❝ Always, Marinette ❞ || « au adrinette » (Traduction En Français) ©

28|Guérison

Dire qu'il était épuisé était un euphémisme. Adrien était fatigué et il voulait rentrer chez lui mais ne pouvait pas. Bridgette était assise en face de lui, une tasse chaude à la main. L'odeur du thé chatouillait agréablement son nez. Elle a dû sentir qu'il la regardait fixement car elle a levé un sourcil vers lui. "Tu es sûr que tu ne veux rien ?". Elle a demandé, en le regardant attentivement.

Comment pouvait-il lui dire qu'il n'avait pas vraiment d'appétit depuis des mois ? Que tout ce qu'il goûtait était fade et le rendait malade ? Adrien ne pouvait pas. "Je vais bien." Il lui a souri. Bridgette ne portait plus ses lunettes de soleil à l'intérieur, elles restaient en équilibre sur sa tête, ainsi si elle devenait trop sensible, elle pouvait toujours les baisser. Elle ne l'avait pas fait beaucoup ces derniers temps, ce qui signifiait qu'elle était en train de guérir et c'était une bonne chose.

"Felix m'a demandé de l'épouser." dit son nouvel ami avec nonchalance. S'il avait bu quelque chose, il était sûr qu'il se serait étouffé. Bridgette et Adrien avaient une sorte d'amitié bizarre. Ils étaient extrêmement proches malgré le fait qu'ils se connaissent depuis si peu de temps.

"Qu'est-ce que tu as dit ?" demanda Adrien avec raideur. Il avait l'impression que tous les autres autour de lui allaient de l'avant et qu'il resterait à jamais bloqué sur place.

" Je lui ai dit que j'avais laissé mon café dans la cuisine et que je revenais tout de suite ", dit-elle d'un air engourdi. Il y avait quelque chose dans ses yeux qui attirait son attention. "J'ai passé la porte et j'ai fini par t'appeler à la place." Elle a soufflé doucement sur son thé en laissant la vapeur se dissiper dans l'air.

"Tu l'aimes", a remarqué Adrien. Ses yeux étaient tristes et il ne voulait pas les voir de cette façon, mais c'était tout ce qu'il pouvait voir. "Alors pourquoi n'es-tu pas avec lui en ce moment ?" Il a demandé lentement, en tâtant le terrain.

"Il ne le pense pas. Il pense qu'il le pense mais ce n'est pas le cas", a dit Bridgette doucement. Adrien était toujours confus. "Tous nos amis se marient. Ses parents nous ont posé des questions à ce sujet et ma propre mère lui a mis la pression pour qu'il fasse sa demande. Felix ne le pense pas. Il m'aime et je l'aime et cela ne changera jamais mais je ne veux pas que mes fiançailles soient forcées ou qu'il ne se sente pas obligé de les faire." Bridgette lui a souri tristement. Il savait qu'elle se sentait coupable de lui parler de sa vie amoureuse.

"Eh bien, comment a-t-il demandé ?" Adrien a soudainement souhaité avoir un café. Son esprit a en quelque sorte vagabondé vers le journal de Marinette. Il s'y est replongé dès qu'il a vu à quel point Bridgette était bouleversée.

"Je lisais un livre et il était assis sur le canapé à me regarder je suppose et il a juste demandé." Elle a attendu qu'il réponde alors qu'il la regardait fixement. Comment ne pouvait-elle pas réaliser que c'était tout sauf forcé ? Bridgette était parfois exactement comme Marinette. Elle était complètement inconsciente. Malgré sa situation et celle de son amie, Adrien se mit à rire. Elle lui fit une grimace. "Quoi ?"

"Ce n'était pas prévu. C'était l'impulsion du moment. Il a juste regardé et réalisé qu'il voulait passer le reste de sa vie avec toi," Adrien a ri si fort qu'il s'est mis à pleurer. Bridgette a essayé de le réconforter mais il l'a ignoré. "Et tu es partie." Il a pleuré plus fort parce qu'une partie de lui se languissait de ce qu'elle avait. De voir Marinette pelotonnée sur le canapé en train de lire un livre. Adrien savait qu'elle serait si belle. Il lui aurait probablement demandé de l'épouser à ce moment là.

Bridgette sanglotait mais prit tout de même une inspiration frémissante pour parler. "Arrête de pleurer", gronda-t-elle. "Chaque fois que tu pleures, je me mets à pleurer." Adrien savait qu'elle ne voulait pas admettre à quel point elle était triste. Personne n'a prêté attention au couple qui pleurait.

"Bridgette, tu dois y aller. Tu dois lui dire ta réponse." marmonna Adrien. Des larmes striaient encore ses joues mais il avait retrouvé un semblant de contrôle.

Elle secoua la tête et un regard horrifié passa sur ses traits. "Il va me détester." Bridgette faisait de l'hyperventilation. "Felix va me détester." Adrien s'est levé et s'est dirigé vers son côté de la cabine et l'a serrée contre lui. La laissant enfouir sa tête dans son cou alors qu'elle sanglotait. Il a senti ses larmes sur sa peau et a frotté doucement des cercles apaisants dans son dos.
"Je suis désolé", a-t-elle sangloté. "Tu dois penser du mal de moi. Je pleure des fiançailles et tu me réconfortes alors que je pleure encore ton amour." Elle sanglote à nouveau avec une nouvelle vigueur.

"Je ne vous trouve pas mal." Adrien avait cessé de pleurer. Sa voix semblait tremblante et ses yeux avaient cette piqûre familière, mais il ne pleurait plus.5
"Tu devrais." Bridgette a marmonné. "Je suis nulle. Mon petit ami pense probablement que je l'ai quitté." Elle s'est recroquevillée sur elle-même, se servant de lui comme d'un bouclier contre le monde réel.

"Tu devrais probablement aller réparer ça." Adrien a dit simplement. "Felix comprendra. Tu veux l'épouser, n'est-ce pas ?"

"Mon Dieu, oui. Je le veux. Je ne peux pas imaginer ma vie sans lui." Elle soupire d'aise et se redresse finalement, repoussant sa tasse. Elle avait à peine bu une gorgée complète. "Je vais lui dire que je veux l'épouser, que je l'aime, et que je n'ai même pas fait de café ce matin et que je suis partie parce que j'avais peur." Elle a hoché la tête, s'essuyant les joues en prononçant ces mots.

"Embrasse-le. Fais en sorte qu'il sache à quel point tu l'aimes." Adrien a souri et après un moment, Bridgette a finalement souri en retour. Le sourire a pris toute la place sur ses traits et a fait pétiller ses yeux. Il s'est déplacé et l'a laissé sortir de la cabine et elle a jeté quelques billets pour le thé.

" Tu devrais te contenter de ça, ce serait du gâchis ", elle désigna la tasse d'un signe de tête et il y jeta un regard. "Je t'appelle plus tard", a-t-elle promis et elle a pratiquement couru vers la porte. Bridgette n'avait pas mis ses lunettes de soleil quand elle est sortie et il l'a regardé partir. Il s'est enfoncé dans le siège de la cabine quand elle n'était plus dans son champ de vision.

La tasse semble le narguer et il la prend. Elle était chaude et agréable dans ses mains. Il l'a tenue au niveau de sa poitrine pendant une minute avant de la porter à ses lèvres et d'en prendre une petite gorgée.

Le goût est bon. Il a laissé échapper un souffle tremblant de soulagement, de tristesse et de bonheur. Adrien a failli se remettre à pleurer. Il buvait son thé en silence, laissant le temps lui filer sous le nez.