Les serpentards ne sont pas t...

By Diaenoly

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Toute serpentarde normalement constituée aurait fui les maraudeurs comme la peste. Mais voilà, Eilya Connors... More

Ô jour béni de rentrée scolaire
Martinez
Cauchemar et ronde nocturne
Mission Poulet !
Le repère des maraudeurs
Rock'n'roll et débriefing
Où l'art de la chouquette fourrée
Hominis autem noctis
Complicité, bienvenue !
Cuite et autres petits problèmes
Tout ça pour un malheureux soutif
L'affre du loup-garou
Le fan club maraudeurs
Un peu d'action en cours de potions
Flottez petits ballons, flottez !
Quand tout se barre en sucette
Madame Morfal
Ouvrez vôtre chakra !
Abruti de gui
Tout comme avant
Heaven hall
Les maraudeurs passent à l'offensive
Papy Henry à la rescousse
Keops la pouffiasse
C'est la guerre ! ( Partie 1 )
C'est la guerre ! ( Partie 2 )
Les couleurs de Poudlard
Ces jours passés

Quand on l'attaque, Pikachu contre attaque !

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By Diaenoly


Il avait bien fallu trois jours pour calmer un Patmol un brin mais alors juste un brin énervé. Il fallait reconnaître qu'apprendre par le torchon qui sert de journal scolaire que deux de ses meilleurs amis avaient « une liaison torride » depuis la rentrée avait de quoi vous foutre légèrement rogne. En résumé, après que James l'ait calmé autant qu'il pouvait, Remus et Eilya, un chouïa écarlates, avaient subit un interrogatoire plus qu'éprouvant. Des heures de stress accumulé, assis sur une chaise, un lampe vous aveuglant au milieu de cette terrifiante obscurité ( qui s'avérait être un placard à balai). 

Et en face, vous aviez cet abruti d'inspecteur Patmol, qui sirotait un café, dans une lenteur effrayante, jouant au gentil puis au méchant auror. Patmol avait même été jusqu'à foutre la tête de Remus dans un chaudron pour qu'il avoue mais rien. Niet. Que dalle. Aucun n'avait craqué. Plutôt mourir que dire la vérité ! Ils avait donc fallu pas moins de trois jours de terrible pression avant que l'autre fêlé du bocal ne daigne enfin envisagé que cette histoire soit fausse. Mais quel était l'abruti congénital qui avait bien pu lancer cette rumeur à la con ? Personne ne savait (surtout pas Eilya). Un autre secret parmi les nombreux mystères de Poudlard !

Quoiqu'il en soit, le cataclysme qu'avait provoqué la nouvelle s'était, Merlin merci, vite dissipé suite au démenti public. Quant aux deux concernés, et bien chacun piquait un phare monumental dès que du bleu clair rentrait dans leur champ de vision, c'est à dire toutes les trois secondes. Ah oui, chose importante à spécifier. Depuis que le fan club des maraudeurs, soit les trois quart de la gente féminine, avait eu vent de cette ô combien merveilleuse information, toutes les groupies en chaleur s'était fait un devoir d'arborer cette couleur propice à l'amour. Une gryffondor avait même poussée la folie jusqu'à se teindre les cheveux en bleu clair, ce qui était loin d'avoir l'effet escompté. 

Si les doutes de certains élèves avaient fini par s'envoler, ce n'était pas le cas de tout le monde. Certes Eilya et Remus n'avaient pas de liaison mais leurs regards avaient changé et ce n'était pas passé inaperçu auprès de certains élèves. Les fréquentes œillades à la dérobée pas franchement discrètes ou les piquages de fard à la pelle avait ravi nôtre cher Jamesie au plus au point. Sirius quant à lui préférait faire l'autruche. Nah, je ne vois rien, je n'entends rien. James épiait donc en silence, souriant à chaque petit détail qui aurait pu paraître anodin, jubilant à chaque bafouillement intelligible. Mais ce qu'il adorait le plus, c'était leur façon réciproque de se carapater en vitesse dès que la pression devenait trop grande.

Allongé sur son lit, un bras sous la tête et le regard fixé au plafond, il en vint à l'irréfutable conclusion que c'était le moment où jamais pour vérifier ses théories. Attendre que Remus ou Eilya prennent les devants revenait à mourir de vieillesse avant que cela se produise. Il était sept heures du matin, on était vendredi et les garçons du dortoir commençaient à peine à se réveiller, les yeux mi-clos dans l'espoir de gagner ne serait ce qu'une seconde supplémentaire de dodo. Profitant du fait que Remus soit parti dans la salle de bain, James chopa à la volée un Sirius la tête dans le cul.

- Patmol ! Quoique je dise tu la boucles et tu regardes Remus !

- Wow... mollo... De quoi tu parles ?

- Regarde et ferme là.

Un Remus amorphe, aux cheveux en pétards refit irruption dans le dortoir et entama la dure tâche qu'était d'enfiler un pantalon avec un œil à demi ouvert. Entre nous c'était méga galère.

- Au fait, s'exclama faussement James, il paraît qu'Eilya a un suçon dans le cou !

Sirius eut à peine le temps d'analyser le mensonge que Remus se ramassa royalement par terre, les yeux soudainement grands ouverts. Ah bah ça, ça vous réveillait un Mumus à coup sûr ! Sirius continuait de fixé d'un air perplexe son ami. Il est vrai que Remus et Eilya s'étaient beaucoup rapprochés depuis peu, il ne pouvait le nier... Et puis après tout le fait que Moony se vautre en beauté à peine sorti du lit n'avait rien de vraiment concluant.

- Ça va Remus ?

- Euh...je...ouais. C'est vrai ? Pour Eilya ?

- Oh non. C'était juste une rumeur.

- Oh... Okay... Bon j'y vais. A plus.

- Remus. Ton froc.

- Quoi ?

- Ton pantalon. T'es prêt à partir en caleçon là.

Interloqué, Remus contempla quelques instants le dit pantalon gisant sur le sol. Débile. C'était un pur débile. Il l'enfila d'un geste rageur, pas franchement ravi d'être passé pour un abruti profond puis partit précipitamment du dortoir.

- Alors ? s'exclama triomphalement James. T'en dis quoi ?

- Je ne sais pas trop... T'en es sûr ? Je veux dire à part qu'il soit complètement à côté de ses pompes, rien nous dit que ça un rapport avec Eilya.

- Attends. Je sais ce qui va te convaincre.

James vérifia que Remus était bel et bien partit puis leva l'enchantement posé sur le matelas et en tira de dessous un vieux carnet en cuir usé.

- Mais ce sont les dessins de Remus ! James repose ça tout de suite ! Il va nous étriper si il l'apprend !

- Relax. Vu comment il est à côté de la plaque en ce moment il verra que dalle. Tiens, prend le.

D'une main hésitante, Sirius ouvrit précautionneusement le carnet de façon à ne laisser aucune trace de son passage. Il feuilleta brièvement le contenu. Il n'y avait rien de significatif. Des dessins de pleine lune et des maraudeurs au summum de leur art jalonnaient des pages entières, rappelant des souvenirs plus que mémorables. Oh ho ! On avait même Martinez dans sa chouquette ! Sirius continua de feuilleter, lâchant des petits rires devant leurs meilleurs performances. Remus avait vraiment un talent à couper le souffle. Il avait une façon de jouer sur les ombres tout à fait bluffante, le tout renforçant le réalisme des dessins.

- Oui ils sont vraiment très beaux... Mais en quoi ça nous aide ?

- Va à la fin.

Il fit défiler rapidement les pages et s'arrêta net. Des yeux améthystes jalonnaient une bonne dizaines de pages. Eilya en train de cuisiner, Eilya en train de danser, Eilya perdue dans ses pensées, Eilya riant aux éclats. Eilya. Eilya. Partout Eilya. Puis tournant la dernière page, un dessin dévoila la jeune fille fixant d'un regard empli d'horreur et de dégoût son dessinateur.

- James... Tu crois que celui-ci est réel ?

- Non je ne pense pas... Tu connais Remus. Il a tellement une piètre opinion de lui qu'il ne peut s'empêcher de penser qu'il dégoûte tout le monde.

- Et Eilya ? Je veux dire, tu crois qu'elle aussi ressent quelque chose ?

- Oui, enfin du moins je le pense. C'est étrange. Ils se comportent comme des gosses, bafouillant et rougissant à la moindre occasion et pourtant, certains moments, il semble qu'ils soient coupés du monde. Comme si ils avaient besoin de se toucher.

- Comme le jour du duel Morfal versus Martinez...

- C'est ça... Comment peut on être si timide et pourtant partager des moments pareils ? Enfin t'a bien vu...

- Alors on fait quoi ? Je veux dire Remus ne fera jamais le premier pas c'est évident.

- Ok, on se concentre sur Lya alors. Elle a beau être butée au possible, elle le serra toujours moins que Remus.

- Un petit nom pour cette nouvelle mission ?

- Cupidon !

- Ah magnifique très cher ! Vous vous surpassez encore une fois !

Ils continuaient de se fixer un regard moqueur au visage lorsqu'une chose les interpella.

- Patmol... Ce ne sont pas les chaussures de Remus ça ?

- Oh le con... Il est parti en chaussettes... Non mais sérieux être amoureux ça fait grave flipper si tu veux mon avis !

- Ah mais non, lâcha James d'un regard rêveur. C'est trop bien.

Non en fait c'était pas flippant, c'était méga flippant ! Sirius en était convaincu, jamais au grand jamais il tomberait dans ces niaiseries dégoulinantes de guimauve ! Jamais ! Question de survie cérébrale !

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Assis dans les gradins du stade de quidditch, Eilya et Peter regardaient avidement l'entraînement des gryffondors tandis que Remus gribouillait dans un carnet. Cela faisait des jours que le dit carnet ne le quittait plus d'une semelle et la pleine lune étant pour ce soir, Eilya était certaine qu'il y avait un lien. D'ailleurs tout cela se dégoupillait très mal. Comme une emmerde n'arrivait jamais seule, il avait fallu que la mini fiesta de Slughorn tombe précisément ce soir. Super...

 Il allait falloir qu'elle se coltine une bande d'abrutis triés sur le volet, sauf Lily bien sûr, alors qu'elle aurait de loin préféré rester avec Remus pour l'aider d'une quelconque manière. Bien qu'elle appréhendait énormément cette nuit, elle n'avait pas peur. Sa forme d'animagus n'évinçait peut être pas tous les dangers mais au moins une bonne partie. Et puis de toute façon, elle avait eut beau retourné le problème dans tous les sens, elle en était venu à la conclusion qu'elle ne pouvait pas se résoudre à rester à l'écart connaissant la douleur et la peur que Remus allait ressentir. Elle avait dévorée avec avidité le carnet que lui avait donné le professeur Kesley. Elle avait même commencé depuis trois jours la préparation des potions avec l'aide de son professeur mais le temps de préparation était tellement conséquent qu'elles seraient à peine prête pour la pleine lune suivante. Cette constatation l'avait fait rentrée dans une fureur noir. Elle avait de quoi soulager Remus, elle pouvait le faire et pourtant ce soir il allait souffrir. Souffrir affreusement.

Elle avait lu ce que l'on ressentait. La description l'avait glacer d'effroi. Les craquement d'os, cette sensation de brûler vif, ces quelques secondes, celles juste avant la frontière entre l'homme et l'animal, où la démence semblait submerger tout vôtre être. Plusieurs fois Eilya s'était arrêtée dans sa lecture, un nœud dans la gorge et une douleur lui broyant les entrailles. Elle reposait le livre persuadée qu'elle ne pourrait en supporter davantage mais irrémédiablement, comme attirée par la douleur, elle se replongeait dans sa lecture. La jeune femme se sentait plus proche de Remus, ce besoin de savoir ce qu'il ressent, de le comprendre, de partager sa peine. Car même si elle tentait d'étouffer les sentiments confus qu'elle ressentait pour lui, elle ne pouvait se résoudre à l'abandonner. Le savoir souffrir l'étouffait, la bouleversait. Elle aurait fait n'importe quoi pour Remus. Absolument tout quitte à se mettre en danger pour peu que son fardeau s'allège . Alors oui, ce soir elle irait le voir dès qu'elle le pourrait et resterait avec lui jusqu'au bout.

Elle continuait de le regarder, un sourire tendre aux lèvres tandis qu'il était pleinement concentré sur sa besogne. Le vent frais faisait gracieusement onduler ces mèches, dissimulant par intermittence ces yeux safranés. Il était beau. Eilya le reconnaissait. Elle aimait ressentir cette délicieuse chaleur qui se propageait dans tout son corps quand elle le regardait, sentir son cœur tambouriner violemment quand il lui parlait, sentir sa respiration légèrement haletante lorsqu'il lui souriait. Elle n'était pas stupide. Elle savait que c'étaient les prémices d'un élan du cœur et elle tentait de l'étouffer comme elle le pouvait. C'était normal après tout. Remus lui était très cher, était adorable et savoir qu'il souffrait injustement l'avait fortement ébranlée. Toute personne dotée d'une once d'humanité aurait ressenti cette même sensation. Alors oui. Ce n'était qu'une futile inclination passagère, elle en était certaine.

Reportant son attention sur l'entraînement, elle discutait quidditch avec Peter lorsque des cris provenant du terrain se firent entendre. Les joueurs volaient dans tous les sens affolés, un James furibond brayant à pleins poumons tandis que les deux cognards fonçaient à une vitesse affriolante sur toute personne se trouvant sur leur trajectoire. 

Soudain les deux balles s'arrêtèrent net, lévitant à une dizaine de mètres du sol avant de foncer à toute allure droit sur Eilya. Peter eut à peine le temps de la tirer violemment à lui que les cognards s'écrasèrent juste à côté d'eux laissant deux cratères dans les gradins. 

Tout le monde restait pétrifié, attendant de voir si la situation allait évoluée.

Alors qu'Eilya commençait à peine à se détendre, les deux balles vibrèrent dangereusement. Oh oh... C'était loin d'être bon signe... 

D'un geste vif ils s'élevèrent, flottant dangereusement devant leur victime. La jeune femme se mit alors à courir à toute allure, sautant et slalomant avec agilité dans les gradins tandis que les cognards continuaient leur course folle. 

Une bonne partie des spectateurs tentaient en vain de calmer les balles tandis que les joueurs ralentissaient autant qu'il le pouvait leur progression. Eilya avait beau courir vite, son endurance n'était pas illimitée et de toute façon elle approchait dangereusement du bord des gradins. D'un geste souple, elle s'élança dans les airs, retombant avec agilité six mètres plus bas sous les yeux ébahis de l'assistance. 

C'était quoi ça ?! Remus avait beau l'avoir déjà vu à l'œuvre le soir de sa cuite, il en restait toujours estomaqué, la bouche grande ouverte et les yeux aussi grands que des soucoupes. 

Imperturbable, la jeune femme continuait de traverser le stade à toute allure et attrapa à la volée un balai d'entraînement qui traînait au sol. Il n'était certes pas des plus rapides mais assez pour se dépêtrer de cette situation plus que merdique. S'élevant dans les airs sans mal , elle se dirigea vers les deux batteurs qui attendaient avidement le bon moment pour envoyer voir du pays à ces deux saloperies de cognards. Elle passa à toute allure entre les deux joueurs qui repoussèrent, au soulagement de tous, les balles. 

Alors qu'elles s'éloignaient de la jeune femme, celles-ci firent subitement demi tour pour revenir frapper leur victime.

MAIS C'EST QUOI CE PUTAIN DE BORDEL ?!

Eilya remonta en flèche, l'air froid lui giflant le visage lorsque les balles disparurent.

 Pourtant elles étaient bien là... 

Elle pouvait entendre le sifflement que provoquait le frottement de l'air contre le cuir. Alors qu'elle fouillait frénétiquement du regard les environs, les cognards refirent soudainement surface, un de chaque côté de sa victime près à lui fracasser le crâne à la façon sandwich.

 Hum ! Miam ! 

Terrifiée, elle ne réfléchi même pas et sauta du balai, se laissant tomber dans le vide en hurlant à plein poumons. Non, ce n'était décidément pas la meilleure des choses à faire. Des hurlements se firent entendre dans le stade tandis que Sirius et James tentaient désespérément de la rattraper. Elle finit par agripper le balai de Patmol à quelques mètres du sol puis se hissa avant que Sirius ne saute pour rouler dans l'herbe. Jamais son nimbus aurait supporté le poids de deux personnes. Eilya redressa tant bien que mal la trajectoire et fonça droit vers le sol, chopant à la volée une batte. 

Finit de jouer. Tata Eilya voulait bien être gentille mais fallait pas abusé tout de même ! Elle se hissa sans problème sur ses pieds et se retourna pour faire face aux cognards, le visage déformé par la colère.

- VOUS ME FAITES PROFONDÉMENT CHIER LES SALOPERIES !

Mêlant les gestes à sa pensée, elle visualisa la tête de sa morue de mère à la place des deux balles et frappa violemment les cognards qui partirent à toute vitesse dans la direction opposée. Elle les avait prévenu ! Toujours debout sur le balai, elle restait imperturbable, le visage fermé, fixant les deux saloperies qui menaçaient de revenir à l'assaut. 

Soudain les cognards explosèrent de concert provoquant des milliers de petites étincelles multicolores tel des feux d'artifices. 

Qui ? C'était la question que toute le monde se posait. Tous les regards convergèrent vers le professeur Kesley, planter au milieu du terrain, la baguette en l'air et le visage déformé par la colère. Ouh... Il n'était content le Kesley... 

Son regard pulvérisant les spectateurs, sa voix tonna dangereusement :

- QUI ?! QUI A FAIT ÇA ?!

Un silence de mort régnait dans le stade, chacun promenant avidement son regard dans l'espoir de connaître le fautif. Voyant que personne ne se manifestait, Kesley marmonna une incantation, faisant jaillir de sa baguette un patronus. 

Un immense hibou vaporeux s'éleva ainsi dans les airs. Après quelques seconde d'observation, celui-ci fondit sous les gradins et en extirpa une élève. 

Pikachu ?! Pas possible ! 

Sacha Winter se débattait comme une folle alliée tout en menaçant le patronus.

- Lâche moi saleté de poulet ! Je vais te plumer !

- CHEZ LE DIRECTEUR ! IMMÉDIATEMENT !

- J'en ai rien à battre espèce de vieux schnock ! T'es qu'une pouffiasse Connors !

Le patronus continuait de tirer l'autre timbrée vers le château tandis que ses éclats de voix se mouraient dans les airs. Quoi, Sacha Winter ?! Non mais elle était complètement débile ou quoi ? Attaquer une préfète, serpentarde de surcroît au caractère bien trempé était loin d'être l'idée la plus lumineuse du siècle. 

Kesley traversa rapidement le stade et se planta devant Eilya, le visage fermé. Il se mit à la faire tourner dans tous les sens, faisant bouger sa tête, ses poignets et ses chevilles.

- Comment vous sentez vous ?

- Je vais bien, merci.

- Des douleurs ?

- Non.

- Vous êtes sûre ? On ne sait jamais.

- Absolument rien.

- Vous me le diriez si vous aviez mal n'est ce pas ?

-Mais oui ! s'exclama t-elle en riant doucement. Je pète le feu !

Il expira bruyamment visiblement rassuré. Ce professeur était étrange... Pas en mal bien sûr ! Au moins on pouvait dire que la santé des ses élèves lui tenait à cœur ! 

Patmol se jeta soudainement sur elle en l'étouffant au possible.

- Lya ! J'ai eu la peur de ma vie ! Non mais quand on ne sait pas quoi faire on ne saute pas de son balai quand on est à trente mètres de sol ! T'es pas un peu suicidaire comme fille par hasard ?!

Il lui frotta allègrement sa tignasse lui donnant un air de sauvageonne qu'il adorait. James et Peter accoururent à leur tour parlant à une vitesse affriolante rendant impossible de comprendre le moindre mot.

- Peter, merci beaucoup pour toute à l'heure.

- De rien ! C'était super !

- Super ?! s'écria James. Mais c'était énorme ! Pourquoi tu nous as pas dit que tu savais volé ? Et puis tu es restée debout sur ton balai comme si c'était d'une simplicité enfantine ! ET PUIS LA BATTE ! MERLIN TU TAPES COMME UNE DÉESSE !

James continuait son flot de paroles, secouant frénétiquement la tête dans tous les sens, imperturbable face aux sourires moqueurs de l'assemblée. Il n'allait pas la lâcher maintenant. Super... 

Et Remus ? Où était il ? Elle parcourut lentement du regard les alentours pour le trouver en retrait, la dévisageant d'un air indéchiffrable. Pourquoi la regardait il de cette manière ? Était il en colère ? 

Une soudaine peur s'installa dans son ventre tandis qu'elle essayait de se remémorer que qui aurait pu le contrarier. Eilya s'avança lentement, comme si au moindre geste brusque il allait s'énervé. Pourtant il ne bougea pas, son regard imperturbablement encré sur elle, la mâchoire crispée.

- Remus ?

De son air toujours indéchiffrable, il leva une main hésitante vers elle puis lui effleura du bout des doigts la joue. Elle était bien là. Il pouvait la toucher. Expirant faiblement, il s'approcha doucement d'elle puis l'enlaça désespérément dans ses bras. Pourquoi faillait il qu'elle lui fasse des frayeurs pareils ? Toujours à le mettre dans des tous ses états. Perturbant d'un simple geste toutes ses convictions. Il avait eu une peur terrible. Lorsqu'il avait assister impuissant à sa chute, constatant avec horreur que James et Sirius n'arrivaient pas à la rattraper. Elle ne cessait de le torturer. L'ébranlant inlassablement. Pourquoi fallait-il qu'elle soit si importante ?

La respiration haletante, Eilya enfuit son visage au creux de son cou, rassurée. Il n'était pas fâché. Elle se délectait de ces doux papillonnements qui se répandaient dans tout son ventre, la faisant sourire de bien être. Remus ne semblait pas vouloir la lâcher à son plus grand bonheur. Il continuait de la tenir fermement dans ses bras, la mâchoire crispée, les cheveux dissimilant son regard. Non il ne la lâcherait plus.

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Par pitié, qu'une divine intervention de Merlin vienne me sauver de cette soirée pourialissime ! Plus jamais de fiesta chez Slughorn ! JAMAIS !

Lily était la seule raison de sa survie à ce moment bien précis. Après avoir déjouer les plans d'un Martinez qui tentait de s'incruster à la fiesta, repousser les mains baladeuses de Morfal, supporté un monologue de dix sept minutes et trois secondes ( toujours être rigoureux dans la vie) de Slughorn, elle avait maintenant les pieds qui la faisait atrocement souffrir. Lily et elle, en dernier recours, s'était retranchées vers le buffet et avaient éventré une bonne partie des petits fours. Le macabre génocide des canapés au saumon sera à jamais inscrit comme le drame le plus sanglant du siècle. Ayons une minute de silence je vous prie.

Bref pour faire simple, elles s'emmerdaient à souhait. Il était presque onze heures du soir et Eilya n'avait pas revu Remus depuis le stade. Elle ne pouvait nier que Moony était la principale raison de cet incommensurable désir de se carapater en vitesse. D'ailleurs elle avait tout prévu. Ne sachant pas où aller, elle devait réussir à choper à la volée un Sirius sortant de deux heures de retenues avec Rusard ( ne jamais teindre Miss Teigne en rose à paillettes ! Jamais!) et le suivre pour savoir où les autres se trouvaient. Eilya regarda nerveusement sa montre.

Quinze minutes. Il me reste quinze minutes pour mettre au point un super plan d'évasion. Lily ! Il me faut Lily !

Elle parcourue du regard la salle et la trouva en train de somnoler dangereusement devant un Slughorn au top de sa forme. Il devait bien en être à vingt minutes de tirade, sans pause bien sûr. Le devoir l'appelant, elle remonta ses manches inexistantes pour lui donner un semblant de courage. Alors voyons voir... Sluhorn clignait des yeux en moyenne toutes les sept secondes, les gardant fermés environ trois. Elle avait donc trois secondes précisément pour réaliser le kidnapping du siècle devant témoins. Dur.

Concentration Lya ! Tu peux le faire ! Trois... Deux... Un... GO !

Elle chopa une Lily au bord du suicide et se planqua vite fait bien fait derrière un des grands rideaux en velours vert.

- Lya ! Merlin merci ! chuchota t-elle.

- Cela aurait été cruel de t'abandonner ! Bon je ne vais pas y aller par quatre chemins. Évasion. Maintenant. Plan ?

- Faudrait quelque chose d'assez chaotique mais non dangereux...

- Un attaque de petits-fours ?

- Peut pas. On les a tous mangé.

- Mierdasse... Et une explosion de punch ? En plus il n'est pas bon ! On fait une pierre deux coups ! On se carapate en beauté et personne ne meurt empoisonné !

- Nickel ! C'est parti !

D'un geste souple de sa baguette, le chaudron contenant le punch douteux se mit à bouillir dangereusement sous les yeux méfiants de l'assistance. Non mais c'était quoi ce truc ?! En plus d'être méga dégelasse, c'était dangereux ?! Le chaudron se mit à vibrer puis explosa recouvrant toute personne dans un rayon de dix mètres de punch verdâtre. Profitant de ces quelques secondes de pur chaos, les deux fautives s'éclipsèrent discrètement. Oh yeah ! Mission évasion réussi haut la main ! Alors qu'elles en gloussait en talons hauts, essayant d'éviter de s'exploser les dents sur le sol du cloître, elles tombèrent nez à nez avec McGonagall.

- Et bien mes demoiselles, où courez vous comme ça ?

- Oh... Et bien le punch du professeur Slughorn à exploser professeur, déclara Lily de la manière la plus naturelle qui soit.

- Bien fait pour lui, marmonna McGo. Miss Evans vous pouvez retourner dans votre dortoir. Miss Connors rester juste quelques instants je vous prie. J'ai à vous parler.

Lily les salua promptement et s'enfuit trop heureuse d'être enfin sauvée de cette horrible soirée. Le cloître restait silencieux, seuls les rayons de la pleine lune éclairaient faiblement la pénombre environnante, illuminant par intermittence les vielles pierres du sol. McGonagall restait immobile, son regard encré sur la jeune femme.

- Miss Winter ne vous causera plus de problèmes à l'avenir. Elle a été sanctionnée comme il se doit.

- Merci, madame.

- Avez-vous un quelconque lien avec le professeur Kesley ?

- Un lien ? Non professeur, aucun.

- Alors comment expliquez-vous, alors qu'il était au beau milieu d'un cours, qu'il ait précipitamment délaisser ses élèves pour vous venir en aide sans que personne l'ai mit au courant ?

- Je... Je ne sais pas...

- Moi non plus figurez vous. Et j'aimerais bien le savoir.

Eilya haussa les épaule en signe d'incompréhension. Elle n'en savait foutrement rien et sa professeur le savait. La jeune fille était aussi perdue qu'elle, les seules réponses ne pouvant venir que de Kesley en personne.

- Bien. Bonne nuit Miss Connors.

- Professeur ! Je... J'ai quelque chose à vous demander. Et bien... Je voudrais à l'avenir me charger de toutes les rondes que Remus ne pourra pas assurer. Nos emplois du temps sont assez similaires, cela ne posera aucun problème avec mes cours d'astronomie.

Malgré l'obscurité des lieux, Eilya pouvait deviner sans mal les yeux plissés et le regard perçant de sa professeur. Devinant ses doutes, la jeune femme tourna lentement la tête, son regard désespérément attiré par l'astre pâle qui brillait dans la nuit noire puis leva de ces deux mots les incertitudes que nourrissait la vieille dame.

- Je sais.

Le regard perçant de sa professeur se mouva peu à peu en incrédulité. Elle savait. Elle savait et pourtant elle voulait l'aider ?

- Pourquoi ?

- Et bien même si un jour vous m'avez dit que toute vérité n'était pas bonne à savoir, ce n'est pas une raison suffisante pour l'abandonner... N'est ce pas ?

- Certes non... Je vous accorde les rondes de monsieur Lupin.

Elle commença à s'en aller lorsque son pas se fit hésitant.

- Je... je suis fière de vous... Vous auriez fait une admirable gryffondor.

Une gryffondor. Une poids sembla soudainement disparaître de son cœur. McGonagall la considérait comme une gryffondor. La lèvre tressautant légèrement, elle déclara d'une voix instable.

- Je vous remercie. Bonne nuit professeur.

Elle partit rapidement vers le bureau de Rusard, essayant d'isoler dans un coin de sa tête sa discussion avec McGonagall pour se concentrer sur Remus. Seul Remus importait.

Les onze heures venait tout juste de passer et il n'était pas question qu'elle rate Sirius. Alors qu'elle approchait du bureau de bruyants éclats de voix résonnèrent dans les couloirs. Eilya se transforma pour se faire la plus discrète possible.

- LE SALOPIAUD ! IL A RECOMMENCÉ !

Visiblement Patmol venait de reteindre Miss Teigne mais en bleu à paillettes cette fois-ci. Ah que voulez-vous... Sirius à toujours été d'une grande créativité quand il s'agissait de faire des conneries ! 

Eilya eut à peine le temps d'apercevoir un bout de tissu disparaître au bout du couloir que Sirius avait déjà disparu. Non ! Elle n'allait certainement pas rester là à attendre qu'il se débine ! 

Elle le coursa aussi discrètement qu'elle le put puis soudain il s'arrêta, immobile au milieu du couloir, détaillant les lieux d'un œil aiguisé. Il n'aimait pas cela... Cette sensation d'être suivie. Pourtant il n'y avait personne... 

Il entra discrètement dans une salle abandonnée et se transforma, un grand chien noir ressortant incognito quelques secondes plus tard. Alors c'était lui Patmol... Son pelage était aussi noir que celui d'Eilya, de grandes oreilles, seuls ces yeux métalliques permettait de faire le lien entre l'animal et l'humain.

Il se dirigea rapidement hors du château, Eilya toujours sur ses talons. Il semblait se diriger vers la forêt interdite lorsqu'au dernier moment il bifurqua sur la gauche et gravit la petite colline où se tenait férocement le saule cogneur.

 Quoi ?! Non mais fallait toujours qu'il rende les choses méga compliquées !

 Remarquez ce n'est pas plus mal... Un loup-garou cavalant en toute liberté dans le parc de Poudlard aurait de loin fait très mauvaise impression d'autant plus que Remus n'aurait pas supporter de blesser quelqu'un. 

Sirius attrapa une branche et s'en servit pour appuyer sur un nœud à la base du tronc. L'arbre s'immobilisa instantanément, laissant Patmol s'engouffrer dans ses entrailles. Eilya restait pétrifiée à quelques mètres du saule, le temps que son cerveau analyse la situation. De un, il y avait un passage secret sous cet saloperie d'arbre et de deux elle n'avait pas repérer l'endroit exact où il fallait appuyer.

Mierdasse, mierdasse et triple mierdasse ! Ok, à trois je fonce ! Un ! Deux ! Trois ! Aaah ! Non en fait je ne suis pas prête du tout ! Ok Lya pète un bon coup et ça ira mieux ! Inspire, expire. Pense à Remus. Tu ne peux pas l'abandonner. Remus, Remus, Remus. Au pire tu mangeras salement le gazon et puis un peu de verdure n'a jamais fait de mal à personne ! Ok c'est partit ! CHARGÉ !

La panthère fonça à pleine vitesse vers le tronc, là où Sirius avait disparu quelques minutes plutôt, lorsque que le saule se mit soudainement à bouger dangereusement, les branches s'abattant violemment dans son sillon. Elle slaloma tant qu'elle put lorsqu'une liane la gifla sauvagement au visage, lui laissant une grande entaille sanglante au milieu de la joue. 

Quelque peu sonnée, elle eut à peine le temps d'esquiver une branche qui fonçait droit sur elle et bâtit hâtivement en retraite. Saloperie d'arbre ! Ce n'était certainement pas une saleté de buisson de mes deux qui allait l'empêcher de passer ! 

Un chouïa furax, elle sortit sa baguette et enchaîna les sorts cuisants, allant même jusqu'à essayer de le cramer lorsque celui-ci s'immobilisa soudainement. 

Quoi ? Elle avait dit quoi comme sort ? 

Elle en avait débité tellement que c'était impossible de savoir lequel était le bon. Profitant de la courte immobilité de cette saloperie de buisson, elle s'engouffra rapidement dans le passage, laissant derrière elle une bonne centaines de feuilles agonisants au sol. La bataille fut rude mais elle avait gagné la guerre ! 

Eilya commençait sautiller gaiement lorsqu'un rictus de douleur stoppa net sa gaieté passagère. Sa joue lui faisait atrocement mal et le sang continuait d'onduler, collant les poils de sa fourrure entre eux.

Remus, pense à Remus. T'es minable Lya. Il est en train de souffrir le martyre et toi tu te plains d'une petite coupure à la joue...

Elle continua sa traversée le long de l'étroit passage, la chair de poule hérissant son pelage. Cet endroit foutait les chocottes. De l'eau suintait le long des roches, donnant à l'atmosphère une ambiance pas franchement chaleureuse. En tout cas, où que ce passage menait, c'était loin d'être joyeux ou convivial...

Elle aperçut enfin le bout du tunnel, l'endroit à peine moins sombre pour déboucher dans une pièce délabrée et poussiéreuse. Le vent venait frappé les cloisons, faisant craquer le bois de tous les côtés. Une forte odeur de moisie agressait son museau. 

Tout n'était que ruine et poussière. D'innombrables traces de sang séché jalonnaient le parquet moisi, donnant à la pièce une dimension macabre. Remus... Comment Remus pouvait il rester dans cet horrible endroit une fois par mois ? Rien que l'idée d'y rester une nuit entière lui donnait des hauts le cœur. 

Elle n'avait jamais autant aimé James, Sirius et Peter en cet instant bien précis. Remus n'était pas seul, il ne serrait plus jamais seul. Eilya s'extirpa du trou lorsqu'un « Couiii » retentissant la stoppa net. Le parquet craquait au moindre poids. Super pour se faire discret... 

Elle inspira profondément et fonça droit sur l'escalier.

Couiii ! Couiii ! COUIIII !

Elle grimpa à fond la caisse l'escalier miteux non sans casser une marche et arriva au premier étage la respiration haletante. Horrible. Cet endroit était horrible. Heureusement que les forts craquements des boiseries et les bourrasques de vents à l'extérieur avait sembleraient ils camouflés son entrée ô combien discrète. 

Des couinement plaintifs se firent soudainement entendre au milieu des craquements. Elle jeta discrètement un regard par une porte entrouverte. Un grand cerf était couché au pied d'un grand lit miteux, un rat entre les pattes. Ce devait être James et Peter... 

Plus loin, Patmol se dressait, immobile, son regard imperturbable, encré sur une masse sombre qui gémissait dans un coin obscur de la pièce. Remus...

Il était recroquevillé, la pénombre avoisinante empêchant de distinguer les contours de sa silhouette. Inconsciemment, comme attirée par la masse sombre, elle avança provoquant un crissement retentissant du plancher.

Putain de parquet !

Tous les yeux se braquèrent sur elle, faisant doucement sortir Moony de la pénombre, laissant les faibles éclats de la lune distinguer la créature. 

Un pelage gris foncé recouvrait tout son corps mi-humain, mi-loup. Ses yeux d'un jaune électriques dévoilaient des pupilles aussi épaisses que des fentes, le rendant encore plus menaçant. 

Non ce n'était pas Remus. 

Rien dans ce qu'elle voyait ne permettait de faire le lien avec le doux et bienveillant Remus Lupin. 

La créature poussa un hurlement à vous glacer d'effroi puis se mit à avancer dangereusement vers elle, la démarche lente et assurée tel un prédateur qui venait de trouver son casse-croûte du soir. Elle avait l'impression d'être une friandise hautement comestible.

Peur. 

Elle avait très peur. 

Elle recula de quelques mètres avant de se retrouver piégée dans un coin de la pièce. Mais pourquoi les autres ne faisaient ils rien ? Elle allait se faire bouffer !

Pétrifiée d'angoisse, elle se recroquevilla autant qu'elle put tandis que la bête venait de se positionner, la surplombant de toute sa hauteur, juste à quelques centimètres d'elle. Il dévoila soudainement d'immenses crocs, faisant rouler dans sa gorge un râle menaçant. Eilya pouvait sentir contre son pelage le souffle de l'animal qui continuait de la fixer de ses fentes. 

Elle ne sut combien de temps ils restèrent ainsi, le loup-garou la dominant, le regard menaçant et elle, recroquevillée au sol tel un petit chaton terrifié. Il sentait son sang. Ses grands iris jaunes étaient inexorablement encrés sur la plaie béante de la panthère, se demandant si elle était une proie possible. 

La créature s'éloigna soudainement d'elle, comme si elle ne l'intéressait plus et se mit hurler en griffant violemment les boiseries pourries des murs.

Eilya en profita pour grimper sur le lit miteux, faisant s'envoler une pellicule de poussière dans les airs puis s'y allongea, se faisant la plus petite possible de façon à ce que seuls ses yeux dépassent du pied du lit. Elle avait bien cru qu'elle allait y passer ! Mais il ne l'avait pas touché. C'est pour cela que les autres n'avaient pas réagit. Ils savaient qu'il n'allait rien lui faire.

Si le comportement de Remus ne les avait pas étonné, c'était loin d'être le cas de celui de la panthère. Tout animal normalement constitué aurait fui à toute allure mais non. Au lieu de cela, la panthère s'était contentée de s'allonger sur le lit et de fixer Remus... 

Un doute s'empara soudainement de Sirius. Il avait eut le sentiment d'être suivi tout à l'heure et le seul moyen d'entrer dans la cabane hurlante était par le saule cogneur. Il sauta violemment sur le lit, faisant sursauter son occupante trop hypnotisée par Remus, et planta son regard dans le sien. 

Son cœur manqua plusieurs battements. 

Non... Pas ces yeux ! Ils les auraient reconnus entre tous ! 

Elle ne pouvait pas... Pas savoir ! Pas être ici ! 

Et pourtant elle était bien là, le suppliant de son regard de ne pas intervenir. Elle allait prendre une sacrée rouste !

 Il se colla à elle d'un geste protecteur, sous les yeux étonnés de James et Peter, et ne bougea pas jusqu'à ce que les premiers rayons de l'aube filtrent à travers les carreaux brisés de la vitre.

La créature, qui semblait dormir, se mit soudainement à hurler et se tordre de douleur tandis qu'elle chancelait dangereusement, baignée dans les rayons safranés de l'aurore.

 Il se retransformait.

 De morbides craquements d'os se firent entendre parmi les hurlements de désespoir de Remus. Eilya ne voulait pas entendre. Non elle ne voulait pas.

Sa respiration se mit à devenir chaotique tandis qu'elle tremblait de tous ses membres, essayant d'ignorer les cris de Remus. Sirius s'allongea sur elle pour atténuer sa peur. Il valait mieux qu'elle suffoque un peu plutôt qu'être traumatisée par les hurlements. Lui aussi, les premières pleines lunes, redoutait cette deuxième transformation mais il avait vite compris que même si Remus souffrait, c'était le signe qu'il retournait vers la lumière pour délaisser les ténèbres. Alors oui, il souffrait lui aussi d'entendre son ami hurler à la mort mais c'était un mal pour un bien.

Les cris s'estompèrent peu à peu, laissant place à une douce quiétude. Eilya se dégagea alors doucement. Elle avait besoin de le voir. De savoir que c'était fini. Qu'il ne craignait plus rien avant un mois.

Et il était là.

Allongé nu sur le sol, inconscient, les rayons safranés de l'aube faisant briller son corps si pale, quelques mèches cachant partiellement son visage. Il était revenu. 

Les maraudeurs se transformèrent à leur tour, chacun s'affairant de son côté. James et Sirius le rhabillaient tandis que Peter épongeait les plaies de son torse. 

Sirius se tourna soudainement vers Eilya, le regard autoritaire.

- Je veux que tu ailles à l'infirmerie. Maintenant. On en discute plus tard.

D'un pas hésitant, elle quitta la pièce, les oreilles baissées. Remus était entre de bonnes mains, de plus elle présentait que Sirius était déjà assez en colère contre elle donc elle n'avait pas franchement besoin de jouer les filles rebelles. Valait mieux se la fermer et espérer que la tempête qui viendrait passerait vite.

- Sirius... C'était qui ?

- Eilya.

Peter et James restèrent quelques secondes figés, le temps que leur cerveau digère l'info. Elle savait et pourtant elle était venue. Chacun passa un bras de Remus autour des ses épaules et d'un pas lent, les maraudeurs s'en retournèrent vers Poudlard baignés dans la lumière d'un nouveau jour.

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