Joanne
Vendredi 5 novembre.
Je glisse un dernier cahier dans mon sac et lève les yeux vers la rue qui s'étale devant ma fenêtre. Le ciel, recouvert d'épais nuages sombres, laisse à peine deviner les prémices d'un nouveau jour. Un vent froid s'engouffre entre les branches des arbres et emporte avec lui de nombreuses feuilles jaunies qu'il va répandre sur les trottoirs détrempés.
Derrière la vitre ruisselante de pluie, un homme brave courageusement les éléments pour sortir son chien. Parapluie vissé au-dessus de la tête, il marche d'un pas pressé tandis qu'au bout de la laisse, le canidé trottine allégrement en reniflant les débris qui jonchent le sol.
Je suis des yeux le couple et sens soudain la stupeur m'envahir en reconnaissant la silhouette qui traverse la rue d'un pas vif. Ethan...
Paré de son épais blouson de footballeur, le jeune homme, capuche sur la tête et mains dans les poches, s'engage sur l'allée qui mène à ma maison.
Il est venu... !
En entendant la sonnette retentir, je me détourne de la fenêtre et pensive, m'appuie contre le bureau. Ai-je vraiment envie de retourner au lycée?
Si ça ne tenait qu'à moi, je resterais planquée au fond de mon lit à attendre que les siècles s'écoulent. Mais Ethan a raison. Je ne peux pas rester enfermée ici toute ma vie. Je dois affronter Enzo même si je suis terrifiée rien qu'à l'idée...
-Joanne ? Appelle mon père en toquant contre la porte. Je peux ?
-Oui, entre. Je réponds en me redressant.
-Il y a un jeune homme pour toi... M'informe-t-il en pénétrant dans la pièce alors que je passe mon manteau. Ethan, je crois.
-Oui, j'arrive.
J'attrape mon sac et me dirige vers la porte quand il m'arrête d'une main sur l'épaule. Etonnée, je lève la tête vers lui et croise son regard sombre.
-Vous vous... fréquentez ?
Sous ses airs bourrus, je devine qu'il est excessivement mal à l'aise. Moi aussi d'ailleurs !
-Hein ? Mais papa, c'est mon binôme de biologie !
-Oui, je sais. Seulement ta mère, qui le trouve charmant, m'a dit qu'il était déjà venu plusieurs fois ici et... comme c'est un garçon...
-Papa, Andrew vient quasiment tous les jours ici et personne ne s'en inquiète !
-Andrew n'a rien à voir avec le jeune homme qui est dans l'entrée ! Rétorque-t-il en fronçant les sourcils. C'est comme comparer Superman avec une crevette !
J'éclate de rire devant la comparaison et de décide de le rassurer.
-Papa ! T'as rien à craindre, Ethan est juste un copain. Et encore, à peine.
Il m'observe une longue seconde puis hoche la tête, satisfait.
-Bien. Tu peux aller retrouver Clark Kent dans ce cas. Mais avant... mets tes baskets. Conseille-t-il en sortant de la pièce.
-Mes baskets ? Je répète en baissant les yeux vers mes pieds. Ah oui ! Merci Pa' !
Quelques instants plus tard, je franchis à mon tour la porte de ma chambre et découvre Ethan qui, debout dans l'entrée, fixe pensivement le vide.
Bordel de merde ! Qu'est-ce qu'il est beau !!! Me dis-je en traversant le couloir. Avec ses cheveux humide de pluie, son air lointain et sa bouche divinement sensuelle, on croirait voir un mannequin pour une pub de parfum.
Je m'attarde quelques instants sur son visage aux contours parfaits puis laisse mon regard glisser vers le bas. Son épais blouson noir et blanc le fait paraître plus imposant encore et son jeans bleu clair à la coupe droite laisse deviner la forme de ses jambes musclées à souhait.
S'il pouvait se tourner, histoire que je vois aussi l'arrière... je suis sûre que ce jeans lui fait un cul d'enfer !
Toute à mes indécentes pensées, j'en oublie les deux petites marches à descendre et perds soudain l'équilibre. Dans un couinement involontaire, je bascule brusquement vers l'avant... droit sur Ethan qui me rattrape en ricanant.
-Bah alors p'tite geek ? On ne sait pas marcher et mater en même temps ? Chuchote-t-il en me redressant devant lui.
-Non, je ne t'ai pas... Oh et puis merde ! Je réplique sur le même ton. En même temps avec un jeans comme ça, tu t'attendais à quoi ? C'est un appel au viol ce truc !
Il éclate d'un rire bas et joyeux et avec délicatesse, remet mes lunettes droites sur mon nez. Je ne m'étais même pas rendu compte qu'elles étaient de travers...
-Alors tu verras mieux comme ça.
Il est beaucoup trop proche de moi, son parfum m'enivre et me trouble de même que l'intensité de son regard.
-Merci. Je souffle en sentant ses mains se poser sur mes joues. Euh...tu fais quoi ?
-Rien. Chuchote-il en se penchant vers moi.
Je n'ai pas même le temps d'intégrer la réponse que ses lèvres se posent sur les miennes, faisant furieusement s'emballer mon petit cœur.
Mais comment... ? Qu'est-ce que... ?
Lorsqu'il se redresse une seconde plus tard, je le fixe, interdite.
-...pourquoi t'as fait ça ?
-J'avais envie, c'est tout. Répond-il en haussant les épaules. On y va ?
-On y va ? Je répète, déroutée par son comportement. Mais tu...t'as...
-Joanne ? Appelle ma mère depuis la cuisine. Viens déjeuner, ça va être froid.
Je secoue la tête comme pour me remettre les idées en place et pénètre dans la pièce, un sourire contrit aux lèvres. Mon père lit son journal devant une tasse de café tandis que ma mère s'occupe de finir ses pancakes.
-Non merci, je n'ai pas faim. Et puis, on doit y aller sinon on va être en retard.
-Tu pourrais prendre ta voiture vu le temps.
-Papa, je t'ai déjà dit que...
-T'as une voiture ? S'étonne Ethan depuis le pas de la porte.
-Non.
-Si. Contre mon père en refermant son journal. Une superbe...
-Une horrible poubelle. Je le coupe vivement en me tournant vers le capitaine que j'empoigne par la manche. Allez hop, on y va sinon ça va durer trois plombes !
-C'est quoi comme modèle ? Interroge celui-ci en avançant de quelques pas.
-Rien ! C'est rien !
-Une Camaro de 1980. Annonce fièrement mon père.
Ethan pile net et me regarde avec des yeux ronds.
-T'as une Camaro de 80? Mais c'est une super bagnole !
-Non. C'est moche, ça pétarde et ça pue. J'objecte en essayant de le faire bouger.
-Je peux la voir ?
-Hors de ques...
-Bien sûr. Sourit mon père, ravi de trouver un allié inespéré en la personne du capitaine. Venez, suivez-moi !
-Non ! On n'a absolument pas le temps !! Je proteste en tentant de le retenir. Il faut qu...
Mais le jeune homme se débarrasse facilement de moi et s'empresse de suivre mon père vers le garage.
-Putain, Ethan tu fais chier! Je soupire en le regardant s'éloigner.
Je dois avoir l'air désespérée, car ma mère vient passer un bras réconfortant autour de mes épaules.
-Joanne, tu ferais extrêmement plaisir à ton père si tu la conduisais au moins une fois de temps en temps.
-Mais cette bagnole est horrible ! C'est une véritable épave !
-Je sais qu'elle pétarde un peu, mais pense à Papy Jack. Il te l'a offert juste avant sa mort... Que dirait-il en voyant son cadeau pourrir au fond d'un garage ? Il serait extrêmement déçu, tu ne crois pas ?
Je déteste quand elle me prend par les sentiments. Je déteste ça parce que ça marche à chaque fois...
-Fait un effort, s'il te plaît.
-Ok... Je soupire en m'avançant à mon tour vers le garage. Je vais voir...
Ethan a l'air d'un gosse émerveillé devant la vieille Camaro. D'un geste empreint de respect, il caresse la peinture noire craquelée avec un sourire extatique et pose tout un tas de questions auxquelles mon père s'empresse de répondre.
-Ton ami est conquis ! Me fait celui-ci en remarquant ma présence.
-Je vois ça...
Je me décolle du mur et dans un soupir, active l'ouverture de la porte du garage.
-Qu'est-ce tu fais ? Interroge mon père surpris.
-Je la prends. C'est ce que tu voulais, non ? Je lance en allant m'installer au volant. Mais je te préviens, seulement aujourd'hui ! Papa, je ne plaisante pas ! Pas la peine de tenter de me revendre cette horreur demain parce que ça ne marchera pas !
Il acquiesce et dans un sourire ravi, se tourne vers Ethan tandis que résonne le bruit du moteur.
-Jeune homme, au plaisir de vous revoir !
-Au revoir M'sieur ! S'écrit le capitaine en venant s'installer côté passager. Putain, elle déchire !!
-Pff... Allez, attache-toi au lieu de dire des conneries !
-Euh...tu viens de griller une priorité à droite!
-Y'avait personne. Je prétends en jetant un coup d'œil incertain au rétro. C'est désert à cette heure.
-Si tout le monde faisait comme toi ce serait l'anarchie ! Commente le capitaine en fronçant les sourcils. Ton clignotant ! Joanne, mets ton clignotant putain !
-Oui, ça va c'est bon! Je m'écris, agacée. Arrête de me dire ce que je dois faire, t'es chiant là !!
-Conduis correctement alors !
-Mais je conduis très bien !
-Non, tu conduis comme une patate ! Balance le jeune homme en écarquillant exagérément les yeux. Tu grilles des stops, tu ne mets aucuns clignotants et les priorités et les ronds-points, c'est au petit bonheur la chance ! T'as eu ton permis où bordel ?!
-Euh... bah techniquement, j'ai juste le code... J'avoue en grimaçant. Pour la conduite, c'est encore en cours.
-Hein ?! S'exclame-t-il en me jetant un regard ahuri. T'as pas le permis ? Arrête la voiture. Tout de suite!
Je le sens, j'ai pas intérêt à faire la maligne. J'obéis donc et le voit bondir hors du véhicule pour venir de mon côté.
-Laisse-moi ta place ! Commande-t-il en ouvrant ma portière.
-T'as le permis au moins ?
-Oui, j'ai le permis moi madame! Alors bouge !
J'obtempère de mauvaise grâce et passe sur le siège passager tandis qu'il s'installe au volant.
-J'en reviens pas... Bougonne-t-il en faisant repartir la Camaro. Tes parents te laissent conduire sans permis !
-Ils ne sont pas au courant. Je confesse en tripotant ma bague. Ils pensent que j'ai réussi l'examen.
-Et ça, c'est quoi? Interroge Ethan en désignant la petite carte glissée dans une des fentes du pare-soleil.
-C'est un faux permis que Pan m'a bidouillé vite-fait. C'était juste pour que mes parents me foutent la paix.
Un petit ricanement s'échappe de ses lèvres alors qu'il s'engage dans une des allées qui jouxtent le lycée.
-Qu'est-ce qu'il y a de drôle ?
-Un faux permis... J'y crois pas. Mais pourquoi t'as fait ça ? Tu pouvais pas juste dire que t'avais raté l'examen ?
-Non. J'aurai eu trop honte de leur avouer mes échecs !
-Mes échecs ? Répète-t-il en se garant. Parce que t'as foiré plusieurs fois ?
-Hum...quatre. Je soupire.
-T'as raté quatre fois la conduite?! Merde, t'es vraiment pas douée ! S'exclame-t-il en se mettant à rire.
-C'est pas marrant ! Je bougonne avant de me mettre à rire aussi. Tu comprends pourquoi j'ai rien dit.
-Carrément ! Et moi qui pensais que c'était dû à ma présence...
-Ta présence ?
-Bah Ouais ! Ça trouble d'avoir un si beau gosse à ses côtés !
-Pff, quel vantard !
Il coupe le moteur et se tourne vers moi, un air malicieux au fond des yeux.
-Je ne me vante pas, je dis juste la vérité. Je te trouble, que ça te plaise ou non. Regarde tout à l'heure ! C'est la combien... hum... dans les vestiaires, à la fête foraine, l'araignée, aujourd'hui... Enumère-t-il en comptant sur ses doigts. C'est la quatrième fois que tu te jettes dans mes bras depuis un mois!
-Mphhhgrr! J'ai failli me ramasser et tu... T'es d'un culot ! Tu vas me dire aussi que c'est moi qui t'ai demandé de venir me chercher ? Ou moi encore qui t'ai embrassé ?!
-Ça, c'est moi. Et pour ce qui est du baiser, j'en avais envie c'est tout. Déclare-t-il en haussant les épaules comme si c'était un fait des plus banals.
-Ah ouais, normal quoi ! Et si moi je ne voulais pas que tu m'embrasses ? Tu ne m'as même pas demandé mon avis! Pour ta gouverne monsieur le tombeur, j'ai trouvé ça indécent et déplacé !
A la vérité, j'ai adoré l'instant. Mais faut bien que je préserve le peu de dignité qu'il me reste...
-Ok, désolé... Mais je recommencerai si j'ai envie. Enchaîne-t-il, un sourire carnassier aux lèvres.
-Haha, dans tes rêves !
-J'obtiens toujours tout ce que je veux ! Murmure-t-il en se penchant vers moi.
Ses lèvres ne sont qu'à quelques millimètres des miennes, faisant monter en moi une furieuse envie de les redécouvrir. Pourtant, je ne bouge pas d'un iota et braque un regard froid et distant dans le sien.
-Ça marche peut-être avec tes copines, mais pas avec moi.
-Ah bon ? Dans ce cas, explique-moi ce que tu fous ici. Interroge-t-il en se redressant sur son siège.
-Eh bien je vais en cours.
-Grâce à qui ? Rappelle-moi qui s'est pointé chez toi hier pour te pousser à revenir au lycée? Et qui est venu te chercher ce matin ? C'est Bibi !
-Il va se poser en héros maintenant...
-Bien sûr, qu'est-ce que tu crois !
-Hum... Un super-héros en BM double-pieds, c'est carrément pourri comme concept ! Je me moque. Tu ne devrais pas avoir une Batmobile ou un truc dans le genre ?
-Si, sauf que l'Ethan-mobile a rendu l'âme cet été. Avoue-t-il en rigolant. Et n'ayant pas les moyens pour en racheter une autre, j'effectue mes sauvetages à pied.
-En parlant de sauvetage... Pourquoi tu tiens absolument à ce que je revienne au bahut?
-Mais parce que je galère sans toi!
Surprise, je le dévisage avec perplexité. J'hésite entre deux possibilités. Ou il a du mal avec les cours... ou ce qui serait plus qu'improbable, c'est ma personne qui lui manque.
-Tu galères... sans moi ? Je demande, incertaine.
-Mais carrément ! Je patauge à mort en histoire et...
Ouf, il parle des cours !
-...j'ai même carrément foiré l'expérience de bio de cette semaine. Du coup, on va se cogner un vieux 7.
-Un 7 ?! Je répète, dépité. J'ai jamais eu de 7...
-Ouais, mais y'avais tout un tas de truc à faire et le temps était limité...
-Ça te dérange si je jette un coup d'œil à la conclusion que t'as rédigé hier ? Juste pour être sûre.
Il me dévisage une longue seconde puis se penche vers son sac à dos pour y prendre la pochette bleue que je lui ai remise hier.
-Merci, je la relirai tout à l'heure. J'affirme en l'a récupérant.
-Mouais.
Surprise par l'intonation plutôt sèche, je reviens au jeune homme et remarque qu'il semble contrarié.
-Tu boudes ?
-Non.
-C'est quoi cette tête alors? T'es vénère parce que je veux vérifier ce que t'as fait ?
-Exactement! Explose-t-il en braquant un regard courroucé dans le mien. Je n'ai foiré qu'une seule expérience et c'est comme si j'avais commis un crime ! Mais t'étais où quand je me prenais la tête à faire le travail de deux personnes ? Hein ? Chez toi! Alors merde, t'avais qu'à être là au lieu de te planquer pour échapper à un con !
J'ai envie de pleurer soudain. Pas pour ses cris ou sa colère, mais parce qu'il a raison. Beaucoup de choses auraient été différentes si j'avais affronté mes peurs, si je n'avais pas été aussi bête...
-C'est vrai. Je commence, la voix tremblotante. T'as entièrement raison. Je n'aurai pas dû mettre en doute tes capacités et me montrer désobligeante. Je... C'est qu'une note, je m'en fiche. Seulement ça s'ajoute à la longue liste de choses que je rate ces derniers temps et...
Incapable de terminer, je détourne la tête, les larmes aux yeux.
-Désolé de t'avoir fait pleurer. Soupire Ethan après un instant de silence. J'aurai pas dû gueuler...
J'essuie rapidement les stupides larmes qui glissent sur mes joues et reviens à lui, un terne sourire aux lèvres.
-Comme si tes vociférations pouvaient me faire chialer.
-C'est quoi alors ces larmes de crocodiles ?
Je baisse les yeux vers la pochette que je serre contre mon torse et hausse les épaules d'impuissance.
-J'veux pas retourner au lycée. Rien qu'à l'idée de revoir Enzo, je...
-T'as peur ? Devine-t-il.
-Je suis terrifiée. J'avoue dans un souffle.
Dans un geste plein de douceur, Ethan pose ses doigts sous mon menton et m'oblige à relever la tête vers lui.
-Hé... je te l'ai déjà dit, t'as rien à craindre. Chuchote-t-il en laissant retomber sa main.
-J'aimerai tellement te croire... Pourtant, je ne peux m'empêcher de repenser à ce qu'il m'a dit, à ce qu'il a promis de me faire, à...
-Joanne ! Personne ne te fera de mal. Assure-t-il en plongeant son regard dans le mien. Alors maintenant, tu vas aller au lycée, tu vas y retrouver tes potes et reprendre le cours normal de ta vie. Enzo, tu l'oublies, c'est clair ?
Je fouille longuement ses beaux yeux bleus et finis par hocher doucement la tête, rassurée et apaisée.
-Ok. Je... tiens, reprends-la. Je fais en lui tendant la pochette. Je sais que t'es parfaitement capable de rédiger une conclusion.
-Tut-tut. Garde-la, ça te fera un peu de lecture. Raille-t-il en m'adressant un clin d'œil amusé.
-Comme tu veux. Bon, bah j'y vais...
-Ouais... salut p'tite geek.
Je descends du véhicule et commence à m'éloigner sur le trottoir quand j'entends qu'Ethan me rappelle.
-Eh Joanne, t'as oublié tes clés ! Me fait-il en s'extrayant à son tour de la voiture. Attends, je ferme et...
-T'as qu'à les garder pour la journée. J'annonce en haussant les épaules. Tu me ramèneras la bagnole demain ou dimanche.
Ethan qui était en train de verrouiller la portière, lève la tête vers moi, surpris.
-T'es sérieuse? Tu me prêtes ta Camaro ?
-Ouais. Je confirme dans un sourire. A plus Capitaine...