Toute la nuit j'ai cogité sans arrêt, essayant tant bien que mal de dormir mais avec les pleurs du bébé accompagnés du bruit des insectes et certains bêtes ce n'était pas possible néanmoins j'ai pu fermer les yeux un petit instant. Cet inconfort m'a causée des courbatures un peu partout mais surtout un mal de dos atroce et ça m'inquiètes quand même car j'ai un nouveau né dont je dois m'occuper. Le chant des coqs résonnent comme une chorale, c'est une première pour moi d'assister à ce genre de spectacle. L'air frais matinal me fouette le visage après avoir ouvert la petite fenêtre qui donnait sur le dehors. Une belle vue verdâtre s'offre à moi, ma peau est marquée par de petits boutons rouges que des moustiques ont eu le privilège de me donner comme cadeau de bienvenue, heureusement que ma fille était bien enveloppée dans un pagne pour s'en protéger. C'est pas du tout sympa pour moi de vivre ainsi au quotidien, une femme qui a fréquenté les plus beaux endroits du monde, se retrouve piégée dans une zone pas du tout luxueux en compagnie de villageois qui parlent une langues étrangères au beau milieu des vaches, chèvres, canards et consort...bonjour les ennuis !
Je pars me recoucher vu qu'il y'a personne à l'horizon, j'aperçois juste de la fumée de loin, sûrement des gens qui prépare le petit déjeuner ou je ne sais pas. J'allais fermer les yeux lorsqu'on frappa à la porte, le bruit du taule est agaçant je suis habituée aux sonneries plutôt qu'à ça ou à des porte en bois. Je m'en vais ouvrir avec mon mal de dos et crampes partout sur le corps, le vieux d'hier soir se présente à moi en compagnie d'une jeune fille.
* bonjour ma fille, j'espère que tu as passé une bonne nuit ?
Tu parle ! C'était plutôt l'horreur, je n'ai pas pu fermé l'oeil de la nuit et j'ai pas pu dormir sur le lit par peur de me briser quelque chose. En plus c'était une première nuit loin du confort que j'avais, loin de ma famille et mon mari je n'avais que mes yeux pour pleurer et la compagnie de mon bébé.
* ça peut aller, le lit n'est pas en bon état du coup j'ai dormi par terre.
* vraiment navré pour ce désagrément, voici Adam ma fille cadette elle a seize ans et comprends beaucoup mieux le français que moi. Disons que j'essaie juste de me débrouiller mais avec mon accent très présent les gens ont du mal à bien comprendre ce que je veux dire.
* ne vous inquiétez pas, vous avez plutôt l'air de bien vous exprimez.
* Adam va nettoyer la chambre, j'irai voir notre voisin Biram il est menuisier et fera réparer ton lit.
* d'accord !
* les toilettes que nous avons ici sont loin d'être comme celles de Dakar. Mais c'est sécurisant car avec les taules qui servent de murs, on aura pas l'impression ni la sensation d'être observé ou exposé à la vue de tout le monde.
Ça ne me rassure pas du tout, on dirait que Bachir a mit le paquet pour me faire déguerpir de cet endroit à pas de géants, mais je me suis lancée le challenge de résister et lui prouver que je suis loin d'être lâche et faible.
* okey !
* alors tu iras prendre ta douche, des tenues te seront livrées tout à l'heure car il y'a une grande cérémonie qui se fera en ton honneur. Tous les villageois viendront t'accueillir pour faire connaissance et des rituels de nouvelle mariée aussi te seront faites pour te purifier ainsi que l'enfant. Durant une semaine tu seras traiter comme une reine, tout le monde sera à ton service mais dès lors que ce délais sera atteint, tu vas te mettre dans la peau d'une femme au foyer, partager les tâches avec tout le monde remplir tes devoirs d'épouse.
Entendre ça me fait réaliser qu'il ne s'agissait pas d'un jeu ou la vie de quelqu'un d'autre. Je suis morte de peur et appréhende beaucoup le déroulement des événements car ma mère ne m'a rien apprit concernant le devoir d'une femme envers son époux et sa belle famille ni à faire les tâches ménagère. Je ne m'imaginais pas mener ce genre de vie, je ne pensais même pas être mariée un jour ça ne me frôlait pas l'esprit encore pire...être femme au foyer. Je suis l'incarnation du mot "changement", la Linguère d'avant n'aurait jamais au plus grand jamais accepté de déposer un seul orteil pour ne pas dire pied sur ce genre de lieu jusqu'à songer à y rester pour un temps indéterminé.
Le vieux s'en va, me laissant seul avec sa fille cadette Adam, elle est très mignonne mais ça façon de me regarder on dirait une obsédée me donne envie de disparaître.
* tu es vraiment belle, khana toubab nga tu viens de l'occident ?
* euh..je suis sénégalaise comme toi du coup africaine.
* tu as une peau magnifique et des dents très propres toutes blanches.
Elle me caresse de la peau en souriant toute émerveillée, je trouve ce geste exagéré et chelou alors je recule un peu, effrayée.
* mer..merci, je..je vais aller prendre ma douche tu m'indique le chemin s'il te plait ?
* avec plaisir, suis moi !
Elle me prend la main sans mon avis puis me tire jusqu'à la cours, elle s'en va récupérer le seau en métal rempli d'eau puis nous marchons quelques minutes. "La salle de bain" si je peux le nommer ainsi est très éloignée de la maison, je repère quelques voisins dans leur cours entrain de préparer le petit dej ou allumant le feu de bois pour le faire. À mon passage tous s'arrêtent pour me regarder en s'exclamant et faisant des commentaires le doigt pointé sur moi, Adam horrifiée couvre à la vitesse de la lumière ma tête à l'aide d'un pagne et me dit de me dépêcher pour rentrer dans la cabine de douche car personne ne devrait me voir avant la cérémonie.
Habituée au jet d'eau et gel de bain, voir ce gratte corps faite d'herbe sec, ce seau d'eau glacial au toucher avec savon de Marseille puant me donne envie de gerber surtout dans ses toilettes nauséabond. Un crapaud venait juste de sauter au dessus de mes pieds, je lâche un crie d'horreur à péter le tympan d'un habitant du pôle Nord.
* oh mon Dieu c'est quoi ça je...pitié mon Dieu protégez moi !
Je ne peux plus retenir mes larmes je fais carrément une crise là, il faut que je passe un appel à Hakim afin qu'il me rassure. Je dois aussi appeler Chimère pour m'envoyer des produits de toilette et accessoires de beauté dont j'aurai besion. Pas question pour moi de mener une vie en mode Tarzan dans la jungle, je ne suis pas une sauvage ou une démunie.
Il m'a fallu des heures pour m'asperger de l'eau sur le corps tellement qu'elle était glacial. Mais Dieu merci j'ai pu prendre ma douche, Adam me tend le pagne que j'utilise pour me couvrir le corps ensuite je la rejoins à l'extérieur. Je suis surprise de voir une foule à proximité, des curieux qui sont venus voir la nouvelle de la bande c'est à dire "moi" mais Adam ne leur donne pas l'occasion de mieux m'admirer elle couvre à nouveau ma tête puis presse mes pas jusqu'à notre demeurre. Elle me déplace ainsi que mon bébé dans sa chambre afin que je puisse y enfiler mes tenues tradi le temps qu'elle s'occupe de ma chambre pour la nettoyer et la faire rénové par un ouvrier.
J'ignore à quoi je ressemble dans cette tenue de grand-mère et j'ai pas le temps de savoir car depuis tout à l'heure je fais les cent pas dans le perron, téléphone en main, dans l'espoir de capté un réseau.
* fais chier ! Aller s'il te plait, donne moi ce réseau vas-y.
Je me parle à moi même suppliant les satellites comme une tarée, par miracle ça marche je lance aussitôt l'appel.
Linguère oh mon Dieu si tu savais à quel point je suis heureuse de voir ton appel.
Oh ma sister d'amour, je le suis encore plus je...
Ma gorge nouée ne peut plus supporter cette pression alors je craque, avoir ma sœur au téléphone me procure une immense joie comme si ça faisait une éternité. J'ai l'impression d'être incarcérés dans une prison en plein désert à des milliards de kilomètre de ma famille.
Es ce que tout va bien là-bas, les gens te traitent bien ?
Oui t'inquiètes, je...c'est un peu étrange mais..mais je..je vais m'y faire !
Papa te passe le salut.
Comment il va ? s'il te plait passe le moi !
Je suis navré mais il ne désire pas te parler car cela risquerai de l'affecter.
Mon Dieu c'est le catastrophe total, papa qui refuse de me parler ! J'ai besion d'entendre sa voix, il me manque terriblement même si je ne l'ai quitté qu'hier seulement.
Pitié dis lui que je veux lui parler, c'est important pour moi d'entendre sa voix.
Il vient de partir, désolé Linguère !
Je vois, t'inquiètes ça va..ça va lui passer. Chimère il faut que tu fasse quelque chose pour moi.
Vas-y je t'écoute !
Il me faut mes produits de beauté ainsi qu'accessoires, puis une petite somme d'argent pour mes besoins.
Je ferai comment pour te les livrer ? Pour l'argent pourquoi ne demande tu pas à ton mari ?
Bachir ne me considère pas comme son épouse, il me l'a lui même dit et que si j'avais besion de quoique se soit qu'il fallait que je me débrouille toute seul. Son enfant est sa seul priorité, alors je me fie à ses dires.
Tu ne peux pas le laisser te traiter comme une moins que rien, il faut t'imposer car c'est de ton droit.
Tu sais comment il est et ce que je représente pour lui.
Ne lui donne pas d'excuses et mets lui la pression, tu es sa femme peu importe ce qu'il pense ou dit.
C'est compliqué !
Il y'a rien de compliqué là-dedans ! Bon, pour tes affaire je vais consulter un service qui expédie des colis, tu n'auras qu'à me donner ton adresse ou je le sais quoi et se sera fait.
Merci sister, comment va maman ?
Elle est en dépression depuis ton départ, la famille est presque bouleversée.
Je m'en veux terriblement, mais ça ira avec le temps.
T'inquiètes tout va rentrer dans l'ordre, surtout prends soin de toi et du bébé ne stresse pas trop.
Tu peux compter sur moi.
Nous discutons sur mes débuts ici quand une femme vient m'interrompre, elle non plus n'échappe pas à la remarque et m'observe comme si je venais d'une autre planète. Elle me conduit jusqu'à la cours avec un pagne sur ma tête, je ne pouvais pas savoir ce qui se passait autour de moi si ce n'est qu'entendre un grand brouhaha. Je suppose qu'il y'a une foule, elle me fait assoir quelque part, je reste immobile m'imaginant toute sorte de truc voir même bizarre. Une voix de femme surgit puis tout le monde se taie, elle s'exprimait en leur langue natal du coup je ne comprenais nada, espérons qu'il ne s'agisse pas d'un secte satanique rek. Mes pieds sont aspergés d'eau avec des feuilles d'arbre géantes on dirait celles de la banane, elle me fouette légèrement avec en chantant, puis remonte vers les genoux ensuite les cuisses, les épaules puis soulève le pagne pour m'en mettre sur la tête. Le reste du groupe chantent à l'unisson accompagnant la dame, elles frappent des pieds émettent des bruits aigus puis frappent des mains. La cérémonie se poursuit avec d'autres rituels bizarre, j'ai été obligée de faire des trucs complètement fou en plus je suis morte de fatigue, j'ai des crampes au dos et des douleurs au ventre. On me fait assoir, chaque personne vient soulever le pagne qui me servait de voile pour admirer mon visage puis laisse un présent avant de partir ainsi de suite. Tous le village a apporté quelque chose pour moi, soit de la nourriture, du bétail, des provisions ou objets de valeur. Le bébé fut conduit chez la première épouse de mon oncle pour lui faire sa purification ainsi que des rituels qui consistent à le masser( damp), la pauvre hurlait tellement et mon cœur de mère ne pouvait pas le supporter, j'ai supplié qu'on me le remette mais les autres m'en empêchaient. Après cela la cérémonie se poursuit jusqu'au coucher du soleil, c'était la fête rythmée par des chants, danse, bruit de tam_tam.
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Comme prévu, toute la semaine j'étais traitée comme une reine, je n'avais pas à faire grand chose si se n'est que me reposer, allaiter ma fille ou visiter les maisons avec la première épouse d'oncle Mor pour me familiariser avec le voisinage. Il s'avère que le village n'était enfaite majoritairement composé que de sa famille, ils sont nombreux mais comme pas possible. Normal pour un homme avec quatre épouses, tous avaient presque le même nom de famille. On m'a montrée les environs mais surtout le puit où toutes les femmes se rendaient dès l'aube et vers le couché du soleil pour s'approvisionner en eau.
De retour à la maison, je trouve la seconde épouse de oncle Mor qui m'attendait devant l'entrée de ma chambre. Adam qui est sa fille me traduit ses paroles vu qu'on ne se comprend pas.
* ma mère dit que vous avez duré là-bas !
* désolé j'étais tellement émerveillée par le paysage que je n'ai pas vu le temps passé.
* bon Linguère, je te laisse avec Noguoy ma coépouse elle va t'apprendre tout ce qui a à faire comme tâche ici.
* d'accord tante Nafi !
L'aîné de la troupe s'éloigne, la dite Noguoy m'a l'air très sévère avec son visage ferme. Le reste des habitants de la maison se contente de me regarder en riant ou jacassant, les filles aînés de la maison me dévisagent comme impressionnée et captivées par ma personne, d'autres pointe du doigt mon ventre et d'autres me regardent avec mépris. Elles sont si nombreuses surtout les gamins, il s'agit sûrement de leurs progénitures.
* maman dit que la nouvelle belle fille a la charge de laver le linge de tous les aînés de la maison, qu'elle devra nettoyer leurs chambres chaque matin, aller puiser de l'eau du puit pour eux, leur masser les pieds, et en période de fraîcheur leur faire du feu pour se réchauffer. Mais aussi elle doit tous les jours leur préparer à manger, veiller sur eux au quotidien. Elle dit que ton statut de nouvelle maman ne pourra pas te faciliter les choses alors tu bénéficiera de mon aide et ceux de mes sœurs.
Ça veut dire quoi ça ?
* mais l'enfant aura tout a temps besion de moi et de mon attention, en plus je..je ne sais pas faire tous ces trucs moi.
* elle dit qu'ici ce n'est pas Dakar avec tout son privilège dont tu vivais ! Tout le monde rempli ses devoirs d'épouse, on est solidaire et nous nous occupons de tout un chacun. Ton enfant sera garder par l'aîné, la première épouse de mon père qui est très douée pour ça. Pour ce qui est de ton manque d'expérience dans ce domaine, elle ainsi que les autres épouses de mon père vont t'assister et te guider jusqu'à ce que tu maitrise tout le processus.
Je suis architecte et pas femme au foyer, je prie juste Dieu que Bachir ait pitié de moi et me ramène à Dakar sinon..Je ne pense pas pouvoir m'en sortir.
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Pas un jour ne passe sans que mes pensées ne soient dirigées vers Linguère et mon enfant. Les séances d'entraînement qui d'habitude m'aidaient à évacuer tout cet excès de stresse ne servent plus à rien. Je lutte tous les jours pour ne pas céder à l'envie de retourner la voir, chaque jour je me demande comment vit_elle là-bas alors que mon but était qu'elle galère au point de ne plus le supporter et venir me demander le divorce.
* tu penses à quoi ou plutôt à qui beau goss ? Lorsque tu es avec moi, je t'interdis de penser à ta femme, c'est compris ?
* tu ne m'interdis rien Katy, es ce clair ?
* vas-y détends toi chéri !
Elle se place à califourchon sur moi, caresse ma barbe avant de m'embrasser sauvagement puis fait descendre sa main jusqu'à ma bite puis l'enfonce en elle.
* relaxe toi bébé, je suis là donc ne pense plus à rien d'autre.
Elle me chuchote à l'oreille en faisant des mouvements sur moi, cet sensation puissante réussit à me faire oublier tout le reste. Je la bascule sur le lit puis enchaîne mes coups de reins, ses gémissements mélangés aux miens arrivent à me détendre mais lorsque je relève la tête je ne vois plus Katy, je la vois elle. Ça me frustre et me plonge dans une rage terrible je donne de puissants coup et me déchaîne sur elle allant jusqu'à l'étrangler pour ne plus la voir.
* Bach..Bachir tu..tu m'étouffe ! Arrête tu me fais..mal.
Je me stoppe net et me lève d'un bond, cette dernière reprend son souffle et tousse comme une rescapée de noyade. J'enfile rapidement mes habits sans la calculer, je ne sens plus moi même ces temps-ci je ne sais pas ce qui m'arrive.
* tu es malade ou quoi, qu'es ce qui t'a prit de me faire ça alors que je ne cherchais qu'à te donner du plaisir.
* désolé !
* désolé ? Pfff, bon on oublie j'ai connu pire avec mes ex, mais j'ai vraiment aimé. Tu pars déjà, on a pas jouit !
* une prochaine fois, je dois y aller !
* mais on est dimanche, tu n'as rien à faire !
* je pars en voyage et dois quitter Dakar tôt !
* tu vas la retrouver c'est ça ? Elle n'en vaut pas la peine Bachir, n'oublie pas qu'il s'agit de ton ennemie.
* ça ne te regarde pas, compris ?
* tu l'aimes toujours, n'es ce pas ?
* à bientôt !
Elle fracasse la veilleuse après j'ai quitté la chambre, arrivé à la villa je récupère vite mes quelques affaires puis dis à ma femme que j'avais un imprévu d'urgence et que je devais me rendre quelque part pour trois jours. Je monte vite fait dans ma voiture puis m'éloigne, il ne faut pas que je donne beaucoup trop d'attention à cette sensation bizarre, je voulais faire demi tour mais mon corps n'obéissait pas.
Allô
Qui es ce ?
C'est madame Lombardi !
Tu me veux quoi encore ?
J'ai besion de te parler.
Je suis au volant et je dois me rendre quelque part, je ne serai pas dispo. Fiche moi la paix ne m'appelles plus jamais.
Je raccroche enragé et balance le téléphone sur le siège d'à côté, on dirait que les choses commencent à m'échapper.
Ils faut que je reprenne le contrôle de moi même avant que je ne me perde à jamais.