. Je courus vers la bouche de métro la plus proche. Par chance, la ligne était directe et proche de chez moi.

En tournant la clef dans la serrure de mon appartement je me sentais mal, comme oppressé intérieurement.

Je claquai la porte, regardant autour de moi: je sentais une autre présence que la mienne. Je me précipitai dans le salon, où je trouvai ma mère, assise sur la chaise près de la fenêtre.

Elle tourna sa tête vers moi, ses cheveux ternes attachés en une queue de cheval pitoyable encadraient lamentablement ses yeux mornes et cernés. Ses lèvres, d'habitude roses et étirées en un sourire, étaient pincées. Elle avait l'air d'être au plus mal.

Même si je haïssais cette femme j'avais une folle envie de la prendre dans mes bras et de lui caresser ses cheveux, de la réconforter et, le temps d'un câlin, lui faire oublier ses soucis.

Elle se passa la langue sur les lèvres.

«Harry, il faut que je te dise quelque chose.»

Fall - Larry Stylinson (AU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant