Déflagration

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«Eh bien.. Je suppose que nous sommes un couple, non?» Ma voix avait flanché à la fin de la phrase, foutue sensibilité.
Je levai vers Harry un regard empli d'espoir, et je ne pus réprimer mon sourire quand je vis la taille du sien.
Il se décolla du mur et avança vers moi, jusqu'à se retrouver entre mes jambes, son visage, un peu plus haut que le mien, emplissant mon champ de vision.
Il posa ses lèvres sur les miennes, doucement, en exerçant d'abord peu de pression. Je plaçai mes mains sur chacune de ses joues afin d'intensifier le baiser, demandant encore plus de contact. Il prit ma lèvre inférieure entre ses dents avant de la tirer un petit peu, suffisamment pour me faire grogner de satisfaction.
Il déposa de nombreux baisers dans mon cou avant de se détacher de moi, toujours en me regardant, afin de me souffler un petit «Merci». Je lui souris, et il me serra dans ses bras.

***

Tout était extrêmement calme. Harry prenait une douche, et moi j'étais à l'autre bout de l'appartement, dans le salon. Je soupirai et tentai de me concentrer à nouveau sur la télévision et le programme qui y passait, aujourd'hui nous étions un dimanche gris et morne, et mis à part Harry, rien ne m'intéressait.
Le sourd bruit de l'eau s'arrêta et j'entendis une porte s'ouvrir. Il avait fini. J'avais envie de le rejoindre mais je ne voulais pas paraître trop collant, alors je ravalais mon intention et reportai mon attention sur le télé crochet en cours.
Demain j'allais rester seul une journée entière, Harry ne pouvait plus manquer de cours, il avait passé plus d'une semaine à mon chevet et il ne lui restait plus d'absences à s'accorder. J'allais donc m'ennuyer à mourir toute la journée du lendemain.
Sauf si je profitais de ma «convalescence» pour atteindre mes objectifs. Ce qui ne pouvait être que bénéfique.
Je me levai du canapé et allai discrètement vers la salle de bain. Je savais pertinemment que si Harry m'entendais et me rejoignais afin de savoir ce que je faisais, quand il comprendrait, cela le contrarierait. Une fois la porte verrouillée, je retirai mes vêtements, jusqu'à ne rester qu'en boxer et, tout en évitant de voir mon horrible reflet dans le miroir, cherchai un pèse-personne. Après quelques minutes de recherche silencieuse je le trouvai.
Le moment fatidique que j'attendais pourtant avec impatience était arrivé. Je montai dessus en fermant mes yeux, mais mon esprit me montrait des chiffres qui augmentaient de soixante à cent vingt kilos, et quand j'ouvris les yeux afin de regarder ma masse, mon cœur se serra dans ma poitrine et les larmes me montèrent aux yeux, comment pouvais-je peser soixante-et-un kilos? C'était impossible. Ma poitrine me brûlait, et mes yeux aussi. Plus de la moitié de cent kilos! Je ne pouvais pas! Je n'avais pas le droit! C'était mal! Mon souffle se faisait court, j'avais l'impression de suffoquer dans cet endroit clos qui renfermait ma plus grande souffrance. Je m'assis par terre afin d'essayer de me recentrer sur les belles choses de ma vie mais déjà je sentais le voile obscur s'abattre sur moi et brouiller mes sens. Je n'entendais rien sinon mes pensées les plus sombres. Je ne voyais plus que les ombres de personnes comme moi: grosses à mourir. J'étais face à une de mes plus grandes peur: mon corps.
Je relevai mes genoux afin de les coller contre mon torse et attendis, seul face à moi même, que tout cela passe.

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Nouveau chapitre extrêmement court mais nouveau chapitre quand même, je suis déjà en train d'écrire le prochain alors qui sait, peut être que je ferai une double update, hehe.

Fall - Larry Stylinson (AU)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant