Chapitre 8

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Mes yeux prirent quelques secondes pour s'habituer à l'éclat de lumière. J'avais été enfermée deux semaines dans une cellule, sans un rayon de soleil. Je n'avais jamais été aussi heureuse de voir la lumière du jour.

Nous avions atterris dans une petite ruelle. Je ne savais pas à quoi je m'attendais, mais certainement pas à ça. Nous étions en plein centre-ville. J'aurais plutôt penser à ce qu'on se retrouve au beau milieu de nulle part, avec des centaines de gardes postés tout autour d'un immense bâtiment. Comment avait-il pu m'emmener jusque là sans que quelqu'un les repère ?

- Il faut qu'on y aille, me lança Loren en me tirant à nouveau.

- Attends, tu veux qu'on s'en aille à pied ? Je ne pourrai jamais tenir. J'ai perdu trop de sang.

Loren jura et me lança:

- J''ai une voiture garée à quelques maisons  de là. Tu pourras marcher ?

J'hésitai une seconde avant de hocher la tête.  Après tout, je n'avais pas vraiment le choix si je voulais m'enfuir d'ici ou même tout simplement rester en vie. Car je ne doutais pas que si ils nous attrapaient, ils nous tueraient. 

Je suivis Loren tant bien que mal à travers la foule. Heureusement qu'il ne lâcha pas ma main, car sinon je l'aurai vite perdu de vue. Je commençais à vraiment ne plus avoir aucune force lorsqu'il s'arrêta devant une voiture noire au vitres teintées.

- Ce n'est pas ce qu'il y a de plus discret, mais j'espère que ça fera l'affaire.

Loren ouvrit la portière du côté passager et m'aida à monter. Il la referma puis s'assit derrière le volant. Il démarra et s'engagea derrière une voiture. Nous n'avions pas fait cents mètres que deux hommes sortirent de l'escalier que nous avions empruntés et pointèrent leurs armes vers nous. Loren jura de nouveau et tendit son bras pour attraper quelques chose dans la boîte à gant. Il en sortit un 9 mm qu'il me tendit.

- Tu sais t'en servir ?

Je hochai la tête et attrapai l'objet d'une main tremblante. Les seuls fois où j'avais utiliser une arme à feu, c'était pendant les entraînements, sur des cibles. Je ne savais pas si j'étais capable de m'en servir sur de véritables personnes.

L'un des hommes tira, et par chance, manqua sa cible. La balle atteignit le capot et Loren faillit rentrer dans la voiture de devant.

- Tires ! me lança-t-il en tentant de dépasser la voiture de devant.

Malheureusement pour nous, le coup de feu avait crée la panique dans la rue.

- Je ne sais pas si j'en suis capable. Je pourrai blesser des gens, m'écriai-je.

- Anna, si tu ne le fais pas, on va mourir. Alors dépêches-toi.

D'une main tremblante je visai l'un des hommes. Ils étaient loin mais j'étais habituée à tirer sur la distance. J'appuyai sur la détente, mais les coups de volant de Loren me fit rater ma cible.

- Arrêtes de bouger comme ça, je n'arrive pas à viser.

Je retentai mon coup et cette fois, ma balle l'atteignit au bras. Il lâcha son arme mais l'autre nous tira dessus. Je le visai à son tour et appuyai sur la détente. Il s'effondra au sol, et l'autre rentra précipitamment par l'endroit où il était sorti.

Lorsque je me reconcentrai sur la route, Loren avait réussi à se frayer un passage à travers les autres voitures et les piétons affolés.

- Je viens de tuer un homme, murmurai-je en sentant une larme couler le long de ma joue.

- Si tu ne l'avais pas fais, ils l'auraient fais à ta place. Tu as fais le bon choix.

Je hochai la tête et séchai mes larmes. Je fermai les yeux et tentai de faire le vide dans mon esprit. Bientôt, je sentis mes pensées se brouillait et mon corps m'abandonnait. J'entendis la voix lointaine de Loren puis je perdis connaissance.

***

Lorsque je me réveillai, j'étais allongée dans un lit propre et blanc. La pièce que j'occupai était elle aussi blanche. Une machine était reliée à mon bras par un long tuyau transparent. Ma tête me faisait horriblement mal, mais la douleur dans mon bras avait presque disparue.

La porte qui faisait face à mon lit s'ouvrit doucement et une femme entra. Elle portait une chemise blanche et ses cheveux blonds platines étaient relevés en un chignon serré. Elle devait avoir au moins soixante ans, à en voir sa démarche lente et les rides qui commençaient à apparaître sur son visage. Elle me sourit gentiment et je me sentis tout de suite très à l'aise avec elle, bien qu'elle ne m'ait même pas adresser la parole. Son visage inspirait la confiance.

- Bonjour, melle Drecquet. Je suis Ellie. Tu es restée inconsciente presque trois jours. J'ai eu le temps de m'occuper de ton bras. Est-ce que tu te souviens de ce qui s'est passé ?

Je hochai la tête et elle me fit un signe de la main pour que je développe.

- Je... J'ai été enfermée dans une cellule pendant presque deux semaines. Loren m'a aidé à m'enfuir et je... j'ai tiré sur un homme. Mon dieu, j'ai tué quelqu'un.

Elle me lança un regard compatissant. Elle sursauta lorsque la porte s'ouvrit et que Loren entra.

- Loren, lança-t-elle en se levant. Tu devrai rester dans ta chambre. Je n'ai pas fini de t'examiner.

- Je reviens dans quelques minutes. J'ai besoin de parler à Anna.

Elle hocha la tête et sortit de la pièce en fermant la porte derrière elle.

- Comment tu te sens ? me demanda-t-il en  prenant place sur la chaise qu'occupait Ellie quelques instants plus tôt.

- Je me suis déjà sentie en meilleur forme, mais on va dire que ça va. Où sommes-nous ?

Il observa la pièce un instant puis lança:

- Tu te trouves en ce moment même dans l'aile médicale de notre organisation.

- Quelle organisation ?

- Je ne peux pas t'en parler moi-même, mais Steve ne devrait plus tarder à te rendre visite. C'est lui qui dirige ici.

Je hochai la tête et quelque chose me revint soudain en mémoire.

- Luc est ici ?

Il soupira et se cala plus confortablement contre le dossier de sa chaise.

- On ne peut pas aller le récupérer pour l'instant, mais on est en train de préparer une équipe.

J'acquiesçai et la porte s'ouvrit de nouveau, laissant passer un homme à la carrure impressionnante. Ses cheveux grisonnants auraient pût lui donner un air sévère mais les plis près de ses yeux lui donnaient plus l'air rieur. Il salua Loren d'une tape sur l'épaule.

- Je repasserai plus tard, me promit ce dernier avant de sortir.

L'homme, que je supposai être le dirigeant de cet endroit, se positionna debout près de mon lit.

- Je suis Steve, ma lança-t-il, confirmant ainsi mes pensées. Comment te sens-tu ?

Je répétai ce que j'avais répondu à Loren et il hocha la tête, l'air rassuré.

- Bien. Tu dois sûrement te demander où tu te trouves en ce moment alors permet-moi de te souhaiter la bienvenue au quartier général de l'organisation qui met en place la chute de l'AGC.

PrisonnièreWhere stories live. Discover now