ANOBRAIN
Chapitre vingt-neuf : La Coupe de Quidditch.
« Tu es peut-être une Serdaigle mais tu es bien foutue ! »
Le mois de Juin arriva plus vite que n'importe quel mois de l'année 1977. Il fut là beaucoup plus tôt que Madeline ne l'aurait voulu.
Les dernières semaines qui la menèrent jusqu'au dernier mois de sa sixième année furent douloureuses, pour ne pas dire autre chose. Sirius Black s'était de nouveau frayé un chemin jusque dans le cœur de Madeline (même si elle doutait du fait qu'il ne l'ait jamais quitté) et essayait de se frayer de nouveau un chemin dans sa vie.
Les rappels constants que Madeline n'était pas avec Sirius seulement parce qu'elle se forçait à rester détachée n'amélioraient pas sa santé mentale. Elle savait que c'était plus intelligent de rester tranquille, et de finir sa scolarité à Poudlard pour pouvoir partir, déménager très loin et se trouver une nouvelle vie.
Mais cela ne rendait pas les choses plus faciles.
La seule distraction qui lui fut accordée fut la remise de la Coupe de Quidditch.
Être capitaine rendait ceci particulièrement important, et Madeline était sur le qui-vive. Ses ongles étaient rongés jusqu'à ce qu'ils soient dans un état désastreux, son anxiété augmentait au point de pouvoir remplir toute la Grande Salle. Le discours de Dumbledore semblait entrer par une oreille puis sortir par l'autre, tout ce qu'elle voulait savoir, c'était si elle avait gagné.
Est-ce qu'elle était assez douée pour gagner ?
« Maddie ça va aller. » Dit doucement Kai, tirant Madeline de sa torpeur remplie d'anxiété. « Ecoute, on s'est bien débrouillés cette année. »
« Bien se débrouiller, ce n'est pas suffisant. » Marmonna Madeline. « Si on ne gagne pas la Coupe, encore une fois, cela veut dire que je ne suis pas mieux que Keeler. »
« Tu ne peux pas baser tes compétences sur ça. » Bluebelle rejoignit la conversation. « Tu es une bonne capitaine Maddie. »
« Oui, mais les capitaines de Poufsouffle et de Serpentard sont aussi bons. » Soupira Madeline. « Et James l'est aussi. »
La fille reporta son attention sur le directeur, manquant un regard échangé entre Kai et Bluebelle. Cela était devenu une habitude durant ces derniers jours, Madeline manquait tout ce qui concernait ces deux soi-disant meilleurs amis qui étaient assis à sa gauche.
« Maintenant, ce que vous attendiez tous. » Dumbledore se racla la gorge. « La Coupe de Quidditch de l'année 1996-1997 revient à... »
Madeline retint son souffle. Elle ne devrait pas se faire de faux espoirs. Personne n'avait gagné la Coupe lors de sa première année en tant que capitaine, c'était un peu exagéré. Madeline était peut-être douée pour ce sport, mais elle n'était pas brillante -elle n'était pas une future star du Quidditch.
Elle ne gagnerait pas la Coupe de Quidditch.
« Serdaigle ! »
Ou alors, elle la gagnerait.
« Tu l'as fait Maddie ! » Cria Kai de joie, même si sa voix exprimait les mots de toute la maison bleue et bronze. Cela faisait des années que les Aigles n'avaient pas gagné la Coupe, et dire que la fête était déraisonnable était un euphémisme.
Ne se souciant que très peu des professeurs ou des autres maisons déçues de ne pas avoir gagné, les étudiants poussaient des cris de joie et sautaient comme s'il était à un match de Quidditch. Au milieu de tout ce chaos, Madeline avait été aspirée dans le cercle formé par l'équipe.
Un sourire éclatant éclairait ses traits pour la première fois depuis ce qui semblait être des années, acceptant les petites claques de félicitations de ses camarades, n'ayant pas de mots pour décrire les éloges qu'elle recevait.
Mais Madeline réalisa bientôt que Kai manquait à l'appel dans l'équipe, et son timing maladroit la conduit à trouver le garçon, les sourcils haussés jusqu'à son front tandis que Bluebelle Walters agrippait fermement le col de son tee-shirt, posant férocement ses lèvres sur les siennes.
Est-ce que Madeline avait été aveugle au point de ne pas remarquer la réciprocité des sentiments de Bluebelle envers Kai ? Quel genre d'amie avait-elle été ?
ϟ
« Maddie- »
« Est-ce que tous les deux vous êtes- ensemble ? » Questionna Madeline, son visage tordu sous l'effet de la confusion tandis que Bluebelle et Kai la chassait hors de la Grande Salle. A la seconde où la cérémonie s'était terminée, la brunette était partie, ne laissant pas le temps à son frère (ou à tout autre Gryffondor) de la féliciter.
« Quoi ? Non. » Répondit rapidement Kai.
« Nous avons gagné, c'était juste- c'était le moment qui nous y a incités. » Bluebelle agita ses mains pour lui expliquer. « Ecoute, ne sois pas fâchée. »
« Je ne suis pas fâchée, je me sens juste comme une amie nulle. » Rit tristement Madeline. « J'étais tellement inquiète à propos de mon frère et... Sirius que je vous ai abandonnés tous les deux ! »
« Tu ne nous as pas abandonnés. » Soupira doucement Kai. « Mads, ce n'est pas grave d'être égoïste de temps à autre. »
« Je vous ai laissés tomber pendant deux ans et vous n'êtes pas fâchés contre moi ? »
« Nous sommes en colère, on a besoin d'attention. » Corrigea Bluebelle, son visage se détendant et s'étirant en un sourire prudent. « Mais je suppose que ce qu'on essaye de dire c'est que... Nous sommes un peu tous en bazar à l'intérieur. J'ai embrassé notre meilleur ami, tu as plus de problèmes de garçons que n'importe quelle fille n'en a jamais eu dans l'histoire de Poudlard, et Kai ne veut pas admettre qu'il ne comprend pas l'Arithmancie. »
« Est-ce que quelqu'un comprend l'Arithmancie ? » Demanda sérieusement Madeline, faisant rire la blonde. « Merci de ne pas me détester. »
« Les standards de l'amitié sont assez bas, Maddie. » Kai fit claquer sa langue.
« Tant mieux, car dans le cas contraire, vous deux ne les atteindriez peut-être pas. »
« Et en y pensant... J'allais aller te chercher un cupcake. »
« Je peux le faire toute seule. »
« Maintenant qu'elle a gagné la Coupe de Quidditch, voilà qu'elle n'a plus besoin de nous. »
ϟ
Sirius Black avait cherché frénétiquement pendant ce qui lui avait semblé être des jours. Mais après une heure et demie, le garçon réussit à rattraper Madeline dans un couloir quelconque.
« Mads ! »
La brunette ferma les yeux comme si elle espérait que la situation ne soit pas réelle, les ouvrant pour voir que c'était bien la réalité. Sirius se tenait juste devant elle avec un sourire éclatant.
« Je savais que tu gagnerais la Coupe. »
« Merci, Sirius. » Expira Madeline. « Ecoute, je dois y aller- »
« Allons, on devrait fêter ça. » Sourit Sirius, attrapant la main de Madeline. « J'ai de la Biereaubeurre qui irait très bien avec- »
« Je suis désolée Sirius. » Dit doucement Madeline, retirant sa main de la sienne. « Mais cela doit s'arrêter, et je veux dire... complètement. On ne doit pas se tenir la main ou se parler, on doit juste retrouver la relation qu'on avait avant. Et pas des amis, juste... Je suis la sœur de ton meilleur ami. »
« Je ne peux pas faire ça Mads. » Dit-il férocement après avoir repris contenance après un léger moment de choc. « Je tiens à toi... Je ne peux pas... Je pourrais... » Il était évident que Sirius avait du mal à trouver ses mots, il soupira. « Je ne peux juste pas te perdre, Maddie. »
La fille regarda ses chaussures, un million de pensées traversant son esprit et l'odeur du parfum de Sirius se mélangeant à celui de la cigarette qui envahissait ses sens ne l'aidait pas. Avec un dernier soupir, Madeline coinça une mèche de cheveux derrière son oreille et parla.
« S'il te plaît, arrête d'essayer Sirius. »
Madeline essaya de s'éloigner mais Sirius bougea avant elle. Elle serra les dents, être serrée contre le torse de Sirius Black n'aidait pas à s'éloigner.
« Regarde-moi dans les yeux. » Dit doucement Sirius. « Et dis-moi que tu ne ressens rien pour moi. »
Madeline refusa de lever les yeux.
« Fais-le ! »
La fille leva les yeux, la colère de Sirius se tarit lorsqu'il vit les larmes dans ses yeux. Il passa une main dans les cheveux de la fille, cherchant presque désespérément à croiser son regard.
« Maddie. » Plaida-t-il. « S'il te plait. »
C'était presque comme si Sirius Black avait besoin que Madeline Potter lui brise le cœur. Comme chaque personne de sa vie, à part ses frères, l'avait fait. Comme s'il avait besoin qu'elle détruise jusqu'à la moindre parcelle de son être, qu'elle déchire son cœur sans aucun remord, qu'elle laisse des mots affreux gravés dans sa peau à côté de ses cicatrices, juste pour qu'il puisse s'en aller.
Pour qu'elle puisse n'être qu'un autre numéro dans la grande armée de personnes qui l'avaient blessé.
« Je ne peux pas. » La voix de Madeline craqua. « Je ne peux pas car ce que je ressens pour toi c'est... c'est quelque chose que je ne comprends même pas complètement. Tout ce que je sais c'est que tu es la personne qui compte le plus pour moi, et j'ai besoin que tu sois... juste heureux. Par-dessus tout. »
« Alors ne fais pas ça. » Chuchota Sirius, déposant son front contre le sien.
« Cela gâcherait ton amitié avec James. » Chuchota Madeline. « Je ne peux pas te faire ça... Je ne peux pas lui faire ça. »
« James finira par comprendre... »
« On sait tous les deux que ce n'est pas vrai. » Dit doucement Madeline. « Il n'a jamais aimé l'idée que je sois avec quelqu'un et... »
« Je n'ai pas la meilleure réputation avec les filles. »
« Je suis désolée. » Madeline plaça ses mains par-dessus les siennes, les enlevant délicatement de ses cheveux. « Je ne peux juste pas... te faire de mal. »
« C'est déjà le cas. »
James n'avait jamais été aussi confus de sa vie. Il avait invité une tripoté d'amis dans la cuisine pour fêter la victoire de sa petite sœur, et comme s'ils avaient conspiré contre les deux, seuls Sirius et Madeline étaient venus.
Et à la seconde où ils avaient réalisé que ce serait juste eux trois, Madeline et Sirius entrèrent dans une humeur sombre qui n'allait pas vraiment avec les couleurs du gâteau orné que James avait demandé.
« Bien. » Sirius leva les yeux tandis que James se levait abruptement de la table longue. « Qu'est-ce qui ne va pas chez Maddie et toi ? »
« Rien. »
« Tu mens. »
Sirius resta silencieux, alors James grogna, se tournant vers Madeline.
« Maddie ? » Demanda James avec colère, avant de soupirer et de prendre un chemin moins dangereux. « Mads ? »
« Quoi ? » Grogna Madeline, relevant les yeux du sol en bois.
« Qu'est-ce qui ne va pas ? » Demanda-t-il avec un froncement de sourcils, s'asseyant à côté d'elle.
Les yeux de la fille se posèrent brièvement sur Sirius, une vague d'émotion la frappant brutalement en voyant l'expression de son visage.
« Je ne veux pas en parler. »
James vit rouge lorsque la voix de Madeline se brisa. « Qui est-ce ? »
« Quoi ? » Rit la fille, sans amusement cependant, reportant son regard sur son frère qui fulminait maintenant.
« Le garçon, qui t'a fait du mal, qui est-ce ? » James commença à faire les cent pas. « Je jure que je vais- »
« Personne ne m'a fait du mal, James. »
« Mais tu es- »
« Oui, je suis triste ! » Dit Madeline d'un ton sec. « Je suis vraiment triste mais- »
« Qui t'a fait ça ?! »
« Toi ! » James flancha lorsque Madeline le repoussa. « Tu es si envahissant que je ne peux même pas être heureuse ! »
« Maddie- »
« Non, ce n'est pas juste ! Je n'ai jamais rien fait d'autre que t'encourager dans ton attirance pour Lily, dans tes blagues stupides, et tout ce que j'obtiens en retour, c'est être blessée ! »
Sirius voulait intervenir. Il n'était pas sûr de ce qu'il devait faire, se jeter entre les jumeaux semblait être une mauvaise idée, mais ne pas le faire semblait légèrement pire.
« Je suis désolée de faire attention à toi ! » Cria James en retour. « J'essaye juste de te protéger ! »
« Je ne t'ai jamais demandé de le faire ! »
« Je sais ! » Cria James d'un ton cassant. « Je te protège juste, et tu sais pourquoi ? Parce que tu es peut-être une Serdaigle mais tu es bien foutue ! » Cria le garçon, tapotant son doigt contre la tempe de Madeline. « Les garçons ne t'aiment pas parce que tu es gentille et drôle, ils veulent juste un bon coup ! Et quel meilleur nom pour briller que celui de la petite sœur de James Potter ?! »
Sirius se décida un instant trop tard, lorsque Madeline avait déjà fait un bond en arrière, à cause du choc et de la tristesse. James sembla réaliser ce qu'il avait dit, le remord s'imprimant immédiatement sur son visage.
« Maddie- » James s'approcha de la fille.
« Ne bouge pas. » Dit doucement Madeline, attrapant sa baguette. « Ne t'approche juste pas. »
Sans hésiter, la fille dépassa James et Sirius et ne s'arrêta pas jusqu'à ce qu'une vague d'air frais ne lui fouette le visage.
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Bonsoir à tous, voici comme promis le chapitre 29!
J'espère que vous l'apprécierez!
Bonne lecture et à demain pour le chapitre 30!