Fall - Larry Stylinson (AU)

Ébriété

PDV LOUIS:

La salle de sport était devenu mon nouveau refuge, chaque jour je m'acharnais sur chacune des machines, me vidant de mes forces dans le seul espoir de faire descendre les chiffres qui s'affichaient sur la balance. J'étais devenu addict, drogué, dépendant, à ce qui me semblait être la seule voie viable pour atteindre mon but. Harry ne pensait pas comme moi, et son regard s'assombrissait un peu plus chaque soir qu'il rentrait des cours pour me voir, me trouvant dans un état qu'il jugeait, selon lui, déplorable. Jamais pourtant je n'aurais pu imaginer lui déplaire alors que je m'approchais pas à pas de mon idéal. J'étais perdu. Mais mon amour pour lui, toujours aussi fulgurant me lancinait, me faisait mal physiquement tant il était important pour moi. Si je ne l'avais pas eu avec moi, jamais je n'aurais pu ressentir. Il comblait ce vide qui me pesait depuis toujours et jamais je n'aurais voulu m'en séparer. Pourtant, il le fallait. Chaque matin mon coeur se brisait lorsqu'il passait la porte de la maison pour aller étudier. Cela faisait plusieurs semaines que je n'étais pas retourné en cours, j'avais mené mes recherches et avais fini par trouver un job de professeur pour enfants à domicile, qui ne débutait qu'au début de l'été. Il me restait donc suffisamment de temps pour pouvoir souffrir chaque matin jusqu'à ce que ce ne soit plus supportable. Si au départ, le sport m'aidait à ne plus penser, il n'en était rien aujourd'hui. Harry était devenu ma seule motivation. Il était si beau, si intelligent, si délicat, si mince, si... tout. Il était tout ce que j'aurais voulu être mais que je savais que je ne serais jamais, et j'étais fou de lui.

À m'entendre on croirait sûrement que je ne voyais Harry que quelques minutes par jour, et pourtant, il partait toujours le plus tard possible, juste assez tôt pour arriver une minute avant le début des cours et rentrait presque toujours avant cinq heures de l'après-midi, il avait fait en sorte de déplacer certains cours sur la plage horaire du déjeuner afin de ne pas me laisser trop longtemps seul. Dès qu'il rentrait, il se hâtait de travailler, pour mieux pouvoir me câliner jusqu'à très tard dans la soirée. Cependant, si toutes ces attentions me plaisaient au début, je me sentais maintenant coupable de l'emprisonner à ce point. Je voyais souvent, lorsqu'il révisait ses cours, tenant son livre d'une main et me caressant les cheveux  de l'autre, l'écran de son téléphone briller à l'instant où la notification d'un nouveau message s'affichait, et lisais la plupart du temps qu'il était invité à une soirée, invitation qu'il déclinait toujours avec un sourire qui me semblait de plus en plus amer. Je l'étouffais, et il ne voulait pas d'un fardeau comme moi. Mon amour pour lui était trop dense, et le submergeait, chose que je comprenais parfaitement. Ainsi avais-je décidé de partir, sans mot dire, après avoir trouvé un travail en attendant l'été. Je m'appliquais dès lors à montrer à Harry que quelque chose avait changé, le tout d'une manière très subtile, pour que la pilule passe, sachant qu'en réalité, tout ce que je désirais de plus au monde était d'être pour toujours avec lui. Je passais quelques minutes de plus seul, j'arrivais en retard au petit-déjeuner, je regardais plus souvent la télévision quand il était là, et une multitude d'autres petits gestes qui, je le savais, finiraient par provoquer son courroux.

Ce manège durait depuis quelques jours. Ni Harry, ni nos parents étaient au courant de la réelle situation, de ce qui était en jeu, ni de ma décision, de toute façon cela n'allait aucunement changer les choses. Depuis ma résolution, je m'appliquais chaque jour à ranger un vêtement dans mon sac que je cachais entre dans le double fond de fortune que j'avais créé dans l'armoire avec une planche. Je m'étonnais chaque jour du fait qu'Harry ne l'ait pas vu, et m'en réjouissais aussi. À la salle, un certain Troy avait décidé de s'entêter à me parler, alors que je n'en avais ni l'envie ni le besoin. Ses cheveux brun étaient étonnamment longs et beaux, avec de légers reflets dorés digne de n'importe quelle créature mythique échappée d'un livre de fantaisie. Son, corps somme toute assez longiligne, n'égalait en rien celui de mon aimé mais attirait cependant le regard par sa finesse. Il était grand, très grand, trop grand, pour moi. J'étais convaincu que j'aurais dû sauter pour pouvoir lui faire la bise s'il ne venait pas à se baisser. Heureusement pour moi, je n'avais pas à lui faire la bise, ni à lui témoigner aucun signe d'affection, il finirait par s'épuiser à la longue, ou bien je finirais par m'épuiser moi-même de de jeu du chat et de la souris et en viendrai à en changer de salle, bien que ce ne serait qu'en dernier recours. Toutes ces choses faisaient que mon quotidien devenait peu à peu plus désagréable. Je m'abandonnais chaque jour un peu plus à mes pensées négatives, et ne souhaitais plus m'en séparer. Je savais qu'Harry percevait quelque chose, mais il n'en disait rien, et se comportait comme à son habitude en parfait petit ami, que je ne méritais nullement. Je me forçais à me détacher de l'emprise qu'il avait sur moi. Depuis quelques jours, je ne me levais plus du tout le matin pour le voir partir et feignais de dormir, ainsi n'insistait-il pas. Je l'avais obligé à ne plus venir me voir le midi, ce qui me tuait mais était tout de même très pratique puisque j'avais fini par trouver un emploi dans un supermarché, c'était sans nul doute minable aux yeux de tous, mais cela me suffisait pour l'instant. Je passais moins de temps à la salle, ce qui voulait dire que je mangeais moins pour compenser. Depuis que j'avais commencé le travail, soit trois jours, je ne buvais plus que de l'eau citronnée et mangeais quelques cerises. Quasiment tous mes jeans étaient amples au niveau de la taille mais pas assez au Mes affaires étaient prêtes, m'attendant dans l'armoire, il ne me restait qu'à trouver un endroit ou rester, aussi piteux soit-il, il fallait que je m'en aille: c'en était trop.

(ce chapitre est arrivé plus tôt que prévu, peut-être qu'un autre suivra dites-moi si vous voulez un pdv louis/harry/les deux, J.)