Un hélico militaire a disparu. Comme ça. Pfffuit. Envolé ! C’est la honte : les forces armées du San Pantalón venaient à peine de se l’acheter. C’est tout juste si l'étiquette n'était pas encore collée sous le cockpit, avec les conseils de lavage (éviter la javel, qui fait perdre au camouflage ses belles couleurs "jungle fleurie de fin d’après-midi"). Et comment qu'on fait semblant de lutter contre le trafic de drogues en pleine forêt, maintenant ? Et comment qu’on arrose de napalm les terroristes qui ne veulent pas arrêter de jouer à cache-cache sous les lianes ? Et comment qu’on montre ses muscles face aux voisins du Nord, qui viennent encore de nous mettre une raclée au foot ? (Ces fils de chihuahua du Costa Carioca !) À l’étranger, forcément, la nouvelle a bien fait rigoler - "même pas foutus de garder l'œil sur leur nouveau bébé, les gros boulets !" Sur place, par contre, on évite de trop déconner sur le sujet. C’est que, dans le pays, on ne s’est jamais vraiment habitué à la démocratie. Dans cette contrée pittoresque d’Amérique centrale, où l'on cultive moins de café que de cafards, et encore plus de pastèques que de moustiques, il faut faire attention à qui l’on parle. Alors quand Stéphane Cigalle, le jeune community manager des services secrets français, fraîchement diplômé mais foutrement empoté, se retrouve envoyé malgré lui sur les traces de l'hélico perdu, la Révolution n'est pas loin...
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