Véracité.

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«Quand je passe un jour sans te voir, je le ressens. Quand je passe deux jours sans te voir, mes proches le ressentent. Quand je passe trois jours sans te voir.. soyons réalistes je ne passe pas deux jour sans te voir.»

PDV DE LOUIS:

Kaitleen était arrivée, moi qui pensait pouvoir passer ma soirée tranquille..

Elle m'embrassa et s'assit à côté de moi, l'air de rien, bavardant avec les autres.

Cassidy lui tendit une bière qu'elle accepta et vida aux trois quarts en une fois.

Future alcoolique va.

«-Tu aimes ma tenue? Me demanda-t-elle, souriante.

Elle était vêtue d'une robe bleue, lui arrivant au milieu des cuisses, ample et d'une paire d'escarpins drôlement hauts pour elle, noirs. Son maquillage était discret, seule chose de tout à fait convenable de son ensemble global. Elle avait l'air, et parfois même l'attitude, d'une vraie pétasse.

-Oh, oui. Dis-je faussement, esquissant un sourire.

-Tant mieux!»Elle rit discrètement.

J'étais las de ce cinéma, surtout que la plupart de mes vrais amis connaissaient ma réelle orientation sexuelle.

Je détestais cette fille, ce qui me rendait ma simulation de couple avec elle de plus en plus ardue. Au début, j'espérais sincèrement que mes parents se lasseraient de la voir se pavaner dans la maison le dimanche après-midi mais, ce n'était pas le cas. Je crois même, qu'ils l'apprécient.

Ce n'est pas du tout mon cas. Je ne sais juste pas comment leur dire que je suis incapable de ressentir de quelconques sentiments affectifs forts pour une fille, que j'aime les hommes..

De leur dire que, pour moi, un seul torse sculpté vaut mille poitrines, ce qu'ils ne risquent pas de comprendre. Mon père aime les femmes, il aime les voir dans de belles robes moulantes de satin rouge carmin, que je trouve trop ostentatoires, à la limite du vulgaire, parfois.

Les femmes sont d'habiles manipulatrices dotées d'un immense arsenal pour convaincre alors que les hommes sont plus bruts, moins subtils: plus naturels. Il n'y a rien de mieux que le naturel pour moi, j'aime tellement ça.

Aucune parole volubile féminine n'égalera le language abrupt des vrais hommes.

C'était de ça aussi dont j'avais peur, que mes parents me trouvent «faux homme» parce que je suis gay. Comme si, lorsqu'on était hétéro, on était plus vrai!

Je me suis souvent posé cette question: Combien y a-t-il de vérités?

Car, dans un sens, tout est vrai. Même le mensonge, venant du menteur semble être une vérité alors, pourquoi l'homosexualité remettrai-t-elle en question la véracité de notre existence, de notre capacité à aimer?

Je devais leur dire bientôt, cette comédie avait assez duré.

Je vis Harry passer et, voulant le rejoindre pour lui parler, j'essayai de me lever.

Impossible, l'autre truie s'accrochait à mon bras comme une moule à une rocher. Le bouclé sembla remarquer ma tentative puisqu'il leva un sourcil, l'air un peu contrarié.

Était-il contrarié parce qu'elle m'empêchait de le rattraper? Si c'était le cas, il y aurait vraiment de quoi se poser des questions quant à son comportement avec moi.

PDV D'HARRY:

Allongé sur mon lit je scrutais mon plafond. J'y découvrais des tâches dont je n'aurais jamais soupçonné l'existence.

Je n'aurai jamais dû la laisser entrer dans cette maison. Je n'aurais jamais dû lui adresser la parole. Maintenant, je savais tout, tout sur moi. Je ne m'étais jamais senti aussi seul de toute ma vie. Je me sentais trahi, détruit mais en même temps plus fort, plus apte à vivre.

Tout ceci était étrange, pourtant c'était la réalité.

Je regardai l'heure: 23h47, ma mère avait parlé pendant des heures alors que la "nouvelle" qu'elle m'avait annoncée ne comptabilisait qu'une minute de tout ce temps. Un réel gâchis vous me direz.

Je me levai, las d'observer tout cet environnement si malsain, et pris les clefs de ma voiture.

Je descendis au parking de l'immeuble et démarrai ma Range Rover noire. J'avais besoin d'air frais, pas de celui pollué de Londres. En dépassant Downing Street je me décidai à partir quelques temps moi aussi, et tant pis pour le reste.

Malheureusement pour moi, au tournant de King Street se dressait une ombre le long de la route.

Le pire, c'était que je la reconnaissais cette ombre: c'était lui. J'allais sortir de ma voiture pour le rattraper et le sortir du chemin quand il disparut.

«Au début tu seras juste un peu fatigué et tu pourras, peut-être avoir des espèces d'hallucinations, tu verras comme des mirages mais ça te passera

Je fis un créneau maladroit et serrai le frein de parking.

À cet instant je compris que cette espèce d'hallucination allait avoir raison de mes vacances improvisées. Je lâchai le volant et laissai retomber mes bras le long de mon corps, en proie à des pensées obscures.

Ma mère m'avait tout dit. Elle avait répondu à toutes les questions, sauf une: pourquoi, pensais-je à lui sans cesse?

Je sortis mon téléphone et composai le numéro de Liam.

«-Allô? Il avait l'air totalement défoncé.

-Liam, passe moi le numéro de Louis, dépêche.

-Tu savais que Jean Kévin avait des implants? Moi non..

-M'en bat les couilles! Passe moi son numéro!

-Okay okay c'est bon, j'te l'envoie par texto.

-C'est ça

Je raccrochai. Quelques instants plus tard, je le reçus enfin.

Je composait le numéro et hésitai longuement avant d'appuyer sur appeler.

Dans la vie, faut se lancer.

PDV DE LOUIS:

J'essuyai mes mains pleines d'eau savonneuse, à l'avenir j'essaierai juste de faire chauffer des saucisses au micro-ondes et ne tenterait pas de faire des pâtes. J'étais un boulet en cuisine, et c'était vraiment le cas de le dire: j'avais réussi à brûler des pâtes!

Il était quasiment minuit mais je tentais désespérément de cuisiner quelque chose de mangeable, peine perdue.

Je commandai une pizza, vaincu, et m'effondrai dans le canapé.

Mon téléphone sonna, cassant le silence pesant dans la pièce.

Fall - Larry Stylinson (AU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant