Ah, les clichés

By JusteViviana

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[Première place en Humour puis en Aléatoire. Merci du fond du cœur, c'est grâce à vous ❤️] Ah, les clichés. O... More

Présentation
L'héroïne timide mais en fait non
Comment être un badboy?
Le grand-frère
Le mec qui débarque de nulle part et qui fout la merde
Pâtes bolognaise ou pizza?
Accident, coma + AMNESIE
La meilleure amie qui disparait pendant 38 chapitres
Les fictions SMS
Quand le prof choisit les groupes/places...
Le jeu Action/Vérité
Les gars beaux gosses des fictions
La pauvre dans une école de riche
L'ex amoureux qui revient soudainement
Le triangle amoureux
Le tome deux
La bataille de nourriture
Le harcèlement par le populaire
Le faux couple
L'héroïnequiaccompagnesameilleureamieauconcertd'unecélébrité qu'ellen'aimepas
Les prénoms des héroïnes
•ANNONCE DU PROJET
PARODIE: "Je me trouve moche mais en fait je suis une bombe" + Virginity Game
• Espace découverte
PARODIE #2: l'orage
Les différents types de parents
Les coïncidences sur Wattpad, partie 1 (PROJET COMMUN)
Les coïncidences sur Wattpad, partie 2 (PROJET COMMUN)
SPÉCIAL 150K: analysons une de mes anciennes histoires
PARODIE #3: la piscine + cours de soutien
La fête aux gobelets rouges et le presque viol
•Des questions pour vous
SPÉCIAL 250K: November, la suite
L'endroitsecretdu badboyquiestenréalitéunromantiquedoubléd'unphilosophe
• Raisons d'exister - Prévention Suicide
Le meilleur ami
PARODIE #4: un badboy et une salle de bain
(Mini)Parodie #5: La présentation de l'héroïne parfaite et de sa vie banale
• CONCOURS D'ÉCRITURE + absence vacances
Parodie #6 : "Oups, j'ai pensé à voix haute" - Les consciences des héroïnes
• Informations sur les gagnants du concours d'écriture
• 3ème place - deux gagnants
• 2ème place - trois gagnants
• Mentions Honorables
• 1ère place - trois gagnants
Le film d'horreur
L'agression (Les Bonnes Recettes de Tata Viviana)
Le coup de poing du badboy énervé - Mini Analyse #1
Les colocations
La mort du premier amour du Badboy - Mini Analyse #2
1 MILLION DE VUES - MERCI
Spécial 1M: réunion de clichés ou pourquoi les clichés restent clichés
La meilleure amie, le retour
L'école (Voyage au centre des histoires clichées)
•Partagez vos histoires - Espace Pub Lecteurs
Les cours de sport
Quand les auteurs perdent la notion du temps
Les douches et les tenues
Les fanfictions One Direction [RE-PUBLICATION]
La fête foraine
ARNAQUE WATTYS - ATTENTION
• BESOIN DE VOTRE AIDE
Les footings
S'évanouir c'est trop sexy
La sœur de l'héroine, aka un autre personnage inutile
SPÉCIAL 2M: après November, je vous présente...
Les baisers
Les Dramiones
Les Vampires (mouhahaha)
Les publicités (je vous expose avec des screenshots)
SPÉCIAL 3M: Roxy, la suite

CHAPITRE SPÉCIAL: après la réunion, il s'est passé quoi?

15.9K 1.5K 2.7K
By JusteViviana

/!\ Il est TRÈS conseillé de lire (ou relire) la partie «spécial 1M: réunion des personnages clichés, ou pourquoi les clichés restent clichés » AVANT, afin de comprendre toutes les références de ce chapitre! :)

Je sais que beaucoup d'entre vous ont le moral dans les chaussettes à cause de tout ce qui se passe avec le coronavirus en ce moment, donc j'espère pouvoir vous faire rire, ou au moins sourire, un peu le temps de cette lecture (et celle de l'autre chapitre)! :)

Sur ce, bonne lecture, on se retrouve à la fin~ ❤️

(PS: ça part en cacahuètes.)

Que s'est-il passé après la réunion des personnages clichés?

Il fait sombre, dans l'appartement moderne situé en plein centre d'une ville sûrement Américaine que l'auteure n'a jamais pris le temps de nommer – par manque de temps ou de connaissance, qui sait. Néanmoins, une jolie guirlande lumineuse éclaire de sa lumière dorée une partie du gigantesque salon, semblant étrangement doté de plus de murs que nécessaire. Une bougie parfumée à la vanille est allumée et posée sur une étagère quelconque, répandant sa douce odeur intoxicante dans la totalité de la demeure – c'est-à–dire, environ trois pièces, deux salles de bain, une cave et un grenier, ainsi qu'une cuisine entièrement équipée.

Ce n'est pas grand-chose, mais cela est tout ce que la jeune fille assise dans un des canapés en cuir peut se permettre, malheureusement.

La demoiselle est d'une beauté commune – de grands yeux de biche, pétillants de malice, dont la somptueuse couleur bleue semble être un portail vers les océans regorgeant de trésors ; un visage en forme de cœur, fin et gracieux, avec une peau douce comme les fesses des bébés sains et propres. Un adorable nez en trompette, s'accordant à la perfection avec ses lèvres rosées, desquelles s'échappent parfois d'harmonieux rires aigus, capable de charmer n'importe quel marin, même les plus douteux.

Ah, si seulement elle pouvait être plus jolie. La vie est injuste, parfois.

Ses cheveux de soie dorée sont assemblés en un soigné chignon décoiffé, et quelques mèches rebelles s'en échappent délicatement. Pour se protéger du froid de cette dure soirée, elle porte un épais débardeur à bretelles, ainsi qu'un confortable pantalon court à peine visible – à cause du plaid duveteux recouvrant ses jambes, bien évidemment.

De ses doigts délicats, elle–

— Bon, le narrateur, t'as fini avec tes descriptions inutiles là? Oh merde non, je ne suis pas censée dire ça !

La jeune fille innocente se replonge soudainement dans le bouquin qu'elle tient entre les mains, titre mis bien en évidence « comment se comporter comme un personnage cliché parfait – le guide pour les idiots ».

Les secondes s'écoulent donc ainsi (car dur est le travail des narrateurs, de ne raconter que les moments intéressants de la vie de personnages ennuyants), jusqu'à ce que, à minuit pile, deux coups marqués se fassent entendre à la porte.

La jeune fille relève la tête, alarmée, yeux grands ouverts en surprise. Puis elle s'humecte les lèvres de sa langue rosée, jette un coup d'œil discret vers le livre ouvert, et s'éclaircit la gorge, avant de s'exclamer.

— O-oh! Qui pourrait-ce donc bien être? Oh, mais bien é-évidemment, c'est le livreur de pizza! Que je suis bête, ah, le livreur de pizza...

D'une démarche se voulant rassurée, elle se précipite dans l'entrée, main tendue vers la poignée (oh, ce qu'elle aimerait ne pas ouvrir cette foutue porte – elle n'est pas stupide, merci bien. Elle est même fort consciente de l'inconscience que cela représente. Mais entre prendre le risque de se retrouver nez à nez avec des voleurs, et celui de revoir le visage de Novem- d'elle, le choix est vite fait).

La porte s'ouvre doucement, lentement, en grinçant, et l'héroïne roule intérieurement des yeux – elle a mis de l'huile hier pour éviter ce problème, mais passons les détails inexpliqués –, et un air forcé de surprise s'imprime alors sur son visage poupon.

— Oh mon dieu! Mais quel forte surprise! Henry? Que fais-tu donc là? Est-ce que, est-ce que (elle frissonne de dégoût en se préparant mentalement à sa prochaine réplique), tu es mon livreur de pizza?

Le dénommé Henry, dont les magnifiques cheveux noir corbeau tombent de manière désordonnée sur un visage encore plus merveilleux, penche la tête de côté, yeux profonds l'interrogeant du regard.

— Quoi ? Qu'est-ce que tu racontes? Je-

Un coup de coude se voulant discret s'enfonce alors dans ses côtes blessées, que le t-shirt blanc marqué de sang laisse deviner. 

— Joue le jeu, imbécile, réplique-t-elle à voix basse, regardant nerveusement aux alentours, par peur de voir subitement  apparaître une tête qu'elle ne reconnaîtrait que trop bien.

— Ne me dis pas que tu es encore traumatisée par No–

— NE DIS PAS SON PRÉNOM!

Et alors, sans prévenir, l'héroïne – bon, Marylyn, on ne va pas attendre à ce que l'un des foutus personnages le dise, on a autre chose à foutre, merci bien – saisit Henry par le poignet et le tire brusquement à l'intérieur de l'appartement moderne supposément miteux, refermant la porte derrière elle avec violence.

Adossé contre le mur de l'entrée, tenant de ses deux mains son ventre visiblement blessé, le jeune homme lève un sourcil en direction de Marylyn, qui vérifie par le judas de la porte (le trou quoi) que personne ne se trouve dans les environs.

— T'es au courant que Nov- («SHHH»), qu'elle ne peut pas venir ici, n'est-ce pas? On est dans des univers différents. Ça ne fonctionne pas comme ça.

Marylyn se retourne lentement, un air neutre sur le visage et, d'une voix monotone et presque dépourvue de vie, récite:

— Nous appartenons corps et âmes à La Déesse Ô Toute Puissante. Ce que La Déesse Ô Toute Puissante souhaitera, sera donc exaucé. Nous devons respecter ce que La Déesse Ô Toute Puissante nous a donné, afin qu'elle ait bonté de nous.

Un silence s'ensuit.

Henry cligne des yeux.

Un éclair à l'extérieur cuit une poule dans le poulailler des voisins.

— L-la Déesse Tout Puissante..? Mais de quoi tu... Attends, Viviana?

Marylyn, revenant subitement à la vie, s'écarte précipitamment de lui afin de se plaquer contre un des murs opposés, yeux grands ouverts en frayeur.

— Comment oses-tu prononcer le nom de notre Déesse Ô Toute Puissante? Blasphème! Tu seras puni! (Puis son regard glisse le long de son torse, et s'arrête sur la tâche de sang s'agrandissant au fur et à mesure des secondes). Oh! Sainte Mère des clichés! Tu as déjà été puni pour tes crimes!

Henry continue à cligner des yeux.

L'odeur de poulet rôti dans le voisinage se mélange à celle de la pluie mouillée.

Finalement, le héros soupire et prend la parole de sa voix exagérément grave et rauque et attirante:

— Tu es complètement barjo, ma pauvre. Et puis, ce n'est pas comme si Viviana avait un quelconque pouvoir sur nous. Regarde: cette scène n'était pas du tout censée être comme ça, mais tu vois bien comment ça se déroule.

Marylyn le fixe avec attention, essayant de discerner le vrai du faux dans ses propos. Puis elle s'humecte les lèvres de nouveau, puisque l'auteure trouve que cela donne du réalisme à la scène, avant de demander, un peu timidement:

— Mais alors... tes blessures?

Henry baisse alors le visage vers ses bras enroulés fermement autour de son ventre, avant de les relâcher et leur faire retrouver leur position d'origine le long de son corps athlétique.

— Ah. Ça. C'est du faux-sang. Soixante-dix centimes dans le magasin du coin – on a de la chance qu'il soit encore ouvert malgré l'état de quarantaine instauré ! De toute façon, tu sais bien que c'est Jacky qui fait toutes mes scènes violentes.

Puis, sans rien ajouter, Henry retire son t-shirt – il le fait lentement passer par-dessus sa tête, gonflant ses muscles au passage, et profitant de l'effet de ralenti mis en place par l'auteure afin de profiter de ses quelques secondes de gloire – Viviana ne lui a pas donné grand-chose desquelles se vanter, mais au moins, il est beau gosse.

C'est à Marylyn de cligner les paupières.

— Je- tu- il- MAIS POURQUOI TU TE DÉSHABILLES, IMBÉCILE? hurle-t-elle avant que son visage ne se décompose. Mince, je suis censée être timide, putain!

Henry hausse des épaules, traçant déjà son chemin jusqu'à la cuisine.

— Il faut toujours qu'il y ait une scène dans laquelle je me retrouve torse-nu devant toi. Profite de la vue, chérie.

Marylyn roule des yeux en se mettant à rougir (de manière naturelle et non pas à cause de quelques baffes discrètes), le suivant dans son propre appartement.

— Mais... je pensais que tu ne suivais pas ce que La Déesse Ô Toute Puissante nous a écrit?

Henry s'arrête alors dans ses pas, se retourne pour faire face à la demoiselle – mettant ainsi en valeur son torse musclé – et, affichant un sourire en coin qui lui est bien réservé, déclare simplement:

— Je ne vais pas gâcher une occasion que l'on décrive ma beauté fatale, si?

Puis il lui fait un clin d'œil charmeur et reprend son chemin en roulant du cul – pardon – reprend son chemin, les mains dans les poches de son pantalon.

Marylyn cligne de nouveau les paupières dans l'entrée, regardant le personnage disparaître dans une des nombreuses salles de son appartement pour pauvre. Puis elle soupire, d'un soupir long, triste et fatigué, avant de fermer les yeux et poser son front contre un des murs.

— C'est si compliqué, d'être un personnage cliché. Je m'excuse, Ô Grande Déesse Toute Puissante, de mes péchés, et implore ton pardon.

*

Dans la cuisine, Henry secoue la tête en se servant un verre de jus de pomme – cela ressemble assez à de la bière pour qu'il reste crédible.

— Au moins, Marylyn ne doit pas faire trop d'effort pour rentrer dans son personnage. Elle est déjà suffisamment stupide.

Il porte la tasse à ses lèvres en s'asseyant sur une des chaises hautes de la table, regardant par la fenêtre la pluie s'abattre sur la ville – des poules affolées courent dans les rues, mais il n'y prête pas attention.

*

Affalée sur son canapé, bercée par le bruit d'une averse peu commune à Barcelone, et motivée par l'état de quarantaine qui lui interdit de sortir de chez elle pendant deux semaines, Viviana sirote un verre de lait d'avoine, se demandant dans quelle histoire bizarre elle s'est encore embarquée contre son gré.

Ce n'était pas du tout censé se dérouler comme cela.

*

Lorsque Marylyn débarque dans la cuisine, quelques instants plus tard, Henry a terminé sa boisson et s'amuse à présent à taper ses doigts en rythme contre le marbre du comptoir.

Tap. Taptap. Tap. Taptaptap.

— Bon, commence la jeune fille, main sur les hanches.

Tap. Taptap. Tap. Taptaptap.

— Henry.

Tap. Taptap. Tap. Taptaptap.

— HENRY!

Le concerné lève précipitamment la tête et manque de tomber de son tabouret – puis il porte une main à son cœur, qui bat frénétiquement (d'amour, bien évidemment, pas de peur).

— Mais t'es folle! Ne me refait plus jamais une frayeur pareille!

Marylyn semble déstabilisée pendant quelques instants, avant qu'elle ne se mette à se masser les tempes du bout des doigts.

— J'avais oublié à quel point t'étais une poule mouillée.

Henry se renfrogne, croisant les bras sous ses pectoraux marqués.

Gneu gneu gneu.

L'héroïne soupire longuement et contourne la table pour se diriger vers une armoire et en sortir un verre à vin, avant de se saisir d'une bouteille à moitié vide et de se servir un fond – il faut être raisonnable, la majorité des lecteurs sont encore mineurs.

Elle s'installe ensuite sur un des tabourets, coude posé sur le marbre et tête sur sa main.

Elle soupire.

Tap. Taptap. Tap. Taptaptap.

— Pourquoi t'es là, Henry?

Tap. Taptap.

— Viviana s'ennuyait, j'imagine.

Tap. Taptaptap.

Marylyn fixe le liquide blanc cassé, qu'elle fait précautionneusement tourner dans sa tasse en crystal.

— Et tu ne peux pas repartir?

Henry secoue la tête.

— Nope.

(Tap. Taptap.)

— Pourquoi? Tu n'as pas d'excuse, si? Tu peux faire ce que tu veux, après tout, c'est toi qui me l'as dit.

Le concerné lui sourit faussement.

— J'ai une excuse, pour une fois! Je ne peux pas sortir. On est en quarantaine, personne n'a le droit de sortir si ce n'est pour aller au supermarché.

Marylyn cligne des paupières – de nouveau.

(Tap. Taptaptap).

— Mais comment tu as pu venir ici alors?

Henry cligne des paupières – lui aussi.

Cot. Cotcot. Cotcotcot. 

— Faille dans le scénario?

Marylyn s'exclame alors d'un désespéré « Ô, sainte mère des clichés », avant de s'emparer de la bouteille de vin et de remplir son verre jusqu'à ce qu'il en déborde.

Les gosses de cette génération ont déjà vu pire pour leur âge, de toute façon.

*

— La salle de bain est à ta gauche, y'a des serviettes propres sous l'évier, je t'ai laissé des vêtements pour mec sur le lavabo.

Henry hoche la tête doucement, pinçant les lèvres.

— Et les vêtements pour mec, ils sortent d'où?

Marylyn arrête de marcher, sort un papier de sa poche, le déplie, et lit très sérieusement.

— L'excuse de l'auteure pour cette fois est (elle s'éclaircit la gorge) : « ils sont à mon père ».

Henry acquiesce derechef pour indiquer qu'il comprend, avant de s'arrêter net – il penche le visage et fronce légèrement les sourcils, comme un chiot perdu se demandant pourquoi son maître lui gueule « ASSIS » depuis cinq minutes.

— Mais... tu habites seule?

L'héroïne semble se glacer pendant quelques instants, avant de se tourner vers Henry et, de la même voix monotone que la première fois dans l'entrée, articule:

— La Déesse ÒToute Puissante a toujours raison. Il ne faut jamais douter des explications de Notre Déesse Ô Toute Puissante. Tout ce qui n'est pas expliqué maintenant, le sera dans la suite.

— Si suite, il y a, hein, on se souvient encore de Roxy, grommelle Henry dans sa barbe inexistante. Ouais, ouais, j'ai compris. J'vais me doucher.

*

Tandis que Henry est sous la douche, Marylyn décide de se changer – c'est, bien évidemment, une décision tout à fait personnelle et non pas minutieusement réfléchie, de la même manière qu'elle n'a pas du tout « oublié » de donner un haut de rechange à Henry, de la même manière qu'elle n'a pas du tout fait exprès d'attendre que l'eau de la douche cesse de couler pour se précipiter dans sa chambre et se déshabiller à moitié.

Vêtue de sous-vêtements en dentelle, car c'est bien connu, c'est la chose la plus confortable à enfiler sous un pyjama, Marylyn patiente devant son armoire, pyjama préparé devant elle, mine renfrognée sur son visage commun mais si joli.

— Bon, est-ce qu'il peut bouger son cul, je commence à avoir froid au mien, moi...

En parlant du loup et, comme une coïncidence, la porte de la chambre s'ouvre alors brusquement.

— Marylyn? J'pense que t'as oublié de me donner un t-shirt et putain pourquoi est-ce que-

— IIIIIIIIH!

t'es à poil?

— Oh mon dieu, Henry, sors d'ici! hurle Marylyn tout en faisant semblant de trébucher, malencontreusement, et de tomber, maladroitement, dans les bras grands ouverts de Henry.

— Oh bah mince alors!

— Mais qu'est-ce que...

Les mains du jeune homme viennent alors se poser naturellement sur les hanches dénudées de l'héroïne, s'accordant avec ses courbes comme s'il elles n'avaient été faites que pour lui, pour ses mains, pour son toucher ; comme deux pièces de puzzle n'étant complémentaires que l'une avec l'autre. 

— C'est un peu niais, ça, narrateur... marmonne Henry.

Un coup de poing sur le torse le fait gémir de douleur.

— T'es censé être follement attiré par moi, sombre imbécile, agis comme tel, menace Marylyn contre son oreille, lèvres rosées frôlant délibérément son lobe.

Deux secondes et demie plus tard, la jeune fille se retrouve plaquée contre le mur le plus proche, le visage d'Henry bien trop proche du sien.

(Viviana se craque les doigts, souffle un grand coup et, avec une expression déterminée et un sourire un peu sadique, se lance dans sa spécialité: les descriptions)

Leurs corps quasiment nus se touchent par endroits, provoquant des milliers de picotements sur la surface de chaque parcelle d'épiderme à découvert – il fait froid et, pourtant, ils ne ressentent rien de tel. Au contraire, la chaleur de leurs peaux rapprochées les consume, embrase la flamme ardente dansant dans leurs yeux aux pupilles dilatées. Leurs nez se frôlent, leurs souffles se mélangent ; il y a une étrange tension entre les deux ; peut-être un mélange de désir, de retenue, une envie pendant trop longtemps refoulée, quelques sentiments inavoués. Mais la boîte de Pandore s'est ouverte et, à présent, ils ne peuvent plus la refermer – ils ne le souhaitent plus.

Alors leurs visages se rapprochent, plus, plus, mais toujours pas assez, jusqu'à ce que leurs lèvres ne soient séparées que par quelques infimes millimètres et que leurs respirations hachées de forment plus qu'une.

— Marylyn...

La voix d'Henry est grave, pleine de péché et de désir.

— Tu... tu...

Il respire profondément.

Dehors, l'averse continue de gronder, baignant les rues de ses larmes par centaine.

— Tu sens le beignet à la crevette.

Marylyn disjoncte.

– T'as mangé chinois à midi? Oh mon dieu, est-ce qu'il t'en reste encore? J'ai si faim!

Il s'écarte alors brusquement, et s'affiche sur son visage un si grand sourire heureux que la jeune fille pense pendant un moment avoir atterri dans une nouvelle histoire – peut-être dans une qui craint moins, mais après tout, ce n'est pas bien compliqué.

— Qu'est-ce que... beignet? Je... (elle ouvre la bouche, la referme, la rouvre, secoue la tête). Spaghettis, je- bolognaise.

C'est à Henry d'ouvrir la bouche, de la refermer, de la rouvrir. Il penche la tête.

— ... hein?

— ... quoi?

Les deux héros se regardent en clignant des paupières, à moitié nus, avant que Marylyn ne se remette de ses émotions et laisse échapper un cri terrible.

— AAAH! C'est de ta faute! (Elle se dirige vers son armoire d'un pas marqué et bruyant). Tu n'es qu'un idiot de première classe, même pas foutu de suivre tes propres scènes! (Elle s'empare rageusement d'un pyjama en soie quelconque et s'empresse de l'enfiler sans même prêter attention au jeune homme). Espèce d'incapable! T'es obligé d'avoir un cascadeur parce que tu n'es qu'une poule mouillée, et en plus de ça, tu n'es même pas capable de faire ce que t'es censé faire!

Une fois habillée, elle le prend par le poignet et le tire dans la maison, traversant les couloirs menant à l'entrée.

— Dehors! Sors de mon appartement miteux avant que je ne me rende compte que même tes abdos sont faux!

— Eh ! Je te permets pas!

— DEHORS! rugit Marylyn en continuant à le tirer à travers la demeure.

Ce n'est que lorsqu'il regarde par une des nombreuses fenêtres, et se rend compte de l'averse déchainée ayant lieu à l'extérieur, qu'il prend conscience de la situation.

— N-NON! Attends, Marylyn, je t'en supplie ! (Il essaye de la retenir, s'accrochant à tous les objets qui lui tombent sous la main) Tu-tu sais que j'ai peur de l'orage!

Cela ne semble qu'enrager davantage la jeune fille.

— BAH OUI, BIEN SÛR, IL NE MANQUAIT PLUS QUE ÇA! Tes beignets à la crevette, tu veux que je les découpe en morceaux et que je souffle dessus pour qu'ils ne soient pas trop chauds, aussi?

— Bah écoute, si tu prop-

— DEHORS!

Henry se met à crier à son tour, plus par frayeur que pour autre chose.

— NON! MARYLYN JE T'EN SUPPLIE! (Il s'agrippe à une chaise...) Je- je vais faire de mon mieux, promis! (à une table...) Je ferais tout ce que tu voudras, je di- je dirais toutes les répliques que tu me donneras! (à une armoire...) MARYLYN! Je- je te ferais même des pâtes à la bolognaise et des pizzas!

Marylyn s'arrête alors subitement, semblant réfléchir à la proposition.

Les secondes s'écoulent lentement.

Henry observe la jeune fille, les yeux remplis de larmes menaçant de s'écouler, la bouche ouverte, respirant fortement.

Dehors, un éclair cuit une deuxième poule.

— Tu ne sais même pas cuisiner, espèce de traitre! N'essaye pas de m'avoir!

De nouveau, Marylyn se met à le tirer par le poignet– Henry voit avec terreur la porte d'entrée se rapprocher, redoute avec anxiété la pluie menaçante qui s'écoule de l'autre côté – non, tout mais pas ça!

C'est alors une peinture déchirante qui prend lieu ; les demandes incessantes de pardon du jeune homme, dont la voix grave se brise rapidement en quelque chose de bien plus aigu ; les cris de rage d'une jeune fille au bord de la crise de nerfs, qui n'en peut plus de ce monde injuste et des gens toxiques qui l'occupent ; un couple qui se brise, la fin de quelque chose de merveilleux et inattendu – mais, peut-être, également... un nouveau début ?

Et alors que des sanglots puissants remplissent l'air, que les meubles continuent à être déplacés en un effort vain de retarder cette mise à mort immédiate, que les tableaux tombent et l'orage gronde plus fort que jamais afin de rajouter du dramatique à la scène...

Trois coups retentissent contre la porte d'entrée.

Les deux héros arrêtent tout ce qu'ils font ; une chaise tombe au sol ; leurs souffles restent en suspension dans l'air ; le rideau protégeant une fenêtre apparemment ouverte bat violemment dans le salon, tissu dansant au rythme du vent brutal.

Marylyn et Henry se fixent, regards terrifiés, ne se rappelant que trop bien de la dernière fois qu'une telle chose s'est produite.

Finalement, c'est Marylyn qui réagit en premier.

— Toi d'abord, dit-elle en poussant Henry dans l'entrée.

Ce dernier se retourne en se pointant du doigt, outré.

— Moi? Comment ça, moi? Et pourquoi?

— Tu voulais prouver que tu méritais bien ton rôle, non? Vas-y, prouve-le. Sois le héros.

Le regard de la jeune fille est strict et angoissant, sourcil levé et bras croisés sous sa poitrine, et le garçon déglutit, ravalant ses plaintes et, au passage, sa fierté.

Il se tourne alors vers la porte, et sursaute lorsque trois nouveaux coups retentissent.

— Qu'est-ce que tu attends? Ouvre!

La voix de Marylyn n'a plus l'air aussi assuré qu'avant, mais Henry n'est pas en position de dire quoi que ce soit.

Doucement, il lève la main vers la poignée, et siffle entre ses dents lorsque le métal froid touche sa paume moite et bouillante. Son cœur bat si fort qu'il l'entend dans ses oreilles, dans son cerveau, partout.

Boum. Boum. Boum. Boum.

Lentement, il tourne la poignée et, dans un bruit familier de grincement ennuyant, la porte s'ouvre.

...

...

...

— Est-ce que vous auriez vu mes poules? Elles- elles ont disparues. Oh, mes pauvres poules, mes bébés ! Que s'est-il passé ?

Le voisin tient un poulet rôti dans ses bras, et ses yeux sont remplis de larmes et de pluie – son expression est désespérée et affolée, paupières grandes ouvertes et cheveux en désordre, collant sur son front et sur son épiderme trempé.  

— S'il vous plait, aidez-moi à retrouver mes poules, elles- elles se sont enfuies ! Oh mon dieu, mes pauvres poules, mes pauvres poules... mes enfants, mes chéries, elles vont se retrouver rôties ou.. encore pire ! Panées ! (il éclate en sanglots). Caroline ! Charlotte ! Bénédicte ! Revenez ! 

Trois cris de terreur retentissent dans la nuit déchaînée.

*

Assise sur son canapé, étirant ses jambes à présent ankylosées, Viviana se demande si elle vient réellement de passer plus de six heures à écrire ceci.

Où est donc passé le scénario de base?

Aucune idée mais, à vrai dire, ce n'est plus réellement surprenant que Viviana ponde ce genre de choses.

Bonne soirée.


- - -- - -

Hum hum.

Hey! J'ai posté avant Pâques :)

J'espère du fond du cœur que ce petit chapitre absolument improvisé vous a plu! N'hésitez surtout pas à me le faire savoir~

Concernant le Coronavirus, nous sommes tous là dedans ensemble. C'est embêtant (je vis à l'étranger pour mes études et les visites de mes parents et trois meilleures amies que je n'ai pas vus depuis des mois viennent d'être annulées il y a quelques instants), déstabilisant (surtout avec les cours), mais il faut tenir bon et se dire que ce sont des mesures radicales mais nécessaires afin d'éviter que le virus se propage, et ainsi arrêter l'épidémie le plus tôt possible!

Je suis très active sur Instagram en ce moment, parlant avec vous, vous proposant quelques distractions, partageant nos opinions sur cela ou autre chose, alors n'hésitez pas à me (nous) rejoindre – même pseudo @justeviviana :)

Il est important de ne pas paniquer même si cela paraît effrayant (les médias adorent les articles catastrophes qui affolent les lecteurs parce que ça vend bien mieux – croyez-moi, j'étudie Communication. Il y a énormément plus de personnes qui ont été guéries du virus que de personnes décédées, par exemple, mais ils n'en parlent pas) ; rappelez-vous de vous laver et désinfecter les mains régulièrement, ainsi que de désinfecter l'écran de votre téléphone, et de faire attention autour des personnes âgées, jeunes ou à risque. Et, bien sûr, RESTEZ CHEZ VOUS (vous avez enfin une excuse pour rester enfermés dans votre chambre toute la journée!)

Sur ce, je vous fait beaucoup de bisous et de câlins, et je vous envoie plein d'amour et de courage pour survivre pendant ces quelques semaines particulières.

Cœur sur vous, je vous aime,

Viviana ❤️

16.03.20

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