la détresse de Chloé

7 1 0
                                    

Samedi, quand Chloé se réveille, il est au environ de sept heures du matin. Elle se lève tôt car elle est si excitée à l'idée de son rendez-vous galant avec Théo qu'elle n'arrive plus à dormir. Elle est si heureuse de savoir qu'elle va retrouver Théo dans quelques heures. Ses parents ne sont pas encore lever, le week-end, ils font une petite grasse matinée, ils ne se lèvent que vers huit heures. Elle prend le temps de se faire couler un bain parfumé dans lequel elle s'éternise un peu avant de s'habiller.

Elle prend son petit déjeuner avec ses parents qui viennent de se lever, petit déjeuner qu'elle a du mal à avaler tellement elle est anxieuse. Elle s'est faite belle pour son premier rendez-vous avec Théo et maintenant qu'elle est prête, elle piaffe d'impatience, mais ils n'ont rendez-vous qu'à onze heures. Elle a le temps pour faire ses devoirs d'école. Elle s'y met pour se changer les idées et surtout pour patienter car elle ne tient plus en place. Cependant, elle ne réussit pas à se concentrer dessus, elle a la tête ailleurs, elle essaie d'imaginer ce qu'ils vont faire, ce qu'ils vont se dire. Il est prévu un contrôle de mathématique lundi, mais ses pensées sont chez Théo et non dans le livre et les théorèmes se mélangent dans sa tête, Pythagore et Thalès fusionnent leurs formules allégrement.

Finalement, elle ferme son livre et essaie de se changer les idées en feuilletant une bande dessinée, elle choisit « Lou », c'est simple, touchant même, mais surtout il n'y a pas besoin de se concentrer, d'autant qu'elle connait cette BD par-cœur. Rien n'y fait, aussi elle n'attend pas onze heures. Alors qu'elle habite à peine à dix minutes à pied du bois mais dès dix heures, elle quitte la maison. Avec un peu de chance, elle apercevra Théo à sa fenêtre et ce sera autant de minutes gagnées à être ensemble.

Elle prévient ses parents qu'elle va se promener dans le bois, elle doit y retrouver des camarades. Ils ne lui posent pas de question à savoir en particulier qui sont ces camarades, qu'ils pensent certainement être des filles. Heureusement pour elle car elle déteste mentir et elle aurait été très gênée de dire que c'était en fait un seul camarade et que c'était un garçon. Aussi, elle n'attend pas vraiment la réponse et les questions éventuelles de ses parents, elle ferme vite la porte et dévale les escaliers de l'immeuble.

Sur le chemin, elle essaie de trainer, de ne pas aller trop vite, elle a tellement d'avance sur l'heure. En chemin, elle se demande si lui aussi s'est levé tôt et si en ce moment il piaffe d'impatience en faisant les cents pas dans sa chambre. Enfin, elle arrive devant sa maison. Obnubilée par Théo, elle ne fait pas attention à la voiture de police garée près de la maison de Théo mais elle fixe la fenêtre de sa chambre, rien n'y bouge. Elle n'ose pas frapper car elle sait que ses parents sont là et qu'ils ne sont certainement pas au courant que leur fils a une copine. Peut-être même seraient-ils offusqués qu'à son âge il ait déjà une copine ? Les parents sont des fois tellement vieux jeu que c'est à croire qu'ils n'ont jamais été jeunes ! Donc peut-être désapprouvent-ils une relation entre jeunes ? Il faudra qu'elle demande à Théo ce que pensent ses parents sur ce point. De son coté, elle sait que ses parents ne seraient pas du tout d'accord, surtout son père.

Ne voyant donc pas Théo à sa fenêtre, elle continue doucement son chemin vers le bois et se promène en gardant un œil sur l'entrée du sentier. Elle va jusqu'à l'arbre, leur arbre, celui qui a été le témoin de leur premier baiser. « Il faudra qu'on y grave nos initiales dans un joli cœur » pense-t-elle en caressant tendrement l'écorce. Longuement, adossée à l'arbre, elle reste là, à rêvasser, avant de revenir se promener sur le chemin. A onze heures moins le quart, elle est de retour à la lisière et elle attend, assise sur un des bancs.

Elle ne quitte pas de vue les maisons au bout du chemin, s'apprêtant à tout moment de voir apparaitre son Théo. Que fera-t-elle alors ? Elle hésite entre rester sur le banc à attendre qu'il la rejoigne ou se lever et courir vers lui. Finalement, elle restera sur le banc, le fait de courir vers lui montrerait trop la force de ses sentiments pour lui et elle n'a jamais été très expressive, elle est plutôt réservée comme fille. Perdue dans ses pensées, les yeux toujours fixés sur le chemin, onze heures passe et personne ne vient, ou plutôt si, elle a bien vu trois ou quatre personnes, mais pas de Théo.

Le monde grisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant