Les fleurs de cerisier

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     Je me réveille difficilement en sentant un poids sur moi. J'avais passé le samedi soir chez Katchan et Eichan. On avait regardé un film ensemble sur le canapé-lit déplié. J'avais dû m'endormir sans m'en rendre compte. Les deux hommes toujours allongés dormaient à poings fermés. Katchan se trouvait au milieu du matelas et Eijiro avait posé sa tête sur son torse. Le blond avait entouré son bras autour de moi pour me rapprocher. Mon visage était près de celui d'Eiji. Je supposais que l'agissement du cendré était totalement inconscient. Il ne devait pas avoir l'habitude de dormir avec quelqu'un d'autre qu'Eiji. Je sentais cette chaleur se répandre de mon ventre à l'ensemble de mon corps. Je laissais échapper un soupir d'aise.

     Je tentais de me lever sans les réveiller. Je ne voulais pas que Kats ou Eiji se sente mal à l'aise dans cette position. Une fois debout, je me dirigeais vers la cuisine. Comme promis, je devais leur faire le petit déjeuner avant de partir. Après mettre rendu davantage présentable, je commençais à concocter le repas. Je cuisinais chaque fois que je couchais chez eux.

     Aujourd'hui, je décidais de préparer des crêpes. J'apprenais les bases de la cuisine avec Yuga. Je devais justement le récupérer à l'aéroport ce soir. Mes pensées furent coupées lorsque des bras m'entourèrent et qu'un corps chaud se colla à mon dos. Je sentais son souffle dans ma nuque ainsi que ses mèches rouges me chatouiller le cou.

- Ça ne va pas Eichan ? Tu aurais dû dormir un peu plus, si tu es fatigué.

- Non, je veux rester avec toi. En plus, tu vas récupérer ton copain ce soir. On va plus te voir, alors je profite.

      Son étreinte devenait plus forte. Depuis le début du mois, Eijiro et Katsuki paraissaient beaucoup plus tactiles.

- On se retrouve mardi au Yuei.

- Tu vas venir avec lui ?

      J'étais surpris par le ton qu'avait employé le rouge, lui d'habitude, si pétillant et enjoué de rencontrer de nouvelle personne.

- Oui, je viens avec Yuga, mais on va pouvoir continuer à passer du temps ensemble.

- Mais s'il te dit qu'il ne veut pas que tu nous fréquentes et que tu nous abandonnes.

Avant qu'un seul mot puisse sortir de mes lèvres, une voix grave me prenait de cours.

- Ne t'inquiète pas, tête d'ortie. On ne se laissera pas faire.

      Je souriais amusé des propos du blond. Il s'avançait vers nous et se pencha pour embrasser Eijiro en remettant ses cheveux en place. Je regardais ce moment d'affection avec tendresse. Katsuki s'approchait de moi désormais.

      Mes yeux parcouraient son visage et s'attardaient sur ses sublimes lèvres légèrement gonflées par l'embrassade précédente. Il finit par déposer un baiser près de ma bouche. Je me rendais compte que lorsqu'il s'avançait vers ma figure le matin, j'avais des sensations dans l'ensemble du corps, une sorte de tiraillement, des fourmillements. Un sentiment d'insatisfaction emplissait mon être, bien qu'il disparût bien vite quand mon regard croisait ses billes rubis. J'avais tendance à me sentir fondre comme neige au soleil sous ses orbes vermeils. Un regain d'énergie apparaissait toujours après cet échange visuel.

      Je n'étais pas complètement à l'ouest non plus, je prenais conscience d'une certaine ambiguïté entre nous. J'avais cependant du mal à la cerner. Le couple semblait s'épanouir dans leur relation et de toute façon je sortais avec Yuga. J'essayais de me poser le moins de questions possible. La technique de l'autruche, la tête enfoncée bien profondément dans le sable, demeurait de toute façon ma stratégie préférée.

Le temps des fleursWhere stories live. Discover now