Les jours passaient et restaient maussades. Un jour, Stacey se rappelait qu'elle devait rendre le devoir de punition donné par le prof de professeur de défense contre les forces qui leur avait imposé. Le hic, c'est qu'elle se rappela également que c'était un travail de groupe et qu'elle était en binôme avec Sirius. Il fallait qu'elle aille vers lui, entouré de tous ses amis.
Elle prit son courage à deux mains et sortit donc de la salle commune en cherchant Sirius dans le château. Sur le chemin, elle tomba sur Lily, qui se rendait à la salle commune de Gryffondor.
— Salut, Lily! Ça faisait longtemps qu'on ne s'était pas parlé toi et moi, lança Stacey.
— Oh, Stacey! En effet ça faisait longtemps. Au fait, je suis désolée pour ce que tu vis... répondit Lily avec compassion.
— Évitons le sujet, si ça ne te dérange pas... répondit Stacey avec malaise, je voulais te demander, tu n'aurais pas vu ton ami Sirius? J'ai un devoir à faire avec...
— Oui je me rappelle du cours, dit Lily en rigolant, il est dans la cours entrain d'embêter Severus avec James, comme d'habitude... J'ai beau faire quoi que ce soit ces deux imbeciles continuent à le harceler! Je désespère...
— Severus est mon ami... J'ai horreur de les voir comme ça. Tu es bien la seule Gryffondor qui soit mon amie, Lily, répondit Stacey avec compassion, Merci de m'avoir aidée on se voit plus tard!
— Je sais, je suis désolée... Il n'y a rien à faire... De rien ma jolie, bonne journée et bonne chance pour ce long travail! répondit Lily avec un grand sourire.
Lorsque Stacey arriva dans la cours, elle vit un tout autre visage de Sirius. Elle savait qu'il harcelait Severus avec James et Peter, et Remus ne faisait rien à côté, mais elle ne pensait pas à ce point. Elle les vit de loin tournoyer autour en le faisant voler en le suspendant la tête en bas, l'insultant de tous les noms, lui lancer quelques sorts par ci par là en riant.
En avançant, Sirius la vit et arrêta tout de suite comme s'il en avait honte. Or, d'habitude, il n'avait aucun scrupule à se gêner pour ça. Stacey s'avança vers eux avec un regard noir.
— Black? lança la jeune brune avec une intonation particulièrement sévère.
— Tu veux quoi, toi? reprit James
avec un air arrogant.
— Il se trouve que j'avais un devoir à faire en binôme avec ton ami, répondit elle le plus calmement possible.
— T'as qu'à le faire toute s... commença Peter.
— J'arrive, coupa Sirius.
Remus, lui, lisait son livre tranquillement sur un arbre, n'osant pas intervenir de peur de perdre et décevoir ses seuls amis.
— Merci, continua Stacey, Viens avec moi.
Sirius la suivait au pas tandis que Stacey le regardait mal. En route vers la bibliothèque régnait un long silence entre eux, seul les bruits du vent et des élèves se faisaient entendre. Arrivés à destination, ils s'installèrent et sortirent leurs manuels tandis que Stacey alla chercher un bouquin sur les épouvantards en silence. Sirius, lui, attendait patiemment, visiblement gêné de ce que Stacey venait de voir. Lorsqu'elle revint, il se pinçait les lèvres et regardait autour de lui.
— Bon, il faut s'y mettre. On a de la chance que le professeur a dû partir pendant plusieurs mois, ça nous a laissé plus de temps.Tu as tes manuels de Défense Contre les Forces du Mal? demanda Stacey, déterminée.
— Oui, enfin je... Par Merlin! Où il est passé! s'écria doucement Sirius en fouillant dans son sac en sachant très bien qu'il l'avait oublié.
Stacey le regardait d'un air sérieux et désespéré.
— Bon, j'ai le mien.
Elle sortit son manuel et sans savoir pourquoi, elle commençait à se sentir toute chose. Une sensation étrange, qu'elle n'avait jamais ressenti et qu'elle ne savait pas décrire. Elle se secoua la tête discrètement et tenta de reprendre ses esprits. Elle ouvrit son manuel et dû donc se rapprocher de Sirius pour qu'ils puissent lire ensemble. Lorsqu'il fallut tourner une page, leurs mains se rencontrèrent et par reflex, ils les retirèrent en vitesse puis Sirius laissa s'échapper un toussotement de malaise.
Stacey lisait et lui parlait au sujet du devoir mais Sirius semblait ne pas suivre, comme s'il était dans un état second. Il leva les yeux et regarda Stacey entrain de parler en regardant son livre. Il ne la lâchait plus du regard, appuyé sur sa main, son coude droit à table.
— Et ici, tu peux mettre que l'on ne connaît pas leur forme originale, car ils changent en fonction de la personne, lança Stacey en se rendant compte que Sirius ne l'écoutait pas du tout depuis plusieurs minutes, Oh! On se réveille, Black? dit-elle violemment en regardant Sirius en claquant des doigts devant sa figure.
Il sursauta et ne savait quoi dire, la regardant confus.
— Je suis désolé, je voulais pas... enfin si, je t'écoutais, mais je suis.. Enfin je me dis que ce que tu vis doit être horrible, dit-il avec compassion en mentant.
— Je ne veux pas parler d'Aria, Sirius, répondit elle froidement.
— Tu sais tu peux m'en parler, hein. J'ai beau être à Gryffondor et peut-être même ton opposé... Je suis à l'écoute d'une personne en détresse! dit-il en essayant de mettre ceci sur le ton de l'humour, en vain.
— Note ce dont tu te souviens de ce que j'ai dit, quand tu somnolais, dit-elle en allant chercher un autre bouquin avec un air pensif qui laissait sentir le désespoir d'une personne, Mais c'est gentil de ta part de demander...
Sirius n'avait en effet rien retenu de son discours scolaire. Lorsqu'il la vit tourner dans un rayon il se remit en question. Et si les Serpentard n'étaient pas tous infectes et méchants? Si l'amour ou l'amitié entre ces deux opposés pouvaient exister? Il se leva donc violemment et la rejoignit en courant dans le rayon dans lequel elle allait et se stoppa net devant elle droit comme un piquet.
— Stacey, je dois te parler, dit-il d'une traite.
— ... Oui? répondit elle confuse avec un petit sourire d'incompréhension.
— Je me disais que, enfin peut-être que, au final tu es assez sympathique et très jol... Très sympathique! Pour une Serpentard, je veux dire... continua Sirius très maladroitement.
Stacey le regardait en souriant, se moquant de sa maladresse à parler.
— Tu... Tu te moques de moi? continua Sirius déçu.
— Pas du tout! Je trouve ça plutôt mignon, en fait, répondit Stacey, Mais nous avons du boulot!
— Oui... Du boulot...
Lorsqu'ils allaient se rasseoir, Sirius trébucha sur son lacet et finit violemment sur le sol. Stacey éclata de rire, le plus discrètement possible pour ne pas se faire repérer trop bruyants pour la nouvelle libraire Mme Pince, qui les regardait sévèrement. Sirius se releva en remettant ses cheveux bouclés en place en se tenant l'arrière de la tête car le choc lui avait fait mal.
Il regardait Stacey d'un regard noir, puis amusait à la fois. Elle essaya de cacher son enthousiasme à lui parler. En fait, elle se sentait dans un état étrange, comme si le départ d'Aria lui avait fait prendre conscience que la vie est trop courte pour se préoccuper des autres personnes et du regard des gens. Sirius, lui, ressentait exactement la même chose, bien qu'il n'ait pas perdu de proches auquel il tenait. Ils continuèrent leur travail tout en discutant timidement sans vouloir trop se montrer attirés et désireux. Cette fois, chacun d'eux en était sûr, il y avait clairement et indéniablement de l'attirance entre les deux adolescents.
— Sirius, j'ai une question sérieuse... dit Stacey en se calmant.
— Ce n'est plus Black, maintenant? J'ai enfin un prénom? répondit il avec humour.
— C'est très sérieux, répondit elle.
— Et bien dis-moi ... s'interrogea Sirius en estompant son léger sourire.
— Severus est mon ami, Sirius. Pourquoi est-ce que vous le harcelez comme ça? Est-ce qu'il vous a fait quelque chose? Lily est mon amie également et elle m'en avait parlé, mais jamais je n'aurais cru que vous le traiteriez ainsi...
Sirius semblait extrêmement gêné.
— Et bien... C'est... Je ne sais pas quoi dire... répondit -il avec malaise.
Stacey le dévisagea.
— Il n'y a aucune raison, n'est-ce pas...? dit-elle, déçue.
— Si, enfin... En fait, James, avant d'être avec Lily, la voulait absolument pour lui tout seul, seulement Rogue était l'ami de Lily et il ne supportait pas ça, donc il lui faisait la misère et nous, on a suivi... En gros. Sauf Remus, lui c'est comme la voie de la sagesse en fait, répondit Sirius en se sentant coupable.
— Rien n'excuse le harcèlement, Sirius! Mets toi à la place des autres au lieu de suivre bêtement! Tu n'imagines donc pas ce qu'il peut ressentir? Imagine, toi, seul contre toute une bande de garçons qui te martirisent, qui te montent en l'air au sens littéral, qui te traitent et te martèle dans la tête que tu es une mauviette, une personne de trop, un moins que rien, que tu n'as rien à faire dans ce monde? Imagine toi la douleur que ça peut infliger au moral? dit Stacey en le regardant sévèrement, Cela mène certaines personnes au suicide, c'est très sérieux, j'ai déjà perdue une amie, je ne veux pas en perdre un autre.
Sirius ne savait pas quoi dire et se mordait la lèvre en réalisant l'enfer qu'ils faisaient vivre à Severus.
— Sirius, je sais qu'au fond tu n'es pas méchant... S'il te plaît, fais quelque chose. Ne laisse pas mon ami se faire détruire à petit feu... continua Stacey.
— Et bien... J'essaierai de... Trouver une solution...
Stacey le regardait puis sourit en coin laissant paraître ses fossettes.
Ils passèrent donc une heure à faire leur devoir puis lorsqu'ils eurent fini, Sirius regarda ses beaux yeux bleu clair.
— Tu sais... Si tu veux tu... Enfin on pourrait... Passer un peu de temps ensemble...? En secret, bien sûr, continua Sirius timidement.
Stacey rougit immédiatement et devint rouge écarlate .
— Oh, hum...Oui, bien sûr, j'aimerais beaucoup, dit-elle en hésitant vis-à-vis de l'opinion de ses amis.
— Génial! s'exclama Sirius, Euh... je veux dire, super, c'est cool, dit Sirius en cachant sa joie à cause de sa fierté.
Stacey se mit à rire timidement.
— Bon et bien je vais rejoindre mes amis, à plus tard, répondit Stacey avec un sourire.
Quand elle partit, dès que son visage n'était plus accessible à Sirius, elle rit toute seule, étant toute excitée. À ce moment, elle avait l'impression d'être comme Aria lorsqu'elle avait enfin embrassé Johnattan, cela la rendit nostalgique de son amie. En pensant à ce moment qu'elle avait vécu avec Aria, elle se demandait ce que cela faisait d'embrasser quelqu'un, mieux, d'embrasser Sirius. Sirius, lui, ne la quitta pas des yeux lorsqu'elle partit, ses livres en main.
Au soir, dans la salle commune Gryffondor, Remus remarqua que Sirius souriait discrètement.
— Sirius, viens voir, il faut qu'on parle, dit-il en le regardant d'un air insistant.
Sirius ne dit rien mais suivit Remus dans les dortoirs, plus loin, laissant Astrid, Lysie, James, Peter, Martina et Lily ensemble pendant qu'ils discutaient. Seule Astrid semblait avoir remarqué leur disparition. En montant ils s'assirent sur un des lits puis Remus regarda Sirius la tête baissée avec des yeux qui laissait sous entendre qu'il avait tout compris.
— Sirius? Que me caches-tu? dit-il sur un ton ironique.
— Je suis si peu discret que ça...? répondit Sirius en se grattant l'arrière de la tête, gêné.
Ça va, mais tu as changé de comportement et les autres ne vont pas tarder à le remarquer. Que comptes tu faire avec Astrid? demanda Remus avec plus de sérieux, Tu ne peux pas la laisser dans le déni.
Astrid, pendant ce temps, avait discrètement quitté la discussion pour aller écouter la conversation des deux jeunes hommes. Lorsqu'elle entendit son prénom, elle tendit encore plus l'oreille.
— Je ne sais pas, j'avais pitié jusque là, même si elle mérite clairement de crever seule, répondit Sirius avec dépit, mais bon il faut bien trouver quelque chose...
— Tu ne peux pas rester avec elle si tu as des intentions envers quelqu'un d'autre! raisonna Remus tandis qu'Astrid entendait tout, choquée.
— Je te laisse réfléchir à ça, je redescends avec les autres, continua Remus.
Sirius resta immobile sur le lit puis se laissa tomber sur le dos. Soudain il entendit des pas dans l'escalier qui montait vers son dortoirs.
— Remus, c'est toi? lança-t-il, hésitant.
— Mon coeur? C'est moi! lança Astrid en arrivant.
Sirius se leva immédiatement mais elle claqua la porte et la ferma à clef.
— Qu'est-ce que tu fais? demanda Sirius, se demandant l'intérêt de fermer cette porte.
Elle ne dit rien puis s'avança vers Sirius qui était toujours immobile devant le bord du lit satiné. Elle s'approcha de plus en plus puis lui mit l'index sur la bouche.
— Chut... dit-elle avant de l'embrasser de ses jolies lèvres roses et pulpeuses.
Sirius restait statique et n'arrivait pas à bouger. Certes, Astrid embrassait extrêmement bien, mais il imaginait qu'il embrassait Stacey, à sa place.
Stupéfait, il remarqua qu'Astrid commençait à déboutonner sa chemise en l'embrassant puis le poussa de façon à l'allonger sur le lit en s'asseyant au dessus de lui. A peine allait-elle la retirer qu'il la repoussa violemment.
— STOP! s'écria-t-il en se levant.
Astrid ne savait pas quoi dire et se demandait pourquoi il réagissait de la sorte. En effet, la jeune fille n'avait pas l'habitude de se faire repousser par les hommes. Elle le regarda dans rien dire, choquée.
— JE NE T'AIME PAS! JE NE VEUX PAS DE TOI ET JE N'AI JAMAIS VOULU DE TOI! JE N'AI JAMAIS PU TE SUPPORTER! JE VEUX QUE TU DÉGAGES DE MA VIE! CASSE TOI! TROUVE TOI UN AUTRE BOUFFON ET NE ME PARLE PLUS JAMAIS! hurla Sirius comme jamais.
Tout le monde avait entendu les cris qui venaient de l'étage et le groupe d'amis fonça vers la pièce en question. Sirius avait tellement hurlé qu'il était à bout de souffle et tout le monde resta figé. Remus, lui, se dit qu'il aurait dû être plus explicite sur la notion de ne pas la laisser « dans le déni » puis grimaça de gêne. Sirius regardait tout le monde puis partit d'un pas décidé en courant pour sortir de la pièce en bousculant tout le monde. Astrid, elle, fit un cinéma et se mit en scène de façon à ce que tout le monde la prenne pour la victime.
— C'est un monstre! Je l'aimais tant et il le savait! Il m'a brisé le cœur! s'écria la jeune blonde.
— Astrid! cria Lysie en arrivant vers elle pour lui sauter au cou, Qu'est-ce qui s'est passé? s'inquiéta la petite rousse toujours aux pieds d'Astrid.
— C'est Sirius! Il a voulu coucher avec moi! Et comme je l'ai repoussé il m'a hurlé dessus et quittée... mentit-elle dramatiquement.
— Par Merlin... Sirius a fait ça? s'indigna Lily.
— Mais c'est impossible... continua Martina aussi choquée.
Tous les Gryffondor présents dans la pièce ce jour là restaient figés et se regardaient dans l'incompréhension et la stupéfaction.
James Remus et Peter se regardèrent sans comprendre. Leur ami serait-il vraiment capable de réagir comme ça? Ils coururent le rejoindre alors qu'il se dirigeait vers la cours.
— Sirius! s'écria Remus, essoufflé de le suivre.
— Patmol reviens! rajouta James tandis que Peter suivait difficilement sous ses kilos en trop.
Lorsqu'ils réussirent à le rattraper, Sirius les bouscula pour avancer seul tout, ignorant ce qu'Astrid venait de dire sur lui.
— Mais qu'est-ce qui t'a pris? T'es fou? continua Remus choqué.
— Je sais que tu as l'habitude que tes autres conquêtes acceptent mais là, désolée mais je peux pas te suivre... ajouta James pour la première fois en désaccord avec Sirius.
Sirius ne comprenait pas. Pour lui, il avait juste crié, pourquoi se mettre dans un état pareil pour avoir haussé le ton?
— Quoi? Mais de quoi vous parlez? J'ai seulement crié, répondit Sirius confus.
— C'est pas ce qu'a dit Astrid, Sirius, ajouta Peter tout juste remis de son effort physique.
— Mais qu'est-ce qu'elle a dit, celle-là? s'écria Sirius.
— Bah... Qu'elle a refusé de coucher avec toi et... Elle s'est débattue tandis que tu la tenais fort puis tu t'es énervé et tu l'as poussée et... Tu l'as quittée en lui hurlant dessus...? expliqua Remus.
Sirius n'en revenait pas et se stoppa net.
— Quoi? Mais... Mais j'ai jamais fait ça! Elle a commencé à déboutonner sa chemise et m'a poussé sur le lit et c'est elle qui me montait dessus! s'écria-t-il.