Chapitre 4

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D'après Sam, j'étais enfermée depuis treize jours. Trois cent douze heures. Tant de temps sans pratiquement aucune nourriture ni eau. Je n'était sortie que trois fois depuis le jour où je m'etais évanouie. Deux fois pour me faire interroger, et une fois pour me doucher.

J'avais touchée le fond. L'odeur de ma cellule était devenue presque insupportable et je n'avais plus aucune force nulle part. Cela faisait sept jours que j'étais enfermée sans sortir et deux jours que je n'avais ni mangé ni bu. J'aurais presque pus regretter mes premiers jours de détention si je n'avais pas tant souffert à ce moment là.

Je n'avais pas bougé de mon lit depuis deux jours. J'avais pleurer pendant des jours puis mes yeux s'étaient asséchés. Depuis je dormais. Ce n'était qu'en faisant ça que je pouvais m'évader quelques heures de cet endroit. A chaque fois je me réveillais en sursaut, croyant entendre la porte s'ouvrir. Mais je ne faisais toujours que rêver, rien de plus.

Aujourd'hui était comme les autres jours. Je m'endormis et rêver de ma soeur. Je nous entendais, elle courant pour essayer de m'attraper dans le jardin de notre grand-mère et moi riant aux éclats en essayant de lui échapper. Je me rappelai de la citronnade qu'elle me préparait toujours quand je rentrai de l'école. Je me réveillai en sursaut en entendant la porte s'ouvrir. Je tournai mollement la tête pour tenter d'apercevoir cette porte qui restait fermée malgré mes prières.

Bizarrement, aujourd'hui le rêve se prolongea. Je vis deux hommes entrer, et je les reconnus immédiatement. C'était eux qui m'avaient amenés ici. Ils me saisirent par les bras et m'entraînèrent hors de la pièce en m'obligeant à tenir sur mes jambes, sans grand succès. Je commençai à croire que ceci n'était pas un rêve, mais belle et bien la réalité.

En traversant le couloir, une lueur d'espoir s'alluma en moi. Je reconnaissais ce couloir qui menait aux douches. J'étais si soulagée que je retrouvai quelques forces et les deux hommes ne furent plus obligés de me traîner. Cela sembla les soulager car ils relâchèrent légèrement leurs prises sur mes bras.

Lorsque nous arrivâmes devant la porte de la cabine, ils me jetèrent un tee-shirt propre et m'ouvrirent la porte. Cela m'étonna beaucoup car la dernière fois, j'avais dus remettre les affaires que je portais depuis des jours.

- 5 minutes, me lança l'un des hommes en refermant la porte.

Je ne perdis pas de temps et me déshabillai aussi vite que je le pus, malgré le peu de force qu'il me restait. L'eau n'était pas aussi chaude que je l'avais espéré mais n'était pas glacé, ce qui me convenais amplement. Je me frottai rapidement le corps et tentai d'enlever toute cette crasse accumulée depuis des jours entiers. Je regrettai tant le luxe de notre salle de bain. Même si ce n'était pas l'endroit dans lequel j'aimais passer des heures, je donnerais tout pour y avoir de nouveau droit. Je me rhabillai malgré ma peau encore mouillée. J'eus à peine le temps d'enfiler mon tee-shirt que l'un des hommes ouvrit la porte pour que je sorte.

L'un m'attrapa par le bras, l'autre resta en retrait derrière moi et je les suivis à travers le dédale de couloirs. Il ne m'emmenait pas à ma cellule et mon cur se mit à battre à tout rompre dans ma cage thoracique. Avait-il trouver un nouveau moyen de torture pour essayer de me faire parler?

Nous nous arrêtâmes devant une grande porte. Ils partirent et me laissèrent seule au beau milieu du couloir. Je fus tentée de m'enfuir mais je ne connaissais pas le chemin. Nous avions traversés tellement de couloirs que j'avais vite perdu le fil. En plus, je n'avais remarqué aucune fenêtre, que ce soit dans ma cellule - ce qui était normal - ou dans les couloirs. J'imaginais donc que nous étions sous terre. Pas étonnant que nous n'ayons jamais réussi à trouver leur planque. La lumière du jour me manquait tellement. Mes pensées divaguèrent de nouveau vers ma soeur. Je me souvenais comme si c'était hier de nos vacances à la ferme de nos grands-parents. Elle aimait tellement y aller pour s'occuper de tous les animaux qui s'y trouvaient. Quand mes grands parents avaient dus vendre la ferme, je me souvenais que je ne l'avais jamais vu aussi malheureuse de toute ma vie. Ma vie me manquait tellement.

J'évaluai les options qui s'offraient à moi. Soit je tentai de m'enfuir à travers ce labyrinthe - ce qui ne servirait pas à grand-chose vu mon état actuel - soit j'ouvrai cette porte et j'improvisai suivant ce qui se trouvait derrière. Je ne réfléchis qu'une demi-seconde avant de pousser les grandes portes.

Elles s'ouvraient sur une petite salle plongée dans l'obscurité. Au début, je ne parvins pas à distinguer ce qui s'y trouvait, mais au fur et à mesure que mes yeux s'habituaient à l'obscurité, je pus distinguer une chaise dans un coin de la pièce. Et il y avait une personne, attachée à cette chaise. Je sentis mon coeur faire des cabrioles dans ma cage thoracique et je tentai de me calmer en respirant doucement. Pourquoi m'avaient-ils laissé seule ici ?

Je m'approchai doucement, d'une démarche mal assurée. Lorsque la personne leva la tête, je pus distinguer des cheveux coupés courts et des yeux très clairs.

- Anna ? me lança l'inconnu d'une voix rauque et mal assurée.

Je sursotai en l'entendant parler. Mon dieu, cette voix. Je la connaissais, j'en étais certaine. Je tentai de me rappeler d'où elle pouvait bien provenir, mais je n'y parvins pas. La personne avait parler trop doucement pour que je parvienne à identifier clairement la voix. Je fis un pas dans sa direction et je me figeai. Ces cheveux, ces épaules, ce nez. Mais que faisait-il ici ? C'était impossible. Tout sauf ça. Si c'était vraiment la personne à laquelle je pensais, je ne pourrais pas le supporter. Pas lui. Je l'aimais trop. Il était comme mon frère.

- Luc ? lui répondis-je en priant pour que ce ne soit pas le cas.

PrisonnièreWhere stories live. Discover now