En arrivant à l'entreprise Kivo, je me dirige vers mon bureau pour me préparer en vue de la réunion. Après 5 heures d'entretien, nous avons réussi à trouver un accord. Je viens de signer un contrat avec une entreprise spécialisée dans la distribution de boissons et d'eaux en gros. Nous avons également eu l'occasion de déjeuner dans un restaurant de luxe.
Après cette série d'événements, je suis retourné au bureau où je retrouve mon cousin Chérif et sa femme Djeneba. Cherif et moi avons une différence d'âge de plus de dix ans, et la plupart de mes cousins paternels sont presque dix fois plus âgés que moi. Cependant, cela n'altère en rien notre lien de parenté.
En général, mes cousins viennent me rendre visite pour discuter de problèmes d'argent ou de conflits, mais cette fois-ci, je ne m'attendais pas à reparler de cette histoire de mariage encore une fois.
— Encore cette histoire mais Cherif tu devrais enfin lâcher l'affaire.
— C'est ce que j'essaie de lui faire comprendre! Mais il refuse catégoriquement de me m'écouter. Répliqua sa femme
Chérif affichait un regard glacial, comme à son habitude, cette histoire de mariage ne lui convient pas du tout. Depuis deux ans, un jeune homme désire prendre pour épouse Djita, ma nièce, et ce dernier est un ami proche de moi. C'est avec stupeur que j'ai pris connaissance de cette relation, pourtant j'avais averti mes amis de ne jamais fixer mes nièces du regard. Malheureusement, cela s'est produit et je suis contraint de l'accepter.
Cherif est en opposition à ce mariage, il prétend que cette dernière est encore trop jeune pour s'engager dans une union. Je ne parviens pas à comprendre son raisonnement car son fils Mohamed s'est marié à dix-neuf ans et lui-même avait déjà été marié depuis vingt-quatre ans.
— Djita n'a pas encore terminé ses études.
— Toi non plus tu n'avais pas terminer tes études quand tu m'as épouser !
Djeneba a une grande détermination dans cette histoire. Elle désire ardemment que sa fille se marie, peu importe les conséquences.
— Peut-être, mais les circonstances ont évolué et vous savez tous les deux que je ne suis pas en mesure financièrement de célébrer ce mariage! Djita est ma fille chérie, son nom rend hommage à ma mère, c'est ma fierté et elle mérite un mariage de rêve.
C'est avec beaucoup d'amour qu'il le dit, c'est vraiment touchant. En effet, Cherif a trois enfants, Mohamed en premier, suivi de Djita et enfin Raja, la petite dernière.
— Vraiment Chérif, c'est cela qui te préoccupe? Jusqu'à maintenant, qui assume la responsabilité de couvrir toutes les dépenses des mariages de tous les membres de la famille? Lui demande sa femme
— Djeneba a raison, c'est mon père qui a toujours été responsable de cela.
— Néanmoins, à ce jour mon oncle n'est pas en mesure de le faire! Il est déjà confronté à des problèmes de santé!
— Dois-je te rappeler c'est moi qui gère tous les affaires de mon père?
— Écoutez je veux bien accepter ce mariage mais je dois me préparer financièrement par conséquent alors pas d'histoire de mariage avant!
Chérif est un homme qui a une grande fierté, il est également présent dans le domaine des appareils électroniques, mais malheureusement, les affaires ne marchent pas récemment. À plusieurs reprises, je lui ai proposé mon soutien mais il a toujours refusé.
— Moi je crois plutôt que tu ne veux pas ton plus jeune cousin prendre ce genre de responsabilité à ta place.
Il reste silencieux tout en me fixant, il n'est pas prêt à l'avouer mais je sais que c'est le cas.
— Je te comprends, mais sache qu'il m'est déjà arrivé de faire cela pour des personnes pour qui j'ai demandé que cela reste confidentiel. Dis-moi si toi tu ne le mentionnes pas, qui pourrait s'imaginer que j'ai fiancé le mariage de Djita?
— Chérif réfléchis voyons!
— Écoutez je veux bien accepter mais on fera moitié moitié et pour ça nous allons patienter encore un moment.
— Encore? Lui demande sa femme
— Oui chérie. Lui répond t'il
Elle semble être excessivement impatiente et ne peut plus attendre, mais elle n'a pas d'autre option. Elle doit faire preuve de plus de patience si elle souhaite que sa fille se marie enfin.
— D'accord Cherif on fera ainsi.
Une heure plus tard, Cherif et sa femme sont rentrés chez eux, mettant ainsi fin à la discussion. Comme d'habitude, j'ai demandé qu'ils rapportent des boissons à la maison.
Ma mère m'aurait fait un serment si elle était là. Elle n'apprécie pas quand je distribue des packs de boissons gratuitement aux gens. Elle prétend même que je vais me mettre dans une situation financière difficile. Elle ne sait pas que KIVO est la boisson la plus populaire et la plus consommée dans le pays et à l'échelle mondiale.
•|• Quatre mois plus tard
Point de vue de Bassim Sall
Je roulais à toute allure pour me rendre à l'hôpital où mon père est actuellement hospitalisé depuis deux mois. Ma mère pleurait à chaudes larmes lorsque nous avons parlé au téléphone.
Dès mon arrivée, je me dirige immédiatement vers la chambre où mon père séjourne.
— Bassim. Dit ma mère en pleure
— Qu'il y'a t'il maman pourquoi tu pleures?
Nadira, l'une de mes cousines très proches, était présente ainsi que quelques oncles à moi, et leurs regards étaient plutôt inquiétants.
— Bassim ils l'ont amener il ne réagissait plus. Déclare Nadira
Une douleur intense m'a traversé le cœur, je ne suis pas prêt à perdre mon père maintenant. Nous avons des objectifs communs à atteindre.
— Mais qu'est-ce qui s'est passé?
— Rien de particulier, nous étions en train de parler de sa fête d'anniversaire passée et soudainement il a commencé à réagir bizarrement avant de cesser de réagir. Les médecins sont arrivés rapidement pour le prendre en charge. Répliqua Neissa une nièce à moi
— Et alors? Ils ne vous ont toujours rien dit ?
— Non.
Au même moment un docteur arrive.
— Docteur comment va t'il ? Demande désespérément ma mère
Il reste silencieux un moment et dit:
— J'ai le regret de devoir vous l'annoncer mais monsieur Sall../
Il ne termine pas sa phrase qu'il se fait interrompre par les cries de ma mère.
— NONNNNN. S'écria ma mère
Une sensation de déchirure au cœur m'a envahi, ma mère s'est écroulée par terre. Les larmes de ma mère coulaient abondamment, ce qui a également touché Nadira.
— Vous voulez dire qu'il est décédé ? Demande Cherif
— Malheureusement oui.
Après cette déclaration, ma mère a fait un malaise et les médecins ont pris en charge son cas rapidement.
Je constatais que tout le monde était submergé par les larmes et moi je restais immobile.
Je suis profondément attristé par le départ de mon père, je n'arrive pas à y croire. Je refuse de l'admettre, mon père ne peut pas mourir maintenant. Je prends la décision de me rendre dans la chambre où il se trouvait afin d'observer le corps. Malgré tous mes efforts, je n'ai pas pu retenir mes larmes, mon père est bel et bien parti.
[...]
Deux mois se sont écoulés depuis le décès de mon père, et je n'arrive toujours pas à surmonter ce choc. Même ma mère a déjà tourné la page et moi je ne parviens pas à en faire autant.
C'est le jour où je m'apprêtais à lui annoncer une nouvelle d'une grande importance qu'il est décédé. J'ai conclu un contrat majeur à l'étranger avec une grande entreprise, mon père avait toujours rêvé de cela et je voulais lui faire part de ma joie, malheureusement je n'ai pas pu. Je m'en veux énormément, j'espérais voir sa réaction, le sourire sur son visage lorsque je lui annonçais mais je n'ai pas pu et je suis très en colère à ce sujet.
Ce matin-là, j'étais extrêmement réfléchi, tout comme ces derniers jours où je peine toujours à accepter la réalité.
— Bassim?
— Oui maman, rentre je t'en prie.
— Je t'en supplie mon fils oublie un peu et passe autre chose.
— J'aimerais bien mère mais j'y arrive pas.
— Efforce toi, tu es devenu un zombie, tu ne manges presque plus.
— Je n'ai plus envie de rien maman.
J'ai l'impression qu'elle ne comprend pas, personne ne veut comprendre en fait. Je viens de perdre la personne la plus significative de ma vie. Mon père a joué un rôle essentiel dans mon développement, il m'a tout transmis et sans lui, je ne serais pas là où je suis aujourd'hui. Il est impossible pour moi de continuer comme si de rien n'était, je viens de perdre une partie importante de moi-même.
— Mais ne dit pas une chose pareille, ne penses-tu pas à moi et Laura?
— Désoler maman mais je m'en fiche d'elle.
— Ne dis pas ça, mon fils, je constate que tu es en colère intérieurement et cela n'est pas bon. Cela a des conséquences néfastes.
Certainement ma mère a raison mais c'est plus puissant que moi, j'ai tenté mais je n'y parviens pas. Je ressens une rage en moi que je ne peux pas expliquer, une colère que je ne peux pas exprimer.
— Peux-tu me laisser seul un moment s'il te plaît ?
— D'accord mais promet moi que tu vas essayer de faire des efforts?
— Oui maman.
En essayant de tout oublier, j'ai décidé de m'allonger sur le lit, mais c'est dur, le visage de mon père ne cesse de me hanter.
•|•|Un mois plus tard
Point de vue de Katia Cissoko
Les derniers jours ont été agités entre les cours et Abba qui ne me quitte plus, je me sentais perdu. Je n'arrive toujours pas à mettre fin à notre relation, il me perturbe.
Enfin, il y a quelque temps de cela, mon père m'a donné l'ordre de rentrer au pays. Je ne comprends pas pourquoi il insiste pour que je poursuive mes études là-bas, mais je vais faire tout ce qui est en mon pouvoir pour le convaincre de me laisser revenir ici.
Je ne remets pas en question mon attachement à mon pays, mais honnêtement, j'aimerais terminer mes études ici, surtout que c'est ici que j'ai commencé mes études universitaires. Néanmoins, je suis réticent à l'idée de changer d'école.
A suivre....