Les iris

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        On marchait avec Kats en direction de l'appartement d'Izu. Je ne savais pas si c'était la chaleur estivale ou l'anxiété, mais je sentais mes cheveux se coller à ma nuque. J'avais l'impression de me liquéfier sur place. J'appréhendais la réaction d'Izu. S'il voulait ne plus jamais nous revoir. Je sentais mon estomac se contractait à cette simple pensée.

        Izuku ignorait nos appels depuis samedi dernier. Shoto et lui n'étaient pas venus au verre du mardi, parce qu'« ils avaient trop de travail » d'après Hanta. Le barman trouvait Shoto particulièrement bizarre en ce moment. Je suppose qu'il tentait de couvrir Izuku. Il avait dû tout lui raconter. On l'avait embrassé tous les deux alors qu'il sortait avec quelqu'un et le connaissant il devait culpabiliser.

      Il avait potentiellement plus envie de nous voir, mais on devait mettre les choses à plat. J'appréhendais sa réaction. Allait-il accepter ce qu'on avait à lui dire ? Il craignait peut-être de me revoir, que je le dispute ou pire encore. Je n'avais pas réellement agi tendrement samedi, mais je tombais de haut. Je me trouvais en état de choc, découvrir son copain embrasser son meilleur ami, ce n'était pas rien.

      Si on m'avait dit un jour que Katsuki possédait une meilleure appréhension des sentiments qu'Izuku ou moi, j'aurais été mort de rire. Finalement, ce blondinet voyait les choses arriver bien mieux que moi.

      Le bleu des hortensias me rappelait l'eau de la piscine. Je tentais de me remémorer les événements qui m'ont fait prendre pleinement conscience de ce que je ressentais.

- Flashback –

       Lorsque je quittais le vestiaire, après mon appel avec le client, tout mon corps se figeait face à la scène devant moi. Katsuki et Izuku s'embrassaient à pleine bouche, leurs mains parcourant leur corps. Mes yeux ne parvenaient pas à se détacher de cette scène. Je sentais tout mon être chauffer. Mon ventre se crispait. Mon cœur ratait un battement ou deux avant de reprendre à un rythme si rapide que j'avais l'impression qu'il allait sortir de ma cage thoracique. Mes paumes devenaient plus moites ce qui entraîna la chute de mon téléphone sur le carrelage. L'impact provoquait un bruit sourd qui résonnait dans l'enceinte de la piscine. Ce son semblait me réveiller de ma transe.

- Qu'est-ce que vous foutez putain ?

        Tous ces émois me chamboulaient. Je ne parvenais pas vraiment à définir mon émotion sur le moment. La réaction la plus logique était d'être en colère, non ? Pourtant l'exaltation me gagnait. J'en voulais à Katsuki et à Izuku d'une certaine manière, mais pas réellement.

- Calme-toi Eijiro, je..

- Je vous laisse tous les deux en vous faisant confiance et quand je reviens je trouve mon copain entrain d'embrasser notre meilleur ami.

       Mes doutes et mon incohérence me rendaient encore plus irritable. Sans m'en rendre vraiment compte, je me retrouvais face à Katsuki. Mon trop-plein d'émotions et de sensation m'empêchait de réfléchir correctement. On se trouvait donc là à se jeter des reproches et en se regardant en chien de faïence.

       Le fait qu'il ne m'écoutait pas et surtout qu'il se permettait d'élever la voix sur moi alors que c'était lui qui avait merdé me foutait en rogne. Je voulais lui faire comprendre ce que j'avais ressenti. J'allais lui faire payer.

- Tu vas voir ce que ça fait, Bakugo.

       Sans y réfléchir davantage, j'attrapais Izuku qui venait d'arriver à notre hauteur pour plaquer mes lèvres sur les siennes. Je regardais Katsuki qui paraissait plus étonné qu'énervé. J'allais repousser Izuku quand je me rendis compte que je désirais plus, tellement plus.

Le temps des fleursWhere stories live. Discover now