Les serpentards ne sont pas t...

Por Diaenoly

132K 9.4K 8K

Toute serpentarde normalement constituée aurait fui les maraudeurs comme la peste. Mais voilà, Eilya Connors... Más

Ô jour béni de rentrée scolaire
Martinez
Cauchemar et ronde nocturne
Mission Poulet !
Le repère des maraudeurs
Rock'n'roll et débriefing
Où l'art de la chouquette fourrée
Hominis autem noctis
Complicité, bienvenue !
Cuite et autres petits problèmes
Tout ça pour un malheureux soutif
L'affre du loup-garou
Le fan club maraudeurs
Quand on l'attaque, Pikachu contre attaque !
Un peu d'action en cours de potions
Flottez petits ballons, flottez !
Quand tout se barre en sucette
Madame Morfal
Ouvrez vôtre chakra !
Tout comme avant
Heaven hall
Les maraudeurs passent à l'offensive
Papy Henry à la rescousse
Keops la pouffiasse
C'est la guerre ! ( Partie 1 )
C'est la guerre ! ( Partie 2 )
Les couleurs de Poudlard
Ces jours passés

Abruti de gui

4K 287 243
Por Diaenoly


Trois semaines que Remus l'ignorait. Trois longues semaines qu'Eilya subissait son indifférence. Il ne la regardait même plus. La résiliant au stade de vulgaire inconnue. Elle avait réussi à surmonter cela, bien que les crises de larmes de se comptaient même plus. Du moins elle pensait l'avoir surmonter. Mais ce qui l'avait véritablement étouffé, l'avait véritablement achevée, c'était les innombrables tentatives de Remus pour changer de partenaire de ronde. Comment pouvait il se comporter de la sorte ? Comme si elle ne représentait rien. Qu'elle n'avait jamais rien été à ses yeux ? Et à chaque nouvelle tentative de sa part, il lui semblait qu'il lui crevait le cœur encore un peu plus, s'obstinant à la rejeter comme un vulgaire jouet dont il se serait lassé.

L'écho de sa douce voix semblait se mourir lentement dans ses souvenirs, ne devenant qu'un étrange silence, ne représentant qu'un pâle reflet de ces lueurs d'autrefois. Car même si ils se revoyaient pour leurs rondes, se croisaient dans les dédales du château, Remus s'obstinait dans son mutisme, laissant ce si terrible silence creuser un peu plus le fossé qui s'était installé entre eux.

Pourtant elle sentait ses regards insistants dès qu'elle avait le dos tourné. Plusieurs fois elle l'avait senti la suivre, lorsqu'elle traversait un couloir isolé. Elle savait que c'était lui. Elle se plaisait à croire qu'il veillait en quelque sorte sur elle. Un vulgaire songe destiné à panser son cœur. Car même si elle sentait sa présence, jamais elle ne le voyait. Elle avait beau se cacher et attendre, jamais Remus n'apparaissait, la laissant désespérément seule dans ce couloir abandonné. Et inévitablement les larmes venaient, lui faisant cruellement prendre conscience de la profondeur de sa détresse. Une idiote. Voilà ce qu'elle était. Et c'était éreintée qu'elle tombait dans les bras de Morphée, comme assommée par trop de larmes.

Puis elle avait fini par comprendre que cela ne servait à rien. Que cela ne servait à rien d'attendre après un fantôme. Car après tout qu'avait il été exactement ? Une lumière dans sa vie ? Oui. Assurément il l'avait été. Mais une lumière qui ne lui avait jamais montrer un quelconque sentiment tendre partagé. Cela avait toujours été Eilya qui avait initié leurs moments, leurs caresses. Elle s'était bercée d'illusions comme une vulgaire adolescente en mal d'amour. Car en fin de compte n'était ce pas exactement ce qu'elle était ? Elle avait fondu pour le premier garçon à lui avoir témoigné de l'intérêt. Le premier à l'avoir fait sortir de cette solitude que Sirius avait causé. Alors elle était fatiguée d'attendre qu'il daigne lui parler. Non. Plus jamais elle ne se ferait avoir.

Une larme silencieuse roula alors sur sa joue, la faisant sortir de sa torpeur. D'un geste hésitant, elle effleura du bout des doigts cette unique goutte, comme elle même étonnée par cette tristesse qui ne la quittait plus. Et dans cette minuscule larme, cette si petite part d'elle même, elle vit son reflet. Le reflet d'une pauvre fille se délectant dans sa souffrance apparente. Les cheveux en vrac, les yeux rougis.

Pitié. Elle se faisait pitié. Et prise d'une subite prise de conscience, elle releva digne la tête, le regard droit. N'était elle pas une serpentarde après tout ? La dissimulation ne faisait elle pas partit des valeurs prédominantes de sa maison ?

Si.

Le regard dur, elle essuya cette unique larme d'un geste rageur. Elle n'était certainement pas une de ces minettes qui pleurait leur cœur brisé dans un torrent de larmes. Non elle valait mieux que cela. Elle était Eilya Connors. Une serpentard aussi chiante qu'immature !

Eilya entra dans les toilettes les plus proches, se regardant d'un air digne dans la glace du lavabo. Remus ne voulait plus lui parler ? Okay, pensa t-elle en attachant ses cheveux dans une coiffure soignée. Qu'il l'ignore ! Elle l'attendrait ! Elle attendrait que Remus daigne se sortir les doigts du cul ! Sur ce, elle repartit la tête haute, se promettant de ne plus se lamenter sur son malheur.

-:-:-:-:-::-::-:-:

Les froids couloirs de l'école s'étaient peu à peu laissés réchauffer par les éclats de joie de l'approche de Noël. Le château semblait renaître à mesure que les jours passaient, la douce neige saupoudrant d'un blanc éclatant les paysages. Le lac avaient geler, encourageant les élèves les plus téméraires à s'aventurer dessus, provoquant par la même occasion quelques bras et jambes cassées. La grande salle avait retrouvé ses magnifiques décorations hivernales, donnant une note de gaieté dans le cœur de chacun. De grands sapins décorés par les soins du professeur Flitwick arboraient d'innombrables décorations aux couleurs des quatre maisons. Et c'était tous, le cœur plus léger par l'approche des vacances, que les élèves babillaient joyeusement, emmitouflés dans leur écharpes, souriant quand une cloche ou un champ de Noël venait à se faire entendre. Les sombres couloirs obscurs du château avaient laissé place à de d'innombrables bougies, éclairant de leur lueur chaleureuse les lieux.

Dumbledore s'en était donné à cœur joie de multiplier les notes de gaieté ( en même temps il semblait s'emmerder à souhait d'où cet engouement soudain), s'amusant à ensorceler une branche de gui, forçant chaque couple se trouvant en dessous à s'embrasser. L'attraction divertissait élèves et professeurs au détriment de quelques malheureux. Fallait dire que la nympho s'était retrouvée à embrasser Rusard (au plus grand bonheur de celui ci, qui voyait en ce roulage de pelle un merveilleux cadeau du Papa Noël) . Bref, je vous passe les détails mais tout ce qu'il fallait retenir de cet amusant incident était que la nympho passait désormais son temps à se jeter des sorts de désinfection dans la bouche à chaque fois qu'elle venait à croiser le concierge. Tout à fait comique si vous voulez mon avis ! D'ailleurs elle était actuellement en train de s'en lancer un incognito.

Assise à une paillasse de la salle de potions, Eilya jeta un petit regard amusé vers la nympho qui, il fallait bien avouer, était une distraction forte amusante. Un petit cou de coude la fit alors sortir de ses pensées, tournant la tête vers son binôme.

- Eilya... Eilya ! souffla James. Qu'est ce qu'il faut mettre après les feuilles de dictame ?

- C'est écrit sur le manuel.

- Mais Patmol m'a fauché mes lunettes !

Eilya émit un petit soupir d'exaspération puis tapa doucement l'épaule de Sirius, assis à la table juste devant elle. Le concerné se retourna avec les lunettes sur le pif, arborant un air de parfait crétin bigleux. Elle se mit alors à glousser doucement tandis que James faisait de grands gestes pour chopper ses lunettes.

- Rends moi mes lunettes ! Murmura James indigné.

- Nah. Elles me vont trop bien. Et puis qui sait. Peut être que sans tu arriveras enfin à séduire Lily.

- Ah oui ! Ria doucement Eilya. Au pire tu n'as qu'a la coincer sous le gui de Dumby.

- Mais j'y compte bien ! S'exclama James dignement. Ce sera tellement bien qu'elle voudra que l'on recommence !

- Et toi Lya ? Intervint Sirius. Tu t'en sors comment avec la crevette poilue ?

- Rah laisse tomber ! s'énerva t-elle d'un geste vague. Martinez essaye de me coincer dessous depuis trois jours ! J'en ai ras le bol de me balader le pif en l'air pour me carapater dès que je vois une branche de gui.

- M'en parle pas ! S'exclama Sirius. Pierre est pas mal non plus ! Il m'a tendu une embuscade pas plus tard que ce matin ! Entre nous j'en ai encore la chair de poule...

Un frisson d'effroi lui traversait tout le corps lorsqu'il se figea soudainement , les yeux grands ouverts.

- Idée. J'ai une idée.

- Scoop : avons retrouvé seul neurone survivant du teckel !

- Mais je ne suis pas un teckel ! s'indigna Patmol.

- Tu as raison. T'es un chihuahua.

Eilya le regarda alors d'un air narquois, se délectant de la colère apparente de Sirius.

- Au cou-couche panier le toutou, ronronna t-elle tandis qu'il grognait tel un chien devant un matou.

James se mit à claquer des doigts devant eux pour leur prier de se concentrer.

- Youhou Patmol. On se concentre. T'avais une idée.

- Ah oui. Bien. Je vais aller à l'essentiel. Remus plus Lya plus gui égal patin du siècle plus fin des emmerdes. Lya, t'en dis quoi ?

- B-bah... J-je...

- Ok laisse tomber. James t'en dis quoi ?

- A ton avis ? Je suis pour, bien sûr !

- Nickel ! S'exclama un Sirius tout content. Alors voilà le principe. On va attirer Remus sous la branche de gui sans qu'il ne s'en aperçoive. Dès que l'un de nous deux fait le signal, on lui rentre dedans et pouf ! Dans les bras d'Eilya ! Si Remus veut s'en sortir, il serra obligé de l'embrasser ! C'est chouette non ?

- Roh j'adore ! Les cupidons sont dans la place ! Eilya ?

La jeune femme restait hésitante, les joues un chouia roses. Embrasser Remus... Oh ouais... Elle était carrément pour... Bon, nul doute qu'il y aurait dispute ou silence inconfortable mais ils serraient obligés de le faire, non ? Elle restait tout de même hésitante. On parlait comme même d'un plan maraudeur là... Et entre nous s'était loin d'être rassurant au vu des nombreux foirages de leurs plans.

- C'est bizarre..., murmura t-elle les sourcils froncés.

- De quoi ?

- Bah généralement quand vous me proposez un plan, soit il est complètement moisi, soit il est totalement irréalisable. Et là... Et bien j'avoue que y'a de l'espoir...

- Mais bien sûr qu'il y a de l'espoir ! S'indigna Sirius. Mes plans sont géniaux.

- Non ils sont pourris.

- Ouais mais ils sont géniaux tellement ils sont pourris.

Eilya ne plus que hocher la tête d'un air réaliste. Dans le fond il n'avait pas tort. Puis, déviant le regard, elle reposa son attention sur Remus, l'observant quelques paillasses plus loin découper les ingrédients. Bien qu'il soit en binôme avec Severus, ce dernier semblait avoir décider de faire la potion lui même, résiliant Remus à la besogne des ingrédients. Eilya pouvait voir ses longs doigts fins sur la lame du couteau dans de gestes rapides et précis. Puis, comme si il avait senti son regard pesant sur lui, Remus s'était redressé, immobile, la lame en suspense. Plusieurs secondes s'écoulèrent avant qu'il ne se décale imperceptiblement, comme pour s'éloigner encore un peu plus d'elle.

Et à cet instant précis, jamais le plan de Sirius ne lui paru plus alléchant. La confrontation avec Remus viendrait un jour ou l'autre. Eilya le savait. Alors honnêtement, elle préférait être sur son terrain, savoir où et quand et tant qu'à faire, avoir un plan de secours. Le gui était un atout précieux. Remus ne pourrait pas s'enfuir si ils étaient sous le gui. C'était peut être vicieux, son côté serpentard parlant pour elle, mais à cet instant elle s'en balançait royalement. Alors , le regard toujours ancré sur le dos de Remus, elle déclara d'une voix sûre.

- On le fait. Dès la fin du cours.

- La fin du cours ?! S'exclama James un peu trop fort.

Toutes les têtes se retournèrent vers lui dans un même geste tandis qu'il se fustigeait mentalement d'être aussi débile. Il se tassa un peu plus sur sa chaise, dissimulé derrière son chaudron en poussant des grognements. Comment ça à la fin du cours ? Il restait à peine dix minutes !

- Eilya... T'es sûre ?

- Certaine.

- Okay... Bon laisse nous faire. Avec Sirius on va mettre les détails au clair.

Il passa les neufs minutes et trente secondes suivante à chuchoter avec Patmol du meilleurs plan d'attaque. Et digne des maraudeurs, ils étaient fin près à la fin du cours. Quant à elle, d'après les directives de Sirius, elle n'avait qu'à passer dans le couloir l'air incognito. Elle devait juste rester un peu plus longtemps dans la salle histoire que les garçons puissent retenir Remus.

Alors, quand la fin du cours sonna, elle rangea les affaires de sa paillasse, traînant volontairement tandis que Remus, comme à son habitude s'était littéralement rué vers la sortie. Eilya sortit quelques minutes plus tard avec Peter, se faufilant parmi le ras de marrée d'élèves qui se dirigeaait vers la grande salle pour dîner. Avisant du gui a à peine quelques mètres au dessus de Remus, elle sourit mentalement au futur succès de leur mission. Elle n'avait qu'à percuter maladroitement Remus et pouf ! Sous le gui !

Mais voilà. Comme la vie avait son lot d'emmerdes, et bien rien ne se passa comme prévu. Alors qu'elle allait percuter Remus, Severus fit soudainement son apparition, les laissant s'étaler avec panache sur les dalles froides du couloir et surtout sous le gui. Pour donner une image, cela reviendrait au bowling. La quille Pettigrow, poussée par quelque élève ( ici représentant la boule de bowling) à percuter la quille Rogue qui a dégagé la quille Mumus pile quand Eilya arrivait. C'est une métaphore bien sûr. Donc voilà. Super. Non franchement il n'y avait rien à dire. Juste impeccable. PU-TAIN ! DE BOR-DEL ! DE MER-DEEEE ! Y'en avait ras le bol de ces plans merdiques qui se terminait en grand n'importe quoi !

Se relevant dans un grognement rageur, Eilya s'épousseta quelques secondes avant de lancer un regard polaire à Rogue.

- Mais merde Henriette ! On ne débarque pas comme ça devant les gens !

Puis se détournant, sourde à l'insulte du serpentard, elle se cogna violemment contre un mur, un gémissement de douleur s'échappant de sa gorge.

- Mais qu'est ce que..., s'étrangla t-elle en ne voyant rien devant elle.

D'un geste incertain, elle avança la main jusqu'à toucher une matière invisible qui ondula doucement sous son toucher, faisant bouger l'image du couloir. M-mais... Mais c'était quoi ça ?! Sentant la panique l'envahir, elle se tourna vers une Henriette qui n'avait toujours rien remarqué. Puis, comme frappée d'une illumination divine, elle leva le pif, la branche de gui lévitant juste au dessus d'eux. Oh la... la... la vache... PUTAIN DE MERDE !

- LE GUI ! Hurla t-elle, en désignant la branche d'un doigt tremblant, attirant par la même occasion l'attention de tout le couloir. ON EST SOUS CE PUTAIN DE GUI !

Et tandis que les élèves rappliquaient à toute allure, leurs rires assourdissant résonnant tout autour d'eux, Severus était devenu livide, se mettant à tâtonner la paroi invisible comme un dément à la recherche d'une quelconque faille. Sirius, bousculé dans la cohue hurlait à Eilya des mots qu'elle n'entendait pas tandis que James et Peter se fendaient allègrement la poire avec le reste de l'assistance. Et parmi cette cohue, Eilya croisa une fraction de seconde le regard de Remus qui s'enfuit, englouti par la mêlée. L'assistance se mit alors à chanter allègrement: « LE BISOU ! LE BISOU ! ».

- Sûrement pas ! s'insurgea Severus.

D'un geste rageur, il sortit sa baguette et se mit à lancer une quantité affriolante de sorts, allant même jusqu'à essayer d'exploser la barrière invisible. James et Sirius avaient qu'en a eux adopté pour la manière moldue. Chacun avait attraper un bras d'Eilya, la tirant à eux comme ils le pouvaient tandis que la tête ne semblait pas vouloir passer.

Alors que les rires redoublaient, Mcgonagall fendit la foule, hurlant comme une hystérique de déguerpir immédiatement si ils ne voulaient pas que des retenues pleuvent. Et c'était, la mort dans l'âme, qu'une cinquantaine d'élèves s'en allèrent, le pas traînant, grognant de frustration. Pas cool...

- Mais qu'est ce qui se passe ici ?! Aboya t-elle lorsque d'un simple coup d'œil, elle analysa la situation.

Oh Merlin. Encore ce satané gui. Il faudrait vraiment qu'elle parle à Albus de cette ridicule idée.

- Je vois..., souffla t-elle exaspérée. Faites ce que vous avez à faire.

- Quoi ? Certainement pas ! S'insurgea Henriette. Si vous pensez que je vais embrasser cette débilité sur pattes de Connors c'est que vous êtes d'une stupidité affligeante.

Des cris d'indignation provenant de la débilité sur pattes et de McGonagall se firent alors entendre tandis que Severus murmura un énième sort explosif qui les enfuma soudainement.

- Mais qu'est ce que tu fais ?! Cria Eilya en toussant, agitant la main pour dissiper la fumée.

- Je suis en train de commander une pizza, ça ne se voit pas peut être ? Grogna t-il.

- Non mais tu vas baisser d'un ton Henriette !

- Sinon quoi ? Renifla t-il dédaigneusement.

- B-bah...

- Mais dis moi Connors. T'es toujours aussi débile ou tu établies un record de l'être le plus décérébré de la planète ?

Eilya ouvrit la bouche, outrée, émettant des sons inintelligibles tandis qu'il croisait les bras dans un haussement de sourcil sarcastique.

- Tu peux être moins clair ou t'es à ton maximum ?

- Je t'emmerde !

Ah ! Elle avait retrouvé la parole !

- Comme c'est charmant, déclara t-il d'un rictus moqueur. Un caniche affublé diarrhée verbale.

- Tu sais ce qu'elle te dit la diarrhée ?! Et bien elle t'emmerde !

- Toujours aussi poétique...

- Ecoute moi bien Henriette ! Lave toi les cheveux et on verra si toi aussi tu n'as pas une tête de caniche !

- Ça veux dire quoi ça au juste ? S'exclama t-il en décroisant les bras, les sourcils froncés d'un air menaçant.

Il n'allait certainement pas se laisser insulté par un cornichon sur pattes atteint d'incontinence verbale et qui brayait comme une poissonnière !

- Ça veux dire que t'as les cheveux tellement gras, qu'on pourrait en extraire de l'huile pour tes potions !

- Poissonnière dominatrice, grinça t-il d'un air menaçant.

- Péquenot des cahots !

Severus émit alors un reniflement dédaigneux, la toisant de haut.

- Moi au moins je sais où ils sont les cachots.

Han. C'était bas ça. C'était tout de même pas sa faute si elle s'était perdue en première année ! Ce château était immense ! Et sur qui elle était tombée ?! Je vous le donne en mille ! Une Henriette complètement agitée du chaudron !

- Mais on était en première année ! S'indigna Eilya.

- Tes capacités cérébrales n'ont guère augmentées depuis.

- Je sais parfaitement où se trouve les cachots ! Aboya elle, hors d'elle. Reste à savoir ou se trouve ton trou du cul !

- Je sais parfaitement où il est merci.

- Moi aussi je sais où il est figure toi ! Et il est sur ta tête !

- Qu'est ce que t'insinues là ?! Tonna t-il en se rapprochant dangereusement.

- Que t'as une tête de cul, Henriette !

- Retire tout de suite ce que tu viens de dire, murmura t-il d'un ton glacial, en sortant sa baguette.

Mcgonagall, voyant que la situation allait dégénérer, intervint juste à temps.

- On se calme jeunes gens ! Je préfère que vous me remettiez vos baguette !

- Mais professeur ! S'indigna Eilya.

- Pas de mais ! Aboya t-elle d'un ton cassant. Je vous les rendrais quand vous aurez fini de vous envoyer des fleurs ! Baguettes je vous prie.

D'un geste vif, elle les prit sous les regards polaires que lui lançaient les deux élèves.

- Bien. Quand vous serez calmez et aurez fait le nécessaire pour vous sortir de là, vous saurez où me trouver. Black, Potter, dans la grande salle. Maintenant.

Et elle tourna les talons de son air sévère, baguettes en main tandis que Sirius et James restaient hésitants.

- Black ! Potter ! J'ai dit maintenant !

Et dans un dernier regard mi compatissant, mi dégoûté, ils partirent rapidement, laissant un lourd silence peser dans le couloir vide. Chacun s'obstinait rester le plus loin de l'autre, s'évitant d'un air renfrogné. Et à mesure que le temps passait, le froid et la faim se firent de plus en plus présents, forçant Eilya à se recroqueviller au sol en enlaçant ses jambes. Severus avait fini lui aussi par s'asseoir, sa cape noire remontée dissimulant une partie de son visage. Le reste était caché par le rideau de ses cheveux noirs, donnant l'impression qu'il dormait. Leur espace de confinement était si petit que leurs jambes se touchaient presque.

- J'ai faim, murmura Eilya alors qu'un grondement de son estomac se faisait une fois de plus entendre.

Han. Elle avait faim. La belle affaire. Severus lui jeta un regard dédaigneux qui laissa la jeune femme indifférente.

- Mange tes cheveux.

- Ce n'est pas une blague ! s'écria t-elle en le regardant. J'ai vraiment la dalle !

- Tu m'en vois ravi...

- Si tu trouves une solution, je te donne mon smarties porte bonheur.

Severus haussa les sourcils dans un air qui se voulait étonné. Un smarties. Un smarties porte bonheur. Diantre. Connors était encore plus fumée de la cervelle qu'il ne le pensait.

- Un smarties porte bonheur... Depuis le temps que j'en rêvais...

Eilya lui décrocha une mine renfrognée, resserrant un peu plus sa prise autour de ses jambes.

- Dis, comment ça t-elle. Tu ne voudrais pas qu'on...

- Non, trancha t-il d'une voix cassante.

- Mais tu ne sais même pas ce que j'allais dire !

Il émit un reniflement dédaigneux, son regard obscur la faisant tressaillir. Merlin qu'il pouvait être intimidant parfois.

- Je sais très bien ce que tu allais dire, continua t-il d'une voix traînante. Ta cervelle de cornichon s'est dit que se plier aux exigence de ce foutu gui serait une solution. Je refuse.

- C'est quoi le problème au juste? Commença t-elle d'un ton hargneux. Je suis si repoussante que ça à tes yeux !

- Je ne me soumettrais pas aux exigences d'une saleté de buisson.

- Quoi ?

- J'ai ma fierté Connors.

- Mais ce n'est que du gui !

Et jugeant la branche d'un air dédaigneux, il se retourna, lui offrant son dos comme vu. Espèce d'abruti asocial ! Elle avait faim elle ! Et froid surtout. Merlin qu'on se les gelait ici. Whou ! Dumbledore allait tâter de son poing quand ils seraient sortis de cette galère !

Une heure s'écoula. Ou peut être deux. Elle ne savait pas. McGonagall, voyant qu'ils ne voulaient toujours pas lâcher l'affaire ( surtout Henriette ) avait conjuré le directeur de faire quelque chose. Et tout ce cet abruti de vieux pruneau peroxydé avait trouvé à dire était : « Ma chère Minerva. Nul ne peux défaire ce que la magie de Noël à créer ! » Elle lui en foutrait des magies de Noël, ça n'allait pas tarder ! Et c'était résignée que McGonagall leur avait apporté une multitude de couvertures, les conjurant de faire quelque chose. Mais niet. Severus restait sur ses position, aussi chaleureux qu'une porte de prison. Alors voilà. Elle se retrouvait seule ( Henriette avait l'air de dormir), à elle ne savait quelle heure, incapable de dormir.

Alors qu'elle contemplait les quelques étoiles qui venaient à apparaître quand un nuage s'éloignait, un infime mouvement provenant du couloir lui fit soudainement tourner la tête. Là, plongée dans sombre pénombre, une silhouette plus obscure se tenait appuyée sur un mur de manière nonchalante. Un homme... Alors qu'Eilya s'était figée d'apréhension, la silhouette se mit silencieusement à approcher dévoilant son identité.

- Amycus..., souffla Eilya, interdite.

Son frère se tenait là, immobile, la toisant de son air indéchiffrable. Ses cheveux dorés étaient légèrement en bataille, lui donnant un air un peu plus décontracté que d'habitude. Oh elle le croisait pratiquement tous les jours mais... mais ils ne parlaient pas. A vrai dire ils n'avaient jamais vraiment parlés . Fallait avouer que les Connors étaient loin d'être une famille chaleureuse. Déjà, il y avait Keops la pouffiasse et puis son père, Malcolm, qui était aussi bavard qu'une boîte aux lettres, s'évertuant à l'ignorer. Exemple que son fils avait suivi, alors... Le voir là, devant elle, semblant attendre quelque chose la désarçonna légèrement.

- Amycus... Mais qu'est ce que tu fais là ?

Il resta muet, son regard impénétrable semblant la sonder quelques instants. Puis, après plusieurs minutes, il rompit le silence d'une voix neutre.

- Je serais en ta faveur. Contre père et mère.

- Je... Je ne comprends pas..., murmura t-elle perdue.

- Tu vas partir, n'est ce pas ? Quitter la famille.

Eilya resta muette puis, après un long moment, finit par acquiescer doucement de la tête.

- Je m'en doutais, poursuivit il d'une voix dénuée de toute émotion. Je serais donc de ton côté contre père et mère. Je ne sais pas comment le prendra père mais mère ne te laissera pas faire. C'est évident. Elle a besoin de toi comme de moi pour ses projets. Elle ne va sûrement pas laisser partir une occasion de se faire de l'argent et rehausser le prestige de notre nom.

Eilya fronça un moment les sourcils, tentant de comprendre ce qu'il venait de dire. Jamais ils ne s'étaient parlé. Jamais ils ne s'étaient aidés. Et voilà qu'il venait la voir, lui promettant son soutien.

- Pourquoi ferrais tu cela ? Murmura t-elle incertaine.

- Je préfère que tu partes plutôt que notre famille traîne un boulet comme toi.

- Tu sais... venant de toi, c'est presque gentil..., souffla t-elle nullement blessée.

- Prend le comme tu veux. Peu m'importe.

- Mais... Qu'attends tu en retour ?

- Rien. Seulement ton départ. Cela vaut mieux pour tout le monde que tu quittes la famille... Même pour toi.

Eilya resta un moment à le contempler, la tête légèrement inclinée, tentant de percer le mystère qu'était son frère. Il avait beau rester insensible en apparence, Eilya ne pouvait s'empêcher d'y déceler une once d'émotion. Elle ne savait pas... Peut être était ce seulement le fruit de son imagination.

- Et si..., commença t-elle incertaine. Et si tu partais avec moi ?

Une faible lueur sembla vaciller un instant dans son regard indifférent avant qu'il ne relève légèrement le menton, sa froideur ayant étouffé cette éphémère étincelle.

- Amycus... N'as tu jamais eu de rêves ?

- Nos rêves ne sont pas les mêmes, trancha t-un d'un ton neutre. Tu aspires à une vie de liberté quand je ne rêve que de grandeur.

- Mais la liberté n'est elle pas source de grandeur ?

- Non. Seuls les idéalistes le pensent. L'argent est source de grandeur. Pas la liberté.

Il la toisa un moment avant de reprendre, le ton à peine perceptiblement plus doux.

- Écoute, jamais nous ne pourrons nous accorder. Je te respecte et j'irais même jusqu'à dire que j'éprouve une sorte d'infime... attachement pour toi, déclara t-il comme si cela l'étonnait lui même. Alors si je dois me soumettre à père et mère pour atteindre mes exigences, je le ferais. Quoi qu'il m'en coûte. Mais sache que je te soutiendrais quand le moment serra venu.

Puis, aussi silencieusement qu'il était venu, il repartit, sa silhouette se noyant parmi les ténèbres. Assis à côté d'Eilya, sa cape dissimulant toujours une partie de son visage, Severus restait immobile, son regard sombre ancré sur la jeune femme. Ainsi elle allait partir... Dans un sens, c'était un choix judicieux. Et s'étonnant lui même, il s'avoua que dans le fond, cette serpentarde enfumée de la cervelle avait réussi à faire naître une sorte de respect en lui. Respect que jamais il n'avouerait. Il était Severus Rogue après tout.

-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:-:

En ce début de belle journée de décembre, un des couloir de Poudlard était étonnement bruyant.

- Ecoute moi bien Henriette ! Hurla Eilya, rouge de colère. Si tu ne t'excuses pas immédiatement, je t'enfonce ta baguette si profondément dans ton fion qu'elle ressortira par tes trous de nez, est ce que c'est clair ?!

Sont ils toujours bloqués sous le gui ? Euh oui. Depuis combien de temps ? Hum...deux jours. Ouaip. Severus était excédé. Donc en colère. Donc absolument odieux. Donc il insultait Eilya. Bref y'avait de l'ambiance.

Alors que Severus allait lui répondre une chose pas franchement joli-joli, un fait des plus étranges attira soudainement leur attention. Un père Noël. Ouaip. Y'avait un père Noël.

Ah ! Et en regardant plus attentivement, c'était Sirius déguisé en père Noël ! ( ne me demandez pas pourquoi ). Patmol déboula au détour du couloir dans une glissade pas franchement contrôlée puis se redressa tant bien que mal, la barbe et le bonnet en vrac. Puis, reprenant bonne figure, il s'approcha joyeusement, sa hôte lévitant à côté de lui.

- Ho ho ! C'est le papa Noël !

Eilya ne put retenir un petit rire face à cet abruti profond ( pas celui sous le gui, celui en papa noël ). Patmol s'approcha alors, la démarche enjouée puis, tirant sur sa barbe, il lui sourit après un clin d'œil complice.

- En fait c'est Sirius, murmura t-il d'un ton de confidence. Mais il ne faut surtout pas le dire à Rogue. Pauvre petit bonhomme ! Ne lui brisons pas ses rêves !

Le pauvre petit bonhomme en question laissa échapper un reniflement dédaigneux qui en disait long sur le sujet papa Noël.

- J'ai un cadeau pour toi mon bonhomme ! S'exclama joyeusement Sirius, les points sur les hanches.

Puis, se tournant d'un bon, tout excité, il sortit de sa hôte un flacon de shampoing qui semblait rayonner tel le saint Graal.

- TADAAAM ! Le super shampoing ultra nourrissant, aux extraits de le lavande et d'eucalyptus ! Alors attends, je t'ai pris le top du top ! Tu m'en diras des nouvelles ! Regarde, c'est écrit : « Pour cheveux qui graissent vite ». Hey, entre nous c'est ton cas. Oh et puis regarde ! Tu peux même l'appliquer après rinçage ! Entre nous mon pote, tu vas faire un malheur ! Encore mieux que les cheveux de Morfal !

Henriette se mit à plisser dangereusement les yeux, la lèvre supérieur légèrement retroussée d'un signe menaçant.

- Tu n'es vraiment qu'un sombre...

- Non non, le coupa Sirius en agitant la main. Inutile de me remercier. C'est un plaisir. Et puis entre nous t'en a sérieusement besoin mon pote.

- Black !

Se tournant vers Eilya, indifférent face aux insultes d'Henriette, papa Noël ouvrit en grand les bras.

- A toi petite friponne ! Alors, s'exclama t-il, légèrement penché, les poings sur les hanches. As tu été une petite fille bien sage cette année ?

Eilya se mit à se triturer les mains d'un geste timide, regardant ses pieds.

- Oh voui papa Noël... Et Sirius il a dit que j'avais été sage cette année...

- Ah ! Bah si le grand, le beau, le sexy -et autres compliments- Sirius Black l'a dit, c'est qu'il a forcément raison !

Il partit farfouiller dans sa hôte, son corps disparaissant à moitié, pour en ressortir plusieurs cadeaux.

- Oh ho ! Mais c'est que tu es une petite fille très gâtée !

Sirius s'approcha alors d'elle, tenant plusieurs paquets, puis le regard soudainement triste, il murmura doucement :

- Avec les gars, on a préféré te les donner maintenant... Enfin... Au cas où Keops la pouffiasse refuse de te les donner...

Eilya, lui souriant d'un air attendri, posa doucement sa main sur sa joue dans une petite caresse.

- Eurr..., grogna Severus. Arrêtez avec vos bons sentiments... Vous allez me faire vomir...

- Henriette, ne fait pas ton insensible ! Sinon je reprends mon shampoing !

- A la bonne heure ! S'exclama Severus, d'un sourire sarcastique. Et puis si en même temps, vous pouviez...

Henriette fut interrompue en pleine phrase par Sirius qui lui lança un sort de mutisme. Ah ! Mieux ! Severus se mit à grogner de colère, les sourcils si froncés qu'ils se rejoignaient presque.

- Ah..., soupira de contentement Sirius. Du silence... Donc petite friponne ! C'est l'heure des cadeaux ! Ceux ci sont de James et Peter ! Et... euh... Remus il... enfin il...

- Ne t'en fait pas, lui murmura doucement Eilya le regard un peu triste. De toute façon je n'attendais rien de lui.

Sirius lui prit alors la main d'un geste affectueux avant de lui tendre un assez gros paquet.

- Tient ! Ça c'est le mien !

Puis, se ravisant soudainement, il ramena le paquet vers lui, l'air mal à l'aise.

- Tu... Tu... euh... enfin...tu me le dira si ça ne te plaît pas, hein ? Tu comprends je veux être sûr que ça te plaise vraiment.

Eilya lui sourit doucement, le regard attendri. Ah il était décidément trognon quand il laissait tomber son masque d'arrogance.

- Si tu n'aimes pas...

- Sirius, la coupa t-elle. Quoique ce soit je sais que je vais adorer ! Sauf si Marinez est planqué dans la boîte ! Si c'est ça, je t'explose !

- Ah... Bah je reprends mon cadeau alors...

- Quoi ?!

Sirius éclata de rire devant le regard paniqué de la jeune femme. Merlin c'était tellement facile de la piéger !

- Relax ! Ria t-il d'un grand sourire moqueur. C'était une blague !

Pour toute réponse, elle fit une moue boudeuse, pas franchement ravie de s'être fait prendre pour un pigeon. Elle tira sur le ruban d'un geste nonchalant avant de se figer, le souffle coupé, le couvercle dans la main. Il... Il lui avait acheté un...

Un sourire se mit à éclairer son visage tandis qu'elle reniflait bruyamment, ses yeux s'embuant légèrement. Riant doucement, elle essuya ses larmes d'un geste rapide. Merlin, elle savait qu'elle était stupide de pleurer devant un cadeau mais les événements récents avaient vraisemblablement eut raison d'elle. Ses nerfs lâchaient à la moindre émotion forte.

Sirius restait perplexe. Eilya aimait-elle ou pas ? Il tentait tant bien que mal de repousser une sourde angoisse. Eilya pleurait mais riait en même temps... Que les femmes étaient compliquées !

- Tu... Tu aimes ? Murmura t-il en détaillant attentivement son visage.

Et dans un petit éclat de rire, elle secoua frénétiquement la tête, reniflant par intermittence, le regard attendri vers le fond de la boite.

- Il est magnifique..., souffla t-elle.

Dans un geste lent, Eilya passa alors le doigt au dessus de la boîte quand une petite patte noire apparue, tentant de d'attraper le doigt de la jeune femme. Un chaton a moitié allongé, la regardait de ses grands yeux améthystes, le pelage aussi noire que les ténèbres. Il lui ressemblait. A son animagus.

- Je lui ai lancé un sortilège pour qu'il ait les mêmes yeux que toi, déclara Sirius d'un air pensif. Mais si tu veux je peux l'enlever.

- Non. C'est parfait, murmura t-elle en caressant la mini boule de poils.

Sirius soupira, rassuré. Il avait bien galéré pour trouver une idée de cadeau et ce n'était que le jour de la sortie Pré-au-Lard qu'il avait trouvé l'idée, en passant devant l'animalerie. Il avait bien eut quelques difficultés au début, récoltant parfois des griffures. Fallait dire que la mini peluche n'avait pas arrêté de lui cracher dessus, les poils hérissés d'un air menaçant. Bref il avait presque le même caractère que sa nouvelle maîtresse. Regardant le mini Lya d'un air pensif, il murmura dans un souffle :

- Je ne voulais pas que tu sois seule... Je sais que tu as peur de l'être... Enfin je me suis dit que tu penseras un peu à nous... à moi... quand Keops la pouffiasse sera trop chiante...

Posant la boîte par terre, Eilya étreignit amoureusement Sirius, nichant sa tête au creux de son cou.

- Merci Sirius...

- Alors, commença t-il en lui caressant distraitement le dos. Comment tu vas l'appeler ? Le chat ? Truc muche ? Boule de poils ?

- Smarties.

- Minou ? ... Attends smarties ?

Eilya acquiesça doucement, toujours blottie contre Sirius.

- Smarties... J'aime ! Ça me plaît ! Approuva t-il d'un vigoureux hochement de tête.

Henriette laissa échapper un grognement qu'ils prirent pour un assentiment. Alors qu'Eilya reprenait Smarties dans les bras, McGonagall apparue soudainement, se stoppant nette de stupeur.

- Monsieur Black ! Quel est cet accoutrement ridicule ?!

- Nah je ne suis pas Black. Je suis le papa Noël.

- Black ! Aboya t-elle, légèrement échevelée. Vous allez me faire le plaisir de remettre votre uniforme !

- Mais madame ! C'est le professeur Dumbledore en personne qui m'a confié cette mission !

McGonagall le regarda les yeux grands ouverts, incrédule, avant de soupirer d'exaspération.

- Merlin... Encore une idée lumineuse d'Albus...

- Ah mais madame moi je trouve que c'est une très bonne idée, comme ça toute le monde à son petit cadeau et ...

- En parlant de cadeau, le coupa t-elle d'un ton cassant. Il me tarde d'avoir la dissertation de monsieur Black sur les propriétés dangereuses des sorts métamorphiques ! Dissertation qu'il doit me rendre depuis plus de trois semaines ! Alors papa Noël, vous avez sérieusement intérêt à allez le voir pour qu'il me donne son cadeau s'il ne veux pas finir avec trois mois de retenus au retour des vacances ! Est ce que c'est clair ?!

- O-oui professeur... Je vais de suite le prévenir.

- A la bonne heure !

Sirius s'en alla alors promptement vers des lieux plus propices à sa subite envie d'écrire une dissertation sur les propriétés dangereuses des sorts métamorphiques. McGonagall, se tournant brusquement vers Eilya et Severus, déclara:

- Quant à vous et bien j'ai essayé de raisonner Albus mais il ne veut rien entendre ! Je vous conseillerais donc de faire le nécessaire pour arrêter cette situation complètement ridicule ! J'escompte vôtre présence pour mon dernier cours avant les vacances !

Puis, dans un sublime virevoltement de cape, elle s'en alla, la plume de son chapeau oscillant au gré de ses foulées. Le silence retomba peu à peu, Eilya jouant à même le sol avec la petite boule de poils.

- Ecoute Severus, murmura t-elle les yeux toujours fixés sur Smarties. Je comprends parfaitement que tu refuses de faire cela... Mais... Mais dans le fond ce n'est rien. Juste un simple touché. Je n'attends rien de toi. Ni amour, ni affection, rien. Alors je t'en conjure. Faisons ce que l'on a à faire... Je suis fatiguée... On a manqué des cours à cause de cet abruti de gui et si cela continue on va très certainement finir par s'entre tuer... Et puis tu ne voudrais pas laisser un pauvre petit chaton mourir de faim n'est ce pas ? S'enquit t-elle en montrant Smarties qui lui lançait un regard attendrissant.

Severus renifla alors dédaigneusement. Le chat. On s'en tapait du chat. De toute façon, vu le QI de sa maîtresse, la boule de poils allait très certainement mourir d'insuffisant cérébrale avant la fin de la journée. Non. Il ne voulait embrasser personne. Personne... Lily, finit il par penser d'un air perdu. Lily était la seule. L'unique...

- Severus..., l'implora Eilya en se rapprochant à genoux, le faisant se recroqueviller contre la paroi transparente. Je t'en supplie... Moi non plus je ne voulais pas de ça... Mais on n'en est là. On a pas le choix, murmura t-elle, entre ses jambes, leurs visages à seulement quelques centimètres.

Severus s'était figé, son regard ancré dans celui d'Eilya.

- Severus, souffla t-elle dégageant du bout des doigts une de ses mèches ébènes. Si tu veux, tu peux fermer les yeux. Pense juste à quelqu'un d'autre... Pense à Lily...

Et devant son impuissance apparente, Eilya se pencha lentement, ses lèvres se posant doucement sur les siennes dans un geste tendre, tandis qu'il laissait échapper un faible gémissement. Le gui émit alors un joyeux tintement de cloches, avant de reprendre sa lente promenade dans les airs.

Alors, seulement, Eilya se détacha, laissant un Severus toujours pétrifié à même le sol. Elle s'épousseta légèrement avant de prendre smarties dans les bras.

- Je ne dirais rien, si c'est cela qui t'effraie, déclara Eilya. Mais sache que ce n'est pas parce que tu me trouves stupide que je suis nécessairement aveugle.

Puis, dans un profond silence, elle s'en alla, le laissant ruminer sa colère à même le sol. Il se sentait faible. Faible et insignifiant. Et malgré toute sa rancœur accumulée, il ne put se résoudre à en blâmer Connors. Car à cet instant précis, ce n'était pas Eilya qu'il détestait. Ce n'était ni Potter, ni Black. Ni même Lily. Mais c'était bien lui même. Lui.. Son propre démon...

-:-:-:-:-:-:-:

Fiesta Slughorn, deuxième édition. Ah oui. Parce qu'il fallait préciser tout de même. Durant sa petite cohabitation avec Henriette, leur professeur de potion en avait profiter pour les inviter à sa sauterie de Noël, les empêchant par la même occasion de pouvoir se défiler en bonne et due forme. Eilya était donc là, plantée dans un coin de la salle, un verre à la main, sa robe de soirée bien trop légère pour le froid qui régnait dans les cachots. Bref elle s'emmerdait à souhait. D'un regard vague, elle détailla l'assistance avant de se figer nette. Morfal/ l'oréal/ fiancé, la fixait bien trop intensivement à son goût. Si à l'annonce de leurs fiançailles, Julian s'était fait discret, Eilya surprenait de plus en plus ses regards insistants et pas franchement rassurants. Il avait parfois ce sourire quasi cruel qui la faisait presque tressaillir de terreur.

D'un geste rapide, elle vida son verre et migra hâtivement vers les toilettes des filles. La meilleur planque qui soit. Alors qu'elle venait à peine de s'adosser à un des lavabos, se massant doucement la nuque d'un geste las. La porte des toilettes pivota, laissant l'oréal faire son entrée. D'un regard profondément ennuyé, Eilya soupira bruyamment.

Keops la pouffiasse faisait peur. Mais Morfal... C'était juste un péteux arrogant dont les sujets d'intérêts se limitaient à la taille de ses pectoraux et de ses bijoux de familles.

- Morfal, soupira t-elle d'un ton exaspéré.

- C'est Marshall.

- On s'en cogne. Alors comme ça on entre dans les toilettes des filles ?

- Cesse de me parler de la sorte ! Cria t-il, la colère s'insinuant dangereusement dans ses veines. J'estime être en droit de...

- Bon, le coupa t-elle. M'en veux pas mais je vais faire pipi pendant que tu discutes. Ce n'est pas que ça ne m'intéresse pas mais... En faite si . Ça ne m'intéresse pas.

Elle passa devant lui, dans un vague geste de la main, tandis qu'il la happa brutalement par le bras pour qu'elle le regarde.

- CESSE DE ME PARLER DE LA SORTE ! Hurla t-il dans un cri dément. Qu'est ce que tu croyais ?! Que j'étais un imbécile ?! Non..., ria t-il d'un sourire cruel.

Il la rapprocha lentement de lui, soufflant à son oreille d'une voix méprisante.

- Je t'ai laissé du temps... Du temps pour que tu acceptes... Que tu acceptes que tu es à moi maintenant... Mais laisse moi te faire une confidence... J'ai toujours ce que je veux... Et toi tu vas te soumettre... car après tout... n'est ce pas ce que les femmes font de mieux ? ...Alors à toi de choisir... Soit tout se passe bien et je serrais un bon petit mari... Soit j'emploie la manière forte...

- Mais tu ne m'aimes même pas ! S'écria Eilya en se dégageant brutalement.

Il émit alors un reniflement dédaigneux, la toisant d'un air méprisant.

- Toujours tes gamineries... A croire qu'il faut des sentiments pour se marier. C'est à se demander si tu as été élevé parmi l'aristocratie des sang purs. Tes copains gryffondors t'ont ramolli le cerveau.

- Mais pourquoi moi ? S'écria t-elle à nouveau. Tu avais tout une palette de sang pur et il a fallu que ça tombe sur moi !

- A cause de ça ! s'énerva t-il en la pointant du doigt.

Eilya resta interdite, les sourcils haussé devant ce doigt qu'il pointait sur elle.

- A cause de moi ?

- Mais non pas de toi, s'exaspéra t-il. Tes yeux... Ton héritage...,murmua t-il d'une voix soudainement envieuse.

- J-je...ne comprends pas...

- Ne fais pas l'innocente ! Hurla t-il soudainement, colérique. Je connais le conte de la nymphe ! Ne suis je pas à serdaigle ? Un érudit ? Alors ne me prend pas pour un crétin !

- Mais ce n'est qu'un vulgaire conte !

- Un héritage, souffla t-il en s'approchant, une vague de convoitise oscillant dans son regard. Un détail qui va me permettre d'atteindre une nouvelle aire. Un sang encore plus sain... Une nouvelle dynastie d'êtres si purs que ces misérables sorciers ne pourront que s'incliner devant ma lignée... Et toi... Et bien tu serras ma poule pondeuse...

- Non mais t'es un malade ?! Hurla t-elle.

Il s'éloigna alors, un rictus moqueur aux lèvres.

- Pas malade... Juste ambitieux.

- Jamais je ne me soumettrais est ce que c'est clair ? JAMAIS !

- Oh que si... Tu as tes petits copains avec toi pour l'instant... mais le moment venu... quand la situation tournera... et bien le lâche serpent choisira le camp le plus avantageux, murmura t'il d'un air moqueur. Tu n'es pas à serpentard pour rien... Assume.

Eilya se mit alors à trembler quasi de rage, ses poings crispés faisant ressortir ses jointures.

- Ecoute moi bien espèce de balai à chiottes ! Cracha t-elle de tout le mépris dont elle était capable. Que les choses soient bien claires ! Je préfère encore m'envoyer l'air avec Martinez plutôt que tu me touches ! Tu n'es qu'un résidu de sac à merde qui m'inspire autant d'amour qu'un troll des montagnes atteint d'herpès génital !

Et à mesure qu'Eilya déblatérait sa poétique tirade, Morfal s'approcha dangereusement, ses pas faisant craquer les veilles planches de bois du sol.

- NE ME TRAITE PAS AVEC TA FOUTUE CONDESCENDANCE FEMME ! hurla t-il, rouge de colère.

Femme ?! Il l'avait appelé femme ?! Whou... C'était la guerre ! Avisant de la situation, Morfal a à peine quelques pas d'elle, Eilya attendit qu'il soit pile entre une planche de bois pour mettre à profit son superbe plan d'évasion. D'un coup de pied violent, elle tapa brutalement une planche de bois qui pivota et remonta en flèche pile entre les jambes de l'autre péteux. L'oréal se mit à émettre un sifflement strident, la main sur ses bijoux de familles, les traits du visage violemment crispés. Et dans un bruit sourd, il se laissa soudainement tombé au sol, se roulant en couinant sa douleur.

- Tient ! Cria Eilya dans un dernier regard. Voilà ce que j'en fais de ta dynastie de sang pur ! M'étonnerait que tes bijoux de familles survivent à ça !

Puis, toute fière d'elle, elle claqua violemment la porte, jugeant qu'il était temps de s'éclipser de cette soirée pourissimale. Non mais ho ! Elle ! Une poule pondeuse ! Ruminant sa colère, elle marcha d'un pas décidé à travers les glaciaux couloirs du château, resserrant sa cape autour d'elle pour conserver un peu de chaleur. Elle préférait passer sa soirée à faire ses bagages pour demain plus tôt que rester une minute de plus chez Slughorn.

Puis, la réalité la rattrapant, elle ralentit sa marche, les yeux dans le vague, les flocons tombant dans la nuit obscure. Demain elle rentrait chez elle... Demain elle allait voir Keops. Merlin... Elle aurait tout donné pour ne pas rentrer. Mais prendre le Poudlard express signifiait quitter sa famille. Cela signifiait être libre. Vivre avec Sirius. Retrouver Remus...

Et dans une lente marche, elle s'avança doucement vers une arche du cloître, sa main tendue effleurant la neige tombante. Il y avait toujours eut quelque chose d'apaisant dans la douce valse des flocons... Peut être était ce ce calme... Cette plénitude qu'il s'en dégageait... Mais à cet instant bien précis, elle sembla retrouvé ce semblant de sérénité qu'elle avait perdu depuis bientôt près d'un mois.

Et à mesure qu'elle se délectait du froid sur sa main, une étrange sensation l'envahie. C'était... ce sentiment d'être épié... D'être observée... Et comme toujours, elle se figea légèrement, sachant pertinemment que Remus se tenait là, tout près, dissimulé dans l'obscurité environnante. Et comme toujours, il ne bougerait pas. Attendant qu'elle parte pour la suivre discrètement, invisible à son regard. Et dans un profond soupir, elle ferma les yeux, un souffle d'air chaud s'échappant d'entre ses lèvres.

Elle était si lasse de tout cela. Elle voulait seulement lui parler. Essayer de comprendre. Alors, rouvrant les yeux d'un air déterminé, elle s'avança lentement dans le noir de la nuit, laissant les flocons blancs, l'engloutir dans leur hypnotisant ballet.

Il n'y avait qu'un seul moyen pour qu'il lui parle. Que Remus lui parle. Elle n'aurait rien à faire. Juste à marcher. Ce serrait lui qui viendrait.

Alors, perdue au milieu de la nuit, elle continua d'avancer, la neige crissant sous son poids, le froid la faisant trembler à mesure que l'humidité s'insinuait vicieusement dans ses vêtements. Le parc s'offrit doucement à son regard, défilant dans la nuit presque noire tandis qu'elle s'approchait dangereusement de la bordure de la forêt interdite. D'immenses contours sombres laissaient deviner les arbres imposants tandis qu'un vent âpre et glacé s'était levé, lui giflant le visage. Et alors qu'elle s'apprêtait à franchir la limite, un cri fendit le calme de la nuit.

- EILYA !

Alors, elle s'arrêta, les ténèbres de la forêt s'offrant à son regard. Et dans un profond abandon, elle ferma les yeux, un petit sourire aux lèvres.

- ...enfin..., murmura t-elle.

Enfin Remus se montrait. Enfin il lui parlait. Elle se retourna lentement, ses cheveux lâches ondulant sous les bourrasques . Le vent venaient siffler dans entre les arbres de la forêt, perturbant de cette si étrange mélodie cet instant figé. Remus ne bougeait pas. Sa respiration légèrement saccadée faisant hausser ses épaules, il continuait de la fixer de peur qu'elle se retourne et s'enfonce dans les ténèbres de la forêt. Bien que la tempête faisait rage, la multitude de flocons qui virevoltaient autour d'eux ne les empêchaient pas de se dévisager. Une petite bouffée de chaleur s'échappant de leur bouche venait de temps en temps à s'évaporer dans cette obscurité glacée.

- Eilya... Rentre...

- Non.

Une lueur de douleur traversa alors le regard du jeune homme, vacillant sous le ton colérique qu'elle utilisait. Remus respira plus profondément avant de retenter d'une voix suppliante.

- Lya s'il te plait... Tu vas attraper froid...

- Depuis quand t'en soucies tu ?

Il tressaillit une seconde sous sa pique. Une seconde qui ne passa pas inaperçue malgré cet océan de blanc. Il finirait par céder. Céder à cette distance. Eilya le savait. Et pour cela, seul moyen était de le retrancher dans ses limites. Le faire craquer. Par la menace ? La peur ? Elle ne le savait pas. Aussi, déterminée, elle se retourna vers la forêt, la laissant la surplomber de toute sa hauteur avant d'avancer d'un pas décidé, comme appelée par cette mystérieuse obscurité.

Alors qu'elle atteignait la lisière de la forêt, Remus lui agrippa violemment le bras, pour l'en éloignée. Puis, aussi vite qu'il l'avait touché, il se recula, comme brûlé, une lueur douloureuse au fond de ses yeux fatigués.

- Je t'ai demandé de ne pas y aller ! S'exclama t-il dans un cri plus fatigué que colérique.

- Tu n'as aucun droit de me dicter ma conduite ! Un mois que tu ne me parles plus ! Que tu ne me regarde même plus ! Et quand tu daignes enfin m'adresser la parole c'est pour me donner un ordre ?!

D'un geste las, Remus passa une main tremblante sur son visage, s'éloignant un peu plus d'elle.

- Arrêtes, murmura t-il douloureusement.

- Pourquoi me rejettes tu ?! C'est toi qui est venu me voir le premier dans ce foutu train ! Toi qui voulais être mon ami ! Toi ! Je ne t'avais rien demander ! RIEN !

- Arrêtes ! Cria t-il un peu plus fort.

- Pourquoi ?! Est ce parce que je te répugne ?! Fiancée à l'autre péteux de Morfal ! Ou peut être que je n'ai plus aucun attrait à tes yeux ! Un vulgaire jouet dont tu te serais lassé !

- ASSEZ ! Hurla t-il dans un cri douloureux.

L'écho de sa plainte se mourra doucement dans la nuit tandis qu'il la suppliait dans un murmure d'arrêter. Les bras repliés contre ses oreilles, la tête baissée, il tentait de ne pas céder à cette envie dévorante de l'étreindre, d'apaiser d'une caresse désespérée toutes ces craintes dont elle l'accablait. N'avait il pas déjà assez souffert ?

-... s'il te plaît... arrête...

La neige battante continuait inlassablement de tomber dans un silencieux ballet, les lueurs du château faisant ressortir cette hypnotisante blancheur parmi l'obscurité. Chacun restait muet, laissant les bourrasques de vent les envelopper dans une pénétrante froideur. Une fine pellicule de neige s'était doucement installée sur eux, comme figés dans cette étrange décor. Alors, dans une extrême lenteur, Remus laissa peu à peu tomber ses bras, comme vaincu par cet incessant combat qui le rongeait.

Eilya ne su dire si ce fut la plainte désespérée de Remus ou cette si douloureuse vision qui fit soudainement s'évaporer sa colère, mais quelque chose sembla se briser en elle.

Et dans un douloureux pincement de coeur, elle comprit. Jamais Remus ne céderait... Cette raison si stricte ne le laisserait jamais succomber. Jamais il ne l'enlacerai... Jamais il ne l'embrasserai comme elle l'avait si désespérément souhaité... Jamais...

L'écho de cette douloureuse réalité résonant dans tout son être, elle laissa une unique larme onduler le long de sa joue, le froid laissant une brûlure dans son sillage. Après quelques instants de silence, elle tenta de maîtriser sa voix tremblante.

- ...J'ai oublié tu sais... Comment s'était... avant... Avant que tout s'effondre... L'as tu oublié ?

Puis, s'effleurant le visage d'une main tremblante, elle le regarda d'une douleur à vous soulevez le cœur.

- Tu... Tu me manques Remus... Nôtre amitié me manque... Je sais que je n'ai pas toujours été un modèle d'intelligence et de maturité mais... Mais je peux changer ! S'écria t-elle désespérée. Je ferais tout ce que tu veux ! Tout ce que tu veux pour retrouver ne serrait ce qu'un centième de ce que nous avions... Un centième de tout ce que nous étions...

Elle s'arrêta un instant, relevant dignement la tête face à ce silence qu'il conservait, son regard inlassablement fuyant.

- Je ne sais pas ce que je t'ai fait mais... je te jure que si je t'ai blessé ce n'était pas intentionnel.

- Tu ne m'as pas blesser, murmura t-il dans un souffle, son regard toujours fuyant.

- Alors pourquoi ?

Remus lui tourna le dos, cachant dans un geste désespéré ses mains tremblantes. Non ce n'était pas le froid. C'était cette peur qui ne cessait de le tourmenter, de le consumer lentement. Il ne lui répondrait pas. Non. C'était pour son bien à elle qu'il faisait cela... Uniquement pour elle... Toujours pour elle...

- Je ne sais pas ce que tu veux Remus..., murmura Eilya dans une voix submergée par la tristesse. J'ai essayé de te comprendre... Essayé d'attendre que tu daignes me regarder... Que tu daignes me parler... Mais... mais je suis fatiguée à présent... Si fatiguée de courir après un fantôme... alors soit tranquille... Je ne t'importunerai plus à partir de maintenant.

Et dans un dernier regard voilé de tristesse, elle souffla un adieu qui résonna douloureusement comme un abandon. Remus se figea d'effroi tandis que la jeune femme s'éloignait, laissant ce fossé qui les séparait, se creuser davantage.

C'était fini. Elle partait. Et face à cette nouvelle vague de douleur, il repoussa enfin cette raison qui l'épuisait. S'élançant vers Eilya, la neige lui fouettant le visage, tout son être se mit à trembler, criant sous cet impérieux besoin de bonheur. La rattrapant, il l'agrippa, la faisant soudainement se retourner alors qu'elle émettait un petit cri de surprise. Et dans une caresse désespérément possessive, il l'étreignit, s'enivrant de cette chaleur qui lui réchauffait le cœur. Eilya allait finir par le rendre fou... Toujours à le pousser dans ses limites...

Ses mains reposant sur ces bras l'encerclait étroitement, Eilya tentait de formuler une idée cohérente, perdue par cette soudaine proximité qui la faisait frissonner. Son regard ancré dans le sien, la flamme du désir dansant étrangement dans les yeux de Remus rendus sombres par l'obscurité, elle tenta mollement de se dégager, lui ôtant alors les quelques brides de raison restante.

Eilya continuait à vouloir partir... à vouloir s'en aller loin de lui... Alors, dans un douloureux besoin, il fondit sur elle, posant dans une étreinte désespérée, ses lèvres sur les siennes.

Que fallait il qu'il fasse pour éteindre ce bûcher auquel elle l'avait condamnée ? Obligé à subir les vagues du désir lui broyer les entrailles dans une douce torture. Il ne savait pas. Il avait fini par le perdre lui même dans ses envies, dans cet affre de la solitude, sa raison tentant vainement de stopper ses pulsions. Mais ce dont il était sûr, ce dont il était convaincu à ce moment bien précis, perdu dans ces lèvres si douces, c'était que jamais il n'avait connu plus délicieuse souffrance. Tel un poison se répandant dans ses veines cette grisante chaleur, le forçant à la maintenir désespérément contre lui. Sa main s'entremêlant dans les boucles sauvages d'Eilya, il l'étreignait désespérément, soutenant la jeune femme qui avait perdue pied, restant pantelante dans ses bras sous l'impétuosité de son baiser. Leurs lèvres continuaient de s'entremêler, leur souffles se confondants dans une chaleur que la neige et le froid n'arrivaient à dominer.

Il finit par se séparer d'elle, son front reposant contre le sien, la tenant toujours de peur qu'elle s'écroule dans la neige. Ses yeux sondant Eilya, Remus tentait de percevoir le moindre signe, la moindre réaction de sa part témoignant de ses sentiments.

Mais rien. Absolument rien. A vrai dire, Eilya aurait voulu lui sourire, se perdre dans une autre étreinte, mais elle tentait toujours d'encaisser le ras de marée Lupin. Putain de merde ! Elle continuait d'arborer un marshmallow en guise de cerveau, les yeux dans le vague, frissonnant toujours de ces papillonnements qui la faisaient trembler entre ses bras.

Et après un court silence d'attente, dans un affreux éclair de lucidité, Remus prit soudainement conscience de ce qu'il venait de faire. Il s'était littéralement jetée sur elle, la faisant plier à ses volontés. La honte s'emparant soudainement de tout son être, il la lâcha brusquement, la laissant vaciller au milieu des flocons.

- Je..., commença t-il en reculant, le regard horrifié. Je suis désolé... Je n'aurais pas dû... Mais qu'est ce que je m'imaginais... Tu mérites mieux... Tellement mieux...

Et dans un dernier souffle, il s'enfuit au milieu des bourrasques de neige, laissant les ténèbres l'engloutir.

- Remus attends ! ... Ne me laisse pas...

Et seule, tremblante de cette si douce chaleur perdue, elle sembla se noyer, abandonnée dans cet océan de blanc.

Merci de m'avoir lue !
( Et un petit vote si cela vous a plu ⭐️ !)

Seguir leyendo

También te gustarán

34.6K 2.2K 74
Dans l'éclat des projecteurs, deux cœurs s'entrelacent, L'une comme une sœur, l'autre avec amour, La première en tournée, la seconde à ses côtés, Mai...
60.7K 2.9K 102
"Le monde tel que nous le connaissions a disparu. DÉFINITIVEMENT." Alors que Sarah Walsh, âgée de seulement 12 ans, doit déjà faire face à la perte d...
64.8K 4.3K 31
*Des chapitres pleins de magnifiques images, vidéos et illustrations, pour mieux visualiser l'histoire* Quand j'étais plus jeune, mon père avait l'ha...
3.8K 490 13
Bonjour à tous.tes ! Vos productions dans le cadre de notre grand concours de Noël de l'hydraverse seront affichées ici pendant UN MOIS, le temps du...